Douze ans de descente en enfer du PS héninois (44): Austerlitz avant Waterloo...

La Voix du Nord 20/9/2013
Pascal Wallart

Cette fin janvier voit se multiplier les négociations de marchands de tapis entre le staff de Marie-Noëlle Lienemann et Gérard Dalongeville. le but du jeu étant bien évidemment de placer le maximum de camarades afin de pouvoir ensuite verrouiller et mener la danse.

Un petit  jeu auquel GD, fin stratège, arrive à mener remarquablement sa barque pour faire de cette campagne 2008 un Austerlitz. Sans savoir qu'un an plus tard c'est vers la morne plaine de Waterloo qu'il sera contraint de migrer et déposer les armes. Au bout de la négociation, c'est un grand Dalongeville qui réussit à laminer les velléités des autres formations de gauche en ne leur accordant que des miettes, provoquant une colère générale du PC au MRC à l'encontre d'une MN Lienemann n'ayant pas réussi à tenir tête au maire d'HB: "Dalongeville a, depuis 2001, déjà réussi à détruire le PS de l'intérieur. Aujourd'hui, ce que l'on avait construit, il a aussi tenté de le détruire. Et sa grande stratégie, c'est d'utiliser la menace du FN à son seul profit!" . Imitant les Verts qui eux iront jusqu'au bout, le PRG et le PC menacent de quitter le navire mais les états-majors fédéraux rattrapperont par le fond de la culotte leurs représentants locaux pour, finalement, les contraindre à signer ce fameux accord qu'ils dénonçaient quelques heures plus tôt...et que Gérard Dalongeville, drapé dans la dignité de sa lutte anti-FN, qualifiait "d'irresponsables", n'y voyant qu'un "pataquès"...pour des motifs de quincaillerie" (AA: quel cynisme!).

Une signature "arrachée" dans une curieuse ambiance d'autant que, quelques jours plus tôt, les voeux municipaux de GD étaient placés sous le signe de l'absence. Daniel Percheron et Dominique Dupilet, annoncés, ne pointeront pas le bout de leur nez, salle Mitterrand, où seul Albert Facon, mettant à nouveau ses problèmes relationnels chroniques avec le maire d'HB entre parenthèses, lancera à l'adresse du maire-candidat un vibrant "Gérard, bon courage à toi". Cette union bricolée à l'orée de février fit quand même quelques cocus. Parmi eux, Jean-Luc Lottegier et ses camarades, longtemps instrumentalisés, avant d'être jetés comme de vulgaires mouchoirs en papier. Quatre ans plus tard, il conserve toujours ces moments-là au travers de la gorge: "Lorsque Chruszez est arrivé, je devais intégrer le groupe majoritaire PS mais sans pour autant prendre de responsabilités. Je n'étais pas spécialement chaud, mais j'ai dit "bon, si ça peut arranger les choses, c'est d'accord!" (AA: on se pose même pas la question de l'intégrité de Dalongeville!) Mais ça ne s'est pas fait, ça s'est délité, car je me suis rendu compte que tout s'était déjà organisé sans nous: que le secrétaire de section serait Chruszez, qu'ils avaient déjà acheté un local....J'ai dit stop et pris la décision de ne plus reprendre ma carte au PS! Néanmoins, on a repris du poil de la bête avec Jean-Claude Delhaye (AA: ancien 1er adjoint de Darchicourt) lorsque Marie-Noëlle est arrivée. On a discuté et je lui ai dit tout de suite: "tu ne le battras pas, c'est certain. Et n'espère même pas faire une union de la gauche contre GD. Au premier tour, de toutes façons, il sera devant et tu seras contrainte à l'union!" Ensuite, ce fut une série de coups bas. En effet, Marie-Noëlle avait composé une petite équipe dans laquelle Jean-Claude Delhaye et moi figurions, sans responsabilités. Juste pour aider. Les dents longues de certains ont fait qu'un beau jour on a été écartés sans qu'on ne voit le coup venir. Dalongeville et Chruszez ont mené la danse et, très rapidement, Marie-Noëlle s'est retrouvée sans plus personne à ses côtés...Un an plus tard, lorsqu'il a fallu revoter après les démissions massives, Marie-Noëlle a été assez gonflée pour me demander de partir avec elle! Il n'en était évidemment pas question!" AA: je crois me rappeler que MNL n'avait nullement l'intention de repartir, après le camouflet qu'elle avait pris...

AA: Je ne suis toujours pas convaincu que si MNL et ses acolytes avaient rejoint l'AR, ils n'auraient pas terminé le premier tour avant GD...Ce n'est que supputation, bien sûr...Quelle aurait été l'attitude de Dalongeville? Aurait-il essayé de rattraper MNL?

GD a beaucoup joué la forfanterie et je crois que MNL s'est vraiment laissée faire...Avait-elle le choix? Elle a dû en parler à Percheron et je vois très bien ce dernier lui dire, sournoisement: "Laisse-le faire...Une fois élue, tu prendras le dessus", sans en penser un traître mot! C'est vraiment à ce moment-là que j'ai été très déçu par elle: GD a réduit à la portion congrue les places qu'elle ambitionnait ( elle obtint 4 postes d'adjoints, pour elle, Pierre Ferrari, Claudine Policante et David Noël, le candidat PC: c'était 1/3 des postes d'adjoints!). Comment a-t-elle pu accepter cela!

Les jeunes David Noël et Pierre Ferrari ont cru en MNL et ont traîné ensuite leur élection comme un boulet! Aujourd'hui encore, ils en sont marqués...Quel gâchis!

GD a réussi son tour de passe-passe en jouant sur le danger FN. Aujourd'hui, encore, certains, à HB, espèrent  que l'épouvantail FN permettra aux républicains de conserver la mairie en 2014. Mais la donne a changé, le FN a réalisé près de 56% au 2ème tour des législatives sur la ville d'HB, en frôlant les 50% au premier tour!

Quant à Jean-Luc Lottegier, on ne peut que s'étonner que, encore aujourd'hui, il puisse regretter de ne pas avoir figuré sur la liste de Dalongeville...

Comme quoi, en définitive, les leçons du passé ne servent pas toujours!