Un sacrifice pour les communes
SUR LA TABLE de travail des élus, les devis proposés par les marchands de vidéo introduits par les représentants de l'Etat insistent sur le dispositif, l'emplacement et le degré de performance des caméras. Bref, ils parlent du budget d'investissement et peu des coûts de maintenance.
Mais ils sont en revanche beaucoup plus discrets sur le budget de fonctionnement, c'est-à-dire sur le coût salarial. Au final, la technologie ne remplace pas l'homme, sans lui elle est aveugle. La vidéo n'est utile que si elle est exploitée par des agents assez nombreux et qualifiés. Or, actuellement, les opérateurs, pièces maîtresses de cet outil de surveillance à distance, ne sont ni formés ni reconnus comme des acteurs de la sécurité locale.
Fort endettement
En résumé, pour être davantage efficace, la " vidéoprotection " supposerait l'embauche de nouveaux agents municipaux dûment qualifiés pour visionner les images ainsi que le recrutement de nouveaux policiers municipaux pour suppléer au retrait des nationaux. Quelques rares communes très riches peuvent peut-être encore se le permettre. D'autres prennent le risque d'un fort endettement pour cela.
La plupart sont en train de s'équiper de caméras mais sans personne pour exploiter les images. Et la plupart d'entre toutes ces communes doivent, malgré l'aide financière de l’État, sacrifier à la vidéo des pans entiers de leurs programmes antérieurs de prévention de la délinquance et d'aides sociales diverses.
© Le Monde
Fin
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