Jean-Marie Le Pen a «un certain nombre d'affinités» avec Simone Veil. C'est par cette pirouette que le président du Front national a éludé la question que lui a posé un auditeur ce vendredi matin sur France Inter au sujet de l'entrée de l'ancienne Ministre à l'Académie Française. «Nous avons subi les mêmes épreuves», va même jusqu'à assurer le leader frontiste pour argumenter le fait qu'il n'a «aucune raison de ne pas se réjouir» (Yahoo News).
A tous ceux qui se gaussent, stipendient, murmurent et cherchent quelle était la pensée intime de JM Le Pen au moment où il a prononcé ces mots, pris au dépourvu qu'il fut, je réponds: vous savez bien ce qu'il pensait et qu'il n'a pu dire, se sachant sous l'épée de Damoclès de la justice et à 72 heures du 2ème tour des élections régionales!
Vous savez bien qu'il aurait voulu pourfendre celle qui a fait voter la loi libéralisant l'avortement. A l'époque, il éructait. Simone Veil sera dénommée « la tricoteuse de Giscard » et cette formule ignoble ne sera pas désavouée par Le Pen : « Elle souligne d'une manière pittoresque et piquante le rôle du ministre dans la loi libéralisant l'avortement », déclarera-t-il à L'Heure de vérité, le 13 février 1984 (M.Aubry et O.Duhamel dans leur Petit dictionnaire pour lutter contre l'extrême-droite) Donc Le Pen n'a rien dit.
Par contre, avoir déclaré qu'il avait subi les mêmes épreuves que Madame Veil, parce qu'il avait perdu son père pendant la guerre (son bateau a sauté à cause d'une mine, et le père de Simone Veil est mort en déportation, avec son fils) c'est une ignominie de sa part: c'est faire croire, en omettant ce qu'a subi S.Veil, que leurs malheurs les lient. Il aurait pu avoir la décence de souligner que les malheurs de l'ex-Ministre ne s'arrêtaient pas au décès de son père, mais qu'elle eût aussi à subir la mort de sa mère au camp de Bergen-Belsen, et qu'elle-même fut déportée au camp d'extermination d'Auschwitz. Et pourquoi n'en parle-t-il pas? Parce que la famille Jacob (Simone est devenue Veil, après son mariage en 1946) est juive. Passe encore de pouvoir assimiler la mort de leurs pères respectifs, mais la Shoah! Vous savez bien que c'est un "point de détail de l'Histoire" (et à la limite, cela n'a même pas existé, puisqu'il l'omet!). Vous savez également que la famille politique de JM Le Pen, c'est celle de l'antisémitisme (il a été plusieurs fois condamné pour antisémitisme, banalisation de crimes contre l'humanité...)! Alors, il y a de quoi tomber à la renverse, pour un antisémite (même "rentré") de la vieille école catholique traditionnelle d'Action Française (il a vendu à la criée, Aspects de la France, qui vantait le maurassisme, mouvement nationaliste, monarchiste et antisémite), de devoir commenter l'entrée à l'Académie Française, d'une Française, d'origine juive, qui fut,de plus, la Ministre qui a légalisé l'avortement!
Alors reconnaissons qu'il aurait pu dire pire que sa formule alambiquée, maladroite et mensongère par omission, mais personne n'est dupe! Les diverses condamnations judiciaires lui ont appris à ravaler certains mots...
Disons le franchement: il n'est plus en état de nuire, l'âge venant, même s'il a toute sa tête encore. Beaucoup plus dangereux sont les successeurs des anciens de l'extrême-droite française! Eux savent tenir leur langue et ne dérapent pas! Même si on ne se fait aucune illusion ("les chiens ne font pas des chats") sur ce qu'ils pensent (il suffit d'écouter parler de "préférence nationale" ou de "tous pourris"), on se doit la plus grande vigilance. D'autant plus que beaucoup de nos hommes politiques ne sont manifestement pas à la hauteur, et donnent du grain à moudre aux pourfendeurs de la démocratie!
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madame Veil est une grande dame
RépondreSupprimerqu'un individu comme Mr Lepen puisse se comparer à elle..
c'est du grand guignol
t et m
Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
RépondreSupprimerNus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent
Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été
La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs
Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir
Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux
Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues
Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers
On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours
Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare
Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ?
L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été
Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez
Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent
Merci Jean Ferrat!
De la poésie pour combattre le FN, il ne peut pas répondre.
Jean-Eric
MERCI JEAN ERIC UN PEU D AIR...
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