Conseil municipal d'Hénin-Beaumont du 15/4/2013

Du monde, comme ii n'y en a pas eu depuis plusieurs années, au conseil de ce soir. Durée : 4h15 !

Séance pénible avec un maire attaqué de toutes parts : par le FN, bien sûr, mais également par son opposition interne, et oh surprise! désavoué par quelques élus de sa majorité !

Difficile de faire une synthèse comme j'y procède d'habitude, aussi reprendrai-je, plus ou moins chronologiquement, le déroulement de cette séance, surtout consacré au budget primitif 2013 :  celui-ci ne fut pas précédé du compte administratif, la trésorerie n'ayant pas remis son compte à temps...Comme le fit remarquer G. Bouquillon, les références au budget primitif 2012 n'étaient pas suffisantes parce que l'on n'avait pas fait figurer les décisions modificatives intervenues durant l'année...L'écran, sur lequel étaient projetés les éléments du budget, étaient illisibles comme d'habitude, mais pour une fois, on eut droit à un document où étaient repris les chiffres...

Premières escarmouches quand GB déclare ne pas avoir entendu la même chose que le maire lors d'une commission des finances. Riposte de l'adjoint aux finances : "on a plus de problèmes avec les camarades qu'avec l'opposition" (le FN). Et pourtant la première "binaissade" était sympa : "Une ville se gère comme une famille". Rétrospectivement, on peut penser que cela doit être très conflictuel dans la famille Binaisse...

La présentation, par l'adjoint compétent, du budget, fut pénible du fait des confusions multiples sur les chiffres, M. Cogo mélangeant  les dizaines, les centaines et les milliers d'euros à qui mieux mieux (il a même parlé de francs...).

Les grands projets, que le maire a annoncés lors des voeux et dans une lettre adressée à la population, tombent pour la plupart à l'eau puisque aucune inscription budgétaire ne leur correspond : l'espace ludique et aquatique, les projets sur l'espace Cèdre bleu, la réhabilitation de l'Espace Lumière (annoncée chaque année depuis 4 ans), le centre administratif, la requalification de la place Carnot, etc. Des effets d'annonce à caractère électoraliste du plus pur amateurisme !

Deuxième "binaissade" : le maire s'adresse à S.Briois, par un "Monsieur.Wallart" du plus bel effet et surprenant, d'autant plus que le journaliste n'était pas présent...

Le FN eut beau maugréer contre le peu de subventions reçues au cours de ces 4 dernières années, le fait est que, sans projet, on ne peut prétendre à des financements extérieurs...

Caroline Troy critiqua l'élaboration du budget qui a "provoqué des divisions" par manque d'information et de réunions d'arbitrage. Ainsi, pour son budget culture, on lui annonça fin mars des coupes, sans lui demander son avis... Cela donna l'occasion au maire de demander à ses services de, dorénavant, tenir au courant les élus de l'évolution de leurs budgets ! Mlle Troy demanda au maire de tenir ses permanences (campagne électorale oblige, elles viennent de commencer) à la mairie annexe de Beaumont et non en maison de quartier. Elle en profita pour réclamer au premier magistrat de respecter une de ses promesses, à savoir de tenir un CM à Beaumont. La circulation aux abords du "village" provoque toujours autant de nuisances et rien n'a été fait depuis le saccage environnemental de l'ère Dalongeville.

Furent rappelées quelques anomalies du budget : les fortes hausses des postes prestations de service, gardiennage, réparations, fourniture d'énergies (non M. Binaisse ce n'est pas "incompressible"!), fêtes et cérémonies, publicité... Par contre, la réduction drastique du renouvellement du matériel informatique, de l'investissement pour l'Eglise Saint-Martin (reporté), comme l'abandon des travaux programmés à la piscine et à la salle Léo Lagrange, notamment, permettent... la baisse des taux qui a été votée (moins 10% pour la taxe d'habitation et le foncier non bâti, pas de réduction pour le foncier bâti), surtout qu'en dernière minute, on a appris qu'une subvention (DSU) de l'Etat avait augmenté de 317 000 euros. Cette diminution des taux a paru insuffisante à l'opposition externe (FN) qui a voté contre et à l'opposition interne qui s'est abstenue. Autre augmentation importante : le projet Michelet a augmenté de 4,5 millions, mais cela n'a soulevé aucune remarque ! En parlant de vote, le budget fut adopté (seuls les élus proches du maire votant pour, les amis de GB s'abstenant et le FN votant contre).

Deux sujets d'inquiètude : l'emprunt dit "toxique" de Dexia pour lequel G. Bouquillon a confirmé qu'une proposition de la banque remise en mains propres par lui-même à l'adjoint aux finances de l'époque (E. Binaisse) n'avait jamais reçu de réponse ! La provision augmente tous les ans car les intérêts sont de plus en plus élevés. Ambiance... De même, une indiscrétion a porté à la connaissance de tous une demande de paiement d'Adevia pour une somme de plus de 800 000 euros, non provisionnée, ce qui paraît surprenant, car on ne sait sur quoi porte cette réclamation. D'où les questions sur la fiabilité de ce budget : avait-on les moyens de baisser les taux ?

Troisième "binaissade" :  "Après la rénovation de Michelet, dans 10 ou 20 ans, non, pardon, dans 3 ans, nous mesurerons les bienfaits de ces travaux".  

Une presque "binaissade" : "M. Bouquillon, je vous reconnais bien là. Je n'en dirai pas plus..."

Quatrième binaissade : " des gens de ma "vraie" majorité" (à savoir les 15 de la majorité de la majorité !) 

Cinquième binaissade : s'adressant à Caroline Troy, "Je demeure dans l'attente de vous rencontrer" (la jeune adjointe se plaignant de ne jamais être reçue).

Peut-être las de voir les 2 oppositions le pilonner, il trouva le moyen de faire une petite interruption de séance, et ma charmante voisine enchaîna : "Aura-t-on droit à un pot de l'amitié ?"

Fortement en difficulté quand Briois et Bouquillon  rappelèrent au maire qu'il s'était fait avoir par le Préfet qui, après avoir promis 1 million de compensation suite à l'inaction de l'Etat quand la Chambre régionale des comptes pointa la mauvaise gestion de Dalongeville, n'en paya finalement que 300 000 euros. Ils insistèrent sur le fait que E. Binaisse n'avait pas été très virulent pour réclamer le reste.

Après qu'une délibération fût approuvée pour, 4 ans après la première annonce, mettre en place Hénin-Plage, nous eûmes droit au feu d'artifice final, symbolique du vrai visage du FN quand il se lâche et de l'incapacité du maire à gérer sa majorité.

Sur une délibération sur le scolaire, un élu FN s'exclama (on ne sait pourquoi...) : "On n'a pas autant de vacances que les enseignants" (!).

Dans la foulée, S. Briois se fendit d'une..."binaissade" en demandant que le ministre de l'éducation nationale révise la carte électorale" (traduisez : "la carte scolaire").

Mauvaise foi du même FN quand il accusa la majorité d'avoir, du fait de la mauvaise programmation de l'Escapade (!), laissé le Métaphone (9/9bis) devenir le phare de la vie culturelle du territoire, ce à quoi, le maire rétorqua, justement, que si les élus frontistes allaient de temps en temps à l'Escapade, ils se rendraient compte de leur erreur. S. Briois lança alors qu'il y allait et que, la dernière fois, il avait même fait la bise à Caroline Troy!  Le silence de cette dernière, pourtant pas avare de réparties, en général, fut éloquent. Dommage, car elle avait marqué de son empreinte, le déroulement de cette séance, par sa retenue et sa fermeté, sa connaissance des dossiers et un réel talent oratoire...

L'apothéose se fit sur 2 délibérations où dans l'une, après que le maire eût marqué quelques réserves mineures parce qu'il n'en avait pas eu connaissance, 4 élus de ses proches, votèrent contre. Cela paraît incroyable mais le maire contesta, ainsi, une délibération présentée par son adjointe !

Dans l'autre, le maire refusa de la reporter alors que la proposition de la retirer émanait de sa majorité (la minorité de cette majorité) et que le DGS avait confirmé que l'on pouvait la remettre à une autre séance. Le maire prit ainsi le risque de se voir mis en minorité si GB et ses amis avaient voté contre (le FN les aurait, sans aucun doute, alors rejoints). Toute la soirée, nous eûmes l'impression que cette majorité avançait à vau l'eau et que les arbitrages n'avaient pas lieu, au préalable, en bureau municipal. La dernière scène, où devant les yeux ébahis du FN, Binaisse et ses amis, pendant plus de dix minutes, essayèrent de trouver une solution au problème qui leur était soumis (problème mineur, d'ailleurs), restera à jamais gravé dans la mémoire des quelques courageux restés jusqu'au bout de cet interminable conseil...