Une vraie fausse interview (1ère partie)

La Voix du Nord a consacré 2 interviews, les 16 et 17 février, à des sujets préoccupants:

- le sort de salariés municipaux méprisés

- le sort du maire d'Hénin-Beaumont submergé de toutes parts.

Question: Que vous inspirent ces 2 articles?

AA: que la commune d'Hénin-Beaumont est à l'agonie...Entre des agents communaux au fond du trou et un maire attaqué de toutes parts, il n'y a finalement pas grande différence. Les uns, les 2 agents, sont à l'image du personnel, c'est-à-dire niés, le premier magistrat, lui, est contesté de partout, à l'intérieur de sa mairie comme à l'extérieur, au sein de sa commune.

Q: Comment analyser l'attitude du maire vis-à-vis du personnel?

AA: L'analyse est, malheureusement, très simple: il n'a aucune empathie pour les gens en général. Les 2 cas misérables que sont ces 2 personnes, au bout du rouleau, et qui, disent les syndicats minoritaires (CFTC et CGT), sont représentatifs du désespoir d'une grande partie du personnel, n'ont généré de la part du maire qu'une seule remarque: qu'elles se débrouillent, leur dossier a été vu! Il finit par concéder qu'une assistante sociale va être dépêchée auprès de l'une d'entre elles. Il n'a même pas daigné recevoir les 2 syndicats qui ont attiré son attention sur la situation du personnel, en général et des 2 personnes, en particulier. Il s'agit là de mépris généralisé...Certains en viennent même à se demander si le maire possède une part d'humain en lui. Depuis près de 2 semaines se jouent des drames dans le personnel: il eût été facile pour l'édile de recevoir les syndicats qui ont révélé ce qui se joue parmi les communaux. Il lui eût été facile d'aller rendre visite aux 2 désespérés. Il eût été encore plus facile d'avoir un mot de compassion pour eux dans l'entretien avec P. Wallart! Rien, rien du tout! Non, tout ce qu'il trouve à dire: "je ne veux pas faire de risette au personnel"! Quelle crédibilité peut-il conserver?

Q: Vous pensez que la responsabilité du maire puisse être mise en cause?
AA: Si il y a un drame, ce que nous ne souhaitons, bien sûr, pas, la non-assistance à personne en danger semblera évidente. Au cas plus probable où rien de dramatique ne se passe, le Préfet, déjà saisi, se doit de rappeler au Maire que ses obligations légales s'étendent à la prise en compte de la dimension sociale de la gestion du personnel


Q: Mais le Maire se targue d'une certaine éthique dans son comportement, en général...
AA: Mais il ment dans l'article quand il dit: "On n'a pas recruté pour services rendus". Il a fait pire puisqu'il a fait embaucher son gendre dans une structure para-publique et une de ses adjointes à l'Agglo! Et cela le personnel le sait et considère ces "pistons" comme des actes indignes...Comment voulez-vous que l'on croit à son "éthique"?


Q: N'y-a-t-il pas autre chose dans le ressenti du personnel? Une certaine injustice?
AA: Le manque de respect que j'évoquais est doublé par un reproche lancinant: pourquoi avoir conservé, aux commandes de la ville, des personnes qui ont notoirement et activement collaboré avec le maire précédent. A titre d'exemple, comment comprendre, en dehors de toute critique personnelle, que l'ont ait gardé le Directeur Général des Services, à ce poste déjà sous Dalongeville et qui a, dans le meilleur des cas, fermé les yeux sur les malversations du maire déchu? Le pire est que tout concorde pour affirmer que le Maire est manipulé par le DGS que l'on appelle, le "vrai" Maire d'Hénin-Beaumont. Que des cadres compromis aient pu bénéficier, par ailleurs, de promotions au mérite (comme le fameux DGS), a discrédité encore plus le maire et certains de ses proches collaborateurs...J'avais suggéré, en début de mandat, mais cela a eu plus de poids, quand la CRC l'a écrit, peu de temps après, qu'il fallait recruter des gens de grande qualité à quelques postes-clefs (DGS, directions juridique, technique et financière). A part le DGS qui est resté, et sans mettre en cause les qualités personnelles de ceux qui ont été embauchés, difficilement, d'ailleurs, au fil des 26 mois succédant à l'élection municipale, aucune n'a le profil adéquat: par exemple, j'avais préconisé, dès juillet 2009, que, vu les problèmes juridiques complexes de la ville, il fallait recruter un juriste expérimenté, voire même s'attacher pendant quelque temps, les services permanents d'un cabinet spécialisé d'avocats. On a fait venir une jeune juriste débutante (quels que soient ces mérites, par ailleurs)!

Q: Mais justement le Maire dit que si l'on ne peut pas recruter c'est de votre faute, parce que vous traitez les élus de "rigolos", ce qui rebute les candidats!

AA: Tout d'abord, je n'ai jamais utilisé ce terme, mais ceux d'"inexpérimentés", dans un premier temps, puis d'"incompétents". Plus le temps passe, et on se rend compte que ces adjectifs sont tout à fait appropriés.

Ensuite, c'est me faire un grand honneur de penser que l'on vienne me consulter avant d'être embauché!

Enfin, un cadre sérieux, qui est sur le point de venir à Hénin-Beaumont, se renseigne auprès d'autres collègues dans les collectivités du territoire. Et ce que je viens de décrire (attitude envers le personnel, cadres compromis toujours en place, incompétence des élus) est, malheureusement, connu partout.

A suivre