Pour la première fois un organisme européen reconnait que l'on a failli dans différents domaines sanitaires et environnementaux en ne prenant pas en compte les dommages extrêmement graves dûs à des produits nocifs, dommages reconnus mais bien trop tard. Dans l'article ci-dessous du Monde, il n'est jamais fait allusion aux lobbys industriels qui freinent les mises en cause: tant que l'on ne s'attaquera pas à cette puissance, on continuera à minimiser les risques...
A titre indicatif, voici les 10 cas les plus graves où on l'on n'a pas su réagir:
1. Le plomb dans l'essence.
2. Le perchloroéthylène dans les canalisations du réseau d'eau.Ce composé organique volatil (COV) est surtout utilisé pour le nettoyage à sec de tissus et pour dégraisser des métaux. Il peut causer des troubles neurologiques, rénaux et hépatiques
3. Le méthyl-mercure (la forme organique la plus toxique du mercure). déversé dans la baie de Minamata (Japon) dans les années 1950.
4. L'exposition des travailleurs du nucléaire militaire américain au béryllium ( utilisé dans l’industrie des armes nucléaires, qui a contribué à répandre cet élément dans l’atmosphère, d'où il se dépose dans l’environnement en contaminant l'eau, le sol, l'air et le corps humain. Il y a des polémiques sur son emploi dans les prothèses dentaires).
5. La manipulation de la science par l'industrie du tabac.
6. L'exposition professionnelle au chlorure de vinyle (PVC).
7. Les effets du DBCP (pesticide) sur la fertilité humaine.
8. Le scandale du bisphénol A
9. La saga du DDT.
10. L'éthinylestradiol (contraceptif oral) dans les eaux usées.
Bisphénol A, pesticides...l'Europe admet les failles de sa sécurité sanitaire
L'Agence européenne de l'environnement publie un rapport choc sur la prise en compte tardive des alertes
C'est un rapport saisissant que publie, mercredi 23 janvier, l'Agence européenne de l'environnement (AEE). Intitulé Signaux précoces et leçons tardives : science, précaution, innovation, il pointe tout au long de ses quelque 700 pages, les failles béantes du système de régulation sanitaire et environnementale en vigueur, en Europe comme ailleurs.
De l'essence plombée au bisphénol A, en passant par les insecticides systémiques (Gaucho, Cruiser, etc.) ou encore le DDT, l'agence européenne liste quinze dossiers dans lesquels des risques importants pour la santé des populations ou l'environnement ont été ignorés, cachés ou relativisés, et s'avèrent finalement coûteux pour la collectivité.
" Il y a quelque chose de profondément mauvais dans la manière dont nous vivons aujourd'hui ", écrit Jacqueline McGlade, directrice exécutive de l'AEE, dans une préface dont le ton offensif est en rupture radicale avec la prose habituelle des instances de l'Union. Il y a tout autour de nous des maladies destructrices causées par les inégalités d'accès à une eau propre, à la santé ou à un environnement sain. Elles sont renforcées par les actions politiques de court terme et une adulation de la richesse qui crée de la division sociale. "
Le premier volet du rapport, publié en 2001, dressait déjà une liste importante de sujets majeurs négligés, de la crise de la vache folle à l'amiante, en passant par le distilbène - un médicament responsable de malformations à la naissance. " Force est de constater, avec ce second volume, qu'aucune conséquence n'a été tirée du premier, déplore la députée européenne Corinne Lepage, qui devait présenter le texte devant le Parlement européen, mercredi, avec Mme McGlade. Et que plus on parle du principe de précaution, moins on l'applique. "
Les similitudes entre les différents cas présentés sont " frappantes ", constate Mme Lepage. " Sur l'ensemble des sujets et dans tous les pays, on voit que ce qui se produit est très semblable, avec des lanceurs d'alerte qui ne sont pas écoutés, des industriels qui influent sur les décideurs, etc. ", poursuit l'avocate, spécialiste en droit de l'environnement.
Le premier volume montrait par exemple que les premiers signaux d'alerte sur l'amiante à faible dose avaient émergé dès 1896. Pourtant, l'usage de la fibre tueuse fut interdit en France en 1997, soit un siècle plus tard.
Le second volet décrit aussi comment le savoir disponible sur la dangerosité d'un produit est souvent ignoré ou nié, pendant de nombreuses décennies avant que les premiers effets sur la santé ou l'environnement se fassent sentir. " Les effets neurotoxiques du plomb étaient déjà connus à l'époque romaine, lit-on dans le rapport. Dès 1925 (...) de nombreux experts ont mis en garde, aux Etats-Unis, des impacts sanitaires probables qu'aurait l'ajout de plomb au carburant. " A partir de 1977, le plomb a été progressivement banni des carburants.
D'autres retards à l'allumage sont encore plus frappants si l'on s'intéresse par exemple à l'éthinylestradiol. Cette hormone de synthèse utilisée dans les contraceptifs oraux est suspectée de passer dans l'environnement via les eaux usées depuis 1976. Au milieu des années 1980, son action sur la faune aquatique - les changements de sexe des poissons - est avérée. Ce n'est qu'en 2012, près de trente ans plus tard, que Bruxelles décrète l'éthinylestradiol " substance prioritaire " et propose de mettre en place d'ici à 2016 un seuil de qualité des eaux applicable à cette substance, à atteindre d'ici à 2027.
Les auteurs du rapport pointent quatre sujets émergents : les nanotechnologies, les OGM, les ondes électromagnétiques des téléphones mobiles et le nucléaire.
Concernant les nanomatériaux, les effets indésirables des nanoparticules de dioxyde de titane ont été mis en évidence en 1992, mais il faudra attendre 2009 pour que l'Europe en tire les conséquences dans un règlement sur les cosmétiques. La Commission européenne prendra deux ans de plus pour en proposer une définition officielle.
Parfois, les réactions ne sont pas si lentes. En témoigne le classement en 2011 des radiofréquences de la téléphonie mobile comme " cancérogènes possibles pour l'homme ", par le Centre international de recherche sur le cancer. Et ce, note le rapport, malgré " l'inertie de l'industrie de la téléphonie mobile " à prendre en compte différentes études, en particulier celles menées depuis 1999 par Lennart Hardell (université d'Obrero, Suède). Les travaux de ce dernier, de même que l'étude internationale Interphone, a fait l'objet de fortes controverses.
Pourtant, souligne le rapport, ces résultats " montrent un risque accru de gliome - tumeur cérébrale - et de neurinome du nerf acoustique associé à un usage prolongé du téléphone mobile " et que " les adolescents semblent présenter un risque plus élevé que les adultes ". " Ce rapport met en évidence que le coût de l'inaction n'est pas correctement évalué : on ne sait jamais réellement combien coûte à la collectivité le fait de ne rien faire ou de le faire trop tard, insiste Mme Lepage. De même, le système juridique est fait de telle manière (on le voit en France avec l'affaire de l'amiante) que les responsables ne risquent jamais rien. Ils peuvent donc engranger des profits à court terme sans se soucier des problèmes que cela peut causer sur le long terme. "
Paul Benkimoun et Stéphane Foucart
© Le Monde 24 janvier
Un nouveau risque majeur pour la santé des gens oublié : l'exposition prolongée à François Hollande
RépondreSupprimerCela ne peut pas être pire que l'exposition à Sarko ou à Jean-Marine Le Pen!
Supprimerlà nous verrons dans 4 ans si Hollande fera mieux ou pire que sarkozy. C'est un peu facile de mettre tous les maux de france sur la tête de sarkozy (personne que je n'apprécie pas). La crise qui frappe la France et de nombreux pays n'est pas la faute de notre ex président. elle lui est tombée dessus et lui a causé sa perte. Mais si vous écoutez de nombreux entrepreneurs (pas les patrons du cac 40) ils vous diront pour beaucoup que sarkozy a plutôt bien géré la crise par rapport à d'autres pays. Nous verrons dans les mois et années à venir que Hollande fera pire que son prédécesseur. Ce monsieur a promis monts et merveilles alors que nous savons qu'il lui sera impossible de tenir toutes les promesses électoralistes.
SupprimerMais malheureusement la situation fera les affaires du parti d’extrême droite....
Il est certain que les plus aisés ont eu de quoi être satisfaits de Sarkozy
SupprimerJe rappelle que "la bonne gestion" de Sarko a endetté le pays et creusé un déficit qui a permis à la France d'être comparée avec l'Italie et l'Espagne! Pas avec la Grèce, je vous l'accorde...
Ce qui est saisissant, c'est la capacité qu'ont les verts de notre région à expliquer plein de choses sensées... mais pour les autres:ainsi, alors que Métaleurop balançait 3000 tonnes de plomb annuellement sur un environnement immédiat de 240 000 personnes, peu de monde dénonçait ce scandale sanitaire...
RépondreSupprimerMais on est habitué à cela dans la région: les politiciens locaux "de gauche" ne sont ils pas à dénoncer le racisme ordinaire dans le discours de leur parti alors qu'on les entendait, ici, il n'y a pas si longtemps, manipuler des mots et des concepts que l'extrême droite n'ose même plus utiliser
L'exemple est particulièrement mal choisi! Je suis venu, à plusieurs reprises, manifesté avec les Verts à Metalleurop. Un écrivain, récemment décédé, a d'ailleurs écrit un livre sur Metaleurop en dénonçant les écologistes...
Supprimersi vous comptez sur les élus verts,au local,au départemental,au régional,au national et à l'echelon européen,vous vous fourrez le doigt dans l'oeil,jusqu'au coude.incompétents,désunis,querelleurs,divisés,mais aussi incapables de gérer.une fois au pouvoir,comme en france,ils renient leurs convictions pour continuer à manger la galette.
SupprimerUn vert, ça donne des leçons, ça fait des belles phrases, des grands gestes, mais dans le fond, un vert, ça brasse beaucoup d'air. Et à part venir manger dans la gamelle socialiste...
SupprimerOn les retrouvera une fois encore aux prochaines élections, avec leurs petites affichettes, à la sortie du lycée (tiens prend ça le gamin, c'est gratos et 100% écolo), juste histoire de, et puis ils s'en retourneront dans l'anonymat. Comme toujours.
Tom Jericho.
Tu n'étais pas visé, Alain. Mais je maintiens que l'exemple est bien choisi, parce qu'il symbolise le côté pleutre de nos politiciens, professionnels de l'illusion.
SupprimerMais pour cela, je préfère aller au spectacle plutôt que de me faire berner en permanence par une classe politicienne qui ne vit que pour ses privilèges et qui a de plus en plus de mal à se camoufler derrière un discours qui ne lui correspond pas du tout.
Mr Jericho
RépondreSupprimerIl me semble particulièrement inaproprié d'utiliser la généralisation car cela porte en soit le jugement de valeur
tous les verts brasse de l 'air
tous les .... sont.... etc etc
avant de dire ce que l 'on pense il est bon de penser ce que l 'on dit
Pas un pour rattraper l'autre :
Supprimer- la twittomaniaque hypocrite qui bouffe (trop) au ratelier PS;
- la frisée poseuse, si fière de sa monture, mais avec des idées si brouillonnes;
- le "ushuaïa tellement dans son froc" qu'il ne sait que faire (un coup j'y vais, un coup pas. Bon, allez... je vais réfléchir encore 20 ans pour savoir si je me présente seul);
- le moustachu qui ne voit pas plus loin que son plan de maïs arraché (chérie, j'ai encore rétrécis le champs du voisin !)
Il a bien raison le Daniel Cohn Bendit, quelle bande de xxx ces écolos qui réapparaissent (les caspers de la politique ?) avant chaque élection !
- C'est une fusée ?
- Non !
- C'est un avion ?
- Non !
- C'est Superman ?
- Non plus !
- Bon... ben, c'est quoi alors ?
- C'est un vert luisant. Clignotant même !! Un coup j'y suis, un coup j'y suis plus.
Désolé, Monsieur, mais l'engagement, c'est pas seulement les jours de grève ! Et les verts moralisateurs du cru, les Tondeliers et autres tract-eurs devant les lycées, ne servent strictement à rien.
En tous cas pas à sauver les arbres qui à Hénin tombent à vitesse grand v...
Tom Jericho.
oulala ca vole tellement haut que je n 'arrive pas à vous suivre.
SupprimerC'est normal que vous n'y arrivez pas. Les super héros volent plus haut que vous, c'est évident.
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