samedi 1 septembre 2012

Manuel Valls est-il (encore) socialiste?


Telle est la question que l'on peut se poser à la lecture de l'article suivant (Le Monde 28 août)...


En 2009, il se faisait rappeler à l'ordre par Martine Aubry, alors qu'il proposait de rebaptiser le Parti socialiste, jugeant le second terme " dépassé ". En janvier 2011, il provoquait l'ire de plusieurs de ses camarades en estimant qu'il fallait " déverrouiller les 35 heures ". En octobre de la même année, il essuyait un revers à la primaire citoyenne : avec seulement 5,7 % des voix, il terminait dernier des candidats socialistes. Samedi 25 août à La Rochelle, Manuel Valls a pourtant eu droit à une standing ovation des militants. Même si l'applaudimètre de l'université d'été charentaise n'a pas forcément valeur de sondage, le ministre de l'intérieur, l'un des plus habiles artisans de la victoire de François Hollande à la présidentielle, a fait forte sensation, éclipsant l'ensemble de ses collègues au gouvernement.

Volontiers qualifié de " Sarkozy de gauche " par ses détracteurs, l'ancien maire d'Evry et député de l'Essonne a rappelé à La Rochelle qu'il n'entendait pas dévier de la ligne dure qu'il a tracée cet été lors des émeutes d'Amiens ou des démantèlements de campements de Roms. Face aux Jeunes socialistes, qui en ont pourtant fait un cheval de bataille, il a de nouveau répété son opposition à la mise en place d'un récépissé à l'issue des contrôles de police. Il n'a pas non plus caché son scepticisme concernant le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales, qui fut pourtant une promesse de François Hollande durant la campagne.

Attaquant Nicolas Sarkozy sur ses " rodomontades " sécuritaires lors d'un débat consacré à la " reconquête des catégories populaires " qu'il a rapidement privatisé en meeting, le ministre de l'intérieur a fait sien le vocabulaire du précédent quinquennat, évoquant " la loi de la jungle qui veut chasser la République des quartiers " ou " l'ordre communautariste ". " Je ne crois pas à la démarche "oui à la sécurité mais d'abord l'emploi, oui à la sécurité mais d'abord la prévention" ", a-t-il tonné à la tribune, les poings dressés et la voix forte.

Autant d'expressions pour lesquelles il aurait sans doute été critiqué au PS il y a peu, mais qui, cette fois, lui ont valu le soutien de la salle. " Quand je l'ai entendu parler des Roms, j'ai eu chaud, je ne pensais pas que ça passerait comme une lettre à la poste. Dire qu'il y a un an à La Rochelle, on se battait comme des chiens pour obtenir que Manuel - comme Montebourg d'ailleurs - soit traité par les radios sur un pied d'égalité avec Aubry et Hollande... ", confiait un proche du ministre à la fin du week-end.

" Même si elle ne passe pas forcément bien auprès des jeunes militants, sa ligne sécuritaire dure est ultra-majoritaire chez les élus locaux socialistes et leurs collaborateurs, qui pèsent au sein du parti et connaissent tous des problèmes de quartiers difficiles ou de campements illégaux ", décrypte un membre de la direction.

Aussi présent lors de la table ronde, le ministre délégué à l'économie sociale et solidaire, Benoît Hamon, leader de l'aile gauche du PS, a, selon un de ses proches, fait part à son entourage de ses " interrogations sur le succès " du discours développé par M. Valls. Admirateur déclaré de Clemenceau qu'il dit souvent préférer à Jaurès, le ministre de l'intérieur entend incarner " l'intransigeance républicaine qui, de Pierre Joxe à Jean-Pierre Chevènement, ses prédécesseurs Place Beauvau, a toujours été en phase avec l'horizon idéologique militant socialiste ", estime un élu.

En s'affichant ainsi en ministre régalien à poigne et à valeurs, " le premier flic de France " évite aussi de s'exprimer sur des questions économiques et sociales plus délicates pour un homme de gauche en temps de crise. Commentaire d'un de ses détracteurs au PS : " Il a choisi le bon créneau : plus il parle de sécurité, de mafias et de police, moins il a besoin de parler des 35 heures, du coût du travail ou de sa chère TVA sociale... "

Bastien Bonnefous et Thomas Wieder
© Le Monde



4 commentaires:

  1. Valls comme Hollande n'a pas compris qu'il a été élu pour les français et non contre Sarkozy car comme Hollande tout un chacun se demande s'ils ont bien compris leur rôle,on a l'impression qu'ils passent leur temps à "détricoter" ce que Sarkosy a tricoter.
    100 jours pour comprendre le mode d'emploi de ministre et président,ils prouvent bien leur étiquette de la gauche molle car dans 5 ans ils n'auront toujours pas compris et accuseront toujours l'UMP de tous les maux de la France mais ma mémoire est bonne,les problèmes d'insécurité, de délinquance ont commencé depuis Mitterrand.
    Ils font comme Dalongeville, jadis il utilisait Darchicourt pour expliquer l'augmentation de 65% de la taxe d'habitation , aujourd'hui c'est l'usurpateur Binaisse qui a repris le flambeau , une tête de Turc pour vivre chichement ça leur donne bonne conscience.

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  2. BIENTOT, OCTOBRE ROUGE?

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  3. C'est une habitude chez les socialistes. Il n'y plus rien à en dire. Ils n'ont aucun projet pour relever la France, droite, gauche c'est du pareil au même!

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  4. A 10h03 ce n'est pas 65 mais 85 % D'AUGMENTATION DE LA th!!!!!!!!!!

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