samedi 16 mars 2013

Où va l'Europe?


Alors que, en ces temps de crise, il faudrait plus d'Europe et mieux d'Europe, cette dernière se fourvoie. Plusieurs dossiers le démontrent, alors qu'ambition et solidarité devraient en être les maîtres-mots :
- celui, emblématique, du Mali, où on laisse la France, qui a pris ses responsablités, seule (voir l'éditorial ci-dessous) ;
- le dossier d'une Europe, moteur de la croissance. Non seulement le budget que le Parlement, heureusement, s'appête à refuser, est un bric-à-brac pour contenter chacun des pays, mais il ne porte pas de projets d'avenir, comme celui de la recherche et de l'innovation, celui du développement durable (y compris l'énergie), celui des grandes infrastructures de transport et bien d'autres : ces investissements d'avenir qui feront exister l'Europe de demain, celle qui devrait être porteuse d'espoir.
- le dossier d'une défense commune permettra de diminuer les budgets nationaux pour amplifier des programmes ambitieux, mais également de faire peser la parole européenne au niveau international.
- dans le même souci de rationaliser les dépenses pour les réorienter dans des projets motivants, il est temps que la fiscalité et les politiques sociales convergent dans l'intérêt général, au-delà des égoïsmes nationaux!

Seules des institutions démocratiques et un Président élu permettront à l'Europe de jouer une rôle déterminant face aux autres pôles continentaux (Asie, Afrique, Amérique...). Plus on attend et plus l'Europe déclinera et sera dépendante d'autres qui auront su unir leurs ambitions. Le monde devient multipolaire et le risque est grand que nous n'apparaîssions plus comme pôle, alors que nous fûmes pendant longtemps, un phare parmi les civilisations...


ÉDITORIAL Le Monde du 14 mars 2013

Bêtise et pingrerie de l'Europe au Sahel


On ne voudrait pas ajouter au désenchantement européen. En ces temps de grosse déprime continentale, on rechigne à l'idée de mettre une nouvelle fois à nu la vacuité qui caractérise aujourd'hui l'idée européenne. Bref, on hésite avant de jouer encore les esprits chagrins en constatant la désespérante absence de l'Europe au chapitre de la défense et des affaires étrangères.
Ce n'est pas un échec - lequel supposerait qu'on ait sincèrement essayé -, c'est une débâcle, une triste pantalonnade. Le Mali en témoigne, magistralement. Et ce fut tout particulièrement le cas lors du conseil des 27 ministres des affaires étrangères réuni lundi 11 mars à Bruxelles. La France s'y est sentie plus seule que jamais depuis le début des opérations militaires au Sahel.
Avec la fermeté courtoise, un tantinet distante, qui est sa marque, Laurent Fabius en fut réduit à quémander 30 soldats pour le Mali auprès de la Belgique et de l'Espagne. Pas 300, 30 ! Pourquoi ? Parce qu'il en manque encore 90 pour protéger les 500 instructeurs que l'Union européenne a dépêchés à Bamako pour former l'armée malienne.
Ces 90 soldats, il faut les " arracher " un par un aux 27 pays de la riche Europe, celle qui se targue volontiers d'être l'une des toutes premières puissances économiques mondiales. Disons les choses comme elles sont : les réticences belges ou espagnoles ne sont pas d'ordre politique ni même financier. C'est bien plus simple : Bruxelles et Madrid se fichent éperdument de ce qui peut bien se passer dans les sables du Sahel.
L'hypocrisie triomphe. Sur le papier, les Vingt-Sept sont d'accord. La stabilité de l'Afrique dépend très largement de l'extinction du foyer djihadiste qui se propage au Sahel, disent les Européens ; il en va aussi de la sécurité de l'Europe, si proche et si vulnérable, au terrorisme islamiste, ajoutent-ils.
Mais ce ne sont que des mots. Quand il faut agir ensemble, il n'y a plus personne ou presque. Certes, Paris a eu le tort, au départ, de lancer ses troupes sans consultation avec ses partenaires. Mais il eût fallu ensuite une vraie solidarité européenne, l'affichage d'un intérêt commun, défendu ensemble - en somme, un partage du fardeau qui devra être porté à l'avenir. Il eût fallu manifester une présence forte de l'Union dans cette partie du monde, sauf à laisser la Chine, les Etats-Unis ou d'autres devenir les partenaires privilégiés des Africains au XXIe siècle.
Hélas, l'Europe n'affiche que désunion pathologique et pingrerie aveugle. Seuls cinq pays sur vingt-sept sont vraiment engagés dans la mission de formation de l'armée malienne. Au-delà des déclarations sentencieuses sur la nécessité d'un " plan de stabilisation politique et économique du Sahel ", la réaction à peine voilée de la plupart des 27 aux événements du Mali tient en une phrase : " Que la France se débrouille ! " Et tant pis pour la contradiction qu'il y a à soupçonner les Français de velléités postcoloniales et de les laisser en première ligne dans l'Afrique francophone...
L'Europe fuit l'Histoire. Elle le paiera, un jour.

7 commentaires:

  1. les conneries du jour,tirées du livre «  le dictionnaire de laurent baffie « .à ne pas confondre avec les binaissades quotidiennes.
    Constipation: bouchon au péage ,
    contractuelle : mal baisée,mal payée,mal aimée ( ou l'inverse ),

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  2. N'y aurait-il pas des nantis de l'Europe qui tiennent les rênes comme on observe des nantis de la République, satisfaits de leur sort et qui ont oublié la mission pour laquelle ils se sont fait élire ?

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  3. L'Europe est une nécessité. Mais quelle Europe? bien sûr, elle est imparfaite: technocratique, libérale etc. Mais elle est là et ne prenons pas prétexte de son imperfection pour la rejeter. Avançons et réformons-là, sans attendre qu'elle soit idéale sinon elle s'effondrera et ne sera plus, pour longtemps, très longtemps ! Et ce que cherchent les nationalistes aveugles...

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    1. +1

      Tom Jericho.

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    2. Explication: Tom Jericho a "plussoyé" ou "plussé" ce commentaire, signifiant ainsi qu'il l'appréciait. Vous trouvez maintenant régulièrement ce sigle en rouge "+1" sur les blogs (il est, par exemple, sur le présent blog, en haut et à gauche du texte).

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    3. Pendant 2000ans l'Europe s'est ingénié à se construire sur la haine , des larmes et du sang.Ne serait ce que pour la paix apporté , le modéle de contruction actuel mérite qu'on lui laisse le temps, fût il aussi long que le premier concernant la paix.Nous voulons voir des changements à l'aune de nos courte vie, là ou il faut avoir le recul de plusieurs générations pour pouvoir apporter un jugement.Parfaite, elle ne le sera jamais, alors tendons à la rendre acceptable par le plus grand nombre.Avancer,nous y sommes contraints, alors que cela ce fasse dans la confiance, l'espoir et surtout le courage.

      Elections piege à c...........

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    4. Je préfère plussoyé, c'est bien plus recherché comme terme.
      Là, j'ai donc plussoyé le commentaire. Et rien d'autre... ;)

      Tom Jericho.

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