Sondage

Sondage réalisé, pour La Voix du Nord, du 2 au 4 juin par Ifop-Fudcial sur un échantillon de 604 personnes.

Plusieurs enseignements à tirer de cette photo, à 4 jours du 1er tour. A noter, au préalable, que les 4 premiers candidats réaliseraient 96,5%, que la candidate EELV est pointée à 2,5% et que, donc, les 9 autres candidats se partageraient...1%! Probablement là les limites du sondage.

1- Marion le Pen est nettement en tête et accentue son avance, puisqu'elle pointe à 37% (contre 34% lors d'un sondage Ifop/JDD réalisé du 15 au 17 mai). Mais quelle avancée depuis le 1er tour de 2007 où elle réalisa 24,5%! Quand on pense qu'elle fit 42% au second tour, cela interpelle sur sa marge de progression! Faut-il lier cette augmentation de 3 points à la baisse de celle du candidat de droite (oh, pardon! sans étiquette)? La question est de savoir de quelles réserves de voix elle dispose pour le second tour...

2- Par rapport au précédent sondage de mai, JL Mélenchon, à 25%, perdrait 4 points, alors que P.Kemel en regagnerait 3,5 (il passerait de 18 à 21,5%)...L'ensemble JLM/PK "pèserait" 46,5 contre 47, il y a 4 semaines. Stabilité, mais redistribution des cartes ou, comme on voudra, rééquilibrage entre les 2 frères ennemis. Rien n'est donc joué entre les 2, même si l'écart demeure: plus faible que précédemment, il entre dans le cadre de la marge d'erreur susceptible de modifier le résultat final...Comment expliquer ce grignotage de Kemel? Légitimisme d'électeurs de gauche? Trop grande médiatisation du duel JLM/MLP qui profiterait à cette dernière, mais pas au premier? Il faudrait avoir plus d'éléments pour affiner...


3- J. Urbaniak perdrait 3 points, à 13%, et perdrait toute possibilité de provoquer une triangulaire qu'il appelait de ses voeux: c'est peut-être ce jusqu'auboutisme qui a effrayé certaines personnes...En tous les cas, la droite est véritablement laminée ici...probablement étouffée par le vote FN.


4- L'issue du second tour parait "paradoxal", comme l'écrit P. Wallart de La Voix du Nord. En effet, Mélenchon (bien que devançant Kemel au 1er tour) l'emporterait au second tour 52 à 48, alors que son rival socialiste l'emporterait beaucoup plus largement, 57/43. La raison, mise en évidence dans le sondage, serait la plus grande réticence des électeurs de droite de se reporter sur le candidat du Front de Gauche que sur celui du PS: environ 1/3 voterait Mélenchon, 50% Kemel. Cette même réticence serait-elle l'explication du basculement, au 1er tour tel que décrit par le nouveau sondage, de certains électeurs de gauche vers le PS? Mélenchon ferait-il peur à des électeurs de gauche, comme c'est le cas avec des électeurs de droite? Concernant ces derniers, on reste songeur sur la proportion qui voteront Le Pen au second tour...
Je persiste à penser que si Mélenchon n'avait pas été présent à cette élection, Kemel aurait perdu dans un face à face avec Le Pen. Mais de cela, nous n'en saurons jamais rien.