Comment persuader nos gouvernants, hommes politiques, économistes et journalistes que la croissance, dans nos pays développés et, bientôt dans les autres pays, ce sera terminé pour 2 raisons :
- on ne peut tirer sur la corde, chaque année, pour faire plus, sans rompre cette corde... C'est ce qui est expliqué ci-dessous par Jean Gadrey, économiste lillois (il a beucoup publié et écrit dans Alternatives économiques, Reporterre...)
- on a utilisé à fond les matières premières à l'origine de la croissance depuis la révolution industrielle au 19ème siècle et, par définition, elles ne se renouvellent pas: en attendant la fin de cette exploitation, il est temps de passer à autre chose...
Contre cette idée de changement de paradigme, le capitalisme fait feu de tout bois pour nous faire croire le contraire. Il est temps d'anticiper cette fin du capitalisme qui, avec le financement des infrastructures, a eu son âge d'or. Nous avons quelques dizaines d'années pour changer notre façon de vivre. Ne pas agir maintenant est criminel pour nos descendants !
Reporterre, le quotidien de l'écologie
http://www.reporterre.net/spip.php?article6309
Moins de croissance, c’est plus d’emploi
JEAN GADREY
lundi 15 septembre 2014
Il n’est pas d’antienne plus tenace que celle de la croissance, rabâchée en choeur par les médias perroquets. C’est qu’il s’agit là d’une croyance quasiment mystique : « Pour combattre le chômage, il faut une croissance forte. » Mais en fait, moins de croissance serait au contraire bénéfique à l’emploi.
Nous avons vécu pendant des décennies sur une croyance qui avait une (relative) validité : pour créer de l’emploi et combattre le chômage, il faut une croissance « suffisamment forte ». Pourtant, même au cours de cette période, des « Trente Glorieuses » aux années 1990, cette croyance avait plusieurs limites :
1) La qualification « suffisamment forte » dépend de plusieurs facteurs. D’abord, du niveau des gains de productivité (= produire autant de quantités avec moins de travail) qui réduisent l’emploi s’il n’y a pas de croissance du volume produit. Pour ajouter des emplois, à durée du travail identique, il faut que la croissance soit supérieure aux gains de productivité.
2) Avec un même taux de croissance, on peut créer plus d’emplois si la durée moyenne du travail diminue. C’est ce qui s’est produit, massivement, de1966 à 2002 (cf. le graphique 1). Si l’on en était resté au niveau de 1966, on aurait peut-être aujourd’hui six millions de chômeurs EN PLUS ! Ce mouvement a pris fin depuis 2002, ce qui n’est pas pour rien dans l’explosion du chômage (le taux de chômage était de 7,7 % en 2001).
- Graphique 1 -
3) Dernière raison : la forte croissance passée a signé l’entrée de l’humanité dans une crise écologique redoutable. C’est à la fin des Trente Glorieuses que le niveau des émissions de gaz à effet de serre a commencé à dépasser celui que la nature peut absorber sans dommage pour le climat. Difficile dans ces conditions de voir la quête de croissance comme un facteur de progrès.
Quoi que l’on fasse, la croissance va prendre fin
Au cours des dernières années, on a assisté à d’intéressantes « conversions »de quelques économistes de renom, admettant ce qu’une poignée de précurseurs avaient affirmé bien plus tôt : il ne faut plus trop compter désormais sur le retour d’une « belle » croissance, au moins dans les pays riches. Il faut dire que la courbe historique des taux de croissance depuis 1950 (graphique 2 pour la France) a de quoi faire réfléchir.
Pour la plupart des commentateurs « autorisés », cette tendance est effrayante. Il n’est qu’à lire le dossier du Monde du 2 septembre, avec ce gros titre en première page : « Et si la croissance ne revenait jamais… le scénario noir… ».
- Graphique 2 -
Créer des emplois sans croissance
La fin de la croissance ne sera un « scénario noir » pour l’emploi que si l’on prolonge la trajectoire productiviste du passé, car les gains de productivité détruisent l’emploi s’il n’y a pas assez de croissance. Sauf - c’est la première voie majeure - si l’on réduit la durée moyenne annuelle du travail et sa durée sur l’ensemble de la vie. Il faudra s’y engager. Mais ce n’est pas la seule piste.
En effet, rien ne nous condamne à viser toujours plus de productivité, surtout quand on mesure les dégâts humains et écologiques que cela provoque, la dégradation de la qualité dans bien des cas, notamment dans l’agriculture et l’alimentation, sans parler des dommages humains du « travail sous pression ».
Il faut s’orienter, sous l’angle de la consommation, vers une sobriété énergétique et matérielle raisonnable, et sous celui de la production, vers des gains de qualité et de durabilité (le « toujours mieux » à la place du « toujours plus »), sources majeures de création d’emplois sans croissance.
Par exemple, on a besoin d’environ 30 % d’emplois en plus dans l’agriculture biologique pour produire les mêmes quantités, donc sans croissance quantitative. On est là dans une logique vertueuse favorable aussi bien à l’environnement qu’à la santé publique, à l’emploi et au sens retrouvé du travail.
C’est vrai dans bien d’autres activités. La soutenabilité écologique n’est pas l’ennemie de l’emploi, contrairement au productivisme. Encore faut-il des politiques résolues pour cette grande bifurcation, et une réduction des inégalités.
- Ecoquartier à Fribourg-en-Brisgau, Allemagne -
Quatre millions d’emplois potentiels en plus, sans croissance
Des scénarios de qualité existent (entre autres le scénario NégaWatt pour la transition énergétiqe et le scénario Afterres pour l’agriculture). Ils sont tous« riches en emplois ». En les combinant, je parviens à des estimations, à conforter collectivement, mais qui donnent une idée du potentiel de création d’emplois d’une transition écologique et sociale ambitieuse.
En quinze ans, sans croissance des quantités, on pourrait ajouter en France plus de quatre millions d’emplois dans les domaines suivants :
Agriculture « propre » et moderne de proximité, forêts : + 150 000 emplois.
Énergies renouvelables, isolation thermique, économies d’énergie, recyclage, relocalisations partielles : + 700 000 à un million.
Transports et mobilité, commerces de proximité : + 500 000.
« Services de bien vivre » associés à des droits : petite enfance, personnes âgées ou handicapées, soins, social, éducation, environnement : 1,5 million d’emplois « décents ».
Réduction du Temps de Travail équitable : + 1 million.
Il est vrai que quelques secteurs particulièrement polluants, en réalité en nombre limité, verraient leur emploi régresser. Mais, sur la base de la sécurisation des parcours professionnels et de reconversions de bonne qualité, cela pourrait se négocier dans la durée sans recréer de chômage.
Radio FN ment, radio FN ment, radio FN ment effrontément...
RépondreSupprimer"
Technique de mensonge n°2: confondre une corrélation avec une causalité. Par Thomas Guénolé
C'est en particulier sur la criminalité et la délinquance que le FN argumente en confondant une corrélation ("A s'accompagne de B") avec une causalité ("A est la cause de B"). Par exemple, Marine Le Pen a recommandé à ses sympathisants la lecture de La France orange mécanique de Laurent Obertone. Ce livre recense des actes criminels barbares commis en France par des personnes par ailleurs issues de telle ou telle culture ("A s'accompagne de B"). Il déduit de ces origines culturelles que leur barbarie provient de leur culture ("A est la cause de B"): d'où sa théorie de "l'ensauvagement". Cette technique permet au FN de soutenir que l'immigration est une source d'insécurité. Or, le raisonnement est absurde : appliqué au fait que 97% des détenus de France sont des hommes, il aboutirait à la conclusion qu'un grand plan national d'opérations massives de changement de sexe réduirait la criminalité!"
Puis comment expliquer alors que dans les beaux quartiers de Paris et des grandes villes françaises, où se concentre une population d'origine immigrée ou immigration importante ( si, si, profs d'université, hommes d'affaires, personnels des ambassades, intellectuels de tous crins, chefs d'entreprises, artistes...), il n'y ait pas de délinquance?
Dans la cité classée RRS où je travaille, ce n'est pas non plus le Chicago décrit par les racistes. La ville de Nantes, il est vrai, réfléchit à la mixité, à l'emploi des jeunes, à la jeunesse, à l'entretien des bâtiments et des espaces verts, aux lieux de rencontre, à la culture, à la présence des services publics, des éducateurs de rue et de la police. Cela se passe en bords de Loire. C'est de la prévention
Non , les "bougnoules" ou " métèques" ne portent aucun gêne et ne souffrent pas d'une culture responsable de la délinquance. La désespérance et le mépris, oui.
"Quand ils auront coupé le dernier arbre, pollué le dernier ruisseau, pêché le dernier poisson.Alors ils s’apercevront que l’argent ne se mange pas."
RépondreSupprimerTatanka Yotanka – Sitting Bull, guerrier sioux
Quand, mais quand réaliserons-nous?
Que craignez vous, que notre espèce disparaisse, la belle affaire, l univers tournera bien sans nous. Et puis, si c est le seul moyen de faire disparaitre l extrême droite!
SupprimerLes dinosaures, pour ne citer qu'eux, on disparu aussi et à ce que je sache ils n'avaient pas de sous.
Mais Mary, il n'y a aucun espoir ! L'homme n'est qu'un abruti obsédé par l'appât
Supprimerdu gain renforcé d'un égo surdimensionné. Désolé, vraiment aucun espoir !
Par Homme, vous parlez évidemment du genre Humain.
SupprimerLa terre s'adaptera toujours d 'elle-même à sa transformation,ce n'est pas si sur pour l'être humain, qui peut nous dire à l'heure actuelle ce qu'il en sera dans X décennies?
SupprimerVous avez raison de la préciser, 15H35, c'est la fin de l'Humanité qui est en cause... Vous savez que l'on parle de 6ème extinction des espèces, la cinquième ayant été celle qui vit la fin des dinosaures! Certes, ce n'est pas pour demain, mais cela permet de comprendre ce que signifie cette fin de la vie sur terre...
SupprimerDans notre Bassin Miné, nos chers visionnaires prendront en compte la fin de la mine vers 2060-2070 environ.
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