Jacques Mellick a tout connu : Député du Pas-de-Calais
de 1978 à 1988 et de 1993 à 1996, maire de Béthune de 1977 à 1996 et de 2002 à
2007. Ministre, Secrétaire d'état, conseiller général, conseiller régional,
président d'intercommunalités, sans compter sa place éminente au sein du PS...
Il a survécu politiquement au scandale de l'affaire
VA-OM, dans les années 1990, condamné à un an de prison avec sursis et à 5 ans
d'inéligibilité pour faux témoignages et subornation de témoin. Afin d'éviter
des poursuites, pour corruption, à son ami, Bernard Tapie, Mellick lui a fourni
un faux alibi, garantissant sa présence dans les bureaux parisiens du patron du
club de football l'Olympique de Marseille, le 17 juin 1993, grâce aux talents
de pilote de Formule 1 de son chauffeur ! Ce jour-là, Tapie était, en réalité,
en train d'arranger le match avec l'entraîneur valenciennois, Bruno
Primorac.
Corinne Krajewski, attachée parlementaire, surtout
membre (officiel ?) du cabinet de JM, a confirmé que son patron se trouvait
bien dans le bureau de Tapie. J'appréciais beaucoup Corinne pour sa
culture (elle était prof d'histoire au Lycée Malraux) et sa franchise.
Elle travaillait avec Yves Le Maner, spécialiste de la première guerre mondiale
et chargé aujourd'hui des "Chemins de la mémoire" (cimetières
militaires), au Conseil régional, dossier voulu par D. Percheron (ancien
professeur d'histoire également). C'est dire qu'elle était éprise de vérité...
Le doute s'installa peu à peu chez elle : fallait-il revenir sur son
témoignage qui innocentait J. Mellick ? Il faut dire que le charisme de
l'ancien ministre était très grand et Corinne, tout juste trentenaire, avait
manifestement succombé à son charme. Le mensonge de Mellick sur sa présence
dans le bureau de Tapie le 17 juin 1993, s'effritait peu à peu et les médias se
gaussaient de toutes les invraisemblances : une photo de lui à Béthune
dans une réunion où la montre d'une participante marquait 15h30
(l’inénarrable JP Chruszez, secrétaire général de la mairie, racontait pourtant
que l'employée était toujours en retard au bureau, sa montre n'étant jamais à
l'heure !), le chauffeur qui a fait un plein à 13 20 (Mellick n'en
démord pas dans son livre : Paris-Béthune en 1h20, c'est possible) le badge
du télépéage qui indique des déplacements le 16 et le 18, mais pas le 17. Pour
plaisanter, je racontais que le 17 juin, je ne pouvais pas être dans le bureau
de Tapie, parce que j'avais été contrôlé en excès de vitesse sur le
périphérique de Lille, ce jour-là, preuve à l'appui !
Tout se passait mal pour Mellick et plus personne ne croyait en son alibi,
hormis son épouse, Béatrix, que je rencontrais, un jour, devant le centre
commercial de la Rotonde à Béthune et qui, pendant près d'une heure, et devant
mon scepticisme, essaya de me convaincre de la véracité du discours de son
conjoint...
L'affaire Tapie devait passer le 17 mars 1995 devant le tribunal de
Valenciennes et Corinne doutait de plus en plus du témoignage qu'elle devait y
déposer. Il faut dire que, la sentant flancher, Mellick s'était rendu à
plusieurs reprises à son domicile pour la convaincre et aurait mis en avant la
poursuite du contrat de son ami (qu'elle épousa plus tard), contractuel à la
mairie de Béthune (il s'occupait des centres aérés). Tous les soirs, quelques jours
avant le 17, au Florian, café-restaurant situé place du Beffroi, Nicolas
Desfachelles, Bruno Dubout et moi-même, essayions d'aider Corinne dans son
cheminement oh combien difficile... Et ce fut une libération pour elle quand
elle affirma devant les juges, dans le procès Tapie, qu'elle n'était pas
présente à Paris le 17 juin 1993. Quel courage, quelle épreuve ! Ce n'était
rien quand 2 semaines, plus tard, elle dût réitérer son témoignage devant le
tribunal correctionnel de Béthune, JM étant convaincu de subornation de témoin. A la sortie, des dizaines d'affidés de J.
Mellick scandaient des injures à son encontre. Parmi eux Bernard Seux, Daniel
Boys... On retrouve les images sur Internet de ces moments pénibles et surtout
on reconnait les visages de haine de ceux qui auront ainsi craché leur bile sur
une femme de la trempe de Corinne K. Nicolas, lui aussi, était abattu... Je
rappelle que c'est ce même Nicolas Desfachelles que j'ai retrouvé en 2000 ou
2001, à Hénin-Beaumont, alors qu'il était devenu directeur de cabinet de Pierre
Darchicourt, le maire de la ville qui avait refusé de prendre les Verts dans sa
liste (j’étais responsable des groupes locaux chez les Verts) et qui fut battu
par G. Dalongeville en 2001. Mais j'aimerais rappeler, ici, l'extraordinaire
décision de Nicolas, décision peu remarquée : en 2014, il devient maire de
Saint-Laurent Blangy et décide de ne pas se représenter aux élections
départementales (où il était vice-président), pour ne pas cumuler les 2 mandats
! (il a quitté le PS en 2014, 22 ans après sa première adhésion...).
Malgré ce qui précède, avec le feu vert de Percheron,
Mellick se présente aux municipales de 1995 et l'emporte avec 52% des voix, au
second tour ! Il doit abandonner, en 1996, ses mandats du fait de son
inéligibilité (voir plus haut). Enfin, J. Mellick redeviendra maire de Béthune
en 2002... Nous y reviendrons.
A suivre
Cela n'entache en rien son honnêteté intellectuelle, mais Nicolas fut collaborateur de cabinet de Pierre Darchicourt en même temps que Gérard Dalongeville.
RépondreSupprimerExact. Je l'ai bien connu à cette époque et nous avons souvent échange par note et oralement. C'est Daniel Duquenne qui était directeur général des services d'Henin Beaumont.
SupprimerLe "mellick" ,unité de vitesse qui vous permet d'arriver avant l'heure de départ !
RépondreSupprimerCelui qui détient le pouvoir ne craint qu'une chose. Sa perte.
RépondreSupprimerLa politique salit tout ce qu elle touche mais certains et certaines se salissent beaucoup beaucoup plus vite que d autres et certains( es) s en emeuveuvent beaucoup plus vite que d autres
RépondreSupprimerC'est sur que les surhommes qui se disent prêts à la guerre sainte sur la page facebook de briois se seraient opposés à mains nues ...
RépondreSupprimerTous ensemble contre le terrorisme.
Le nouvel Obs
Des touristes britanniques rescapés du massacre de Sousse ont témoigné du courage de nombreux Tunisiens. Certains ont même formé un bouclier humain pour protéger les cibles du terroriste.
Les 9 ou 10 personnes visibles en arrière-plan sur la photo de Sky News forment un bouclier humain pour protéger les touristes du tireur, selon des témoins britanniques.
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Sur la photo dévoilée par "Sky News", on aperçoit Seiffedine Rezgui, tout de noir vêtu, en train de longer le bord de mer, une kalachnikov à la main. Ce vendredi 26 juin, en début d'après-midi, il a déjà commencé à tirer sur les touristes qui profitent du beau temps sur une plage de Sousse, en Tunisie.
En arrière-plan, dans le dos du tireur, on distingue entre neuf et dix personnes, en ligne droite, qui semblent l’observer à distance. Une position qui vaut à ces "témoins horrifiés" - selon la première identification qui en a été faite - d’être vivement critiqués sur les réseaux sociaux pour leur "passivité" présumée face au terroriste.
Jusqu’à ce que John Yeoman, un touriste britannique présent sur la plage pendant l’attaque, monte au créneau dimanche sur Twitter :
Les personnes en arrière-plan ont formé un bouclier humain pour protéger un autre hôtel, ils n'étaient pas en train d’observer la scène mais ont sauvé de nombreuses vies."
"Tu devras nous passer dessus, et nous sommes musulmans"
Le témoignage de John Yeoman - qui a depuis supprimé son compte Twitter - et de sa femme a été corroboré par un autre couple britannique rencontré sur le chemin du retour vers Manchester, comme le rapporte "The Independent". En pleine fusillade, un gérant d’hôtel se précipite vers eux, et les incite à prendre la fuite. Il leur précise au passage que des employés tunisiens ont formé une ligne de défense pour protéger un autre hôtel, et ont déclaré au tireur :"Tu devras nous passer dessus, nous tuer et nous sommes musulmans". Pour Mme Yeoman, aucun doute n’est possible : c’est bien ce "bouclier humain" qui a été photographié.
Ian Symes, un autre rescapé britannique - 30 des 38 victimes de la tuerie seraient originaires du Royaume-Uni selon les dernières estimations -, a quant à lui soutenu John Yeoman sur Twitter : "Je confirme. J’étais sur la plage, au Beach Marina - pendant qu’on partait se cacher, le personnel de l’hôtel s’est précipité pour aider [les touristes], c’était très courageux".
Mme Yeoman conclut :
[Le courage de ces employés] redonne un peu foi en l’humanité. Tout le monde a l’air de penser : 'Ce sont les musulmans' [qui sont coupables] mais ce n’est pas le cas, ils ne sont pas comme ça. Nous ne trouvons pas les mots pour leur exprimer notre reconnaissance."
Alexis Orsini
Sur le web : Attentat en Tunisie : le suspect filmé sur la plage après l'attaque
Tunisie Terrorisme témoignage rescapés Employés Sky News Sousse Seiffedine Rezgui 38 morts bouclier humain
Vos multiples copiés collés de 3 kilomètres de long, franchement, nous saoulent. Un url suffit amplement.
Supprimer20h25 : ne les lisez pas !
SupprimerOn ne lit pas.
SupprimerBen ouais, normal, ça vous gêne la vérité sur l'enfumage fn! La vérité vous reviendra en pleine face... rapidement.
SupprimerIl n'y a pas la vérité, mais LES vérités. Et elle appartient souvent aux vainqueurs. Le fait est qu'un simple lien permet de lire ce que vous proposez, et de lire une des ces vérités, là où vos textes à n'en plus finir assomment le regard.
SupprimerChruszez... un nom qui revient souvent, Béthune, Hénin...
RépondreSupprimerCinq mois après Charlie, un ex-FN porte plainte contre un caricaturiste.
RépondreSupprimerC’est dans une rage muette que Jean-Michel Renault va droit vers la case tribunal sans passer par la case médias. En 2006, il est l’auteur du livre « Censure et Caricatures » ou il retrace l’histoire de la censure appliquée au dessin et des images « interdites » qui ont bousculé la France et le Monde. Actuellement, Nord Littoral publie chaque vendredi un dessin du caricaturiste dans sa rubrique « l’espace Renault ».
A la suite d’une plainte de François Dubout, ancienne figure locale du FN, pour « injures publiques », le dessinateur, ainsi que le directeur de publication Sébastien Duprez, sont assignés à comparaître devant le TGI de Boulogne-sur-Mer. pour « injures publiques » le 19 juin prochain.
L’objet du litige ? Un dessin publié le 14 septembre dernier représentant François Dubout, Thomas Joly (Ex-FN reconvertis au parti de la France), Yvan Benedetti ( exclu du FN pour s’être auto-proclamé antisioniste et anti-juif ) et Kévin Reche ( fondateur du mouvement nationaliste anti-immigration « sauvons Calais » ) installés chacun dans un cercueil formant des insignes SS. Dans leurs mains, une casquette caractéristique du régime Nazi. Au dessus d’eux, l’auteur fait dire à un oiseau : « Ils mériteraient qu’on les émigre à leur tour... Une sorte de solution finale contre la connerie !!! ». À priori, la référence n’a pas été appréciée…
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La caricature pour laquelle Jean-Michel Renault est convoqué au tribunal
Bien que certains Pure-players aient diffusé la tribune de l’intéressé, celle-ci reste absente de la majeure partie du terrain médiatique. Le caricaturiste a lancé plusieurs appels à soutien sur sa page Facebook dés le 20 mai, relayés le 28 sur le site caricatures, caricature ( « Le dessinateur Jean-Michel Renault au tribunal » ). Puis le 31 mai le webzine Bakchich.info titrait « Quand un ex-FN se prend pour Mahomet ». Ce « coup de gueule de Bakchich » est repris et diffusé quelques jours plus tard par le pure-player Dailynord.
Aujourd’hui, les soutiens commencent à arriver, notamment sous forme de dessins de la part de ses collègues dessinateurs : Rousso, Vincent Veesse, Sébastien Dieu, Pierre Ballouhey... Jean-Michel Renault les publie au fur et à mesure sur sa page facebook. Christine Traxeler dessinatrice de presse a publié sur son blog la lettre qu’elle a adressé à l’avocat de son confrère... Mais toujours pas de trace sur les principaux médias. À ce jour, cette affaire n’a toujours pas été évoquée dans les journaux du groupe La Voix dont Nord Littoral fait partie.
Le Club de la presse Nord-Pas-de-Calais, dans son rôle de défense de la liberté de la presse, espère que la convocation au tribunal de Boulogne-sur-Mer du 19 juin ne sera pas synonyme de désintérêt médiatique.
Ces messieurs de l’extrême-droite, François Dubout (ex candidat FN à Calais), Thomas Joly (Secrétaire général du Parti de France), se la jouent "Mahomet" en jugeant "injurieuses" leurs caricatures dans ce dessin publié le 14 septembre dernier dans le "Nord Littoral" et portent plainte "pour injure publique" contre le journal et contre moi, simple dessinateur de presse posant son regard sur l’actualité, avec un second degré ici très pertinent, car ces deux loustics venaient de mener une manifestation devant l’Hôtel de Ville de Calais (dénoncée au 20 heures de tous les télés) pour exiger le "nettoyage" de la ville de tous les immigrés en attente de passage vers l’Angleterre : une méthode, des slogans et des bras levés nazis qui ne pouvaient échapper à l’observateur que l’on me demande d’être.
Merci de relayer dans votre entourage et, surtout, à la presse. Nous avons besoin de soutien, car il est ici question de défendre notre liberté d’expression : un combat de tous les jours, en France aussi !
Jean-Michel Renault