Les 5 voeux télévisés de N. Sarkozy

Je me suis fortement inspiré d'un article du Canard Enchaïné, datant du 4 janvier, pour écrire ce qui suit... 

 

Le 31 décembre 2007, le Président avait démarré ses voeux de première mandature en fanfare:: « Françaises, Français, mes chers compatriotes. (…) J’ai engagé depuis huit mois beaucoup de changements profonds. (…) Avec 2008, une deuxième étape s’ouvre. (…) Il ne s’agit pas de faire des discours, il s’agit d’agir pour obtenir des résultats. (…) Notre vieux monde a besoin d’une nouvelle naissance. Eh bien, que la France soit l’âme de cette renaissance ! » On reconnait bien le style: avec moi tout va changé (la fameuse rupture)

 

31 décembre 2008, « Mes chers compatriotes, l’année 2008 s’achève. Elle a été rude » Tiens! il devait y avoir du changement, avait-il prévenu. « La crise économique et financière est venue ajouter son lot de peines et de souffrances.». Comme vous le lirez lors des voeux suivants, la faute originelle, c'est la crise! Mais l'espoir est toujours là: « De cette crise va naître un nouveau monde, auquel nous devons nous préparer (…) en poursuivant nos réformes. (…) Mes chers compatriotes, ce défi-là, je vais le relever avec vous. Vous pouvez compter sur moi ! »

 

31 décembre 2009: « Françaises, Français, mes chers compatriotes, l’année qui s’achève a été difficile pour tous. » C'était "rude" l'année précédente, mais "difficile" veut dire la même chose...Et la faute à qui? « La crise économique a imposé de nouvelles peines, de nouvelles souffrances». Mais toujours le même espoir: «Un monde nouveau a commencé à se construire. (…) Beaucoup de réformes ont été accomplies. (…) 2010 sera une année de renouveau. Les efforts que nous faisons depuis deux ans et demi vont porter leurs fruits. » Vous avez dit: "rengaine"? Attendez les 2 années suivantes...

 

31 décembre 2010: « Mes chers compatriotes, l’année 2010 s’achève. Je sais qu’elle fut rude pour beaucoup d’entre vous.» De nouveau "rude"... La faute à qui? « La crise économique et financière commencée il y a trois ans… » Mais: «L’année 2011 s’annonce comme porteuse d’espérance. Les grandes réformes engagées commencent à porter leurs fruits. » Ah ces réformes qui vont "porter leurs fruits"...

31 décembre 2011 : « Mes chers compatriotes, l’année 2011 s’achève. (…) Dans la tempête, vous avez souffert. Je sais que la vie de beaucoup d’entre vous, déjà éprouvée par deux années difficiles, a été encore une fois durement mise à l’épreuve. » Toujours "dure" et "difficile" (est-ce que celui qui écrit les discours du Président relit ceux de l'année précédente?) La responsable est toujours la même « la crise qui sanctionne trente années de désordres planétaires dans l’économie ». Tiens! ce n'est plus « trois ans », comme l'année précédente… Mais toujours ce même optimisme inoxydable: « Il y a des raisons d’espérer. (…) Ce qui se passe dans le monde annonce que l’année 2012 sera celle de tous les risques, mais aussi de toutes les possibilités, de toutes les espérances… »

31 décembre 2012: "  Mes chers compatriotes, l’année 2011 s’achève" ..."L'année 2011 fut rudement difficile"..."C'est la faute, que dis-je: la responsabilité, de la crise économique et financière"... "Mais 2012 sera une grande année au cours de laquelle nous recueillerons les fruits des réformes que j'ai conduites pendant plus de 5 ans". Ah, mais non! ce sera un autre président, en 2012 (et non pas une présidente!)!

Vous comprenez à quoi nous échapperons, le 31/12/2012: vous n'entendrez pas cette litanie, ce tryptique "difficile (dure)/crise/fruits (espérance)" qui puait l'hypocrisie...