vendredi 20 mai 2011

Dans les méandres de l'affaire Dalongeville (11). Bienvenue dans le monde des prestations virtuelles !


jeudi 19.05.2011 La Voix du Nord
 
Après les dossiers sécuritaires, immobiliers et les relations avec les sociétés de Jean-Marc Bouche, c'est le contour des troubles rapports entretenus avec G2M, la société éditrice du Journal du pays, que Gérard Dalongeville a à éclaircir, en ce début de soirée du 8 mai 2009, au terme d'une harassante journée de garde à vue.
PAR PASCAL WALLART


Le Journal du pays, Gérard Dalongeville ne le dissimule pas, « c'était pour (moi)un moyen de propagande ». La fin justifiant les moyens, pour maintenir ce titre propagandiste à flots, tous les expédients étaient bons, y compris celui de passer là aussi outre la règle des marchés publics : « Je n'ai pas suivi la commande publique, confesse sans ambages le maire. Ce qui m'intéressait c'était le contenu des encarts et la diffusion de ce journal gratuit. » (AA: je rappelle que ce magazine était une ode au Maire, à tel point qu'en 2006, ayant été effaré par le nombre de photos du Maire y figurant, j'en ai adressé un exemplaire au Canard Enchainé qui en a fait les honneurs de sa page 2 dans la rubrique "Ma binette partout", qui répertorie les journaux municipaux qui sont de véritables albums photos à la gloire de leur maire)  Une franchise qui a le don d'irriter le capitaine de police menant l'interrogatoire. « D'après vos dires, les conditions de passation des marchés publics et leur déroulement ne sont pas votre souci principal, fait à tout le moins surprenant en votre qualité de premier magistrat... », s'interroge légitimement l'officier. « Je déléguais ! », assène alors laconiquement Gérard Dalongeville. Quant aux questions sur les procédures liant G2M, la société Camargue SARL (AA: y a-t-il un rapport avec le nom du véritable "bordel", sis à Flers-en-Escrébieux et à disposition des invités? La Voix du Nord 17/6/2009: « Il s'agissait d'un restaurant, et, au-dessus, de quatre appartements de type F2, dont le loyer était réglé par la Ville d'Hénin-Beaumont. Des appartements qui étaient censés être des logements sociaux... les lieux avaient une activité toute particulière entre 18 heures et 22 heures où des invités étaient conviés à des soirées très particulières avec champagne et prostituées... » ) gérée par la fille de M. Mollet (« mais c'est son père Guy qui, dans les faits prenait toutes les décisions » explique le maire), ou l'imprimeur belge SEQUOIA (pour lequel la Ville a mis en œuvre une fausse procédure de marché public afin de régler au prestataire belge les dettes contractées par G2M), à chaque fois la réponse est la même, M. Dalongeville renvoyant vers son ex-premier adjoint, Claude Chopin (« C'est lui qui a du suivre l'intégralité de la procédure ! »). Même défense en ce qui concerne les relations semblables entretenues avec une autre imprimerie, DIPI. Et lorsque l'officier de police signifie au maire qu'il risque sur ce dossier des poursuites pénales sur les chefs de faux et usage de faux, détournements de fonds publics et octroi d'un avantage injustifié par un acte contraire aux dispositions législatives ou réglementaires ayant pour objet de garantir la liberté d'accès et l'égalité des candidatures dans les marchés publics, Gérard Dalongeville se contente de répondre : « J'en prends acte, je déplore que ces opérations aient pu se dérouler.» (AA: toujours ce rejet vers d'autres de ses propres turpitudes et pour lesquelles on aimerait savoir ce qu'on rétorqué les Chopin, Mollet, Bouche...)

Il est alors 20 h 30 et l'audition prend fin. Le maire d'Hénin-Beaumont, épuisé par cette journée d'audition, pense alors pouvoir bénéficier d'un peu de repos... Sauf que, sur le coup de 21 heures, surprise, voila que l'interrogatoire reprend. Cette fois-ci, les questions ont trait à une entreprise de sonorisation travaillant régulièrement avec la Ville. Avec, pour commencer, une présumée fausse facture datée de septembre 2008.
Celle-ci, d'un montant de 44 716,06 E rémunère la vérification du système de diffusion de l'Espace Mitterrand à la suite de l'incendie qui avait touché le gymnase. Sauf que le directeur des services financiers de la Ville avait en son temps alerté le maire que ce bon de commande portant sa signature, était un faux grossier. L'actuel DGS de la Ville confirmera aux enquêteurs que la prestation n'a jamais eu lieu. Ce qui n'a pas empêché le maire de demander la régularisation de cette facture. Idem pour une autre de 14 285,01E relative à la vérification et la réparation du système de diffusion sonore des trois salles de cinéma de l'Espace Lumière sur lesquelles le maire, à la place du chef de service, a inscrit manuellement les mentions « service fait » et « bon à payer » alors que la prestation n'a jamais existé. « Là encore pour un document faux, vous intervenez directement en votre qualité de maire alors que vous n'auriez pas dû logiquement le faire !» commente l'officier de police. Et lorsque l'enquêteur brandit une énième facture fictive de 14 000 E pour la pseudo-réparation du système de la sono de la salle des fêtes, le maire baisse les bras mais n'en botte pas moins en touche : « Je me rends compte que par ce biais je suis l'auteur d'un détournement de fonds publics au préjudice de la mairie mais je n'étais pas avisé de la non réalisation des prestations. Donc, je ne m'estime pas coupable. »(AA: et dire que certains doutent encore de la responsabilité de GD et font un lien avec la présomption d'innocence que l'on réclame pour DSK et qu'ils estiment ne pas avoir été appliquée pour l'ex-maire!)

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