Quelques réflexions sur la campagne des Présidentielles (1)

Nicolas Sarkozy va annoncer sa candidature dans les jours qui viennent, mettant fin, ainsi, à l'indécence que constitue sa campagne déguisée. Nul doute que seront réintégrés, dans son compte de candidat, les frais occasionnés par ses multiples déplacements des dernières semaines: personne n'a été dupe qu'il faisait campagne avec l'argent des contribuables.

Comme de plus, son forcing pour mordre sur l'électorat frontiste n'a surpris personne, on se demande si l'actuel Président ne s'enfonce pas davantage, en se déconsidérant encore un peu plus. Les Français comprennent très bien que les outrances de Guéant, outrances aussi indignes des valeurs de la République que la xénophobie et l'anti-islam du FN, combinées aux passages en force de projets ou propositions de lois devant le Parlement, ne sont que des cris désespérés pour tenter de sortir du désamour d'une majorité de Français vis-à-vis d'un homme qui les a trompés pendant 5 ans. Dernièrement encore, il a eu le culot de proposer des référendums sur l'immigration ou le chômage alors que, ces dernières années, il a refusé de saisir le peuple pour des sujets aussi fondamentaux que sont l'avenir du nucléaire, la réforme des retraites ou le traité européen. Si je peux paraître forcer le trait, voyez, sur Internet, la façon dont les journaux étrangers parlent de N.Sarkozy...

François Hollande semble avoir mis ses qualités personnelles au service de sa campagne: une certaine retenue vis-à-vis des attaques du camp UMP, un humour qui émerge peu à peu et une image qui s'améliore chez ceux qui avaient tendance à douter de sa stature d'homme d'Etat. Il a même un peu gauchi ses positions...Mais peut-on vraiment dire que la politique économique qu'il envisage est en rupture avec le libéralisme ambiant? Que fera F.Hollande, s'il est élu, contre l'omnipotence de la finance? Je reconnais que ses prises de position sur certains problèmes de société correspondent à ce qu'une gauche digne de ce nom doit porter: ses positions sur l'euthnasie, le vote des étrangers ou le mariage des homosexuel(le)s sont sans équivoque. Mais l'absence de véritable politique énergétique d'envergure est un vrai trou dans le programme socialiste. Ne pas voir que l'on passe à côté d'une réforme fondamentale de la société qui, de plus, est créatrice de centaines de milliers d'emplois, est une grave erreur qui pourrait coûter cher au candidat socialiste, lors du 1er tour de l'élection présidentielle...

De même, il manque la volonté de faire vivre la démocratie dans notre société gangrenée par l'image négative colportée par la classe politique: un rééquilibrage entre les pouvoirs exécutif et législatif, une vraie limitation du cumul des mandats ou une ouverture de la classe politique vers la société civile, n'apparaissent pas comme des priorités dans le projet socialiste...

A suivre...