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mercredi 19 juin
C'est le " troisième homme " des élections législatives. Plus exactement, le troisième élu d'extrême droite qui fait son entrée à l'Assemblée nationale. Il n'est plus encarté au Front national depuis 2005. Pourtant, il apporta au parti d'extrême droite une de ses victoires les plus symboliques : la mairie d'Orange (Vaucluse). Depuis 1995, date de sa première victoire, il y est constamment réélu.
Son parcours est " exemplaire " à l'extrême droite. Né à Montpellier en 1943, il a d'abord fait campagne dans sa jeunesse pour le retour du général de Gaulle, puis est devenu anti-gaulliste, pour défendre " l'Algérie française ". Il crée alors le réseau OAS Cambronne à Montpellier. Etudiant en chirurgie dentaire, il effectue sa formation politique dans les rangs du groupuscule d'extrême droite Occident. A la dissolution du mouvement, en 1968, il rejoint Ordre nouveau, avant d'adhérer au FN dès 1972. En 1986, il est élu député une première fois grâce au scrutin proportionnel.
Exclu de la direction du FN.
Au mitan des années 2000, la tension entre M. Bompard et Jean-Marie Le Pen devient de plus en plus forte. M. Bompard critique notamment la stratégie politique de M. Le Pen, à qui il reproche de tout baser sur la présidentielle au détriment de l'ancrage local. Une crise qui culmine en 2005 avec l'exclusion du bureau politique de M. Bompard, qui entraîne son départ du parti.
Le maire d'Orange ne se prive pas non plus à l'époque de critiquer vertement Marine Le Pen, alors en pleine ascension. Récemment, les relations avec la présidente du FN semblent s'être apaisées. Autre ombre au tableau de M. Bompard : sa mise en examen pour prise illégale d'intérêt.
Si, officiellement, le FN et M. Bompard n'ont pas de contacts, il n'en demeure pas moins que le suppléant de la nouvelle députée du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen, Hervé de Lépinau, est un proche de M. Bompard. Preuve que les contacts ne sont pas inexistants.
Si Marine Le Pen évite d'aborder le sujet, elle a néanmoins déclaré au Monde que son élection conforte son " idée que l'implantation locale porte toujours ses fruits ". Selon elle, les députés FN seront amenés à voter " les mêmes projets de loi " que M. Bompard.
Après son exclusion du bureau politique du Front national, M. Bompard rejoint le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers, qu'il soutient lors de l'élection présidentielle de 2007. Mais l'aventure tourne court. Il s'associe alors avec le Bloc identitaire, petit parti politique d'extrême droite radicale en vue des élections régionales de 2010. Ensemble, ils lancent la Ligue du Sud, inspirée de la Ligue du Nord italienne. Leur liste recueille 2,6 % des voix dans la région. Face à lui, sa vieille connaissance devenue une sorte d'adversaire personnel, Jean-Marie Le Pen. Ce dernier sera élu, pas l'édile d'Orange.
Jacques Bompard affiche volontiers un profil d'élu de proximité un peu bonhomme. Mais il s'entoure de personnalités marquées politiquement dans la sphère la plus radicale. Comme André-Yves Beck, engagé en Croatie pendant la guerre en ex-Yougoslavie, et qui fut proche de la direction des Identitaires.
Abel Mestre
L'ex-FN Jacques Bompard retrouve le Palais-Bourbon
C'est le " troisième homme " des élections législatives. Plus exactement, le troisième élu d'extrême droite qui fait son entrée à l'Assemblée nationale. Il n'est plus encarté au Front national depuis 2005. Pourtant, il apporta au parti d'extrême droite une de ses victoires les plus symboliques : la mairie d'Orange (Vaucluse). Depuis 1995, date de sa première victoire, il y est constamment réélu.
Son parcours est " exemplaire " à l'extrême droite. Né à Montpellier en 1943, il a d'abord fait campagne dans sa jeunesse pour le retour du général de Gaulle, puis est devenu anti-gaulliste, pour défendre " l'Algérie française ". Il crée alors le réseau OAS Cambronne à Montpellier. Etudiant en chirurgie dentaire, il effectue sa formation politique dans les rangs du groupuscule d'extrême droite Occident. A la dissolution du mouvement, en 1968, il rejoint Ordre nouveau, avant d'adhérer au FN dès 1972. En 1986, il est élu député une première fois grâce au scrutin proportionnel.
Exclu de la direction du FN.
Au mitan des années 2000, la tension entre M. Bompard et Jean-Marie Le Pen devient de plus en plus forte. M. Bompard critique notamment la stratégie politique de M. Le Pen, à qui il reproche de tout baser sur la présidentielle au détriment de l'ancrage local. Une crise qui culmine en 2005 avec l'exclusion du bureau politique de M. Bompard, qui entraîne son départ du parti.
Le maire d'Orange ne se prive pas non plus à l'époque de critiquer vertement Marine Le Pen, alors en pleine ascension. Récemment, les relations avec la présidente du FN semblent s'être apaisées. Autre ombre au tableau de M. Bompard : sa mise en examen pour prise illégale d'intérêt.
Si, officiellement, le FN et M. Bompard n'ont pas de contacts, il n'en demeure pas moins que le suppléant de la nouvelle députée du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen, Hervé de Lépinau, est un proche de M. Bompard. Preuve que les contacts ne sont pas inexistants.
Si Marine Le Pen évite d'aborder le sujet, elle a néanmoins déclaré au Monde que son élection conforte son " idée que l'implantation locale porte toujours ses fruits ". Selon elle, les députés FN seront amenés à voter " les mêmes projets de loi " que M. Bompard.
Après son exclusion du bureau politique du Front national, M. Bompard rejoint le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers, qu'il soutient lors de l'élection présidentielle de 2007. Mais l'aventure tourne court. Il s'associe alors avec le Bloc identitaire, petit parti politique d'extrême droite radicale en vue des élections régionales de 2010. Ensemble, ils lancent la Ligue du Sud, inspirée de la Ligue du Nord italienne. Leur liste recueille 2,6 % des voix dans la région. Face à lui, sa vieille connaissance devenue une sorte d'adversaire personnel, Jean-Marie Le Pen. Ce dernier sera élu, pas l'édile d'Orange.
Jacques Bompard affiche volontiers un profil d'élu de proximité un peu bonhomme. Mais il s'entoure de personnalités marquées politiquement dans la sphère la plus radicale. Comme André-Yves Beck, engagé en Croatie pendant la guerre en ex-Yougoslavie, et qui fut proche de la direction des Identitaires.
Abel Mestre
Sur la "gestion" de la ville d'Orange et celle de Bollène dont la maire n'est autre que la femme de Bompard, voir le documentaire de Bernard Richard et Jean-Baptiste Malet : "Mains brunes sur la ville" (http://www.lamare.org/mainsbrunes). Edifiant.
RépondreSupprimerEn espérant qu'Hénin-Beaumont ne connaisse pas le même sort...