Le Point 31 mai 2012
Scandale. Jean- Pierre Kucheida, baron du PS à Liévin, s'est pris pour
un trader.
PAR JEAN-MICHEL DÉCUGIS ET AZIZ ZEMOURI
«Le juge pourrait estimer que le président, en signant des contrats de nature
spéculative sans y avoir été autorisé par le conseil d'administration, ne
pouvait méconnaître le caractère illégal de leur conclusion.»
«Il faut souvent trouver un coupable», avait prévenu l'avocat
du cabinet Ernst & Young dans son e-mail titré « Abus de confiance »
et adressé au directeur financier de la Soginorpa dont Le Point révèle le
contenu. Laconique, celui-ci ajoutait: «Si ce dossier devient un dossier de
contentieux, à l'instar du dossier de la Société générale, s'agissant de fonds
publics, tous les moyens d'action peuvent être développés devant le juge
pour obtenir une condamnation.»
Aujourd'hui, les policiers de la PJ de Lille chargés des
différentes enquêtes soupçonnent Jean-Pierre Kucheida d'avoir fait, en toute
illégalité, des placements financiers hasardeux au risque de déclencher une
crise de subprimes version ch'ti.
La Société de gestion immobilière du Nord/Pas-de-Calais a massivement
emprunté aux banques, puis, selon leurs conseils, souscrit des swaps
spéculatifs, ces opérations financières consistant à échanger des flux
financiers en spéculant par anticipation.
Ainsi, à la Soginorpa, on a échangé des emprunts à taux
d'intérêt variable contre d'autres en les anticipant à la baisse... ce qui n'a
pas été le cas.
Une stratégie largement utilisée dans le milieu de la
finance, mais tout à fait contraire à la vocation sociale de la Soginorpa, qui
a joué avec l'argent public et avec celui de ses locataires. Plus embêtant, ces
spéculations dignes d'un jeu de roulette de casino se sont poursuivies durant
des années, malgré les alertes émises dès 2005 par des experts indépendants.
Résultat? Plus de 200 millions d'euros de perte financière
probable.
« Si on avait fait un emprunt à taux fixe, le remboursement
aurait été plus coûteux», se défend un haut responsable de la Soginorpa, qui
condamne néanmoins ce genre de stratégie. Selon la direction générale de la
Soginorpa, la totalité de l'emprunt, 458 millions d'euros, équivalent au
montant de l'achat de la Soginorpa, dont l'échance vient en 2014, sera
remboursé... en réempruntant !
Le 4 juin au CCE puis quelques jours plus tard à l'Epinorpa,
les financiers du groupe tenteront de justifier un nouvel emprunt de 120
millions d'euros pour couvrir une partie de ce remboursement.
Ce qui promet un CA houleux.
Jean-Pierre Kucheida peut-il être tenu responsable de cette
cavalerie? A-t-il dissimulé des informations à son conseil d'administration ?
Joint par Le Point, l'élu n'a pas souhaité répondre.
Outre l'e-mail de l'avocat du cabinet Ernst &Young, les
policiers de la PJ de Lille qui sont saisis de l'enquête ont entre les mains,
comme le révèle Le Point, une série de courriers électroniques embarrassants
pour Kucheida, datés de 2008.
A cette époque, les magistrats de la chambre régionale des
comptes (CRC) enquêtent sur les anomalies de gestion de la Soginorpa.
En interne, souffle un véritable vent de panique. Le 16
octobre 2008, à 7 h 9, le directeur financier se montre très préoccupé : «
J'ai décidé d'être courageux même si le back-office a fait son boulot en
alertant incessamment.»
Le même responsable fait alors part à d'autres hauts cadres
de sa volonté de coincer le directeur général et d'informer le directeur de
cabinet, « même si on n'a pas encore les rapports ».
S'ensuit un véritable appel au secours: «Hier, on a entendu des mots
comme inconscience, incompétence, faute et erreur de gestion et des synonymes
de pots-de-vin, ce qui fait de nous des complices si on ne prévient pas. La
situation est suffisamment difficile et complexe pour que je continue seul
l'alerte. Il faut nous aider. »
Pactole.
C'est seulement deux mois plus tard, en décembre, que le
conseil d'administration de l'Epinorpa autorisera officiellement le président
Kucheida à signer des contrats swaps.
Puis, un an plus tard, le 23 novembre 2009, le directeur
général, pour couvrir son président, introduira une nouvelle délibération
prenant «acte de l'ensemble des contrats swaps vivants a ce jour»...
Placements à haut risque, gestion opaque, problème de gouvernance,
appels d'offres douteux... c'est toute la gestion de la Soginorpa qui est
aujourd'hui dans le collimateur des policiers.
A commencer par l'utilisation abusive de la carte de crédit
de la Soginorpa pour les besoins privés du député maire de Liévin. Le montant
de ces frais de bouche (voyages, dîners, cadeaux...), échelonnés sur plusieurs
années, s'élève à 45 000 euros.
Les enquêteurs se penchent aussi sur le pactole distribué
gracieusement par la Soginorpa chaque année au nom de la promotion des
logements miniers. En 2006, par exemple, « publicité, publications, relations
publiques, cadeaux» représentaient 561 604 euros. A quoi s'ajoutaient 185 000
euros de prestations et d'indemnités diverses, plus 104 000 euros de
subventions distribuées.
De quoi favoriser le clientélisme : sympathisants
politiques, habitants, amis en tout genre...
Exemple: le 13 mars 2008, Jean-Pierre Kucheida distribuait à
ces clients (locataires, ayants droit), en tant que président de Maisons & Cités, l'enseigne de la Soginorpa, 1 200 places pour le film « Bienvenue chez
les Ch'tis ».
Même la famille de « Kuche » n'est pas en reste. Marie,
fille du député maire et artiste photographe, intervient sous le nom de MaryKa
dans certaines publications de la Soginorpa. Pour preuve, un devis du livre
«Les enfants de la cité», d'un montant de 12 000 euros, a atterri à la comptabilité
de la Soginorpa. La note était adressée par l'Apepac, une association pour la
promotion des arts et de la culture, non assujettie à la TVA.
L'esprit de famille...
Les énigmatiques
Amis de la rose
Le sénateur socialiste Alain Richard, qui a diligente une
commission d'enquête interne sur le PS du Pas-de-Calais, a demandé en avril la
dissolution de l'association Les Amis de la rose, des structures opaques et
illégales affiliées à des sections PS.
C'est un des scoops de « Rose mafia 2. L 'enquête», en librairie
ces jours-ci.
L'auteur, Martin Leprince, qui a scruté à la loupe le PS du
Nord/ Pas-de-Calais dans la prolongation des révélations du livre de Gérard
Dalongeville, paru chez le même éditeur en février, lève le voile sur ces
énigmatiques associations que l'on retrouve dans de nombreuses communes PS.
Le journaliste de Nord Eclair raconte comment il s'est
heurté à l'opacité de la plupart de ces structures qui ont souvent à leur tête
un maire ou un conseiller municipal PS.
En théorie, ces associations auraient pour activité
l'organisation de banquets ou de fêtes des sections PS. Mais, en réalité, à la
lecture du livre, tout pousse à croire que le véritable objet de celles-ci a pu
être de récolter des fonds.
L'auteur relève par exemple que la feuille de chou de 12
pages publiée dans les années 90 par l'association des Amis de la rose
d'Hénin-Beaumont contient trois fois plus d'encarts publicitaires que
d'articles. Des pubs d'entreprises de BTP, de transport ou de marques
automobiles. Contactée par l'auteur, Catherine
Génisson, la première secrétaire de la fédération du Pas-de-Calais,
reconnaît que, « dans le cadre du fonctionnement du Parti socialiste, ce n'est pas
légal», mais conteste qu'il s'agisse d'«une filière parallèle de financement
du PS»
« Rose mafia 2.
L 'enquête », de Martin Leprince (Jacob-Duvemet, à
paraître le 7 juin).
Profite encore un peu,"kuch",bientôt
RépondreSupprimerl'hallali pour toi.
Personnellement sans remettre en cause totalement ses capacités intellectuelles, je vois mal Kucheida jouer avec des mécanismes boursiers.
RépondreSupprimerDe là, à y voir éventuellement la patte de DSK (...) qui avait des relations dans le bassin minier (cf affaire Carlton).
Sylvie Andrieux,exclue du PS(700000€
RépondreSupprimerdétournés vers des asso fictives),
maintient néanmoins sa candidature.
Raison évoquée:"elle se maintient afin que la 3ème circonscription des
Bouches-du-Rhônes ne tombe pas entre
les mains du FN.
Quel courage,bravo Madame!
Heureusement que cette dame où encore ce brave JPK sont présents
pour nous défendre,nous,le petit
peuple.
Ils sont tous à vomir!
vla ti pas que Percheron soutient les dissidents ?
RépondreSupprimerentre-nous peut-il faire autrement?
son soutien aveugle à Kucheida est un tel aveu de culpabilité !!!!
jusqu'où ira t-il ?
aucun scrupule !
dans la presse est mentionné son propos...je le cite: "il faut voter pour ce que nous sommes"
qu'il ne s'inquiète pas,on s'est ce que vous êtes...et on sait quoi voter !
le ps critiquer l état ump mais aujour dhui nous avons l etat ps la plupart des régions des mairies du sénat conseil générale et la chasse aux sorciere ex ds les medias ferrari pas pierre mais laurence ds la police
RépondreSupprimerEN JUIN lui donnons pas tous les pouvoirs
au secours,je viens de tomber amoureux d'adriana karambeu ( 40 ans,quelle belle plante)( mieux qu' eum'germaine),vue sur la 2 ,à l'instant.elle vient de m'appeler au phone.mais je n'ose pas la rappeler. aidez moi,svp.
RépondreSupprimerça nous change de la politique..
non.
je pense que je vais lui mettre un sou ou plus dans sa tirelire..
de la coix rouge.
et tizoote aussi,hin
la croix rouge.
Celle là on ne nous l'avait pas encore faite mais tout arrive !!!
RépondreSupprimerDéclaration de Martine Aubry, vendredi devant des journalistes lillois :
"Qui a fait tout le travail à Hénin si ce n'est le maire Eugène Binaisse qui s'est penché sur les dossiers, aidé par mon directeur de cabinet Jean-Marc Germain depuis deux ans ! (source le monde.fr)
Alain, tu connais l'existence de ce Monsieur Germain à Hénin-Beaumont ?
Peux tu nous dire ce qu'il fait en mairie et sur quels dossiers travaille t'il ?.....
De qui se moque t'on
A 16h16: Ils ont raison, les Super dirigeants du ps, puisqu'il y a toujours des pigeons pour voter pour eux donc ils continuent à prendre les gens pour des:( Devinez quoi????)
RépondreSupprimerà 16 h 19.
RépondreSupprimerles ripoux du P.S.,AUBRY en tête, continuent à nous prendre pour des cons.qui est ce jean marc germain.j'espere que ce n'est pas un emploi fictif.spécialité des socialistes.comme mr tibery fils (aeroport de paris.)