Décryptage d'une photo

Cette photo a été prise lors du débat sur FR3, samedi dernier. Cet instantané révèle bien la personnalité, voire le rôle joué par chacun.

Tâchons, sans nous référer au contenu, de décrypter ce que l'attitude des uns et des autres peut signifier...

- JL Mélenchon est bien dans une attitude caractéristique: l'oeil goguenard, il appuie du doigt un propos ou une réflexion en direction du journaliste placé à sa gauche. Ce dernier, les mains tentant de freiner ce que l'index de Mélenchon lui fait remarquer (ou lui reproche?), essaye de justifier ou de calmer le débat. Le rictus du candidat Mélenchon et le sourire des autres candidats, font penser que JLM vient de lancer une pique ironique au journaliste. Remarquez qu'il est le seul des candidats à ne pas avoir posé les bras sur la table et qu'il est bien installé dans son fauteuil, comme si il était chez lui! Cela signifie-t-il qu'il est décontracté ou qu'il est prêt à bondir? En tous les cas, son rictus caractéristique semble indiquer qu'il va "attaquer" dans les instants qui vont suivre. Voyez comment il a rassemblé ses affaires sur une seule pile, avec ses lunettes par-dessus: il indique ainsi qu'il est prêt, mais qu'il dégainera sereinement, le temps d'ouvrir le dossier et chausser ses lunettes.

- M. Le Pen semble amusée et je dirai même qu'elle lance un regard compatissant à son adversaire. J'oserais même dire que son regard est admiratif et si je ne connaissais la haine entre les 2, je le gratifierais même d'amoureux! Mais ce doux sourire reste quand même sur ses gardes, comme si il y avait débat entre le coeur et la raison (politique). mais je m'égare...Cette attitude ferait pourtant la joie d'un psychanalyste qui ne manquerait pas de se référer à Freud et à sa théorie sur la sexualité (le doigt dressé de Mélenchon...) ou au rôle du père (voit-elle en JLM le père qu'elle aurait voulu tuer?). Plus prosaïquement, on ne sait distinguer si elle pose son menton sur ses mains jointes (geste religieux?) ou ses bras sont-ils devant son visage (geste de défense? contre elle-même ou contre les attaques éventuelles?). Elle semble hésiter devant la tactique à adopter...Est-il significatif d'observer que, comme l'autre candidate, elle a posé sa bouteille d'eau sur sa droite alors que les hommes l'ont mise sur leur gauche (même le journaliste!)? Esprits frondeurs?

- J. Urbaniak est bien énigmatique. C'est le seul qui ne sourit pas. On a l'impression qu'il regarde JLM avec surprise. On n'arrive pas à lire sur son visage s'il ne comprend pas ce que dit son adversaire ou s'il n'apprécie pas du tout son ironie. Vous remarquerez qu'il a les lèvres pincées (alors que sa voisine les entrouvre, presque goulûment). Il est assis, bien carré, les mains à plat, mais l'air figé. On se demande s'il ne se pose pas la question de savoir ce qu'il fait là. Oui, c'est cela: on le sent prêt à quitter le débat...C"est peut-être pour cela qu'il parait si transparent. A-t-il conscience, à ce moment précis, qu'il dénote par rapport à ses concurrents, qui écoutent avec gaîté le tribun-bateleur. "Qu'est-ce que je fais ici?" Pourquoi est-il si mal à l'aise? Finalement, regarde-t-il Mélenchon ou Kemel? Les jauge-t-il en vue du second tour?

- M. Tondelier: son regard n'a pas l'air aussi enamouré que celui de son homonyme (de prénom), mais quand même, on sent qu'elle est subjuguée par le Frontiste de gauche. Si vous regardez bien les visages des 2 Marine, vous remarquerez que l'oeil droit de l'écologiste est à moitié fermé, alors que c'est l'oeil gauche de la frontiste qui est ainsi! Je ne crois pas au clin d'oeil inconscient, mais quand même le concours de circonstances est troublant!  Vous remarquerez également que, alors que les corps des autres protagonistes sont naturellement  droit, celui de Mademoiselle Tondelier est penché, mais également tourné vers JLM. Certes, elle est jeune et peut se permettre de telles contorsions physiques...Observez aussi que ses mains sont en position asymétrique (c'est la seule de ceux qui écoutent): dommage que l'on ne distingue pas très bien ce qu'elle en fait, ce serait révélateur peut-être de son anxiété ou de sa décontraction. C'est la seule personne qui dégage de la chaleur à cette table...Mais cela ne semble pas très communicatif...

- P.Kemel est le seul à ne pas regarder JLM. Comme ce n'est probablement pas dû à un lumbago, on pourrait penser à du mépris. Mais, on sent chez lui un léger sourire qui prouve qu'il pourrait se laisser séduire, mais qu'il lutte pour ne pas l'être. . Son attitude est diamétralement opposée à celle de sa voisine: alors que cette dernière s'abandonne littéralement et qu'elle boit les paroles de Mélenchon, Kemel se contracte pour ne pas céder à la tentation d'être subjugué par son adversaire. Cette attitude distante (son corps est plus rapproché de sa voisine que de son voisin) et ce demi-sourire que l'on devine plus qu'on ne le voit,  dénote un contrôle terrible de ses propres sentiments...C'est le seul protagoniste à avoir les mains occupées; il semble jouer avec un crayon masquant ainsi très mal son combat intérieur: ne pas se laisser aller ou laisser libre cours à ses sentiments? Que de frustrations cela doit engendrer...