lundi 4 juillet 2011

Le chemin de croix de Mataluu n'est pas terminé!

vendredi 01.07.2011  La Voix du Nord



Voici quatre mois, lorsqu'on l'avait rencontré pour la toute première fois, il nous avait épaté, Mataluu Akata. Ce jeune garçon d'origine togolaise a en effet un but dans la vie, c'est celui de pouvoir bénéficier de la nationalité française. Pas par simple opportunisme, loin de là. Il y a déjà les antécédents du jeune homme qui plaident en sa faveur avec un grand-père qui fut élève à Saint-Cyr, prélude à une carrière exemplaire auréolée de la Légion d'Honneur... Depuis cinq ans qu'il est arrivé à Hénin-Beaumont, Mataluu s'est tout d'abord investi au sein du RC Lens athlétisme, en tant qu'athlète puis au sein même de la structure en tant qu'agent de développement, fort d'une licence en sciences économiques et gestion à L'IAE de Lille.

En 2009, il avait déjà demandé la naturalisation française, en vain, malgré l'appui de son club. Depuis lors, les données ont changé puisque Mataluu a croisé le chemin de Ludivine, ce qui les a menés tout deux devant le maire d'Hénin-Beaumont. Une nouvelle preuve d'intégration qui, alliée à la constitution d'un comité de soutien parrainé par Alain Alpern et Marie-Pierre, une soeur franciscaine, a mené à la présentation d'un nouveau dossier en préfecture. Qui, voici quelques jours, n'a pas essuyé de refus mais a fait l'objet d'un ajournement de deux ans. Motif : le jeune homme était en recherche d'emploi au moment de la constitution du dossier, après une série de contrats en intérim ayant donné toute satisfaction... et donc jugé comme matériellement non autonome. 

Sauf que, alors que la décision n'avait pas été prise, Mataluu venait décrocher un CDD de trois mois en tant que conseiller de vente dans une grande enseigne qui devrait le mener à un CDI à la rentrée. Une donnée qui n'a finalement pas été prise en compte en préfecture... Où, désormais, on conseille tout simplement à Mataluu de déposer un recours gracieux auprès du ministre de l'Intérieur. Un recours que ses parrain et marraine comptent sérieusement motiver à travers les erreurs de fait et de Droit relevées dans la décision préfectorale alors que Mataluu apporte toutes les garanties d'une sérieuse volonté d'intégration. Lui qui rêve notamment d'être en capacité de passer les concours administratifs pour devenir inspecteur des impôts... Hier, le jeune homme l'assurait sans sourciller : «  J'irai jusqu'au bout ! » La procédure devrait prendre entre 4 et 6 mois avec, à la clé, un autre recours envisageable devant le TA. Mais espérons que Mataluu n'aura pas à passer sous ces nouvelles fourches caudines

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