Et maintenant ? (1)

Suite à la séquence électorale des municipales et européennes, tentons de voir de quoi demain peut être fait.

Entreprise périlleuse s'il en est et je suppose que les commentaires ne manqueront pas de souligner les manques et les erreurs. Mais gageons que cela sera constructif plutôt que polémique, tant le débat démocratique est difficile puisque, par définition, personne ne possède la vérité, ni ne peut lire dans le marc de café.

Commençons par un état des lieux, plus particulièrement de la situation des partis politiques.

1- Le PS.

Le parti se trouve dans un état de délabrement avancé et, même de l'intérieur, les critiques fusent contre la politique du gouvernement. Avant de nous intéresser à ce dernier point, remarquons que le parti n'est plus qu'une illusion. 11 ans de secrétariat national de F. Hollande (1997-2008) avait marqué le parti avec le train-train comme règle, alors que les premières "affaires" laissaient présager le pire (F. Hollande était venu à Hénin-Beaumont adouber Dalongeville pour se ménager la 1ère Fédération de France) et avec l'absence de mise à jour doctrinale malgré un environnement en perpétuelle évolution. Martine Aubry tenta bien de secouer le parti mais les conditions de son élection à la tête du parti (lors du congrès de Reims) ne lui donnèrent pas les coudées franches. Harlem Désir, son successeur, brilla par une absence totale de leadership. Le propre d'un parti majoritaire est d'accompagner  le gouvernement et de servir de boîte à idées : on se demande ce qu'a fait le PS de 2012 à 2014. Il aurait pu en profiter pour renouveler ses élus, souvent à bout de course, et "nettoyer" le parti de ses brebis galeuses... Rien ! Devant la montée du FN, on aurait pu s'attendre à une stratégie pour s'y opposer, mais là aussi, rien ne vint... Et l'on vit les affaires DSK, Dalongeville, Kucheida, Cahuzac et Guérini venir assombrir un peu plus la crédibilité socialiste. Faillite complète donc de la gestion du parti.

On retrouve aujourd'hui cette déconfiture dans le soutien au gouvernement. Incapable d'expliquer les décisions gouvernementales, ni même de les accompagner sur le terrain, le parti n'existe plus. Et si une fronde monte, elle vient de quelques députés mais aucun débat ne remonte de l'intérieur. Soutenir Hollande ou même le critiquer, on en est incapable dans ce parti dans lequel, naguère, le débat d'idées était la règle...

2- Le Front de gauche

L'alliance du Parti communiste et du Parti de gauche n'a pas fonctionné (moins de 7% aux européennes).

Le PC, agonisant depuis de longues années, croyait avoir trouvé avec le PG l'occasion de sortir la tête de l'eau. Mais entre l'opposition radicale de Mélenchon à la politique gouvernementale et la stratégie à géométrie variable des communistes vis-à-vis du PS, afin de sauver ses derniers bastions, les sympathisants à la cause du Front de gauche n'ont pas compris et se sont éloignés : il suffit de comparer les 11% de JL Mélenchon à la Présidentielle et ceux catastrophiques lors des 2 dernières élections de ce printemps...

La forte personnalité de JL Mélenchon, ses talents de tribun ont pu faire craindre au PC de se faire phagocyter par le PG et il est probable que l'union s'est faite contrainte et forcée. Résultat : le PC continue de couler et la radicalité de Mélenchon s'est diluée. L'autre voix qu'il incarne, au sein de la gauche, semble ne pas avoir trouvé sa place, comme, par exemple, en Grèce où Tsipras a su profiter de l'état de coma avancé dans lequel se trouve le pays du fait du remède de cheval que lui a imposé la troïka (Banque européenne, FMI et Commission européenne). On peut d'ailleurs se demander si, plutôt que les positions radicales incarnées par JLM, une autre posture n'est pas en train de naître, à gauche : le parti "Podemos", en Espagne (dans la lignée du mouvement des Indignés) ou la "Nouvelle Donne" en France l'incarnent, de même que certains partis Verts européens. Nous y reviendrons un peu plus loin.

3- EELV (Les Verts)

Souvent associés au PS (au gouvernement, dans beaucoup de communes, dans les conseils régionaux), Les Verts viennent de prendre leurs distances en refusant de continuer de siéger dans le gouvernement. Les divergences, à l'intérieur du parti, entre ceux partisans d'une radicalité (type Mélenchon) et ceux (notamment parmi les élus) prônant de soutenir, de façon critique, le PS, empêchent le parti de tirer son épingle du jeu alors que ses propositions auraient pu influencer la politique gouvernementale. Il est vrai que Les Verts se sont faits gruger au gouvernement en ne réussissant pas à imposer leurs idées (on attend toujours les mesures de transition énergétique ou sur l'économie sociale et solidaire) et en essuyant des camouflets (l'éco-taxe, par exemple).

Les Verts peuvent-ils encore incarner un espoir en politique ? 

A suivre