Conseil municipal d'Hénin-Beaumont (seconde partie)

La première partie de ce compte-rendu de conseil municipal concernait l'attitude déplorable des 2 maires (Briois, celui en titre, et Bilde, le maire bis), insultant l'opposition et La Voix du Nord, en des termes inconcevables de la part d'élus responsables. On peut critiquer les membres de l'opposition et la presse, mais on se doit de respecter l'autre si l'on veut que le vivre-ensemble fonctionne, mais, à l'évidence, les mots "démocratie", "respect", "courtoisie", "écoute" ne font pas partie du vocabulaire du FN. Jamais le moindre écart de langage n'a été constaté de la part du groupe d'opposition et du journal régional envers le FN, qui n'est pourtant pas leur "tasse de thé"... David Noël, le conseiller municipal d'opposition, faisait remarquer que sur la page Facebook de S. Briois les pires insultes s'étalaient sans que le maire n'y trouve à redire... 

Quelques mots sur l'opposition, pas très présente pendant ces 6 heures de conseil. Les conseillers Rogé et Gorillot, arrivés en retard et partis avant la fin de la séance n'ont pas pipé mot (pas plus, d'ailleurs, que les conseillers municipaux de la majorité). David Noël s'est éclipsé avant la fin et n'a pu faire part de sa proposition de baisser la taxe foncière sur le bâti de 5%, alors qu'Hénin-Beaumont a des taux d'imposition, en la matière, pratiquement inconnus ailleurs en France. C'est vrai que cela vient du passé, mais la majorité s'était engagée à les baisser. Partie remise, d'après l'adjoint aux finances. D. Noël, par la voix de Marine Tondelier et de Stéphane Filipovitch, fit remarquer que, cette année, les impôts payés par les Héninois augmenteraient, simplement du fait que les bases sur lesquelles sont appliqués les taux, augmentaient... La conseillère écologiste fut très discrète, cette fois, s'attelant seulement à faire perdre son sang-froid à B. Bilde (ce qui n'est pas très difficile, tout le monde le sait). S. Filipovitch fit front tout seul, la dernière heure. Il s'attela à sa tâche avec courage et pugnacité, démontrant qu'il avait travaillé ses dossiers, posant des questions pertinentes qui déstabilisèrent parfois le maire, d'où l'énervement de ce dernier, grandissant au fur et à mesure du débat, alors qu'il s'empêtrait souvent dans ses réponses...  Dommage que l'élu d'opposition soit parfois maladroit, ce qui nuit à certaines de ses interventions pourtant bien intentionnées. A noter que sur sa page Facebook, le maire, par l'entremise d'un de ses adjoints, parle d'incompétence de l'opposition. Mis part le public frontiste, personne ne sera dupe que masquer ses propres turpitudes n'est pas un moyen d'attaque crédible.

Sur cette partie consacrée à l'opposition, j'ai noté une réaction saine de la part des conseillers du groupe d'opposition (ceux qui étaient présents à ce moment-là). Le maire a égrené la liste détaillée des investissements pour 2016 (pendant une heure!) alors que l'adjoint aux finances avait passé 30 minutes à présenter le budget primitif (prévisionnel) 2016. On fit remarquer à S. Briois à juste titre, qu'il s'agissait là de la gestion routinière d'une mairie, à savoir réparer les routes, assurer la maintenance des écoles, des bâtiments communaux... Mais rien concernant une vision à long terme concernant, par exemple, l'urbanisation, le développement durable ou la santé des habitants... C'est vrai que cela fait quinze ans que la ville vit au jour le jour et que ni Dalongeville, ni Binaisse, pas plus que Briois, n'ont eu cette envergure que l'on demande à un maire quand il s'agit d'envisager l'avenir pour sa ville. Encore 6 ans de perdus !

A part cela, et en-dehors des exercices d'auto-satisfaction sur le compte administratif 2015 et le BP 2016, j'ai noté 2 points importants :

- le scandale des prêts toxiques de l'ère Dalongeville (prêts à taux variables, indexés sur une parité euro/franc suisse particulièrement défavorable pour les souscripteurs), prêts que l'équipe précédente fut incapable de résoudre, a trouvé une solution après des années de critiques et de rodomontades du FN, alors que de nombreuses collectivités avaient résolu le problème, et, alors que, les années passant, la facture augmentait de façon impressionnante (on parlait de taux de 30% !). Encore la solution a-t-elle été trouvée au prix d'un renoncement aux poursuites judiciaires contre Dexia et à une nouvelle aide de l'état (fonds de soutien). Sans oublier 2 emprunts de 2 millions d'euros pour rembourser le capital restant dû, et un emprunt (restant dû : 2,8 millions) non éligible au fonds de soutien de l'Etat... Merci à MM Dalongeville (qui aura, décidément, coûté très cher), Binaisse et Briois d'avoir plombé les finances héninoises (reconnaissons que c'est le maire actuel qui nous aura coûté le moins cher, mais quand même...)

- incroyable, mais vrai ! La ville d'Hénin-Beaumont s'est engagée dans un plan d'installation de... 110 caméras de vidéo-protection! On ne savait pas qu'Hénin-Beaumont était une ville dans laquelle la délinquance atteignait un tel niveau qu'il faille surveiller tous les coins de rue ! Gageons qu'il doit s'agir là d'un record du monde en la matière (nombre de caméras installées par rapport à la population...). A titre de comparaison, Nice détient le record de France : une caméra pour 308 habitants. Mais HB battra ce record très largement : une caméra pour 245 habitants. Record du monde, disais-je : Londres, qui détenait, jusqu'à présent, soi-disant, le record mondial en nombre de caméras, en dispose de 10 000 pour 8 millions d'habitants, soit une pour 800 Londoniens !

Chaque caméra et son installation coûtent environ 14.000 € (Mediapart 15/1/2015), ce qui, ramené à Hénin, donne 1 500 000 euros d'investissement et un montant de fonctionnement de plusieurs centaines de milliers d'euros par an (les chiffres varient du simple au double suivant le système de surveillance), ne serait-ce que parce qu'il faudra recruter des policiers municipaux, assurer la maintenance, payer le coût du local et du matériel de surveillance... En contre-partie, on peut espérer 20% de subventions...

A HB, après le journal municipal de propagande FN, on aura nos caméras de propagande FN...

Ah, j'oubliais une dernière plaisanterie de la part du maire-bis. Alors que ce dernier reprochait à M.Tondelier de filmer la séance, avec son smartphone, la conseillère répliqua en demandant pourquoi la caméra fixe de la mairie ne filmait que l'opposition. Vous savez ce qu'a répondu, avec la plus grande mauvaise foi, B. Bilde ? Que c'était pour comptabiliser à coup sûr les votes de l'opposition avant de les reprendre dans le PV de la séance ! (sic).