samedi 27 avril 2013

La Fédé. Chapitre 3 : Jacques Mellick, le baron de Béthune (1).


J'ai trouvé un lien intéressant et extérieur à Béthune, sur les années Mellick :



Député du Pas-de-Calais de 1978 à 1988 et de 1993 à 1996, maire de Béthune de 1977 à 1996 et de 2002 à 2007. Ministre, Secrétaire d'état, conseiller général, conseiller régional...Jacques Mellick est né le 22 juillet 1941.
Il a survécu politiquement au scandale de l'affaire VA-OM, dans les années 1990, condamné à un an de prison avec sursis et à 5 ans d'inéligibilité pour faux témoignages et subornation de témoin. Afin d'éviter des poursuites, pour corruption, à son ami, Bernard Tapie, Mellick lui a fourni un faux alibi, garantissant sa présence dans les bureaux parisiens du patron du club de football l'Olympique de Marseille, le 17 juin 1993, grâce aux talents de pilote de Formule 1 de son chauffeur ! Ce jour-là, Tapie était, en réalité, en train d'arranger le match avec l'entraîneur valenciennois, Bruno Primorac. Malgré cela, avec le feu vert de Percheron, Mellick se présente aux municipales de 1995 et l'emporte avec 52% des voix, au second tour. AA : ce furent mes premiers pas en politique : j'ai, en effet, cette fois-là, soutenu une liste dissidente de gauche...


Dans l'affaire VA-OM, le PS plie face à la Fédé
Jack Lang : "Mellick est d'une intégrité totale et parfaite, qui pour défendre sa ville, s'est battu bec et ongles" ! Pendant toute l'instruction judiciaire, le premier cercle de l'Elysée le soutient. Même François Mitterrand lui lance un "Il faut tenir, Mellick". Comme on le verra, plus loin, JM connaît beaucoup de choses sur la Fédé et il ne faut pas qu'il balance...
Jospin est partisan d'une ligne dure contre lui, comme DSK et M. Aubry. C'est pourtant la Fédé qui dicte sa loi à la rue de Solférino, qui lui laisse trancher la question de l'appartenance au parti. Sa condamnation dans l'affaire VA-OM entraînera son exclusion du Grand-Orient de France...
JM a adhéré en 1959 à la SFIO et sera le soutien de Gaston Deferre aux présidentielles de 1965. Son ascension est indissociable de celle de D. Percheron. Secrétaire national des jeunesses socialistes de 1964 à 1967, il ferraille contre Guy Mollet et piétine les plate-bandes des communistes. Comme Percheron, il est rocardien avant la présidentielle de 1981, puis fabiusien avant le congrès de Rennes de 1990.


"Si on l'emmerde, Mellick fait tout sauter !"
Percheron et Mellick savent tout ce qu'ils se doivent. "Mellick sait tout de la fédération, de ses membres et de ses magouilles, explique l'un de ses anciens collaborateurs. Il est comme un terroriste dans un avion qui se serait accroché des grenades à la ceinture et qui menacerait de tout faire péter. Mellick dans la fédé du Pas-de-Calais, c'est ça. Si on l'emmerde, il fait tout sauter !"
Quand il se lance en politique, il est Directeur d'une société HLM de maisons individuelles. Il découvre le monde de l'urbanisme et de l'entreprise, qui le fascine. Il est le seul de cette génération d'élus à ne pas être issu de l'Education nationale. Au parti, il devient un homme-clé pour les rouages financiers. Il travaille avec le bureau d'études Certa (conseils, études, réalisations thermiques et administratives) et la régie publicitaire Norsogepress. 2 entités qui évoquent, dans leur fonctionnement, les fameux bureaux d'études Urba, "pompe à finances" du PS.
Un ancien journaliste à l'Humanité est éloquent: "Le PS avait un bureau d'études, le PC aussi, d'ailleurs. Si une école était construite dans une municipalité PS, il y avait 3% pour le PS. Idem pour le PC. Bien sûr, le bureau d'études jouait un rôle de conseiller pour l'équipement, mais, en définitive, c'était une pompe à finances. Cela marchait pour une école, mais cela allait aussi de la wassingue au désinfectant". Dans le journal de la Fédé, la Certa et la Norsogepress apparaissent en bonne place (curieusement, les 2 avaient la même adresse...). Blanchiment d'argent sale, dirait-on aujourd'hui ?
Mellick n'aurait jamais été trésorier du PS 62 (même s'il signait certains courriers à ce titre...)  "Une partie de son travail était de démarcher les entreprises". Aux élections, c'est lui qui règle tous les problèmes financiers : de quoi alimenter sa longévité politique !


Une ligne directe pour les électeurs : Allô, Jacques?"
Mellick multiplie les coups médiatiques. En 1987, il inaugure en grande pompe l'Ircom (Institut régional de la communication). Initiative louable, mais le but de JM était, en réalité, de développer sa communication personnelle.
AA : J'ai vécu un de ces coups médiatiques et cela m'a coûté cher. J'avais fédéré quelques associations contre l'extrême-droite, au sein d'une association faîtière, Fraternité, rassemblant des personnes de tous les bords politiques, mais résolument apolitique. JM me demanda d'accueillir à Béthune, via cette asso, Bernard Kouchner, alors au fait de sa gloire : la manoeuvre était simple, JM voulait se montrer avec cette vedette des sondages, quelques semaines avant des législatives très difficiles pour le PS (elles le furent effectivement). Je refusais et sur l'insistance de Mellick, je soumis la proposition aux militants qui la rejetèrent comme prévu. "Tu me le paieras" me suis-je entendu dire et, effectivement, peu de temps après, je ne pus obtenir de rallonge pour le club de football de Béthune dont je venais de prendre la Présidence, et qui se trouvait en grosse difficulté financière... Je n'étais, certes, plus carté politiquement depuis 1991 (j'avais quitté le PS, dégoûté par l'autocratie du même Mellick), mais je m'engageais en 1995, en soutenant publiquement une liste hostile au maire sortant (c'est en 1997, qu'eut lieu une élection partielle, JM ayant été déclaré inéligible,  et que je figurai sur une liste qui battit le supplétif de Mellick). N'empêche que la venue de Kouchner fut un succès et JM conserva son siège de député malgré la Bérézina subie par le PS...


Demain, la suite du feuilleton Mellick...

9 commentaires:

  1. Notre pays manque de volonté. La résignation y domine. La France Morte. Rares sont ceux qui agissent, pour autres chose que leur compte personnel. Et dans notre région, c'est pire, le cadavre est même en décomposition avancée. Pas étonnant donc de voir les fameux "vampires" cités par un autre lecteur de ce blog, s'en donner à cœur joie. Suçant jusqu'à la moelle.
    Mais bon Dieu, homme de l'Artois, réveilles-toi ! Il est encore temps.

    Tom Jericho.

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  2. J'ai dû ne pas valider le commentaire de 9H11 : le mot "crapule" est injurieux même s'il convient parfaitement à la personne !

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  3. mellick n a jamais ete directeur mais commercial, il n avait aucun diplome et ne parlait que grace a l 'acquis des autres, c'est un etre introverti, mauvais orateur, et tres mauvais gestionnaire, j'ai frequente dans ma carriere cet homme, il n'aimait pas les gens de la classe dite populaire,il doit bcp a son epouse qui est toujours directice de leur societe de materiel medical???? ( les interets...) triste fin ( administrateur a pas de calais habitat...) pour un homme de peu d'interet et qui ne laissera dans le temps que le souvenir du roi de la vitesse, vie politique ratée.....

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    1. D'accord en grande partie avec vous :
      - effectivement, il était commercial dans cette société...contrairement à ce que écrivent les auteurs qui ont dû se laisser convaincre par JM.
      - il a fait l'école européenne à Bruxelles et je pense qu'il n'est pas allé jusqu'au bac
      - introverti et mauvais orateur, oui.
      -par contre, il fascinait les gens des milieux populaires et son épouse, la fameuse Béatrix, y était pour beaucoup.
      - il avait également une bonne vision politique de ce qui se passait et une excellente imagination que peu d'hommes politiques de la région possèdent.
      - peu de scrupules, il est vrai et manipulateur.
      Comme JPK et DP, il voulait, pour de soi-disant bonnes raisons, tout régimenter. En 1990, je venais de revenir en France et à Béthune particulièrement et il m'a suggéré de m'installer à Essars,très petite commune limitrophe de Béthune, pour "prendre" la ville et éventuellement la fusionner avec Béthune comme ce fut fait avec Verquigneul et Beuvry (qui défusionnèrent rapidement.

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    2. J'avais quelques parents commerçants à Béthune dans les années 60 et 70; plutôt classés à droite, ils ne faisaient naturellement pas de politique et connaissaient simplement Me Pad, alors maire de Béthune.
      Lorsque Jacques Mellick s'y est présenté pour la première fois, ce devait être aux municipales de 1971, vu le style des affiches, ils ont cru que c'était un nouveau chanteur... du même genre que les chanteurs pour midinettes qui foisonnaient à cette époque !

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    3. La campagne de 71 ne fut pas terrible et JM n'était pas tête de liste. Le docteur Breynaert qui gagna était plutôt centre droit dans une ville plutôt centriste. Pad, notaire, était rad'soc'. Même si le PC eut un (excellent)conseiller général communiste, Edouard Carlier, son successeur, Daniel Roussel, eut quelques divergences avec le parti quelles raisons? Cela avait-il à voir avec l'avènement de JM ? A éclaircir...En tous les cas, sociologiquement, Béthune n'était pas de gauche...

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    4. En relisant, il ne devait pas s'agir de la campagne des municipales de 71, mais le reste demeure vrai: pour nombre de commerçants "apolitiques", Mellick était perçu comme un chanteur à midinettes: une belle gueule souriante, un physique avenant, pas trop regardant sur la doctrine, et surtout un culot monstre qui ne pouvait qu'impressionner ceux qui ont pour habitude de réfléchir avec circonspection et respect des convictions des autres... dans le fond, il correspondait bien à tout ce qu'il fallait dans ce sillon culturel où la soumission est la règle. Naturellement, les inventifs, les questionneurs ou tout simplement les Citoyens n'ont pas à s'interroger puisque leurs Maîtres sont la Vérité révélée... Tout individu qui ose interroger devenait naturellement suspect et forcément ennemi des desseins populistes des Maîtres.

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  4. pas sur le sujet , et surtout ne me prenez pas pour ... mais c'est reparti pour les mariages avec drapeaux et véhicules circulant à vitesse folle sur la RN43 . Des voitures foncent sur la voie centrale obligeant ceux d'en face à se serrer sur les trottoirs par peur , les feux tricolores ne sont plus respectés car ces fadas bloquent les passages perpendiculaires , cris , bras ou doigt d'honneur , drapeau bien tendu , provocations et surtout danger lorsque l'on circule .Je suis tout sauf UMP et FN et c'est pour cela que je m'insurge , chaque samedi de mariage de ces connards c'est pub pour le fn , désolé , j'enrage et crains quand même pour ceux qui circulent paisiblement , j'ai été l'an dernier bloqué pendant une demi heure au parc de BILLY , alors que je transportais des médicaments pour une personne souffrante , allez laissons faire cette promo et ces abrutis .

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