La vie politique française va changer profondément à partir de 2017 (1)

On ne connait pas encore la date des présidentielles, mais on parle des 23 avril et 7 mai 2017. A confirmer. Nous sommes donc à environ 14 mois et demi du premier tour. Grâce aux sondages, impressions et déclarations, on commence à se faire une idée de ce qui pourrait se passer, à savoir les résultats et leurs conséquences. Bien sûr, cela n'engage que moi et cette prospective pourrait être balayée par des événements aujourd'hui imprévisibles...

- Du côté des Reps (l'ex-UMP parti qui a changé de nom en "Les Républicains", nom que je trouve inconvenant), le candidat Alain Juppé semble survoler les sondages pour les primaires et être en tête, très nettement, au premier tour de l'élection. Cela peut se concevoir tant Sarko est abhorré, Fillon dévalorisé par son rôle de "collaborateur" de l'ancien président, Wauquier marqué par son image d’extrémiste... Juppé, présent au second tour contre la candidate du FN, pourrait attirer un maximum d'électeurs, rassurés par un homme discret, expérimenté, qui a très bien géré sa ville, et qui ne fera qu'un seul mandat (en 2022, il aura 76 ans...). Des électeurs de gauche voteront sans réticence pour lui, assuré qu'il est du soutien de Bayrou (qui avait appelé à voter Hollande, en 2012, rappelons-le).

Certes, on lui reproche une condamnation (emplois fictifs à la mairie de Paris), mais on sait qu'il a servi de fusible pour Chirac...

- A gauche, même si Hollande "ose" se représenter, l'implosion est trop forte et la gauche continuera sa descente aux enfers. Toutes ses composantes sont à l'agonie :

*Trop d'électeurs socialistes reprochent à F. Hollande qu'il n'a pas mené une politique de gauche, qu'il n'a pas appliqué un certain nombre de ses promesses et, notamment, d'avoir échoué à "infléchir la courbe du chômage". Toutes les critiques ne sont pas méritées, certes, mais le bilan est quand même négatif...

*Le PC continue son agonie, lentement, mais sûrement et les législatives de 2017 pourraient lui être fatales... Son ambiguïté passée sur ses relations avec le PS lui auront coûté cher...

*JL Mélenchon, le seul tribun qu'il nous reste en France, paye son soutien à Tsipras qui a échoué à  mettre en place ses idées généreuses. Le Tsipras français ne peut plus être crédible. En annonçant, unilatéralement, sa candidature pour 2017, il consomme la fin du Front de gauche (avec le PCF), brinquebalant dès son origine. Fin de partie pour Mélenchon également;

*EELV, déjà amputé par le départ de Placé, Pompili, De Rugy..., va vers la scission, surtout si sa secrétaire nationale, E. Cosse, entre au gouvernement... Voilà un parti qui pouvait changer la façon de faire de la politique, mais qui a échoué. Il ne peut se tourner ni vers Mélenchon, ni vers Hollande, du fait du naufrage de ces 2 personnages;

*PRG et MRC participent du même naufrage socialiste...

La "chance" de cette gauche en perdition pourrait se trouver dans la mandature de Juppé. Une recomposition complète peut se faire en 5 ans, certes, mais n'oublions pas qu'il a fallu 10 ans pour que le congrès d'Epinay, signant la fin de la SFIO, se traduise par la victoire de Mitterrand... Alors, 2 fois 5 ans ? Mais alors, qui après Juppé ? 

- Au FN, les échecs (relatifs) aux départementales et aux régionales (aucune des assemblées conquise) devraient se confirmer aux Présidentielles. Les Français ont toujours une répulsion vis-à-vis de ce parti. Certes, il profite encore d'un vote protestataire de citoyens désabusés par les partis traditionnels, mais on peut penser qu'une "France apaisée" après les échéances de 2017, s'éloignera, en grande partie, du FN : ne resteront que ceux qui croient en une rediabolisation du parti. Cela confirmera l'échec de MLP dont, on peut penser que, face à Juppé, elle ne dépassera pas les 25%, lors du second tour de l'élection présidentielle. Ce nouvel échec consommé, il est probable que Marion Maréchal-Le Pen évincera sa tante comme cette dernière l'a fait avec son père, sans ménagement aucun. Une vraie famille Borgia ce clan Le Pen ! 

Un véritable aggiornamento politique à prévoir, donc, avec une victoire de la droite en 2017, une recomposition politique pendant les années Juppé, et un retour à la marginalité de l'extrême-droite française. 

Quel en sera l'impact localement ? A suivre, demain, l'exemple d'Hénin-Beaumont.