La Voix du Nord vendredi 21.01.2011, 05:17 - PAR ÉRIC DUSSART
Pierre Pichoff est soupçonné d’avoir reçu de l’argent pour rendre des décisions complaisantes ou influencer les décisions de ses collègues.
| ENQUÊTE |
Comme le procureur de la République de Lille l'avait requis, Pierre Pichoff a été placé en détention hier, après avoir été mis en examen pour corruption passive, tentative d'escroquerie et trafic d'influence. Un soupçon très lourd, pour un magistrat, dans le cadre d'une affaire qui ne fait que commencer.
À Béthune, c'est le choc. Et au-delà, dans tout le ressort de la cour d'appel de Douai, puisque ce genre d'affaire est extrêmement rare.
Pierre Pichoff, qui préside l'audience correctionnelle à Béthune depuis plus de six ans, est soupçonné d'avoir reçu de l'argent pour rendre des décisions complaisantes ou influencer les décisions de ses collègues.
« C'est incroyable », disent tous ceux qui le côtoient au tribunal de Béthune, et pourtant, ils apprennent aujourd'hui que le même magistrat avait été sanctionné en 1997, lors de son passage au TGI de Troyes, où il était vice-président, pour avoir abusé de sa position.
« Un homme abattu »
Ici, on ne sait pas encore grand-chose de ce que les deux juges d'instruction lilloises lui reprochent. Tout semble être parti d'une dénonciation auprès d'une juge béthunoise, à laquelle un courrier anonyme suggérait que M. Pichoff était peu regardant sur la déontologie. Cette juge instruisant le dossier d'Hénin-Beaumont, les principaux protagonistes de cette affaire à tiroirs ont été interrogés et Gérard Dallongeville, ex-maire d'Hénin, en premier lieu. Une sombre histoire de vengeance entre lui et son ancien adjoint à l'urbanisme Philippe Demarquilly serait à l'origine de cette lettre.
Mardi matin, les hommes de la brigade financière de la PJ de Lille sont donc allés interpeller M. Pichoff à son domicile de Fouquières-lès-Béthune, mais il ne leur a pas dit grand-chose, durant les quarante-huit heures qu'a duré sa garde à vue.
« J'ai récupéré un homme abattu », disait hier Bruno Dubout, son avocat. Tellement abattu qu'il a demandé à ce que le débat devant le juge des libertés et de la détention, qui doit décider d'un éventuel placement en détention préventive, soit reporté à lundi. En attendant, évidemment, Pierre Pichoff dort en prison.
Tout autour de cette enquête, la prudence est de mise. On ne s'exprime qu'à mots couverts, et encore, pour ne confirmer que les évidences. Par exemple, on sait que deux autres personnes ont été entendues sous le même régime de la garde à vue.
C'est d'abord Jean-Marc Bouche, chef d'entreprise impliqué dans la vie municipale à Montigny-en-Gohelle, dans le milieu sportif ainsi qu'à la chambre de commerce de Lens, où il a occupé les fonctions de vice-président.Frédéric Fèvre, le procureur de Lille, a beau être extrêmement prudent sur les liens entre ce dossier et celui d'Hénin-Beaumont, on ne peut s'empêcher de remarquer que Jean-Marc Bouche est aujourd'hui mis en examen dans les deux dossiers. Ici, c'est de corruption active qu'il s'agit, c'est-à-dire qu'on le soupçonne d'avoir soudoyé le juge.
L'autre protagoniste, à ce stade, s'appelle José Lefrère. C'est un parfait inconnu, pour l'instant, qui serait investisseur dans l'immobilier. Il est également mis en examen pour corruption active, mais sans doute dans de plus grandes proportions, puisqu'au contraire de M. Bouche, qui est depuis hier sous contrôle judiciaire, José Lefrère a été placé en détention.
C'est le premier pas d'une enquête qui partira sans doute dans d'autres directions. Si deux personnes peuvent avoir donné quelques milliers d'euros à Pierre Pichoff, pourquoi pas d'autres ? Les deux juges spécialisées du pôle financier et les enquêteurs de la police judiciaire ont déjà d'autres pistes.
D'autres chefs d'entreprises pourraient être entendus, concernés par des dossiers traités à Béthune par M. Pichoff ces dernières années.
Comme une ombre
Et puis, il faudra également déterminer qui peut avoir fait le lien entre d'éventuels corrupteurs actifs et le juge, dans les cas qui seraient avérés. Là, c'est plus près du tribunal qu'il faudra regarder. Si de l'argent a voyagé, il faut bien que quelqu'un l'ait porté... À ce jour, les enquêteurs n'ont aucun aveu mais de solides éléments. De quoi jeter une ombre sur le fonctionnement du tribunal correctionnel de Béthune.
LES CLÉS
• 1. Le contexte
L'enquête des juges lillois sur leur collègue béthunois a abouti hier à sa mise en examen. Pierre Pichoff, qui présidait le tribunal correctionnel, est soupçonné d'avoir reçu de l'argent pour rendre des décisions de complaisance ou influencer les décisions d'autres juges. Autre mis en examen, pour corruption, Jean-Marc Bouche, figure héninoise bien connue.
• 2. Le juge
Pierre Pichoff un magistrat reconnu, un homme apprécié : à Béthune, personne ne s'attendait à une telle nouvelle. Même s'il a déjà été sanctionné, dans le passé, pour des manquements à la déontologie.
• 3. Et maintenant ?
La question brûle les lèvres de tous ceux qui fréquentent le ressort de la cour d'appel de Douai : combien de dossiers sont concernés ? Combien de décisions de Pierre Pichoff vont être mises en cause ? L'enquête continue...
Deux de chute pour Jean-Marc Bouche
RépondreSupprimervendredi 21.01.2011, 05:17 - La Voix du Nord
M.Bouche, toujours conseiller municipal à Montigny.
| JUSTICE |
Jean-Marc Bouche est mis en examen pour corruption et placé sous contrôle judiciaire. ...
L'homme est connu comme le loup blanc dans le bassin minier où son entreprise de commerce de gros (aujourd'hui liquidée) était, jusqu'en 2009, hyperimplantée auprès des collectivités locales.
Une société à laquelle plusieurs entreprises satellites étaient adossées et qui, après l'arrivée en 2001 de Gérard Dalongeville en mairie d'Hénin-Beaumont, devient rapidement le fournisseur numéro un de la Ville. À laquelle il vend (à des tarifs loin d'être concurrentiels) des marchandises aussi différentes que du papier hygiénique, du mobilier ou... des équipements de stade.
Faisant partie du premier cercle des familiers du maire d'Hénin-Beaumont, Jean-Marc Bouche reprend un temps la gestion du Cèdre bleu, un restaurant qui devient le passage incontournable des fêtes et cérémonies locales. Là aussi grâce à des facilités étonnantes accordées par la mairie et en bénéficiant régulièrement de surfacturations. Élu lors de la précédente mandature vice-président de la chambre de commerce et d'industrie de Lens, M. Bouche mène en outre une vie politique pour le moins chaotique. Ancien membre du Parti radical de gauche, il fait partie de ceux que le président départemental du mouvement, Pierre Georget, exclut en 2005. Des « moutons noirs » qui vont alors se réfugier sous l'aile protectrice de la fédération 62 du PS, au sein de laquelle ils sont autorisés à créer une section radical-socialiste.
La main dans le sac
Cette armée militante se mettra au service de Gérard Dalongeville pour faciliter son rapprochement avec le PS et préparer les municipales de 2008. Une arrivée dans la maison PS que Jean-Marc Bouche prendra tellement à coeur qu'en décembre 2008, lors du vote en section pour renouveler les instances socialistes, l'homme sera pris la main dans le sac à voter... deux fois. Ce qui lui vaudra une exclusion temporaire du PS que celui qui était fraîchement devenu adjoint au maire de Montigny-en-Gohelle n'aura pas beaucoup le temps de ruminer.
En effet, en mai 2009, dans la foulée du coup de filet qui mettait en examen Gérard Dalongeville, Claude Chopin et Guy Mollet et les plaçait en détention provisoire, lui aussi connaissait les affres de l'enfermement pour recel de favoritisme et recel de détournement de fonds. Une épreuve de deux mois et demi de laquelle il sortira en clamant son innocence, assurant la main sur le coeur avoir respecté le code des marchés publics.
Après avoir essayé de revenir aux affaires politiques (il tentera en vain, en janvier 2010, de briguer la succession du défunt Jean-Claude Lecamus à la tête de la mairie de Montigny), l'homme se fera beaucoup plus discret. Il y a quelques jours, il nous confiait même son assurance d'obtenir un non-lieu dans l'affaire héninoise. Et pourtant, a contrario, selon certaines indiscrétions, les écoutes téléphoniques pratiquées sur le portable de Gérard Dalongeville révéleraient des contacts réguliers, lors des derniers mois, entre les deux hommes. Le pseudo « Dave », son « nom de guerre » revenant comme une antienne dans les transcriptions. Depuis hier et cette seconde mise en examen, pour corruption désormais, l'assurance du Montignynois doit être bien ébréchée...
PASCAL WALLART
A 12H08
RépondreSupprimerJe ne peux passer votre commentaire qui est une injure publique envers une personne qui a déjà voulu me citer devant le tribunal, il y a quelque temps, bien qu'il n'avait aucune chance de gagner. Sur le fond, vous avez probablement raison. Par contre la forme ne passe pas...Désolé!
Qhel triste exemple pour nos jeunes: Des politiques et même des hommes de lois qui sont placés sous contrôle judiciaire!
RépondreSupprimerOn a eu des sportifs qui se droguent, des footballeurs qui ne jouent pas au foot, des hommes d église qui se fourvoient et ON veut que nos jeunes soient irreprochables!
Mais ou sont passées les vraies valeurs? Nos enfants n ont plus de repères!
Il faut faire un exemple avec ceux qui sont condamnés pour tenter de faire cesser toutes ces dérives!
belle brochette de guignols, ce matin dans la voix du nord:
RépondreSupprimerces élus se rappellent tout à coup qu'ils sont socialistes....
Peut-être qu l action de P Ferrari contre le PS les a soudain, réveillé?
l'état-major du P.S.62 RIPOUX,va-t-il se réunir dans un grand restaurant parisien,sur le compte des adhérents socialistes,pour régler le sort de jean-marc bouche ,adjoint de montigny et grand ami de JEAN MARIE PIQUE,comme ils le firent avec ferrari.
RépondreSupprimerce complice nuit grandemment à la section de montigny ,déja diminuée par un maire bouffon.
pendant que ferrari insiste pour ouvrir et adhérer à une section P.S.dans sa ville,les félons et les traites de l'A.R.,se "camuchent" ,à oignies et à montigny.quelle lacheté !.ce sont des comportements de collabos,pétinistes.
RépondreSupprimerOn parle du PS 62 mais qu'en est-il du MJS 62 ?
RépondreSupprimerL AR NID DE COLLABOS. SIGNE UN AMI DE LA VILLE DE HENIN BEAUMONT ET DE SES HABITANTS......BINAISSE ET SA BANDE DEMISSION!!!.
RépondreSupprimerEt pourquoi ne pas aller s'intéresser de plus près aux acquisitions foncières réalisées de la mi 2007 au début 2008 par la SAS Centrale Foncière Régionale (Adevia-Pas de Calais Habitat-Soginorpa) à Hénin Beaumont ?
RépondreSupprimerMa boule de cristal me dit..
"Collusion avec société privée, versements de la main à la main, achats sans pouvoirs et "sur ordres verbaux", prix excessifs, absence de consultation de France Domaine sur les prix, indemnités somptuaires des fermiers etc etc etc....
Je suggère aux responsables de ces sociétés :
- Chaussettes basse type "Nike" (sans pub), plus pratique pour le port du bracelet électronique.
- Mocassin (évite de les perdre lorsqu'on doit rendre ses lacets).
- Toujours un peu de numéraire avec soi pour cantiner...
Ce sont les soldes, profitez-en !
...Encore 2 mois de patience...
J'en connais qui ne vont pas avoir de problèmes de climatisation en été ;-)
Eeeh oui Mr Alpern, vous ne direz pas qu'on ne fait pas tout pour rendre votre blog célèbre....
D'ici à ce que nos amis du PS62 vous appellent Madame Soleil :-)
Je vois que l'anonyme de 15h54 a de saines lectures... La prose de la CRC est souvent édifiante. Elle reste malheureusement souvent trop discrète : cf le rapport sur la vie active !
RépondreSupprimerEffectivement, le second rapport sur Adevia, et la foncière régionale, vaut le coup ! Mais qui l'a lu ?
22h05 va un peu vite....
RépondreSupprimerOu serait le plaisir du "tout et tout de suite" dans la vie ?
Ce genre de rapport mérite plus que les cantonales....
Je suggère de leur donner valeur probante par délivrance officielle....
Mais c'est vrai, c'est tellement bon !....
De toute façon, si mar(t)ine ne prend pas la décision urgente de se séparer de ses barons du Ps62, c'est elle qui plongera..... Si ce n'est deja trop tard....
Pour répondre a 22h05, nous sommes plusieurs apparemment...
Mais ne faisons pas l'erreur de les aider a se préparer...
A quand un club Mr Alpern ?
Si la prose de la crc semble discrète, celle du procureur de la république et de la brigade financière ensuite nous permettra enfin d'obtenir ce que KUCHEIDA LE BATISSEUR rêve : Un rayonnement national pour le pas de Calais !...
RépondreSupprimerMerci Mr Kucheida, après les avions renifleurs, nous avons les Élus Suceurs.....
Vous n'aurez pas mon sang...
Signe : La fiancée de Dracula....