Jean-Pierre Chruszez restera toujours un grand mystificateur

Voici l'interview de JP Chruszez parue dans l'Express, ce 17 avril. J'ai inséré, sous mes initiales, mes remarques!


Il fut le "lanceur d'alerte". Celui qui, en juin 2008, a prévenu le premier la police sur les étranges pratiques de Gérard Dalongeville, l'ancien maire (divers gauche) d'Hénin-Beaumont. Jean-Pierre Chruszez, ancien élu (PRG) de cette ville, livre sa vérité sur les affaires du PS dans le Pas-de-Calais (1). Une version qui éclaire d'un jour nouveau les dénonciations sur un système de corruption généralisé d'élus de la République. Interview. 
AA: Cela est faux! D'une part, la brigade financière a, dès 2006, interrogé beaucoup de monde (agents et chefs d'entreprises) à Hénin, suite aux rapports de la CRC de 2003 à 2006. D'ailleurs le rapport suivant, de juillet 2008 (donc au moment où JPC aurait lancé l'alerte (!)) a été le déclencheur de l'arrestation de Dalongeville. D'autre part, JPC est arrivé en 2007 à HB, pour conseiller Dalongeville (je le tiens de sa propre bouche, confirmée dans les jours suivants par Serge Janquin, 1er secrétaire de Fédération du PS 62 à qui j'avais demandé si cela était vrai)! Vous pensez qu'il n'aurait pas été au courant des magouilles de GD?







Vous êtes, affirmez-vous, le "joker rose" à l'origine de l'affaire Dalongeville, qui a conduit cet ancien maire (divers gauche) d'Hénin-Beaumont en prison. Racontez-nous comment tout a démarré.


Peu de temps après mon élection à Hénin-Beaumont, en mars 2008, sur la liste menée par Gérard Dalongeville, le directeur général des services et le directeur financier de la ville sont venus me voir. J'étais tout nouveau conseiller municipal délégué aux finances et ils voulaient m'alerter sur la situation. Ils m'ont présenté une quinzaine de factures qu'ils savaient fausses: les prestations n'étaient pas effectuées, les fournitures non-livrées... Ils m'ont indiqué que des ordres de paiement étaient rejetés tous les jours par le receveur municipal sans que rien ne change. D'autres élus avaient déjà été tenus au courant, dont l'ancien ministre Marie-Noëlle Liennemann, mais rien n'avait bougé. Quand j'ai compris qu'il s'agissait d'enrichissement personnel (AA: comment savait-il que ce n'était que de l'enrichissement personnel?), j'ai été voir Christian Wuilbaut, le directeur du Service Régional de police judiciaire (SRPJ) de Lille, que je connaissais. C'était en juin 2008. Je lui ai remis tous les documents et l'affaire est partie de là (AA: c'est un mensonge! voir plus haut). Les premiers interrogatoires ont débuté le 3 décembre, jusqu'à la fameuse découverte des 13 000 euros dans le coffre de la mairie et l'incarcération de Gérard Dalongeville, en avril 2009.

Celui-ci a affirmé que les 13 000 euros étaient "l'argent du parti". Comment pouvez-vous affirmer qu'il n'y a pas de système de financement illégal de parti politique?

Les rouages du PS, je les connais bien et de longue date... Depuis la loi sur le financement des partis, les choses ont bien changé, même s'il y a sans doute quelques survivances deci-delà (AA: ah oui? Dois-je rappeler à JPC qu'en 1992, encore, il dirigeait un journal équivalent au Journal du Pays d'Hénin-Beaumont, ce dernier servant à racketter les entreprises travaillant avec la ville). Pour être tout à fait honnête, je ne suis pas sûr que je me serais rendu au SRPJ s'il s'était agi d'un dossier de financement illégal (AA: quelle moralité! quel aveu!)... A Hénin-Beaumont, il s'agit bien d'un système mafieux mis en place au profit de Gérard Dalongeville. D'ailleurs, les magistrats de la chambre régionale de la Cour des Comptes ont bien pointé qu'il ne pouvait pas mener un aussi grand train de vie avec ses seules indemnités d'élu (AA: je n'ai lu cela dans aucun rapport de la CRC, dont ce n'est d'ailleurs pas le rôle).








Pour vous, Rose mafia, le livre publié en février dernier par Gérard Dalongeville, n'est qu'une entreprise de diversion...



Tout à fait! Sa nouvelle ligne de défense est de se présenter en repenti et d'affirmer qu'il n'a agi que pour le compte du Parti Socialiste (AA: là, je suis d'accord). Encore faut-il, pour que sa stratégie fonctionne, qu'il apparaisse comme étant au coeur de l'appareil. Or Gérard Dalongeville a été exclu du PS en 2000 pour s'être opposé, lors de différents scrutins, à des élus socialistes (AA: faux, en fait, il a bénéficié de l'accord tacite du PS pour "monter" une liste contre le candidat PS sortant car le Parti n'admettait pas que ce maire s'oppose à une sorte de communauté urbaine du Bassin Minier: confidence faite par D. Percheron, lui-même). Malgré ses efforts, il n'a jamais été réintroduit (AA: devant moi, en 2006, D.Percheron lui a demandé de réintégrer le PS!). En outre, il a dû affronter une très vive opposition socialiste durant son premier mandat (2001-2008) AA: c'est absolument faux! On lui passait tout! Sa démonstration relève de la supercherie mais tout le monde est tombé dans le panneau ! Gérard Dalongeville est un imposteur qui nie la réalité pour se disculper (AA: c'est vrai). Mais on ne peut pas mentir en permanence tout le temps...






Dans votre livre, vous expliquez avoir pris peur à un moment au point de ne jamais circuler sans un pistolet de défense et une batte de baseball dans le coffre de votre voiture...


Effectivement. A partir du moment où j'ai mis la pression sur les services, j'ai reçu des menaces. Quand un élu est ripoux, vous avez toujours des chefs d'entreprise peu scrupuleux qui gravitent autour pour en profiter. D'ailleurs, la justice a établi que Gérard Dalongeville était en contact avec des individus fichés au grand banditisme. A peine élu, j'ai aussi reçu de nombreuses visites de gens qui réclamaient leur dû... Ils avaient versé pour la "campagne de Gérard", disaient-ils. Ils voulaient être payés en retour.


En ce moment, plusieurs enquêtes préliminaires ont été ouvertes par le SRPJ, dont une concernant nommément le député-maire (PS) de Liévin, Jean-Pierre Kucheida. A supposé qu'il n'y ait pas de financement illégal du PS, y aurait-il des cas d'enrichissement personnel?


Je n'en sais trop rien (AA: mais si, il le sait!). Mais je ne mettrais pas ma tête sur le billot pour dire le contraire (AA: vous voyez!...). Pour le moment, on sait simplement que Jean-Pierre Kucheida s'est trompé de porte-monnaie en réglant des frais personnels avec la carte bancaire de la Soginorpa. Mais il a tout remboursé (AA: Encore faux! il a commencé par nier, puis il a minimisé et maintenant il dit qu'il va rembourser en plusieurs fois!) et cela ne devrait pas aller très loin en justice (AA: tu parles! abus de bien social...). En revanche, les marchés accordés à son fils, Frédéric, par la société d'aménagement Adevia sont plus problématiques (AA: certes, mais il y a prescription!). Formellement, Jean-Pierre Kucheida n'a plus aucune fonction dans cette société. Mais tout le monde sait qu'il y est omniprésent (AA: exact).






 
Présentation du livre par l'Express
Aux premières loges du "système" Dalongeville



Le Joker rose constitue le complément indispensable à la lecture de Rose mafia de Gérard Dalongeville (Editions Jacob-Duvernet, février 2012) pour qui s'intéresse aux moeurs étranges de certains élus du Pas-de-Calais. L'auteur, Jean-Pierre Chruszez, a l'avantage d'avoir été aux premières loges à Hénin-Beaumont, entre 2007 et 2009. Il décrit un système cloisonné, dirigé en toute impunité par un clan et une mairie où la peur règne. Au coeur des arcanes du PS depuis de longues années, notamment comme bras droit de Jacques Mellick (AA: bien au courant pourtant, il n'a jamais rien dit des "turpitudes de J. Mellick et il n'a jamais témoigné sur les mensonges de ce dernier dans l'affaire VA-OM, ni sur les siens : il s'était particulièrement ridiculisé dans une affaire de montre pas à l'heure qui avait fait rire toute la France!), l'ancien ministre et député-maire (PS) de Béthune, Jean-Pierre Chruszez n'est pas né de la dernière pluie. S'il assume une part d'ombre, et notamment les pratiques clientélistes du PS auxquelles il a participé (AA: eh oui et aux premières loges!), il a estimé de son "devoir citoyen" de jouer les "déclencheurs d'alerte" (AA: quel mensonge insupportable!) lorsque la ligne rouge de l'enrichissement personnel est franchie. D'où ce "joker" qui tombe à pic (AA: tu parles! voir ci-dessous).


Conclusion AA: JP Chruszez a sorti récemment un livre sur le PS 62, mais qui n'a eu aucun succès du fait de sa vacuité. Il avait promis la suite, déjà écrite, selon ses dires, sur les points positifs du PS. Mais entre-temps, Dalongeville a publié son livre dans lequel il salit JPC, de façon éhontée. D'où, en quelques semaines, cette réponse à son ancien Maire qu'il a soutenu jusqu'au bout. Rappelons, en effet, que ce JPC qui dit avoir alerté la police dès qu'il a été élu, a voté, contre l'avis du PS, le budget 2009 et le retrait de délégation de MN Lienemann, cela quelques jours avant l'arrestation de GD. N'est-ce pas étrange ce soutien jusqu'auboutiste de la part de quelqu'un qui avait découvert, 9 mois auparavant, que son maire était un corrompu? Il fut d'ailleurs suspendu du parti pour cette raison. Il faut reconnaitre que cela enlève tout crédit aux affirmations de JPC ...
Outre ce sentiment de vengeance, JPC tente, par ce livre écrit à la va-vite (livre que je n'ai pas lu), de disculper le PS: il n'y a pas de financement occulte du parti, dit-il dans cette interview...Il tente de se racheter d'avoir suivi Dalongeville malgré les préventions (tardives, certes) du PS.
Des mensonges, des à peu-près, des oublis sélectifs...Pour qui roule JPC? A-t-il besoin de reconnaissance de la part du PS? Ou de gratitude pour ce parti qui lui a trouvé un job à 8 000 euros nets par mois?