vendredi 13.05.2011 La Voix du Nord
Lundi 6 avril, l'enfer s'ouvre sous les pieds de Gérard Dalongeville. Ce soir-là, ce qui sera son ultime séance de conseil municipal tourne à la foire d'empoigne, ...
Les débats étant constamment ponctués par les lazzis de la foule. Ce soir-là, Marie-Noëlle Lienemann et le maire passent leur temps à s'invectiver. Alors que lui la harcèle perpétuellement, la députée européenne lui lance froidement : « Toi, tu es mort !» (AA: c'est lors de cette séance homérique que GD fit voter les retraits des délégations d'adjoint de Marie-Noëlle Lienemann et David Noël qui n'avaient pas voté le compte administratif 2008 et le budget primitif 2009, la semaine précédente. La plupart des élus majoritaires suivirent le Maire. Aujourd'hui encore je me pose des questions sur ces élus "petit doigt sur la couture": étaient-ils complètement aveuglés par Dalongeville? Avaient-ils des raisons objectives de suivre parce qu'ils étaient "mouillés"? Je suis toujours surpris quand je vois des élus nier l'évidence ou ne croire que ce que leur chef leur dit malgré les avertissements divers sur la situation réelle: manque d'intelligence? d'esprit critique?)
Car, comme la plupart des parlementaires du secteur, elle sait que les jours de Gérard Dalongeville en tant que maire sont comptés. Ce qu'elle ignore par contre, c'est que c'est désormais en minutes que le compte à rebours est égrené. Gérard Dalongeville lui aussi l'ignore, mais doit le pressentir en cette soirée d'une tension peu commune de laquelle il semble étrangement absent, sans réaction face aux lapidations verbales de la foule, le regard éteint, atone et exsangue. Comme en fin de course... Et quelques heures plus tard, juste après 6 h, lorsqu'il retrouve un commissaire de police assisté de quatre autres policiers sur son pas de porte, la surprise n'a dû être que relative... Lors de la première perquisition, les enquêteurs font main basse sur pas moins de huit téléphones portables. Mais pas celui normalement utilisé par le premier magistrat, celui-ci expliquant ne plus savoir où il l'a mis... et qu'il l'a peut-être laissé, la veille, en mairie.
Intéressante découverte, également, que le passeport de Gérard Dalongeville révélant que les voyages du maire d'Hénin-Beaumont étaient loin de se limiter aux seuls voyages dans les Vosges qu'il évoquait avec ses collègues du conseil municipal.(AA: on ne sait toujours pas si ces voyages étaient d'agrément ou d'"affaires", personnelles, bien sûr)
Un casino à Hénin-Beaumont ?
Lui qui expliquait volontiers avoir une aversion pour les voyages et avoir un train de vie des plus modestes arbore sur son passeport quelque trente-sept preuves de passage en dehors du territoire Schengen : entre autres, sept voyages aux États-Unis, quatre en République Dominicaine, trois au Mexique ou deux à Saint-Martin... Parmi les nombreux papiers saisis et mis sous scellés, plusieurs déclarations de mains courantes concernant des proches du maire, des demandes de prolongation de contrat ATSEM (AA: Agent Territorial Spécialisé des Écoles Maternelles), des documents concernant des ventes de terrain (dont le fameux dossier de la SCI du Tilloy; AA: terrain et immeuble cédés, mais non payés! Affaire régularisée aujourd'hui?), mais aussi, plus curieusement, des comptes rendus d'audience de Guy Mollet auprès du Médiateur de la République (AA: rappelons qu'à l'époque le Médiateur était M. Delevoye, maire de Bapaume, ville d'origine de G. Dalongeville, l'ex-ministre étant un grand ami de la famille), une attestation de la Carpe héninoise attestant d'un remboursement de 8000 E effectué par le même Guy Mollet (AA: il aurait donc payé pour l'ex-Président, condamné à rembourser?)... mais aussi une carte de casino nominative. Que Gérard Dalongeville expliquera avoir reçu des mains même du patron de groupe de casinos rencontré à l'occasion d'une possible implantation à Hénin-Beaumont... Une perquisition qui ne sera interrompue que par l'arrivée de Didier Cattoir, alors avocat du maire d'Hénin-Beaumont, qui s'entretiendra une demi-heure avec son client.
Ensuite, eh bien c'est en direction de la mairie, et plus précisément du bureau majoral que tout le monde s'est précipité, le procureur-adjoint Roy ayant entre-temps rejoint l'escouade policière. Avec, pendant tout l'après-midi du 7 avril, de nouvelles surprises à la clé.
PASCAL WALLART
Epique ce CM du 6 avril ... Au cinéma, on pourrait parler d'un film culte ....
RépondreSupprimerUn grand souvenir mais aussi un triste souvenir quand on se dit qu'il a fallu tout ce temps pour arriver à ce dénouement. La situation était (pas forcément dans les détails bien-sûr) connue de tous.
Le manque de réactivité collectif me laisse encore aujourd'hui pantois !!!
Voilà un excellent sujet de thèse pour un étudiant voulant se spécialiser dans la gestion des collectivités locales : "Combien aura coûter le "règne Dalongeville" au territoire, à la population, à la ville ? Les paramètres peuvent être nombreux à prendre en compte: hausse de la fiscalité, patrimoine dégradé ou bradé, investissements hasardeux, réserves foncières liquidées, plan d'occupation des sols modifié et impactant durablement l'avenir, (Beaumont, la Trame Verte, etc ...), la gestion du personnel communal, la gestion de la dette, le gonflement de celle-ci, les dépenses injustifiées, l'externalisation des prestations, .... oh j'arrête ... Je pense que ce travail est impossible à faire ...
RépondreSupprimerA 10H16: aux probables dizaines de millions correspondant à votre énumération, il faudrait probablement doubler la somme pour tenir compte des intérêts depuis 2001 et ceux de l'avenir...
RépondreSupprimerOn mesure là combien l'impact se fera sentir pendant des dizaines d'années.
D'où l'obligation de programmer sur le long terme la convalescence de la ville...
Hélas nous avons déjà, non seulement perdu 2 ans, mais la gestion au jour le jour, due à l'absence de vision de l'avenir obère déjà les 3 ou 4 prochaines années...
A l'époque, où désormais on parle de l'empreinte écologique, je propose, en complément de mes 2 commentaires précédents (9:34 et 10:16), de parler d'"empreinte politique". Pour montrer à quel point les choix politiques qui engagent des deniers publiques ne sont pas neutres....
RépondreSupprimerLB
Mais que devient Marie Noelle LIENEMAN ?
RépondreSupprimerRoy ROGERS