Jean-François Copé a décidé de déployer l'artillerie lourde contre la primaire prévue par le Parti socialiste, les 9 et 16 octobre, pour désigner son candidat à l'élection présidentielle.
Dans Le Journal du dimanche du 19 juin, le secrétaire général de l'UMP a accusé le PS, à travers cette consultation, de "créer un gigantesque fichage politique".
Au risque d'être à contre-courant d'une opinion qui, selon les sondages, valide majoritairement ce processus démocratique jusqu'alors inédit en France, M. Copé a lancé son offensive il y a plus de deux mois. Et il est décidé à la mener jusqu'au bout. Le 4 avril, il avait mis en doute la légalité de cette primaire et avait même jugé qu'en demandant aux sympathisants de gauche invités à voter une contribution financière de 1 euro, "le PS allait rétablir le suffrage censitaire". Gérard Larcher, le président du Sénat, avait pris le relais en demandant à la commission des lois de la Haute Assemblée de se prononcer sur la " légalité " de cette consultation. En déclarant que cette commission n'était pas compétente, son président, Jean-Jacques Hyest (UMP), avait infligé un camouflet à M. Larcher.
En organisant cette primaire, le PS s'est inspiré de ce qui se passe aux Etats-Unis ou en Italie, mais il a inventé son propre modèle. Le scrutin, qui devrait être organisé dans au moins 11 000 bureaux de vote, sera ouvert à " tous les citoyen(ne)s qui veulent la victoire de la gauche ". Ils devront signer une déclaration de principe " s'engageant à soutenir les valeurs de la gauche ". Sur la base du volontariat, des électeurs pourront laisser leurs coordonnées pour figurer dans un fichier de sympathisants.
Juridiquement, le PS a pris ses précautions en obtenant le feu vert des autorités compétentes : Conseil constitutionnel, Commission nationale de l'informatique et des libertés, Commission nationale des comptes de campagne et de financement des partis politiques et, bien sûr, ministère de l'intérieur. Au diapason de son prédécesseur, Brice Hortefeux, Claude Guéant a reconnu, le 19 juin, que " cette consultation est absolument légale " et que le PS peut s'appuyer pour l'organiser sur les listes électorales.
Mais en mettant l'accent sur le risque de " fichage politique ", l'UMP a trouvé un angle qui peut effaroucher des électeurs. Son but est de faire en sorte qu'il y ait le moins possible d'électeurs, alors que le PS s'est fixé l'objectif d'un million. " Dans les villes socialistes, a affirmé M. Copé, vous imaginez les conséquences pour les agents municipaux ou les présidents d'association qui ont des subventions s'ils ne participent pas à cette parodie d'élection ? "
M. Copé flatte médiocrement les soupçons de ceux qui pensent qu'on ne peut décidément pas faire confiance aux politiques pour respecter les lois de la République. Arnaud Montebourg, concepteur de la primaire, a rappelé que le PS s'est engagé à détruire " immédiatement " les listes d'émargement. En ciblant cette primaire, l'UMP met aussi en lumière sa pratique conservatrice du pouvoir, qui amènera ses seuls militants à reconduire, dans quelques mois, son candidat unique, Nicolas Sarkozy. Un bien mauvais procès.
Mauvais procès, oui, bon, peut-être... On se souvient des bourrages d'urnes lors des derniers congrès socialistes, excès antidémocratiques dénoncés par Montebourg, Royal et bien d'autres. Le doute nous est donc permis quant aux pratiques de ces personnages.
RépondreSupprimerSinon, pour en revenir aux législatives de 2012, la photo du député indigent actuel, le courrierois Facon, est partout sur les publications ( calendrier, journal mensuel...) payées par la Mairie de Courrières, donc sur nos impôts fonciers et taxe d'habitation. N'est-ce pas là une pratique prohibée? Il n'est pas normal que le contribuable courrierois paie pour que ce type se fasse réélire. Une campagne politique doit etre normalement assumée par un parti ou un candidat, n'est ce pas? Quels sont les textes en vigueur? Peut-on porter plainte? Si oui, comment et auprès de qui?
Un électeur qui souhaite ardemment être informé.
Il faudra vérifier que les dépenses afférentes sont bien reprises dans le compte de campagne du candidat...Au besoin, adressez les documents à la commission des comptes de campagne, dès l'élection terminée...
RépondreSupprimerComment vérifier s'il n'y a pas eu de "magouilles" dans la désignation du candidat s'ils détruisent immédiatement les listes?
RépondreSupprimerA 00H00
RépondreSupprimerLes enveloppes arriveraient scellées au bureau de vote. Puis à nouveau scellées à la fin des opérations. Descellées à nouveau lors du dépouillement centralisé. Le tout dérruit ensuite devant huissier...