Douze ans de descente en enfer du PS héninois (40) : la tragédie burlesque du fric-frac au local MJS

PASCAL WALLART

15/09/2012

Un automne héninois sous tension pour Albert Facon et Gérard Dalongeville se remettant au jeu du chien et du chat. (AA: j'aurais bien titré: "le couple infernal"...)

Remous encore et encore dans le landerneau socialiste en ce mois de septembre 2007. Avec tout d'abord un Daniel Duquenne qui, bien que désormais hors jeu dans la famille socialiste, rompt un tabou de taille dans sa stratégie électorale en décidant une alliance entre l'UMP héninoise et l'Alliance républicaine. Une affaire conclue avec le jeune Romain Plichon et le sage Francis Cottard, dans une volonté « de travailler positivement pour Hénin-Beaumont avec des gens non sectaires  ». Ce comité de salut public ne fera pourtant pas long feu puisque l'appareil UMP reprendra rapidement ses billes pour se décider à mener sa propre liste... Mais Francis Cottard et quelques-uns de ses amis préféreront néanmoins rester au sein de l'Alliance.

AA: la volonté de constituer un front anti-dalongeville était à l'origine de cette alliance "contre nature" très médiatisée (d'autres alliances restèrent cachées...). Evidemment, cela fut dénoncé par les dalongevilliens, et l'AR, qui n'avait pas prévu une telle bronca, fut bien soulagée quand l'UMP se retira...

 

Pierre Ferrari, l'option Hammadi disparue, continue quant à lui de travailler sur d'autres pistes en cette fin septembre. Et, à quelques jours des puces de la gare et du centre-ville marquant traditionnellement la rentrée politique héninoise, il va se retrouver au coeur d'une incroyable histoire de fric-frac politique : «Ce jour-là, je me rends au local MJS parce qu'on avait une distribution de tracts prévue une heure plus tard. Surprise, voila que je trouve la porte à demi-ouverte ; je la pousse et je tombe sur deux agents municipaux qui, après avoir forcé la porte, étaient en train de fouiller nos papiers. J'étais fou de rage, je hurlais ! Comprenant instantanément que le coup venait de la section radicale-socialiste, je les ai rapidement mis dehors et j'ai aussitôt pris mon portable pour demander un rendez-vous à Janquin. On s'est vus très vite à la Fédération et j'ai dit à Janquin que j'allais déposer plainte. Je n'ai pas pu parce qu'on était pas propriétaires du local, et celui qui était en droit de le faire en tant que secrétaire fédéral, à savoir Janquin, n'a lui pas voulu. J'ai pourtant insisté et insisté, mais il n'a pas voulu changer d'avis. Je ne sais pas s'il cherchait à protéger Dalongeville, mais je pense surtout qu'il ne voulait pas d'histoires sur Hénin... Alors que cherchaient-ils ces deux agents municipaux ? Je ne sais pas... Vous savez, c'est l'époque où on avait constitué ce qu'on appelait alors le club des cinq avec Régine Calzia pour les Verts, Éric Mouton pour le PRG, David Noel pour le PCF et Jean-Pierre Policante pour le MRC. Notre objectif était de monter une vraie liste de gauche, mais sans qu'on sache alors vraiment qui serait tête de liste... Ça devait tourner autour de ça ! » Cette histoire pitoyable, bidouillée par le secrétaire de la section radicale-socialiste, se répandra à travers la ville comme une traînée de poudre. Le FN, hilare, en fait ses choux gras... Et Olivier Vergnaud a beau présenter ses plus plates excuses pour ce geste incroyable, tout cela fait tache sur l'intégrité (AA:?) du mouvement pro-Dalongevillien. « C'est juste un quiproquo, explique alors, au comble de la confusion, le secrétaire de la section radicale-socialiste.Honnêtement, il n'y a pas de quoi en faire un plat. Je m'en suis expliqué avec Pierre Ferrari pour qui j'ai, je vous l'assure, beaucoup d'amitié, et qui fait un boulot formidable. Vous savez, on n'a rien à gagner à polémiquer sur cette affaire !  » Pendant que M. Vergnaud met les cendres sous le tapis, Albert Facon, saisit au bond l'occasion de dézinguer ces rad'soc ne lui ayant pas fait de cadeaux, et fulmine : « Ce qui s'est passé au local des MJS est proprement intolérable, ce sont des méthodes inacceptables et indignes... Comment voulez-vous qu'aujourd'hui j'ai des relations correctes avec des gens usant d'un tel procédé !  » Pas le meilleur moyen, pour les radicaux-socialistes, d'inaugurer en fanfare leur tout nouveau siège, dans une ancienne boulangerie de la rue Elie-Gruyelle. Un local qui est curieusement loué au PS... par un de ses membres. Logique, non ?

 

AA: ce fric-frac est révélateur de plusieurs choses:

- j'ai toujours trouvé que la réaction du MJS à ce "Héningate" n'avait pas été à la hauteur...Occupant le local, il pouvait très bien porter plainte...

- avec un S. Janquin qui n'arrive pas à gérer ce dossier d'Hénin qui le dépasse, et un Albert Facon également dépassé, mais, de plus, incohérent, le PS montre bien son impuissance ou, tout au moins, son choix de ne pas gêner Dalongeville à quelques mois des municipales...

- cet Héningate survient 5 ans après un Voixdunordgate dont on n'a jamais retrouvé les coupables (souvenez-vous, c'était suite à l'information sur l'existence d'un enregistrement de la rencontre Dalongeville/Briois sur le parking de Babou). Vous me direz que, quelques mois plus tard, en 2009, on en apprendra encore sur d'autres violences qui avaient lieu, à la même époque, dans les milieux héninois, liés aux pratiques de Guy Mollet, le sulfureux comparse de Dalongeville...

- à noter que les 2 employés municipaux et l'instigateur de cette violation des lieux travaillent toujours en mairie d'Hénin-Beaumont...