mercredi 5 septembre 2012

Un des derniers interviews d'André Delelis


Gaëlle Caron  et Céline Debette (Nord-Eclair) avaient réalisé ce mémorable entretien avec A. Delelis, qui pointait du doigt, les erreurs et les insuffisances de G. Delcourt, son successeur, et de la Fédé du PS62
J'ai surligné les passages les plus durs, mais également très lucides... 


André Delelis, 87 ans et toujours fer de Lens
Publié le samedi 19 novembre 2011 à 06h00




Conseiller général, régional, député, sénateur et même ministre de Mitterrand, André Delelis, « autodidacte sans complexes », devenu un tantinet donneur de leçons, a collectionné les mandats.

Mais son préféré reste celui de maire de Lens. Élu pour la première fois en 1966,
il a tiré sa révérence en 1998, juste après la coupe du Monde au stade Bollaert et le titre de champion de France des Sang et Or, son deuxième amour après la politique.

- Depuis votre retrait de la scène publique, avez-vous rompu avec la politique ?

J'ai abandonné volontairement toutes mes fonctions en pensant que j'allais me reposer, mais mon esprit est toujours en mouvement. On ne peut pas empêcher le maire que j'ai été pendant 32 ans de s'intéresser à la vie de sa commune et de penser à la place des décideurs actuels. Quand on a envie de transformer la société, ça ne s'en va pas du jour au lendemain. On est pour toujours en politique.

- Vous n'êtes pas tendre avec Guy Delcourt, votre successeur. Pourquoi ?

Lorsque mon choix s'est porté sur lui, j'avais écarté toute autre candidature, car je considérais qu'il était le plus à même de prendre ma succession. Je me suis trompé. Ou plutôt, lui m'a trompé. Devenu maire, il n'a pas eu le comportement qu'il avait étant adjoint. Je lui avais dit : « fais attention, la ville que je te transmets a trois pôles importants que peu de villes de 35 000 habitants possèdent et auxquels il ne faut pas toucher : la fac, le centre hospitalier et le stade Bollaert ». Sans compter la rocade minière. Il a fait le contraire de ce que je lui avais recommandé : il a abandonné deux fois la présidence du conseil d'administration de l'hôpital, il a signé un bail emphytéotique pour le stade Bollaert, il refuse l'Euro 2016 et maintenant il parle de privatiser l'A21... J'ai le sentiment qu'il s'attaque à tout ce qui faisait ma fierté. Il a une volonté de détruire qui m'étonne et soulève une très forte réprobation de ma part. Je l'appelle le démolisseur.

- Il a quand même obtenu le Louvre...

Le Louvre n'est pas l'oeuvre de Guy Delcourt, mais de Daniel Percheron seul. Lens a été choisi car l'État ne voulait pas mettre un sou dans le projet et cherchait donc une ville qui ait la même étiquette politique que les collectivités territoriales susceptibles de financer la construction. Il fallait laisser les socialistes se débrouiller entre eux.

- Guy Delcourt a déjà fait savoir qu'il quittera son mandat avant terme. Cela vous étonne-t-il ?

Il sait qu'il va être battu, c'est pourquoi il ne veut pas se représenter. J'ai conservé assez d'audience au sein de la population pour l'affirmer.

- Comptez-vous donner votre avis sur le choix du successeur ?

Oui. J'ai commis une erreur que je dois réparer. Je dois aux Lensois de leur rendre un maire. Je n'ai rien raté de mon bilan sauf le choix des personnes. Le moment venu, je conseillerai la population. Aujourd'hui, c'est trop tôt. On ne désigne pas un candidat six mois à l'avance, car on n'est jamais à l'abri de surprises.

- La fédération socialiste du Pas-de-Calais a-t-elle son mot à dire à ce sujet ?

Sûrement pas. Elle est la dernière à pouvoir être consultée. La section de Lens me refuse ma carte tout en souhaitant que je reste militant. C'est hypocrite. On me reproche d'avoir déclaré après les municipales qu'être en ballottage au premier tour c'était une défaite. Ça n'a pas plu.

- Justement, quel regard portez-vous sur le PS 62 et son fonctionnement ?

Il manque d'autorité et laisse pourrir des situations. Je constate qu'à Hénin-Beaumont, les leaders socialistes n'ont pas sanctionné Gérard Dalongeville (l'ex-maire mis en examen pour détournement de fonds publics, ndlr) comme ils auraient dû le faire. Ce sont des erreurs à mettre au passif de la fédération. Elle ne représente plus les valeurs socialistes auxquelles je croyais. Elle n'applique même plus les statuts du parti.

- Vous avez toujours considéré que le mouvement ouvrier était la base du socialisme. Ne pensez-vous pas que le PS a abandonné cette base et favorisé la montée du FN ?

Tout à fait. Plutôt que de s'occuper des problèmes des gens, la fédération a préféré faire de la distribution de mandats en récompense du comportement de certains ou de certaines. Elle a eu de la chance que le parti communiste était en déclin, car il aurait récolté ce qu'elle a perdu de sympathisants.

12 commentaires:

  1. UN GRAND HOMME!
    Il faudrait quelqu'un de sa trempe pour faire l union à Henin,hélas,personne ne lui arrive à la cheville.

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  2. quelle vision pour cet excellent maire et ce vrai socialiste.son jugement sur ce P.S.ripoux 62 est ce qu'on lit sur ce site depuis très longtemps.
    un ramassi de pourris politiques qui va de percheron,facon,genisson,corbisez,
    kucheida,alexandre,dalongeville
    j'en passe et des meilleurs.
    qui ont volé ,et pillé le peuple de gauche.j'espere que cela ne leur portera pas chance.

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  3. 1 février 1997 Le maire de Lens, André Delelis (PS), a été mis en examen vendredi après-midi dans le dossier de la reconstruction du stade Bollaert pour «atteinte à la liberté d'accès et à l'égalité des marchés». André Delelis, ancien ministre du Commerce et de l'artisanat, a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire.

    Dans le même temps, les IGAS (inspecteurs sanitaires) étaient au CH LENS.

    Vous pouvez en tirer les conclusions que vous voulez.

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  4. 20H32: cela fait plus de 15 ans et aucune suite n'a été donnée à l'enquête, faute d'éléments...
    Ah, les insinuations...

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  5. Merci Monsieur le Maire,

    pour toute ces années de bonheur que vous avez transmis aux LENSOIS.

    Les mercis ne suffirons pas à remplacer votre grandeur et votre intelligence pour notre belle ville et sa population.

    Je souhaite, meme si je ne suis pas croyant que bientot François MITTERRAND VIENNE VOUS ACCEUILLIR COMME IL à FAIT EN 1981 à l'élysée,

    et que vous puissiez aider le peuple de GAUCHE qui en à tellement besoin actuellement.

    avec mon profond respect ANDRE, car c'est la 1ere fois de ma vie que je vous appel ainsi...

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  6. Merci ALAIN ALPERN d'avoir mis en lumiere le grand homme que l'on à connu, mais aussi le frère qu'il était...

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  7. A 21H20 non validé
    Peut-on ainsi le dévoiler?

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  8. @20h32

    En tant qu'anti-socialiste primaire denoncé par certains lecteurs mal eclairés mais pardonnés de ce Blog et dénonciateur de la mafia socialo-affairiste du Pas de Calais qui trahit chaque jour l'idéal de Jaurès, je dois bien avouer avoir trouvé en vous un frère, une âme sœur, un maître....

    Vous, 20h32, tel un "Masterchef" sans égal (20h50 sur TF1 ce Jeudi), vous réussissez haut la main l'exercice de revisiter..... "J'irai cracher sur votre tombe" !!!!!

    Si nous pouvions avoir plus de précision sur votre identité, nul doute que nombre d'entre nous, socialistes ou non, nous ferions un devoir.... Dès que vous voudrez bien nous le permettre par une disparition bienvenue, d'aller vous rendre la pareille sur la votre !

    J'ai certes des ennemis (Bonjour. Daniel et Jean-Pierre... Ça va les gars ? Bientôt les examens ? C'est-y pas mieux de rester à la maison et profiter d'une retraite pas méritée et d'un magot bien amassé ?) mais jamais non jamais je ne peux imaginer une telle réaction !

    Pensez-vous à la famille ?

    On peut avoir le respect des autres dans la contradiction...

    Là, une fois de plus, vous nous montrez qu'il n'y a pas de limites à la bassesse humaine...

    J.

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  9. Un visionnaire ! Un prophète !

    Interview de Fabien Desage, 1999 de Monsieur André Delelis, extrait de son mémoire disponible sur www.cfdtsoginorpa.com

    "Ajoutons enfin que la mise en examen de Jean-Pierre Kucheida pour prise illégale d’intérêts et complicité d’abus de confiance350, suite au rapport de l’Inspection Générale des Finances sur la gestion de la Sacomi351, a donné un ton particulièrement polémique aux accusations à son encontre. Ce développement pénal a parfois contribué à réduire les propos sur les enjeux de pouvoir de la maîtrise du parc minier à leur aspect vénal. L’exemple paroxystique de ce type de discours est tenu par André Delelis :
    A. Delelis : Moi j’avais toujours dit : « Ne demandez pas à devenir propriétaire », et ils n’ont pas voulu m’écouter. Ils ont voulu être les gérants de ce patrimoine et ils ont mis le plus mauvais d’entre eux qui s’appelait Kucheida. Parce que Kucheida est un bon député, c’est un homme actif et dynamique mais c’est un homme qui est pervers. C’est un gars de cité minière lui même qui ne pense qu’à une chose : l’ivresse du pouvoir et disposer de tous les aspects matériels de ce pouvoir et qui fonce tête baissée qui fait vendre une maison à son fils dans des conditions tout à fait hors du droit commun. C’est un homme qui ne pense qu’aux avantages qu’il peut tirer d’une situation ce qui est extrêmement dangereux et lui a valu tous les ennuis qui se dégagent du rapport de l’IGF. Et pour n’avoir géré que pendant quatre ans et se foutre un rapport comme ça aux fesses, faut quand même le faire. Moi j’ai lu ce rapport aux Antilles parce que j’étais parti en vacances avec ma femme, j’en ai eu le thorax brûlé par le soleil. Tellement j’étais avide de lire ce rapport je ne me rendais pas compte que le soleil était en train de me griller. Pour dire à quel point cela a été quand même étonnant d’accumuler des erreurs comme ça en si peu d’années."

    J.

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  10. D'ailleurs qu'en est il de la situation financière à Liévin ?

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