C'est dès aujourd'hui que naît la ville de demain.
A travers l'évolution de nos systèmes de consommation, je trace, ci-dessous, quelques réflexions sur la façon dont il faut anticiper les changements.
1- Fin de l'hypermarché?
Importé des États-Unis au milieu des années 60, le modèle de l'hypermarché a connu un vif succès en France au cours des années 70, 80 et 90. Malheureusement pour certains ou heureusement pour d'autres, c'est selon, les années 2000 ont marqué un coup d'arrêt à cette fulgurante ascension. Face à l'arrivée de nouveaux concurrents, à un changement de comportement des consommateurs et à l'émergence de la thématique du développement durable, les hypermarchés, qui incarnent l'hyperconsommation, sont attaqués de toutes parts et en perte de vitesse.
Le développement des "drive", le consommateur venant prendre livraison de ses commandes passées, préalablement, sur Internet, devrait modifier considérablement les habitudes des clients d'hypers. Ces livraisons pourront avoir lieu dans des dépôts situés pas loin des centre-villes (sur des friches industrielles, par exemple), épargnant aux automobilistes des déplacements de plus en plus coûteux en périphérie des villes. Les livraisons à domicile se développeront également. Le commerce de proximité renaîtrait dans les centre-villes: les commerces de fruits et légumes, les boulangeries-pâtisseries, les poissonniers et autres traiteurs... se recentreront et retrouveront force et vigueur. Les grands groupes ont déjà prévu cette évolution en revenant en ville avec des supermarchés ou supérettes de proximité.
Reste à savoir ce que deviendront les magasins spécialisés (électro-ménagers, sports, habillement...) qui ont essaimé près des hypermarchés, dans des centres commerciaux où la voiture est reine, mais dans un univers froid et aseptisé...En perdant leur locomotive, ils devront revenir en ville également, sous une autre forme : puisque les commandes pourront, elles aussi, être passées par internet, sur des sites véritables magasins virtuels. On peut imaginer que ces nouveaux commerces seront plutôt des lieux d'exposition de modèles ou de livraison.
Cela signifie que les villes doivent, par une politique urbaine intelligente, prévoir cette évolution. Quelques exemples:
- que faire des zones commerciales délaissées? Il faudra, bien sûr, réaménager, et ceux qui partiront devront contribuer à la reconversion des lieux. Le réaménagement ne devrait pas se faire uniquement en logements ou bureaux, car le coût de transport sera encore un frein à l'installation de ceux pour qui le véhicule individuel est un luxe. Il faudra alors prévoir des réseaux de transports en commun pour éviter toute discrimination.
Mais une grande partie des "délaissés" devrait retrouver sa destination première: la nature... Qu'elle soit sous forme de loisirs ou agricole. Pourquoi, comme le font déjà certaines villes, ne pas installer des néo-agriculteurs bio ou, au moins, produisant en circuit court, vendant sur place ou sur les marchés. Au moment où le consommateur devient de plus en plus méfiant sur ce qu'il mange, une municipalité s'honorerait d'y penser et de faciliter ces installations. Pas besoin d'attendre, d'ailleurs, que les centres commerciaux soient désertés, on peut commencer, dès aujourd'hui, sur les nombreuses friches industrielles ou commerciales de nos villes.
- non seulement, il faut anticiper l'avenir de la périphérie, mais également celui des centre-villes avec le retour des commerces et, donc, des consommateurs. Il convient donc, dès maintenant, de prévoir les plans de circulation (secteurs piétonniers, parkings, voies réservées, sens et flux de circulation), ce qui signifie que les municipalités doivent, de suite, statuer sur les emprises immobilières: destructions, acquisitions, préemptions foncières...
Il s'agit donc de construire un projet de ville sur 20 ans, comme je l'indiquais ici-même, pour la ville d'Hénin-Beaumont, dès 2007...
Nul doute que ce qui précède, est un début de programme électoral pour ceux qui considèrent la politique comme une façon de rencontrer l'intérêt général!
A suivre
les conneries du jour,tirées du livre « le dictionnaire de laurent baffie « .à ne pas confondre avec les binaissades quotidiennes.
RépondreSupprimerCHAMOIS : animal qui squatte chez les autres , ex : viens chamois ,j'habite chez une copine,
CHANTAGE : si vous n'aimez pas ce livre,je me suicide,
Va pour le suicide. ;)
SupprimerTrès bon article sur un excellent sujet de société. Plusieurs remarques : les grandes enseignes (Carrefour City, SPAR, Intermarché Express, ...) débarquent en force dans les centres-ville attractifs (mais bizarrement pas à Hénin-Bt. HB n'est peut-être pas attractif ?). C'est la fin pour l'épicier indépendant. (voir l'exemple du quartier Solférino/Masséna/Gambetta à Lille). Le développement des "drives" montrent des changements d'habitudes : le recours massif à Internet, un achat moins impulsif mais aussi, et là c'est plus ennuyeux, une démarche passive d'achat : on achète derrière son ordinateur, on se fait livrer à domicile. Ca fait un peu "roi fainéant", non ... Quant à la convivialité liée au fait de pousser la porte d'un magasin, de discuter avec les vendeurs; les autres clients ... L'avenir des zones commerciales délaissées, on trouvera bien des bonnes solutions : les zones d'Englos ou de Noyelles-Godault seront faciles à reconvertir.
RépondreSupprimerEnfin, il y a lieu de s'interroger sur les difficultés des magasins culturels de centre-ville : Virgin et Pixmania ont baissé le rideau, la FNAC est fragilisé. Imaginer des centres-ville qu'avec des guichets automatiques de banques, et magasins de téléphonie, c'est triste, très triste. A la FNAC , de plus en plus, on se promène, on demande conseil puis on commande sur Internet au moindre coût. Dernier effet : les emplois de vendeurs sont de plus en plus remplacés par des emplois de préparateurs de commandes en entrepôt ou en drive.
Je ne suis pas sûr que ce soit la fin de l'épicier indépendant. Il faudra, en effet, répondre à la demande des consommateurs de produits fraix et surgelés, sans parler des produits de dernière minute (magasins ouverts tard le soir). Les hyper essayent de donner une réponse en créant des "Petits carrefours", Match...Acheter par internet laisse du temps pour faire autre chose que de se promener dans les centres commerciaux: par exemple déambuler dans les nouveaux centres villes ou dans la nature...
RépondreSupprimerLe second point fera l'objet du texte de demain.
L'arrivée des HYPERmarchés a vu l'avènement de l'HYPERconsommation et de la vente quasi-forcée en adoptant des stratégies de markéting qui créent le besoin d'achat, voir les têtes de gondoles par exemple devant lesquelles on passe obligatoirement et qui, il faut bien le dire, sont tentantes. Les habitudes des consommateurs semblent changer en cette période où "il faut faire attention à ses dépenses" et ceux-ci se rabattent plus facilement maintenant vers des petites ou moyennes structures où la tentation est moindre et par la même, la dépense. Il y a également le phénomène internet où l'on trouve de tout, où l'on peut tout comparer et qui permet également d'acheter des produits des saisons précédentes au rabais (les ventes privées de vêtements, de chaussures, par exemple). Alors, est-ce la mort, à petit feu, annoncée des grandes surfaces ? l'avenir nous le dira mais il est vrai qu'avec un budget de plus en plus serré, on n'a plus trop les moyens de se laisser tenter et on est appelé à plus de raison dans nos achats. I.K
RépondreSupprimerVous avez entièrement raison et il est du devoir des Politiques d'anticiper ces évolutions...
SupprimerEN RéPONSE A 7H49
RépondreSupprimerune demande d’implantation de noz et de carrefour contact sur henin beaumont j'ai prospsé au maire l’implantation d'un village de commerce sur le site du cédre bleu a la place de cette annerie de mettre un parking payer par le contribuable le faire réaliser par l'arriver de 10 commerce en centre ville toujours pas de réponse
on attendra 2014 pour réaliser ce projet . aujourd hui j'ai les investiseurs
eric daussin
Oui et Bernard n ira plus faire ses courses à montigny avec la voiture empruntée 24/24 gratos par les con tribuables héninois et beaumontois.
SupprimerSi on regarde bien la configuration du centre-ville, ce n'est pas sur le site du Cèdre Bleu qu'il faut implanter un village de commerce mais au coeur de l'îlot Montpencher, dans le prolongement du Match, une fois que ces verrues que constituent les anciens locaux de la Sécurité Sociale et de l'antenne de la Mission Locale auront été démolies. Une fois la place nette, on pourra exploiter au mieux une magnifique agora circulaire qui pourrait faire honneur à la "cité hennissante". Et pourquoi pas, dans la foulée, imaginer une "halle aux produits frais" pour faire le lien avec le dynamisme historique du marché héninois. Un supermarché de centre-ville, des commerces de détail tournés vers la qualité( dont un restaurant avec terrasse (la réussite de "l'Atelier", rue Gruyelle peut montrer l'exemple), une halle aux produits frais, un lieu de vie qui pourrait devenir facilement festif, une crèche, l'espace Lumières et son cinéma mal exploité et pourquoi pas une antenne administrative de la mairie. QUEL POTENTIEL .... Il suffirait de presque rien pour créer un "coeur de ville" à Hénin-Beaumont.
SupprimerMille fois d'accord avec vous!
SupprimerJe me souviens de Hénin Beaumont, il y a quarante ans alors que mes parents y tenaient un commerce en centre ville : il y avait toutes sortes de commerces, des magasins de chaussures, des bijoutiers, des boutiques d'arts de la table, des boulangeries et patisseries, fleuristes et j'en passe et tout le monde "travaillait" ! Les habitants de communes environnantes venaient à Hénin pour regarder les vitrines le dimanche et il y avait alors du monde dans les rues. Cette ville vivait... Il faut bien le dire l'arrivée de l'hypermarché Auchan dont la première actionnaire a été madame Pompidou a vu la mort à petit feu du petit commerce : les magasins ont fermé les uns après les autres laissant une ville aux banques, assurances etc... Le retour a plus de raison dans les achats verra-t-il le retour des petites surfaces du centre-ville où il y a de quoi faire, ce sont les générations futures qui verront cela ou pas, mais encore faut-il une volonté politique de s'attaquer au lobbying de l'argent : la famille Mulliez qui détient pratiquement tous les commerces de la zone commerciale Auchan et est maintenant propriétaire de tout le foncier autour avec Immochan, n'est-elle pas une des plus riches de France ? Nostalgie quand tu nous tiens ! I.K
Supprimerc'est qui éric daussin? il dit beaucoup "moi je"..
RépondreSupprimerC'est monsieur qui a écrit à 9h51.
Supprimerlorsque le dossier est fait par une personne il ne dit nous mais je . quand a bernard fait 10 % du travail qu'il réalise pour les héninois et tu pourra parler . maintenant si vous ne savait pas qui je suis vous habiter henin beaumont depuis peu eric daussin
RépondreSupprimercomme henin plage et la réouverture du cinema Lumière en 2010...
Supprimerah pardon le cinéma c est Caroline.
bah, non......jamais entendu parler de vous.....vous n'êtes pas si populaire que vous ne vous l'imaginez.....
RépondreSupprimerDans le magazine NORDWAY de ce mois, il y a une article intéressant sur la désertification des centres-ville. La ville d'Hénin-Beaumont est citée en exemple. On y parle aussi du phénomène "Banque, Immobilier, Assurance" dans ces centres-ville et du développement très fort des épiceries de chaîne. A lire ....
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