Les partis politiques font des écarts (7)

4-3 Comment passer au travers des mailles du filet?

Ce qui suit ne constitue, bien entendu, que des supputations de ma part...

A- Comment est récolté l'argent "sale"?

- soit de façon artisanale:

Je pense que, pour fonctionner discrètement, le système doit être calqué sur celui de la Résistance française ou même de la maffia, a savoir:

* très peu de personnes concernées, mais toutes de confiance. De plus, à partir du moment où elles sont mouillées, elles sont soumises à la loi du silence.

* des boîtes aux lettres, afin que ceux qui sont impliqués évitent de se rencontrer et de se connaitre. Le coffre-fort de G.Dalongeville en était-elle une?

* bien sûr, les versements en espèces sont souvent la règle. Ainsi, dans l'affaire du financement de la campagne 2007 de Sarkozy, accuse-t-on Woerth d'avoir récolté l'argent de Madame Bettencourt de la main à la main. De même, les valises de billets apportées aux banques dans le cadre du financement de la campagne de Balladur, à l'occasion des Présidentielles de 1995, font l'objet de témoignages qui interpellent les juges...

- soit de façon plus professionnelle: 

On se pose beaucoup de questions sur le chèque de 210 000 euros versé par l'entreprise Ramery sur un compte au Luxembourg...Les partis politiques utilisent-ils des comptes en banque dans les paradis fiscaux? Cela avait été évoqué dans le cadre de l'affaire Clearstream...Cela signifie qu'il y a des gens qui font des allers-retours vers les Iles Caïmans, Jersey et pourquoi pas la République Dominicaine et le Luxembourg...

B- Comment est affecté cet argent illégal?

Je n'ai aucun élément sur cette procédure. 

Il va de soi qu'une ou 2 personnes maximum ont la possibilité de répartir les sommes en jeu. Mais quelqu'un doit prendre la décision de qui doit bénéficier de cette aide. Cela ne peut être que l'apanage d'un "haut placé" dans le circuit décisionnel. On ne me fera pas croire que, en dehors du décideur final et de celui qui répartit l'argent, personne n'est au courant...

En conclusion: les différentes lois qui ont permis de faire des progrès dans la moralisation du  financement des partis politiques (certaines règles sont très novatrices) sont encore loin, nous l'avons vu, d'être efficaces...Il est clair qu'il faut faire avancer les choses. Quelques pistes sont à explorer:

- un travail d'investigation doit être menée par des magistrats (Cour des Comptes?) afin d'établir la réalité des procédures illégales;

- des règles efficaces doivent être mises en place, non pas directement par les parlementaires, mais par l'intermédiaire de magistrats et de citoyens réunis dans une commission dont les propositions devront s'imposer au législateur. Je laisse le soin aux constitutionnalistes de proposer la formule ad hoc. Mais on ne peut laisser l'initiative d'une telle réforme à ceux qui sont liés à des partis politiques trop impliqués dans la déliquescence actuelle.
- il faut mettre en place un comité éthique sur le financement des partis politiques (composé de citoyens en grande partie). Il serait chargé d'examiner les plaintes avant de les transmettre à qui de droit (Justice, Chambres régionales des Comptes, Préfet, Ministre de l'Intérieur) avec un rapport annuel pour que ne soient pas enterrées les affaires. Ce comité pourrait également faire des propositions de réformes transmises à la commission ad hoc précédente...

FIN