mardi 30 juin 2009
Précision
"Il n’y a pas de doute, je soutiens l’AR et je n’irai pas voter pour elle, contraint et forcé, comme j’ai voté pour Chirac, en 2002"
Pour ceux qui auraient un doute, elle signifie bien:
Je soutiens et j'irai voter l'AR, contre le FN, sans problème, alors que j'avais voté Chirac contre le même FN, contraint et forcé.
Et si cela n'est toujours pas compréhensible: je voterai l'AR et je vous engage à en faire de même.
Et pour ceux qui, dans leurs commentaires, me font des procès d'intention: il me sera d'autant moins difficile de voter D.Duquenne au 2ème tour, que je l'ai déjà fait au premier tour!
Faut-il jouer au poker avec la démocratie ?
Bien sûr que je voterai D.Duquenne, mais mes remarques sont nombreuses :
- Hénin-Beaumont est une ville en quasi-faillite qui aura besoin de tous pour s’en sortir. La décision prise de partir seul augure mal d’un avenir qui devra faire place à l’ouverture…
- Comment se priver d’un renfort, même un peu « léger » (en qualité et en quantité), alors que, soi-même, on a besoin d’un peu plus de consistance (euphémisme).
- Certes la liste de l’AR est constituée de personnes qui ont su se mettre à l’écart d’un personnel politique discrédité. Certes sa constance et son honnêteté sont au-delà de tout soupçon. Mais l’inexpérience politique totale (3 ex-élus, dont l’un vient de faire sa seule année de mandat, et un autre, seulement 2 ans), le manque de compétence criant et la moyenne d’âge sont autant de critères qui auraient dû interpeller D.Duquenne, au moment où il a pris sa décision.
- La constance de l’AR, c’est le « splendide isolement », qui n’a pas toujours été une réussite dans l’Histoire. S’ouvrir et se renouveler, est pourtant gage de créativité…
- Daniel Duquenne se rend-il compte que sa victoire signifie qu’il aura face à lui 8 ou 9 membres FN dans l’opposition ? Il faudra trouver des contre-pouvoirs au monolithisme de l’opposition et à l’inexpérience de sa majorité.
- Daniel Duquenne est un humaniste, qui n’a pas su s’ouvrir à d’autres : bizarre ! La réponse se trouve-t-elle dans le soutien du PS pour le désistement, alors que P.Ferrari prônait la fusion de listes : on ne peut pas dire que la première Secrétaire Fédérale tienne beaucoup compte du leader du MJS ! On peut penser que Daniel Duquenne sera le pion du PS à HB pour reconstruire le parti, aujourd’hui inexistant…
- En tous les cas, j’espère que Daniel Duquenne a su négocier auprès du PS la nécessaire collaboration pour « muscler » l’administration communale.
Il n’y a pas de doute, je soutiens l’AR et je n’irai pas voter pour elle, contraint et forcé, comme j’ai voté pour Chirac, en 2002. C’est la moins mauvaise solution qui nous arrive, même si elle aurait pu être encore moins pire…
Je crois en la droiture de D.Duquenne et mes réserves sur sa stratégie n’ont rien à voir avec la nécessité de tuer définitivement le FN, ici, et en conséquence, en France.
Pendant cette semaine, je laisserai ce blog ouvert, mais je continuerai à exercer la même surveillance vis à vis des messages outranciers et insultants. Je ne souhaite pas faire de ce lieu d’expression multiple, un déversoir. Ceux qui veulent s’épancher dans l’abject ont d’autres lieux pour le faire.
lundi 29 juin 2009
Quatorze ans déjà...
Bonjour,
Au moment des élections de mars 2008, je vous avais envoyé un texte sur la façon dont la ville de Toulon a été gérée par le FN. J'ai remanié quelque peu mon texte et vous l'envoie à nouveau. Au vu des résultats d'hier soir, il m'apparaît toujours important de rappeler cette histoire...
Bon courage
Cordialement
Alexandre Massipe
Quatorze ans déjà…
Le 29 juin 2009,
A tou(te)s les Héninois(e)s et Beaumontois(e)s,
Bonjour à vous,
Je ne sais pas si vous vous souvenez des élections municipales de 1995 mais aujourd’hui je me sens le devoir de vous rafraîchir la mémoire. C’est en 1995, le 18 juin 1995 très exactement. Je m’en rappelle très bien. J’ai alors 14 ans et demi. A la télévision, on ne parle plus que de cela. La ville de Toulon, l’espace d’une soirée, est devenue le centre de la France. Cette ville de 170 000 habitants va-t-elle on non basculer ? Très vite il faut se rendre à l’évidence, Toulon passe aux mains du Front National. La faute à une triangulaire. Le FN fait 37 %, la droite 35 et la gauche 28. Toulon n’est pas vraiment une ville de gauche. Qu’importe ce soir-là, elle est devenue pour les médias et pour la France entière la ville de la honte. Des quatre villes gagnées par le FN ce soir-là, Toulon est la plus grande, préfecture du Var et premier port militaire de France. Des quatre elle est celle qui fait le plus tache. Je me souviens avoir découpé les résultats électoraux dans le journal local et avoir longtemps gardé ce bout de papier.
J’habite alors juste en face de Toulon, à la Seyne-sur -mer.
On a longtemps beaucoup parlé de Toulon dans les médias et puis de moins en moins. Elle était la ville de la honte, il n’y avait rien à en dire de plus. En 1996, je suis rentré au lycée à Toulon. J’y suis resté quatre ans. Dès lors, j’étais tous les jours à Toulon. Je pouvais voir ce qui s’y passait : les rues désertées, les horaires de la bibliothèque réduites à la portion congrue, aucune animation, exit le Salon du livre. Le FN avait dit vouloir faire de Toulon une ville propre, il en avait fait une ville morte. Les premières actions du nouveau maire de Toulon ? Poser quelques bacs à fleurs devant l’Hôtel de ville et créer un marché typiquement provençal. La démagogie et le racisme entraient en scène, ils allaient y rester six ans. Et six ans c’est long.
8000 habitants ont quitté Toulon entre 1995 et 2001, sans doute en avaient-ils assez d’être traités de fachos. Toujours est-il que la ville allait de plus en plus mal. Mais le FN avait une excuse toute trouvée : « C’est de la faute aux municipalités précédentes, les caisses sont vides ! ». Alors le maire et son équipe publiaient de jolis dépliants dans lesquels étaient annoncés pêle-mêle une renaissance du centre-ville, une médiathèque (Toulon n’en avait pas), des parkings, un tramway, etc. Evidemment rien n’a été fait. Et dans la ville après 19 heures plus rien ne bougeait.
Alors n’écoutez pas les dirigeants actuels du FN lorsqu’ils vous disent qu’ils n’ont jamais eu le pouvoir. C’EST FAUX ! J’ai vécu à Toulon durant les six années où ils l’ont eu ce fameux pouvoir qu’ils réclament tant et je peux vous l’affirmer, ils n’ont rien fait. En six ans, ils ont bien eu le temps de faire leurs preuves, non ? Aujourd’hui on a ces preuves, elles sont accablantes pour celles et ceux qui n’avaient comme seul refrain Toulon aux toulonnais.
Pendant la campagne municipale de 1995 à Toulon, le FN a bénéficié d’un terreau fertile à ses idées : chômage très élevé, centre-ville dégradé, insécurité… Ils avaient promis de tout changer. Mais ils se sont bien vite rendu compte qu’en l’absence d’idées et de volonté politiques, il valait mieux laisser la ville dans un sale état. Le statu quo était en effet pour eux le meilleur moyen de s’assurer de futures victoires électorales. Mais on connaît bien le proverbe qui n’avance pas recule et dans ces années là Toulon a reculé. Et pas qu’un peu.
Bien sûr les dirigeants du FN pourront se dédouaner de leurs responsabilités et dire que le maire de Toulon était en réalité « un félon » puisque lors de la scission fin 1998 avec Brunot Mégret, il a rejoint ce dernier. Et alors ? Est-ce un argument recevable ? Non car les partis valsent mais les idées demeurent. Alors le FN a bel et bien eu le pouvoir durant six ans dans le sud de la France et il a échoué lamentablement. Par cette lettre je veux vous supplier de ne pas faire la même erreur que nous il y a quatorze ans… L’Histoire doit vous servir de leçons. Evidemment les partis traditionnels sont loin d’être blanc comme neige mais ce n’est pas une raison suffisante pour confier votre destin à ceux qui promettent monts et merveilles mais qui en réalité ne vont faire qu’enfoncer, isoler, malmener, montrer du doigt et railler un peu plus votre ville.
Enfin je voudrais juste ajouter quelque chose. En 2001, lors des élections municipales, les médias avaient de nouveau les yeux rivés sur Toulon. Le FN résistera-t-il ? Pensez un maire sortant (désormais étiqueté DVD) qui recueille 7,8 % des voix…La sanction était sans appel. Exit donc le maire sortant. C’est le candidat de droite qui gagna les élections.
Voilà pourquoi, lorsque vous irez voter le 5 juillet prochain, il ne faudra pas vous tromper de colère.
Ne laissez pas le destin de votre ville entre les mains d’un parti qui crie sur tous les toits qu’il n’a jamais eu le pouvoir. Il l’a eu. Et le résultat est sans appel, il ne l’a que trop eu. Au moment de voter il ne tiendra qu’à vous qu’il ne l’ait jamais plus.
Voyez de belles choses.
Bonne chance…
Bonne route…
Alexandre Massipe
Le Monde: Face à Marine Le Pen, la gauche tente de se rassembler à Hénin-Beaumont
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Marine Le Pen a décidé de mettre toutes ses forces dans la bataille. Une soixantaine de militants ont mené la campagne du premier tour des municipales à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). La vice-présidente du FN en attend plusieurs dizaines d'autres supplémentaires chargés de systématiser le porte-à-porte dans les quartiers où l'abstention reste haute. Car elle en est désormais certaine, la victoire est à portée.
Elle sait bien qu'"en face" se constituera un "Front républicain" destiné à empêcher le Front National de s'emparer de la mairie de cette ancienne cité minière. Mais le FN est décidé à tout jouer sur cette municipale, provoquée par la mise en examen pour détournement de fonds publics, faux en écriture et favoritisme de l'ancien maire socialiste, Gérard Dalongeville, placé depuis en détention provisoire.
"Nous allons faire appel aux déçus de l'UMP et du PS, et ils sont nombreux", souriait Steeve Briois qui ne prononce jamais, désormais, le mot de "socialiste", sans l'assortir de l'insulte "mafia". Et avec un tel score au premier tour, Marine Le Pen a vite compris que sa liste a de vraies chances, même sans triangulaire.
"TU N'AS PAS BESOIN DE FAIRE DES CONCESSIONS"
Sans doute ses adversaires l'ont-ils saisi en même temps qu'elle. Dimanche, en tout début de soirée à la salle des fêtes d'Hénin-Beaumont, Daniel Duquenne, arrivé en tête de la gauche a salué d'un froid "salut !" son adversaire de gauche, Pierre Ferrari (17,01 %), 27 ans, allure de jeune premier et costume un peu trop élégant pour une commune qui connaît 19 % de chômeurs.
Entre eux, depuis des semaines, les rancœurs étaient à leur comble. Mais deux heures plus tard, les deux hommes se sont retrouvés à Lens, autour de la patronne de la fédération socialiste du Pas de Calais, Catherine Génisson.
Jusque-là, le Parti socialiste a cumulé les erreurs. Choisissant notamment comme candidat officiel M. Ferrari alors même que ce dernier a fait partie de l'équipe de l'ancien maire Dalongeville désormais honni. Maintenant, il tente d'organiser une fusion de listes derrière M. Duquenne. Martine Aubry, pourtant première secrétaire du PS et maire de Lille, à 30 km d'Hénin-Beaumont a réclamé que l'on s'entende.
M. Duquenne veut bien faire une place aux Verts (8,52 %), et à plusieurs membres de la liste PS, soutenue par le MoDem et le PCF. Mais il craint que la présence sur sa liste de l'ancien adjoint de Dalongeville ne lui fasse perdre d'un côté ce qu'il pourrait gagner de l'autre. Autour de lui, beaucoup n'ont cessé de répéter : "tu n'as pas besoin de faire des concessions. Ils seront obligés d'appeler à voter pour toi afin de faire barrage au FN".
Ce n'est pas faux. Mais si les candidats de gauche avaient entendu ce que leurs électeurs disent d'eux, ils en auraient été effarés. Dans la salle des fêtes d'Hénin-Beaumont, dimanche soir, ce fut un bruit sourd, continue, de conversations amères et d'exaspération, au fur et à mesure que le score du Front National grimpait. "Ils sont nuls !", "Incapables de se mettre d'accord !" "C'est clair, c'est la gauche qui s'est abstenue".
Les uns avaient apporté leurs avis d'imposition locale. "5 800 euros avec la taxe d'habitation", maugrée l'un, "tout ça pour payer les combines de l'ancien maire". Les autres s'inquiétaient de ce qu'une journaliste vienne de Paris pour constater la situation : "La honte est désormais sur nous…"
Il y avait là un petit groupe d'électeurs d'origine algérienne ayant voté pour Nesredine Ramdani, le candidat UMP (4,34 % des voix) et s'apprêtant, comme Jahid, "à se reporter sur la gauche pour faire barrage au Front National." Et des électeurs socialistes qui, à l'instar d'Hubert, se désolaient de constater que "bon nombre de gens qui, cette fois, ont voté FN, ne sont pas fascistes. Ce sont nos voisins. Des gens simples et exaspé
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dimanche 28 juin 2009
Le cordon sanitaire
Participation: 60, 15%.
FN: 39,34%
AR: 20, 19%
PF: 17,01%
Verts: 8,52%
Darchicourt: 5,29%
UMP: 4,34%
NPA: 2,42%
Bocquet: 2,08%
Monka: O,82%
Premiers commentaires:
- Le FN est largement en tête; il a recueilli plus que les sondages et les pronostics ne le prévoyaient.
- Le FN a presque fait le double de voix que le second: cela en dit long sur l'état des partis dits républicains à HB. Le slogan non dit, mais suggéré, "tous pourris" a fonctionné. Non seulement ces listes ont fait faillite, mais les résultats en disent long sur ce que pense une partie importante des Héninois sur leurs hommes politiques!
- Le PS a, une nouvelle fois, fait faillite: l'addition des voix aux européennes du Modem, du PS et du PC donnait à peu près 30%! Leur rassemblement d'aujourd'hui arrive à la moitié de ce score (même si l'AR capte une partie de cet électorat).
- Les Héninois ont fait payer aux candidats leur incompétence , leur opportunisme, leur manque de crédibilité et leur manque d'expérience. Sans oublier le mépris vis à vis des électeurs que de présenter une tête de liste condamnée en premier instance à l'inéligibilité (même si le recours est en cours...)
- En dehors de la claque reçue par le PS, l'apport du PC et du Modem est préoccupant.
- L'AR a à peine fait mieux que l'année dernière: c'est dire l'enthousiasme qu'elle a su soulever...
- Les Verts et l'UMP, alors que le contexte local leur était favorable, ont fait moins qu'aux Européennes: les Héninois n'aiment pas que l'on se moque d'eux en présentant des candidats n'habitant pas la ville.
- Quant à Darchicourt, on se demande pourquoi il était candidat, alors qu'il n'a même pas fait campagne. A-t-il (ou d'autres) voulu torpiller Ferrari?
Les Héninois ont sanctionné la désinvolture des politiques vis à vis d'eux: même si on regrette qu'ils aient dû accorder près de 40% de leurs suffrages au FN, il faut reconnaître que leur réaction est entendable... Il n'y a pas 40 % d'extrémistes de droite à Hénin: ce vote de premier tour est un vote de désaveu de la classe politique, tout simplement; et personne ne peut leur en vouloir!
Pour le second tour:
il faut, à tout prix, établir un cordon sanitaire pour empêcher le FN de gagner. Les 44% d'électeurs non frontistes et non Ferrari vont normalement voter pour l'AR, Daniel Duquenne étant le seul candidat contre Briois. Que vont faire les électeurs de la liste Ferrari?
3 solutions s'offrent à l'AR:
- elle décide de partir seule en profitant des reports de voix déjà signalés, et de tout ou partie de celles de la liste Ferrari. Solution dangereuse, non seulement parce que le report des voix n'est jamais assuré (quid de ceux qui ont voté Darchicourt par exemple?), et que, d'autre part, face aux défis qui se posent à la ville d'Hénin, je ne suis pas sûr que l'on trouvera 13 adjoints compétents et expérimentés dans la liste (sans mettre en cause l'éthique et les qualités humaines des personnes).
- elle décide de partir en union avec les autres listes, hormis celle de Ferrari. Si cela permet d'étoffer un peu l'équipe, cela n'est toujours pas satisfaisant pour assurer la défaite du FN.
- elle décide un front républicain (avec tout ou partie des Ferraristes), et là il y a de fortes chances pour que que le FN ne gagne pas.
La constitution de ce véritable cordon sanitaire est l'unique façon d'endiguer le vote Le Pen et d'assurer le sauvetage de la ville.
Hénin-Beaumont est plus que jamais sous la menace du Front National. La balle est autant entre les mains des politiques que dans celles des électeurs. Je dirai même que si les premiers font preuve de courage, les seconds sauront pour qui voter.
Aucune des 8 listes démocratiques (et encore moins les partis) ne peut se glorifier de ce qui vient de se passer. Un sursaut de leur part permettrait de ne pas les marquer à jamais du sceau de l'infamie...
samedi 27 juin 2009
« Le langage trahit-il la pensée ? »
Je serais, bien entendu, incapable de le traiter…Aussi me suis-je cantonné à un devoir « politique ». C’est à dire que je vais m’efforcer de vous livrer quelques réflexions, en parlant souvent de l’actualité politique (dont celle d’Hénin, eh oui !).
Comme vous le savez, un devoir de philo (une dissertation littéraire, en règle générale) se traite en 2 parties et une rapide conclusion ménageant « la chèvre et le chou ». En droit, , la règle est le plan en 3 parties : la synthèse (la troisième partie) correspondant souvent à ce que pense le rédacteur, quitte à se contorsionner parfois…
Je respecterai le plan en 2 parties, et ne noircirai pas trop de pages, risquant de lasser le lecteur (s’il n‘a pas déjà abandonné…).
Pourquoi le langage trahirait-il la pensée ?
Tout simplement parce qu’au départ, le langage sert à désigner des choses, et qu’avec le temps, l’intelligence de l’Homme l’a transformé en véhicule des idées et des sentiments.
Je mettrai à part les cas suivants, relevant plutôt du traitement ad hoc du bac :
- les mots peuvent être « substitués » à d’autres : involontairement (en n’exprimant qu’une partie du sens) ou inconsciemment (lapsus);
- par complexité ou au contraire, par simplification : dans le premier cas, la complexité de la pensée a du mal à se traduire par les mots ; dans le second cas, parler clairement peut édulcorer ce qui est pensé. Pourtant : « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément ».
Le langage politique trahit-il la pensée ?
- Quand le FN banalise son discours (en ne parlant plus de racisme, par exemple, ou en louant la culture populaire), personne n’est dupe : soit les dérapages (« point de détail », ou sur mon blog, hier, concernant sa conception de la démocratie), soit les faits (rassemblement avec les nostalgiques d’un passé récent), soit les ambiguïtés (la culture à HB) trahissent le fond de la pensée. En ce sens, nous ne nous sommes pas trompés puisque nous connaissons la pensée réelle.
- Quand à Versailles, lundi, le Président de la République annonce une nouvelle rupture, un changement de société, il ne masque pas sa pensée, puisqu’il ajoute : « il faut produire plus pour consommer plus ». A sa décharge, il a connu les 30 Glorieuses et n’a pas compris que la rupture « naturelle », c’est « produire mieux pour consommer mieux » (même certains agriculteurs de la FNSEA ont, eux, compris en quoi leur avenir était concerné). Là il s’agit d’un langage erroné, en accord avec une pensée erronée : la cohérence existe, mais peut-on dédouaner, pour autant, le Président de cette grave erreur historique ?
- Rappelez-vous le langage des communistes français (et d’autres) faisant semblant d’ignorer les crimes et la catastrophe staliniennes. Même chose pour les zélateurs du « petit livre rouge ». La trahison du discours de la majeure partie des politiques et intellectuels communistes sur la réalité soviétique serait risible aujourd’hui, si elle n’avait berné des millions de personnes sincères.
- Et que dire de ce qui a pu être proclamé par certains politiques héninois lors du débat de FR3, samedi dernier: annoncer que l’on ne va pas augmenter les impôts locaux est une insulte aux citoyens ! Je vois déjà ce que répondront ceux pris en flagrant délit de mensonge : « ce n’est pas moi, c’est le Préfét » !
- Que dire de ceux qui ont brigué ou briguent les suffrages des Héninois (Lienemann, Le Pen, Calzia, Ramdani) qui savent (ou savaient) qu’ils ne pourront consacrer du temps aux Héninois ?
Comme on le voit, la parole politique est souvent trompeuse…et malheureusement, très souvent, volontairement.
La difficulté de ne pas trahir la pensée par le langage…
Depuis les temps immémoriaux, les Hommes ont essayé de s’exprimer différemment que par le langage, afin de tenter de partager leurs sentiments, leur admiration de la nature, leurs croyances, par l’Art. La sublimation des sentiments, le mysticisme n’ont souvent pu s’exprimer qu’à travers la poésie ou la musique, par exemple.
Le symbole a souvent été l’occasion de dépasser la parole rationnelle et de démontrer la complexité non seulement du réel, mais aussi de la pensée humaine enfermée dans un carcan dont il est difficile de s’extraire. La Kabbale a ainsi essayé d’atteindre Dieu par un symbolisme qui la propulsait en dehors des sentiers battus de la pensée religieuse de l’époque. Le fait d’habituer la pensée à se métamorphoser par les avancées que permet la multiplication des interprétations d’un symbole, a souvent eu comme résultat d’éclairer sa propre quête.
Et, justement, la politique permet-elle de se hisser au-delà de la traditionnelle quête …des voix, ou, plus sérieusement, de la réalité politique?
Sans m’appesantir sur le slogan soixante-huitard « l’imagination au pouvoir » qui pourrait être une piste, bien que jamais explorée, je citerais quelques tentatives pour s’extraire de ce que l’on appelle la « langue de bois ». A ce propos, je rappelle que cette « langue de bois » n’est pas aussi critiquable que cela : c’est en effet un langage coincé entre la sincérité de celui qui la profère et la réalité des contraintes desquelles il ne peut que difficilement s’extraire.
L’Homme politique n’a pas la possibilité qu’a l’artiste ou le Kabbaliste de faire passer un message « codé », car il ne serait pas entendu par le citoyen.
A travers les exemples que je vais citer, se profile ce que devrait être le message du politique souhaitant travestir le moins possible sa pensée : le « parler vrai »
- Mendès-France, Président du Conseil éphémère de la 4ème République, avait réussi à convaincre, par ses discours intimistes au coin du feu, en direction des Français, à l’écoute de la radio, la télévision étant balbutiante en 1954. Sa sincérité, son absence d’emphase, sa clarté avaient su plaire aux Français qui n’attendaient que cela : quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale, en pleine guerre froide, avec un conflit en Indochine dont la fin ne fut pas à notre gloire, une indépendance de la Tunisie en voie de réalisation et les prémisses de la Guerre d’Algérie, PMF réussit l’exploit, en quelques mois, de rassurer les Français, en ne leur racontant pas d’histoires.
- En 1958, De Gaulle, revenu au pouvoir, après avoir cru que l’Algérie resterait française, s’aperçoit rapidement de son erreur et met, de suite, en place l’indépendance de la colonie. L’Homme du 18 juin avait menti aux Français (« la France de Dunkerque à Talmarasset »), mais les Français ne lui en tiendront pas rigueur, tellement sa sincérité fut appréciée .
- Obama a conquis le cœur des Américains (et de bien d’autres !), non seulement en parlant vrai, mais aussi en mettant en œuvre une politique qui correspond à ce qu’il avait annoncé.
Je pense que ces exemples sont applicables dans nos collectivités locales, en respectant les citoyens et en étant très proches d’eux. Je me permettrai de donner, à ce sujet, un petit conseil au futur Maire d’Hénin : consacrer, toutes les semaines, quelques heures à la rencontre des habitants, en dehors de toutes les solennités au cours desquelles il voit déjà certains de ses concitoyens (la plupart du temps, les mêmes). Qu’il y parle vrai aux « vrais gens »...
Tout cela peut paraître un peu obsolète, mais quand hier, sur son blog, le candidat FN ,qui ambitionne d’être maire d’HB, dévoile, lui-même, sa propre conception de la démocratie, on se prend à espérer que la liberté d’opinion continuera à avoir droit d’existence dans cette ville, objet de la rapacité frontiste. Ce dernier exemple démontre bien (comme déjà rappelé plus haut) que le langage, trop longtemps contenu, trahit la pensée : on peut banaliser son discours, mais, un jour ou l’autre, la réalité de la pensée finit par transparaître.
La chance d’Hénin-Beaumont est que cela eut lieu le 26 juin, à 2 jours du premier tour des municipales, et permet de dévoiler, pour ceux qui n’y croyaient toujours pas, les véritables intentions de l’extrême-droite.
La parole policée, consistant à confisquer la parole, contre le parler vrai : je ne doute pas un instant de qui l’emportera !
vendredi 26 juin 2009
La France nous regarde
Moi aussi, je pense que la liste de l'AR n'est pas consistante,
Moi aussi, je pense que la liste "Les Verts" a, à sa tête, quelqu'un qui n'habite pas Hénin,
Moi aussi, je pense que l'UMP a, à sa tête, quelqu'un qui n'habite pas Hénin,
Moi aussi, je pense que Darchicourt est fini,
Moi aussi, je pense que Bocquet ne représente pas grand chose,
Moi aussi je pense que NPA n'est pas réaliste
Moi aussi, je pense que Monka est folklorique
Comme vous tous, j'ai mon idée sur chacun, mais ce que je ne veux pas, c'est que le FN gagne cette ville, parce que ce sera la fin d'HB, et que, malgré toutes les turpitudes que nous venons de vivre, ce n'est rien à côté de ce que représente le FN: incompétence, destruction des valeurs républicaines, fin du lien social, mise en péril des associations, isolement d'HB vis à vis des institutions et des collectivités, etc...
Je sais bien que nous n'avons pas confiance dans ceux qui se présentent, mais il faut que nous fassions fi de nos préventions pour privilégier l'intérêt général!
Tous les petits calculs qui se font ces derniers jours, ne peuvent aboutir qu'à une triangulaire, qui serait suicidaire, malgré tous les bons arguments que vous pouvez avoir, chacun. Notre responsabilité est trop grande pour faire prévaloir nos haines et rancœurs, aussi justifiées soient-elles.
Je dis aux candidats: regardez-vous devant la glace et demandez-vous comment vous vous justifierez dans l'avenir, devant vos enfants, qui vous poseront la question de savoir pourquoi vous avez agi de telle façon que le FN détruise HB!
Je ne vous demande pas de faire, avant dimanche, des déclarations sur votre stratégie au soir du premier tour. Je comprends que vous puissiez être évasifs, pour l'instant.
Par contre, faîtes-moi discrètement part de:
- votre accord pour que ce se soit le 1er des listes républicaines, quel qu'il soit, qui mène la liste de rassemblement de tous les Héninois, non électeurs du FN, le 5 juillet. Avec la participation de toutes les listes, qu'elles puissent se maintenir ou non, sans tenir compte de calculs mesquins concernant des scénarios hors du cadre fixé;
- que vous êtes d'accord pour tenir compte des avis d'un comité de suivi de votre action municipale jusqu'en 2014.
- votre accord pour que je serve de médiateur dans les négociations de dimanche soir.
Sachez que les citoyens d'Hénin-Beaumont vous en sauront gré, avec le temps.
J'espère pouvoir annoncer dimanche soir, sur ce blog, que la raison l'aura emporté. Dans le cas contraire, je ne manquerai pas, également, de le faire savoir.
N'oubliez pas que la France entière nous regarde et est inquiète: elle ne comprendrait pas qu'une attitude lâche provoque l'impensable.
jeudi 25 juin 2009
Séance plénière du Conseil Régional de ce 25 juin
A- Budget: 1,7 milliard (1 milliard en 2004)
dont 250 millions dus à la décentralisation et seulement 200 millions compensés.
Dans le dernier contrat de plan Etat-Région: l'Etat a investi 1,6milliard, le Conseil Régional: 2,5 milliards, sur 6 ans
3/4 des dépenses sont des dépenses d'investissements.
La fiscalité représente 1/3 des recettes totales: la taxe foncière est passée de 26 € à 36€ en 6 ans, par ménage. Le montant des montants payés par les particuliers est un des plus bas de France. Pendant la même période, la Taxe Professionnelle a augmenté de 29% (39% au niveau national).
Le stock de dettes est de 1,3 milliard, remboursables en 4 ans de capacité d'auto-financement (100 ans pour l'Etat). On a emprunté 1 milliard pour les investissements structurants: transports et ports principalement.
La Région a investi 200 millions/an dans les lycées (l'État investissait 50 millions). Les chèques-livres ont doublé en montant, on a crée les projets lycéens; le nombre de bourses a considérablement augmenté.
B- Autres
- la réforme des régimes de retraite des cheminots entraîne une augmentation de 39 millions d'euros sur 6 ans, que l'Etat met à la charge de la Région! Le CR va payer, mais exerce un recours contre l'Etat.
En conclusion, Standard and Poor's (agence de notation financière la plus réputée au monde) qui a noté très positivement la région, et a justifié sa note ainsi:
"- le niveau élevé de la capacité d'autofinancement de la Région;
- la volonté de poursuivre son effort d'investissement en recourant à l'emprunt de façon modéré;
- mais un niveau relativement élevé de l'endettement et des engagements hors bilan;
- par ailleurs, malgré le niveau structurellement élevé du chômage, le NPDC est l'une des Régions les plus attractives compte-tenu de sa position stratégique au coeur de l'Europe, son excellent réseau de transport et la mobilisation des acteurs publics."
C- Désignations
S.Briois n'est plus élu à la Commission Permanente et ne siègera plus au conseil d'administration du Centre Hospitalier d'HB. Cela est dû aux dissensions au sein du FN.
mercredi 24 juin 2009
Appel à la raison
Enfin, il ne faut pas interpréter de faibles écarts comme des faits acquis (par exemple, 1% entre 2 listes n'a strictement aucune signification, de même pour le scénario à 2 du second tour...)
1- Concernant le sondage du 1er tour
Par rapport à mon pronostic (je rappelle qu'il ne s'agissait pas d'un sondage!), je ne suis pas trop mécontent de cette prévision par rapport au sondage (voir ci-dessous, entre parenthèses, la fourchette que j'avais estimée). L'un des 2 (IFOP ou AA) s'est largement plantée sur le score Darchicourt (c'est probablement moi...)!
Résultats:
FN: 35 (28 à 32%)
AR: 18 (20 à 22%)
Ferrari: 19 (15 à 17%)
Darchicourt: 5 (14 à 16%)
Verts: 10 (8 à 10%)
Ramdani: 7 (3 à 5%)
Bocquet: 2 (2 à 4%)
NPA: 3 (1 à 2%)
Monka:1 ( 0,5%)
La lutte (on le pressentait) sera sévère entre les 2 pour savoir, qui, normalement devrait être tête de liste, au second tour, pour s'opposer au FN. Mais les choses n'ont pas l'air si simple; voir in fine.
5% pour Darchicourt: si ce chiffre est confirmé dimanche, on pourra dire que, hormis son absence
pendant la campagne (pas de site informatique, pas de tract, etc...), son image est toujours aussi désastreuse. J'en profite pour le remercier pour son incorrection vis à vis de moi: elle m' a permis de ne pas sombrer avec lui...
Le reste est conforme à ce que, à peu près tous les commentaires, pressentaient
2- le sondage sur le second tour
- s'il y avait une triangulaire (FN, Ferrari, AR): on se doutait bien que le FN avait, dans ce cas, une forte chance de l'emporter. Confirmé par le sondage;
- ce dernier a porté sur un duel FN/Ferrari et donne le second légèrement gagnant (52%), mais l'écart n'est pas significatif. Il peut y avoir 2 interprétations: les 13 points supplémentaires du FN démontreraient l'hostilité des sondés envers ceux qui ont travaillé avec Dalongeville; ou bien qu'une partie des électeurs (il ne manquerait que 13 points à Ferrari pour faire le plein des voix anti-FN) a rejoint PF...
- mais quel scandale que le sondage n'ait porté que sur ce duel et pas sur celui AR/FN Qu'en aurait-il était si les résultats prévus au premier tour avait inversé les scores de PF et l'AR? Qu'aurait publié le journal pour le second tour?
Il y a, à mon avis, manipulation qui pourrait fausser la sincérité du scrutin
3- Conclusion
J'en appelle à la raison.
Je propose (une nouvelle fois) que la liste arrivée en 2ème position, au premier tour, fournisse la tête de liste du rassemblement républicain du second tour. Cela implique qu'une seule liste sera présente, au second tour, face au FN.
C'est la dernière occasion qui nous est donnée de prouver que nous n'avons pas perdu la tête.
J'engage donc toutes les têtes de liste à donner leur accord sur ce principe (écrire sur alainalpern@gmail.fr).
S'ils le jugent utile, je me tiens à leur disposition à partir de dimanche soir, pour servir de médiateur (merci de me préciser également si ce point les agrée).
Je suis certain que la sagesse et l'esprit républicain finiront par l'emporter.
mardi 23 juin 2009
Pronostic
Mais qu'importe!
FN: 28 à 32%
AR: 20 à 22%
Ferrari: 15 à 17%
Darchicourt:14 à 16%
Verts: 8 à 10%
Ramdani: 3 à 5%
Bocquet: 2 à 4%
NPA: 1 à 2%
Monka: 0,5%
Questions, dans cette hypothèse, pour le deuxième tour:
- L'AR ira-t-elle seule? Avec le soutien des Verts ou l'union? Peut-on imaginer qu'elle fasse alliance avec l'équipe Ferrari, malgré toutes les déclarations (pas d'union avec ceux qui ont collaboré avec GD), ou avec ceux de cette même équipe: sans les "collaborateurs"? Avec le Modem, malgré les incompatibilités d'humeur?
- Peut-on imaginer une alliance Ferrari/Darchicourt? Ce dernier ne partira pas s'il n'est pas tête de liste; mais peut-on imaginer qu'il se retire pour laisser sa liste s'unir avec Ferrari, pour une triangulaire?
Mon avis? Dans l'hypothèse des résultats envisagés, l'AR ne s'allierait avec personne: sûre du soutien des Verts, et espèrant que les électeurs des autres listes (même s'ils s'unissent), effrayés par la possibilité d'une victoire du FN, votent pour eux...
A la réflexion, ce serait bien dans l'esprit de l'AR...
La question est de savoir si, dans ce cas, cette liste est suffisamment armée pour faire face à l'ampleur de la tâche qui l' attend...L'AR doit le penser, si elle retient cette option...
lundi 22 juin 2009
Pour ceux qui ne savent pas encore pour qui voter
Bien entendu, rien d'objectif à tout cela, bien que cette réflexion m'ait permis de savoir...pour qui j'allais voter.
Ma démarche est pseudo-objective, notamment parce qu'au moment où j'écris, je n'ai même pas les programmes! S'il y avait matière à ajouter d'autres éléments en fonction des contenus des programmes, je le ferai. Mais sachez qu'en ce qui me concerne, je serai attentif aux réponses aux 2 questions suivantes:
- Que faîtes-vous dès votre arrivée à la mairie (disons dans les 3 mois)? Chiffrez les mesures que vous prendrez, notamment pour réduire le déficit.
- Comment préparez-vous l'avenir?
1- Grille de critères
A- Les critères (J'ai, bien entendu, privilégié la tête de liste, mais j'ai également tenu compte des 5 premiers de liste):
- la compétence C: intellectuelle, technique (par rapport aux défis), humaine.
- l'expérience politique E: fonctions politiques déjà exercées
- l'honnêteté H: comportement par rapport aux maires précédents (en grande partie GD); réputation
- intégration I: près des gens; participation à la vie héninoise.
B- La grille:
- Je n'ai retenu que 5 listes
- Les notes sont sur 5
Ce blog ne me permettant pas de faire de tableau (!), j'ai essayé de le rendre lisible
Ferrari Total: 9,5 C: 1,5; E: 1,5; H: 2; I: 4,5
Darchicourt Total: 10 C: 3,5; E: 4; H: 2; I: 0,5
Duquenne Total: 12 C: 2; E: 1; H: 4,5 I: 4,5
Calzia: Total: 7,5 C: 1; E: 0,5; H: 5; I: 1
Ramdani: Total: 6 C: 0,5; E: 0,5; H: 5; I:0
2- Les plus et les moins des têtes de listes
- Ferrari:
+: jeunesse, dynamisme
- : compromis, inexpérience
- Darchicourt:
+: compétence, expérience
- : pas sympathique, pas dynamique
- Duquenne:
+: sérieux, honnête
- : pas dynamique, inexpérience
- Calzia:
+: pas compromise
- : pas Héninoise, inexpérience
- Ramdani:
+: pas compromis
- : pas Héninois, inexpérience
Évidemment, cela ne satisfera pas grand monde, mais au moins s'agit-il d'indications, en fonction de MA subjectivité.
Je pense que les commentaires permettront, à ceux qui en ont besoin, de se fixer les idées, et aux autres, de conforter leur choix .
Bien entendu, les critiques seront exposées avec toute la sérénité qui sied à ce type d'exercice.
Bien vu, Le Monde!
La première n'est que trop évidente : la gauche ne gère pas mieux que la droite. La situation catastrophique de l'Espagne, de la Grande-Bretagne et du Portugal, dirigés par des socialistes, le prouve. Surtout, que les partis conservateurs soient l'émanation politique des thèses libérales ne saurait occulter que la social-démocratie, par opportunisme ou aporie intellectuelle, n'a cessé, ces dernières décennies, de s'adapter à la fameuse « loi du marché ».
Bien sûr, il y a l'exemple britannique, que nul n'incarne mieux que Gordon Brown, principal artisan de la dérégulation durant ses dix ans passés au ministère des finances. Aujourd'hui le système est à bout de souffle. Voir les membres du Parlement jadis le plus respecté du monde se vautrer dans l'argent comme de vulgaires parvenus de la City illustre jusqu'à la caricature la dérive des années Blair.
La gauche anglo-saxonne n'est pas la seule à s'être laissé séduire par les sirènes libérales. Même les Allemands y ont succombé. Comme le montrent le score correct de Die Linke (7,5 % des voix) et celui du SPD (20,8 %), le plus bas depuis la seconde guerre mondiale, la gauche allemande n'a toujours pas fait le bilan des années Schröder. Doit-elle se féliciter que la politique libérale du prédécesseur socialiste d'Angela Merkel ait rendu à l'Allemagne sa compétitivité de jadis ou au contraire juger trop lourd le prix payé : développement du travail précaire et émergence de travailleurs pauvres à l'ouest ? Le SPD n'a pas plus tranché que son homologue français.
Pourtant, le PS dispose d'une « déclaration de principes » adoptée en juin 2008. Un document important puisque le parti ne s'est plié à cet exercice qu'à cinq reprises depuis 1905. On y lit qu' « être socialiste, c'est ne pas se satisfaire du monde tel qu'il est ». Ou que « les socialistes portent une critique historique du capitalisme, créateur d'inégalités, porteur d'irrationalité, facteur de crises ». Mais ce document a été rédigé à la va-vite, en trois réunions. Résultat : sitôt publié, sitôt oublié.
Surtout, comment ne pas relever les contradictions du texte et certaines réformes conduites par les socialistes ? Qui a libéré les marchés de capitaux ? Pierre Bérégovoy, ministre des finances de François Mitterrand de 1988 à 1991. Qui a rendu plus attractive la fiscalité sur les stock-options ? Dominique Strauss-Kahn, titulaire du même portefeuille une décennie plus tard. Qui, en 2000, jugeait qu'il fallait réduire l'impôt sur le revenu, y compris des plus riches « afin d'éviter la fuite ou la démotivation des contribuables aux revenus les plus élevés » ? Laurent Fabius, dans les mêmes fonctions. Que pense le PS de ces réformes ? Qu'elles ont contribué au succès international des groupes français et donc à la grandeur du pays ? Que ce sont de nécessaires compromis avec le capitalisme qui nous entoure ? Qu'elles ont participé aux excès de la finance et à l'accroissement des inégalités ? Nul ne le sait. Le rapport de la gauche à l'argent reste un impensé. D'où le malaise de nombreux électeurs et militants. Comme partout en Europe.
Heureusement pour elle, la gauche française n'a pas connu de scandale comparable au SPD quand M. Schröder est devenu l'un des (riches) dirigeants de Gazprom moins d'un mois après avoir quitté la chancellerie. Malgré tout, certains parcours individuels de ministres ou de leurs conseillers à la tête de grands organismes internationaux ou de grandes entreprises privées (Capgemini, Casino, Cetelem, Lazard, demain France Télécom...) brouillent les frontières entre la gauche et la droite et déstabilisent l'opinion. Vu le chacun pour soi qui règne Rue de Solferino, comment ne pas penser que, pour nombre de leaders socialistes, l'exercice du pouvoir est davantage vécu comme un accélérateur de carrière que comme une mission reçue d'électeurs soucieux de changements collectifs ? Ce n'est pas un hasard si, malgré les limites évidentes du sympathique attelage, nombre d'électeurs de gauche se sont reportés sur une liste conduite par un éternel rebelle qui ne briguera pas l'Elysée et une magistrate symbole de la lutte contre l'argent fou.
Pendant vingt ans (1988-2008), la social-démocratie a pu, au nom de la construction européenne et de l'euro, faire accepter le libéralisme au nom du fédéralisme. Moins d'Etat mais plus d'Europe. Ce cycle s'achève et, comme le prouve l'engagement de certains socialistes en faveur de José Manuel Barroso, la gauche européenne n'a plus ni leader ni programme crédible. Et rien n'indique que le rose et le vert se marient harmonieusement.
dimanche 21 juin 2009
SOS Saint-Martin
Il faut 100 000 euros pour procéder aux travaux d'urgence (le reste, 300 000 euros, étant apporté par l'Etat et le Conseil Général), pour procéder à des travaux d'urgence: évacuation des eaux du dôme, restauration du porche ouest et de la sacristie.
Ce dossier est probablement le premier d'une longue série que la ville sera incapable de mener à bien.
Je propose que les citoyens se prennent en main et lèvent ces 100 000 euros.
A l'aide des études existantes (M.Claverie a bien du écrire des choses à ce sujet), réalisons un livret sur les beautés de ce monument , montons un site internet et profitons que les dons soient déductibles à hauteur de 60% pour réunir l'argent nécessaire, par collecte, mécénat, etc.
Que ceux qui seraient intéressés par ce défi veuillent bien me contacter: alainalpern@gmail.com
Et c'est un laïque qui lance cette idée!
En vue du second tour des municipales
« La critique, art aisé, se doit d'être constructive. »
La stratégie, la transparence, l’information des citoyens, nous incitent à réfléchir sur ce que pourraient être les positions de chaque liste au soir du premier tour. Rappelons que les listes disposent de 48 heures pour se positionner et que l’on peut supposer qu’elles y ont réfléchi, avant même le 1er tour. Elles n’en parlent pas, bien que les citoyens aient le droit de savoir, ne serait-ce que pour orienter leur vote de premier tour ?
C’est cet exercice de clarification partielle auquel je me livre ci-dessous, en connaissant ses limites : on ne nous a pas tout dit, les Hommes sont irrationnels, les haines et rancœurs font fi de l’intérêt général.
Le soir du 1er tour, il est fort probable que le FN sera en tête.
On peut imaginer le 2ème tour en fonction des différentes hypothèses basées sur qui sera second.
1- L’AR
Les Verts font alliance, Monka, Bocquet et Ramdani appellent à voter contre le FN . 2 hypothèses :
A- Si Ferrari est troisième, il tente une alliance avec l’AR, mais Duquenne a déclaré qu’il ne ferait pas alliance avec des dalongevilliens. De plus, le Modem n’est pas en odeur de sainteté auprès de l’AR (euphémisme) : sauf quelques ralliements symboliques, la liste Ferrari appellera à battre le FN : victoire probable de l’AR.
B- Si Darchicourt est 3ème, il appellera à une union avec Ferrari, et éventuellement aux autres (sauf les Verts). Si c’est le cas, il y aura triangulaire, donc éventualité très forte d’une victoire du FN
2- Ferrari, deuxième
C- Si l’AR est troisième, et si, outre les Verts, les autres listes (autres que Darchicourt) appellent à voter (ou font alliance) pour elle, il s’agit d’une autre hypothèse de triangulaire possible.
D- Dans les autres cas, il y aura un duel FN/Ferrari très serré, très serré même si toutes les listes appellent à battre le FN (les reports vers Ferrari ne seront pas évidents et les abstentions nombreuses)
3- Darchicourt, deuxième
E- Je ne crois pas à un front anti-FN et anti-Darchicourt (avec risque également de victoire FN), même si l’AR est troisième. Donc peu de chances d’une triangulaire
F- Les autres hypothèses pourraient entraîner une victoire très difficile de Darchicourt (mauvais reports et abstentions).
Résumons : sur les 6 hypothèses les plus vraisemblables :
- 3 triangulaires possibles (B et C, et E, peu probable)
- 3 duels (A,D,F), dont 2 difficiles pour les non-FN (D et F)
Conclusion : dès à présent il faut préparer les conditions d’un 2ème tour sans triangulaire. Il faut absolument que toutes les listes se mettent d’accord avant le 1er tour : la liste légitime pour lutter au second tour, contre le FN, sera celle arrivée 2ème au soir du 1er tour. Et ce, qu’il y ait alliance possible ou pas.
C’est pour cette raison que j’ai écrit que la réponse de Daniel Duquenne sur FR3 était « intenable », quand on lui a demandé sa position après le 1er tour (« je verrai avec mes colistiers »). Non, Daniel Duquenne, on attend que tu répondes que « tu feras le nécessaire pour battre le FN ». Que tu discutes ensuite avec tes colistiers des conditions dans lesquelles cela se passera, est un autre problème.
samedi 20 juin 2009
Débat France 3 de ce jour
Une chose est sûre: personne n'a énoncé un seule mesure de ce qu'il décidera le 6/7! Or le Préfet ne veut qu'une chose: qu'un plan d'urgence soit mis en place avant la fin de l'été (dixit le Directeur de son Cabinet à moi-même). Cela promet! Quelle impréparation à 1 semaine du 1er tour!
Les discours n'étaient donc pas crédibles. Seuls ceux qui criaient fort (Briois/Calzia) donnaient la fausse impression de savoir ce qu'il fallait faire... Je ne répèterai donc pas pour chacun cet absence de fond
Pierre Ferrari: calme, trop calme même parce que de temps en temps, il faut savoir s'imposer. Donnait l'impression de ne pas savoir ce qu'il faisait sur ce plateau! Sa jeunesse paraît au premier abord un atout, puis...il ne sait pas rebondir (cela viendra...). Il est apparu légérement crispé. Un bon conseiller en communication devrait lui permettre de développer certaines potentialités télévisuelles.
Daniel Duquenne: calme également, il a été vite dépassé par ce qui se passait. De plus, sa réponse sur ce qu'il fera au soir du 1er tour est intenable ("je réunis mes amis et au vu des résultats, nous déciderons ce qu'il convient de faire..."). Pas d'accord avec les critiques sur sa façon de se vêtir: il fait sérieux. Mais il semblait être ailleurs. Peut-être parce qu'il cherche trop à se controler. On peut, comme pour Pierre Ferrari, lui recommander de sourire.
Steeve Briois: le plus mordant et percutant. Mais comme il abuse de la parole, on peut douter de son état d'esprit démocratique. J'aurais bien dit qu'il est le seul a avoir un plan prêt: sauf que ce plan n'est pas crédible... Par contre, il sourit trop, ce qui ne donne pas un air sincère.
Régine Calzia: péremptoire, s'est emmêlée les pinceaux sur son audit financier qui n'en est pas un, donnant l'impression qu'il faudra un an avant de prendre les décisions urgentes qui s'imposent. C'est la seule a avoir dit clairement ce qu'elle pensait du FN. Sa conclusion justifiait le vote utile, c'est pour cela que certains parlent de suicide en direct (ce qui est exagéré).
Nesrine Ramdani : comme sa voisine, ne veut pas revenir sur le passé (parce qu'ils n'étaient pas à Hénin?), et lui, aussi, est incohérent dans son discours. Sympathique, mais pas crédible.
Sur la présentation des "petits candidats", j'ai beacoup aimé la candidate du NPA, mais son discours n'est pas adapté à la situation. Monka: sans commentaire. L.Bocquet: bonne intervention, mais je ne suis pas certain que sa prestation aurait été la même dans un débat. P Darchicourt: des banalités dit sur un ton très assuré.
4 propositions pour sauver Hénin-Beaumont
Vous trouverez, ci-dessous, résumé du travail que nous avions effectué au sein de Vérité et Espoir et de la liste AGIR qui ne se présente finalement pas.
1- Rappel des caractéristiques héninoises
- Fiscalité anormalement élevée.
- Le déficit de l’année 2008 (près de 13 millions), doit être résorbé sur 4 ans. L’augmentation des impôts (+10% en 2008), soit 1,5 million et quelques économies annoncées dans le BP 2009 (3 millions dont 1,3 million en frais de personnel) ne satisfera pas le Préfet qui pourrait exiger une nouvelle augmentation d’impôts.
- Dans le BP 2009 les dépenses de personnel représenteront 20 460 000 € sur 33 000 000€ de dépenses totales de fonctionnement, soit plus de 60% au lieu des 50% habituels dans des collectivités similaires, soit 4 millions de dépenses en trop.
- Les investissements ont été réduits à leur plus simple expression, ces dernières années (il suffit de voir l’état de la voirie) et il y a une nécessité de travaux .
- Les chiffres, évoqués pour l'avenir, tiennent compte d'une stabilisation de la Taxe Professionnelle, et des bases fiscales...
2- Propositions :
2-1 Dépenses de personnel
Préalables :
- pas de licenciement du personnel à statut précaire. Tout doit être fait pour reclasser ce personnel en fin de contrat
- il faut une gestion moderne des ressources humaines : il convient d’analyser chaque poste de travail afin d’en évaluer la nécessité et comparer les profils des agents avec chaque poste ainsi redéfini. Les procédures de recrutement doivent être formalisées et justifiées;
-mettre en place une véritable politique de formation, ne serait-ce que pour que chaque agent puisse assurer les responsabilités de son poste;
- il faudra de toute évidence recruter 3 ou 4 cadres de haute compétence (difficulté de faire venir à HB des personnes de cette qualité) : DGS, financier, adminstratif, Services Techniques;
- explorer toutes les possibilités de temps partiel…
Proposition n°1 :
Réduire les dépenses de personnel de 4 millions d’euros (soit plus de 150 personnes) le plus rapidement possible (2 ans), en :
- négociant avec les collectivités locales (dans un rayon de 30 km autour d’Hénin) et l’Etat pour embaucher en priorité du personnel travaillant à la mairie d’HB : communes, intercommunalités, départements, région. Il conviendra d’obtenir l’appui du Préfet;
- négociant avec les entreprises des embauches prioritaires du personnel contractuel communal;
- en réaffectant du personnel sur des prestations sous-traitées;
- en ne remplaçant qu’exceptionnellement le personnel partant;
- revoir le cas des personnes en situation ambigüe (longue maladie, par exemple);
- Symboliquement les élus diminueront leurs indemnités de 25% qu'ils ne récupéreront qu'au fur et à mesure de la diminution de la fiscalité.
3-2 Subventions
Préalables :
- les associations (et notamment culturelles et sportives) ne doivent pas pâtir des erreurs de la gestion municipale. En conséquence : le niveau des subventions restera, au minimum, identique à celui de 2009
- il faudra établir des critères d’attribution des subventions et mettre en place des conventions annuelles reprenant le bilan de l’année écoulée et les projets de l’association contractante.
Proposition n°2 :
Négocier avec l’Etat et les collectivités partenaires (CAHC, Département, Région) la prise en charge pendant 3 ans de la partie des subventions payées par la ville, à hauteur de 1,5 million par an.
3-3 Économies de gestion
Dans le BP 2009, la ville s’est engagée à diminuer certaines dépenses apparemment exagérées, à hauteur de 1 300 000 euros (chauffage urbain, prestations, locations, maintenance, fêtes et cérémonies…).
Proposition n°3 :
Moyennant quelques investissements peu onéreux, la ville doit diminuer sa consommation d‘énergie, sur 2 ans, de 1 million d’euros (énergie, éclairage public, eau…)
3-4 Réorganisation administrative
Préalables
- l'urgence d'un travail de réorganisation, comprenant un audit financier, un audit de gestion et une organisation des services et une mise en place de procédures, est telle que la nouvelle équipe devra y procéder dès son arrivée;
- trouver un nouveau Directeur Général des Services (DGS) prendra du temps (de même pour les autres cadres). Or le DGS est normalement le référent de la mission décrite ci-avant;
- les finances de la ville ne permettent pas de confier la mission à un cabinet spécialisé, surtout pendant une période longue et donc forcément onéreuse.
Proposition n°4:
La nouvelle municipalité fera appel, dès son arrivée, à une mission de réorganisation administrative (audit et organisation).
Cette mission sera confiée à des étudiants du Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) encadrés par leur(s) enseignant(s). Un consultant extérieur pilotera le dossier. En l'absence provisoire d'un DGS et des cadres à recruter, le Maire sera le référent de l'équipe missionée.
Pour certaines missions ponctuelles de conseil (finances, travaux...), il faudra envisager la collaboration d'une autre collectivité.
3-5 Récapitulatif de la diminution directe des dépenses :
Soit:
- 4 millions d’économies la première année (2 millions de réduction de frais de personnel, 1,5 million de diminution provisoire de subvention, 500 000 euros d'économies d'énergie) ;
- 6,5 millions les 2ème et 3ème année (idem, plus réduction supplémentaire de frais de personnet et d'économies d'énergies);
- 5 millions la 4 ème année (fin de l’aide pour la partie communale versée aux associations);
- soit au total ; 22 millions, alors que la CRC avait demandé de réduire le déficit de 13 millions en 3 ans.
La réorganisation administrative générera également des économies importantes, que nous ne pouvons estimer pour l’instant.
Ces économies nettes (9 millions) permettront de :
- réduire la fiscalité (au minimum de 25% à la fin du mandat);
- rattraper le retard dans les travaux de voirie;
- investir dans la préparation des projets Hénin 2030. Sur ce dernier point, il conviendra de participer activement (ce qui n'est pas le cas aujourd'hui) à des projets entamés sans nous(Louvre-Lens, tramway, Sainte-Henriette)! Il ne faudra pas oublier, non plus, le scandale des dossiers très importants qui n'ont pas été suivis (particulièrement, celui de la rénovation urbaine pour lesquels, l'Etat, le Conseil Régional et la CAHC financent la plus grande partie des dizaines de millions d'euros nécessaires à la transformation d'HB)
En conclusion, de tels résultats ne peuvent être obtenus qu’à condition :
- d’être rigoureux dans la gestion du personnel, le respect des procédures (commande publique, inventaire et gestion du patrimoine) et les opérations financières avec, notamment, un système d’information budgétaire(d’où l’importance d’un encadrement de grande qualité);
- de mettre autour d’une table l’Etat, la Région, le Département et l’Agglo pour travailler solidairement;
- d’être transparent : Budget Primitif et Compte Administratif discutés en Conseils de Quartiers, information des élus, etc…Ces sujets feront l’objet d'autres propositions.
Réponse de Pierre De Bousquet, Préfet
Courtoisie républicaine oblige, M De Bousquet m'a répondu dans les 24 heures.
Malheureusement, il semblerait que mon message ne soit pas passé: je demandais simplement qu'il prenne des dispositions afin de ne pas laisser la ville voter dans un climat de K.O absolu.
"On ne peut rien modifier": pour quelles raisons?
"Délai rapproché"? Ce n'était pas le problème évoqué...
Cher Monsieur,
On ne peut modifier aujourd'hui les dates du scrutin comme vous le demandez.
Celles-ci ont été fixées dans un délai relativement rapproché afin de permettre le retour le plus rapide possible à une situation normalisée à Hénin. Il est cependant suffisant pour que chacun puisse s'y préparer.
J'avais aussi le souci de ne pas organiser ces élections pendant les vacances, de manière à ce que le maximum de citoyens aient la possibilité de prendre part au vote.
Voilà les éléments d'explication que je peux porter à votre connaissance.
Avec mes sentiments les meilleurs.
Bousquet
vendredi 19 juin 2009
3ème partie: quel avenir pour le PS? suite et fin
A- La construction d’une gauche française
Dotée de nouvelles valeurs portées par des citoyens-militants, comment la gauche peut-elle constituer une force d’attraction ? Quelques idées-forces :
- Dans notre esprit, il s’agit de rassembler ceux qui se reconnaissent dans les valeurs dégagées lors des forums, y compris donc les partis politiques actuels. Au bout de 3 ans, cette fédération pourrait se transformer en mouvement ou parti.
A tous les échelons (local, départemental ou régional, national), doit se retrouver cette collaboration, sans hégémonie. Le travail préparatoire sur les valeurs aura normalement soudé les partis.
A tous ces niveaux, on aura soin d’associer de façon permanente et parallèle, les forces vives.
- Pour assurer le renouvellement régulier du personnel politique (cadres internes et élus), l’accès des femmes, des minorités et de représentants de toutes les couches sociales, il faudra limiter le cumul des mandats politiques (voir mes articles des 27, 29 mars, 5 et 12 avril 2008), celui des fonctions internes au Parti, mais également le cumul entre ces 2 types de responsabilités (par exemple : un Maire, conseiller général, ne peut pas avoir en même temps des fonctions internes, autres que consultatives, au parti ; ou un député ne peut pas cumuler avec des fonctions internes nationales…)
- Faut-il maintenir les courants ? Au départ, une excellente idée, née de la proportionnelle, permettant de faire s’exprimer la diversité de pensée. A l’arrivée, il s’agit plus d’écuries présidentielles. Le congrès d’Epinay, à l’origine du PS, avait consacré de longs débats à ce sujet. Il me semble qu’il faille trouver un équilibre entre l’unité du parti, sa visibilité, son efficacité, sa lisibilité, et l’expression de la diversité. Rien n’empêche d’avoir un système décisionnelle majoritaire, et des débats préalables ou parallèles, lieux de confrontation des idées. Le système des courants a également comme défaut, pas souvent évoqué, de couper le sommet de la base.
- Il s’agit donc bien d’avoir un parti, non seulement doté de valeurs de références, mais porté par un constante symbiose avec les citoyens, membres ou non du Parti. Il s’agit également de vivifier constamment ce parti, par la mobilité dans l’exercice des responsabilités, et le renouvellement permanent des cadres et des militants. Sans oublier le mouvement des idées : recherche, université interne, observatoire…
B- La nécessaire formalisation d’une gauche européenne :
- Bien sûr, il existe déjà des convergences (l’Internationale socialiste, le Parti socialiste européen, etc…) ; bien sûr également, chaque pays a ses spécificités, son histoire, sa vie politique interne, son économie, son syndicalisme, etc…
- Beaucoup de sujets ne peuvent être traités qu’au niveau de l’Europe (environnement, défense, monnaie, etc…), d’autres ont besoin d’Europe : fiscalité, social, économie, relations internationales…
- Le partage de nos valeurs est aussi un objectif, pour notre avenir européen certes, mais aussi par tout ce que l’Europe peut apporter au monde entier : la laïcité, la paix, l’éducation…le bonheur des hommes, en clair .
- Le parti socialiste européen (PSE) pourrait être effectivement la base d’une réorganisation d’une gauche européenne.
- Sans être taxé d’utopiste, je me permets également d’écrire qu’il serait temps aussi d’accélérer la structuration du parti…mondial de gauche (la base existe : l’International socialiste). Même si nous mettons des siècles à le rendre opérationnel, il est temps de s’en occuper aujourd’hui !
En conclusion de ces articles qui ont pris comme point de départ la situation catastrophique de la gauche héninoise, et comme point d’arrivée l’utopie d’un parti mondial de gauche, je souhaiterais apporter quelques compléments à notre réflexion :
- Le PS, tel qu’il existe aujourd’hui est en voie de « sfiocisation : c’est la fin d’un cycle et il convient d’en aborder un autre, sans trop tarder. Rappelez-vous combien de temps il a fallu entre l’agonie de la SFIO et le Congrès d’Epinay avant que ne jaillisse la lumière. Depuis les douloureuses élections législatives de 1993, précédées du calamiteux congrès de Rennes, depuis la fin du gouvernement Jospin jusqu’à aujourd’hui, où, après 3 défaites aux Présidentielles et une 4éme annoncée, ainsi qu’une élection européenne catastrophique pour le PS, il s’est écoulé beaucoup trop d’années. Il s’est écoulé beaucoup d’évènements que la gauche n’a pas toujours su prendre en compte, ou insuffisamment : la chute du mur de Berlin, la montée de l’islamisme, la prise de conscience écologique, la crise économique, l’irréversibilité de l’Europe, la révolution des nouvelles technologies de la communication, etc... ont bouleversé le monde en 20 ans, comme jamais le monde n’avait changé…
- Et nous, depuis 20 ans, nous avons les mêmes hommes politiques à la tête du PS. Certes tous brillants et de bonne volonté, mais toujours pétris des mêmes certitudes face à un monde qui change. Et c’est bien la leçon de nos fonctionnements dépassés et empreints d’immobilisme : depuis le succès des élections municipales de 1977, et la consécration de 1981, combien d’hommes politiques sont encore en place (ce qui est tout à leur honneur), mais figé dans des attitudes sans avoir tenu compte des changements rapides du monde. Le monde évolue constamment: sommes-nous, Politiques, en phase avec ces changements (combien de ceux de plus de 60 ans utilisent-ils Internet ?). Relisez la presse des débuts 80 et vous retrouverez les mêmes noms, aux mêmes places (ou presque) qu’aujourd’hui.
- Pour éviter cette fossilisation de la vie politique, j’ai fait quelques propositions. La principale, tellement revendiquée par tous les élus, étant la limitation du cumul des mandats et des fonctions. Mais qui voudra ainsi se faire hara-kiri ? C’est une condition sine qua non de la révolution de gauche. J’ai toujours pensé que Martine Aubry était la seule capable de passer à une nouvelle étape. Je le crois encore et, si je reste au PS, c’est bien parce qu’elle doit pouvoir amener ce changement. Mais, Martine, montre l’exemple : abandonne un de tes 3 mandats principaux (Maire de Lille, Présidente de la Communauté urbaine de Lille, Secrétaire Nationale du PS !)
- Enfin, ma dernière proposition concerne le nom de la nouvelle structure politique : le Mouvement Écologique et Social (le MES)
Fin
jeudi 18 juin 2009
Mise au point
1- Je répète que, même si je me suis étonné de la décision du Préfet de procéder à das élections aussi rapidement, j'en ai admis les raisons.
Depuis, il y au les atermoiements du PS (rejet de MNL, puis de E.Mouton, puis de P.Ferrari, puis l' adoubement in extremis de ce dernier). Passe encore sur ces ridicules prises de position...
Mais il y a eu également des annonces, non réfutées, sur une affaire de mœurs liée à de l'argent public. Je m'interrogeais déjà mardi sur cette succession de fuites savamment distillées depuis la garde à vue de GD. J'ai même posé la question: "à qui profite le crime?"
Mais quand j'ai appris qu'un adjoint, qui plus est en charge de gérer les affaires de la ville, en l'absence de maire, avait indiqué qu'il y avait également des rumeurs avant 2001, je me suis dit: cela suffit! quelles que soient la ou les personnes visées par M Legrand, on ne peut continuer comme cela, de dérives en dérives, surtout quand une des personnes , candidate, aujourd'hui, était le Maire de l'époque! Je ne pense pas que c'est lui qui soit visé. Mais reconnaissons que l'amalgame est facile! Toute suspicion à l'égard de personnes dans telle ou telle affaire, aimablement distillée par les uns et les autres (Procureur, avocats...) empêche un débat digne. Et c'est là que je crie : "stop!". Ce savant dosage de faits, affirmations, soigneusement versés presque quotidiennement, alimente les réquisitions du Front National contre les pourris de la politique...
J'ai donc demandé au Préfet de prendre ses responsabilités. J'ai proposé, oralement, à son Directeur de Cabinet, de suspendre la campagne électorale jusqu'à septembre pour rétablir la sérénité et ne pas nous précipiter dans les bras du FN. Pour qu'il n'y ait pas d'équivoque sur ma démarche, j'ai proposé qu'on fige les candidatures, et que donc le dépôt de celles-ci était clos au 11 juin. Évidemment la réponse du Cabinet fut sans ambiguïté: pas possible juridiquement et j'ai répondu que quand on voulait, on pouvait trouver des solutions. N'oublions pas, en effet, que le doute plane encore sur la légitimité, dans l'attente d'un jugement, de la candidature de P.Ferrari. Imaginez que la décision soit négative et tombe avant ou après l'élection! Nouvelle annulation?
2- Je me pose donc la question de savoir qui a intérêt à la victoire du FN, pour ne pas arrêter la machine infernale...
Je mets à part l'incompétence de la Direction du PS et des services de l'État: cela ne peut pas être! Et il reste donc 2 possibilités:
- l'Etat, en principe impartial, ne verrait pas d'un mauvais œil la défaite de la gauche aux Régionales de mars prochain, dans le Nord-Pas-de-Calais. Facile de suggérer que, si Hénin tombe entre les mains extrémistes, c'est de la faute du PS. N'oublions pas que la probable tête de liste de la droite sera la flamboyante Valérie Létard, qui est un adversaire de grande qualité face à la majorité actuelle. Sans oublier les répercussions dans les 20 (sur 22) régions métropolitaines détenues par la gauche!
Du pain bénit! Honni soit qui mal y pense!
- le PS qui voit la persistance du FN dans le Bassin Minier, contrairement à sa mort programmée partout ailleurs, décide de jouer aussi la politique du pire: laisser gagner le FN à Hénin, pour mieux revenir en 2014, comme sauveur et fossoyeur d'un FN qui aura aussi mal géré cette ville qu'il ne le fît à Vitrolles, par exemple.
Je reconnais que c'est encore plus machiavélique que le laissez-faire de l'État Mais on peut se dire que si vraiment cela avait vraiment été la stratégie voulue par le PS, il n'aurait pas fait mieux dans sa préparation, tant il est vrai que le n'importe quoi est la meilleure façon d'assurer une défaite.
Donc incompétence ou stratégies bien pensées?
A vous de choisir...
Honte à ceux qui...
Qui a intérêt à pourrir la situation ? La victoire du FN servirait-elle quelqu’un ? La proximité des élections régionales peut-elle entraîner de telles extrémités ? Ou bien pourrait-elle permettre à certains de se refaire une virginité ?
Assez de ces faux-semblants, bas les masques ! Qui manipule qui ? Pourquoi (avec force arguments juridiques) avoir convoqué les électeurs dans un délai aussi bref ? Qui veut profiter de cette affaire locale pour en faire une affaire nationale ?
Honte à ceux qui espèrent un intérêt de ce drame !
Honte à ceux qui manipulent les Héninois !
Honte à ceux qui jouent avec la démocratie !
Honte à ceux qui veulent jouer la politique du pire !
Monsieur le Préfet,
Je me permets, par la présente, de vous faire connaître mon appréhension, quant au bon déroulement des prochaines élections municipales, à Hénin-Beaumont.
Mon souci, partagé par nombre de mes concitoyens, s’est vu confirmé par les évènements de ces dernières heures.
Non seulement, nous sommes abasourdis par les révélations sur de nouvelles turpitudes de G Dalongeville, mais de plus, dans ce climat délétère, un élu municipal jette le doute sur l’honnêteté d’un candidat, ex-maire de la ville . On est alors en droit de se demander si, d’une part, ledit candidat, s’il devenait maire, pourrait être l’objet d’une enquête, d’autre part, si la suspicion provoquée par les déclarations de l’adjoint héninois ne sont pas de nature à troubler définitivement la sérénité de la campagne électorale, voir la régularité du scrutin.
Nous avions déjà été surpris par votre arrêté fixant les dates de scrutin dans un délai aussi court, mais avions compris et admis vos raisons. Aujourd’hui, nous sommes effrayés par les conséquences possibles de cette décision, dans le cadre du climat actuel régnant à Hénin-Beaumont.
Je sollicite, donc, de votre part, des mesures permettant aux Héninois de se prononcer en toute connaissance de cause, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, en l’expression de mes sentiments respectueux
Alain Alpern
Conseiller régional
PS : ce courrier est la confirmation de mon entretien téléphonique avec votre Directeur de Cabinet (à 13H45, le 17 juin).
mercredi 17 juin 2009
Quel avenir pour le PS? 2ème partie: la méthode
Une fois l'accord sur les valeurs essentielles (au sens premier du terme: qui font l'essence) entre les différentes composantes de la gauche, on lui aura redonné une âme. Reste à mettre tout cela en musique... Une fois les idées en place, ce sont les Hommes qui feront le succès (ou non) de la structure.
- ce sont des hommes et des femmes de la base, du terrain qui feront vivre cette nouvelle gauche. Au delà des organisations traditionnelles existantes (partis, associations, syndicats...), la parole doit être donnée à tous. Le processus de refondation des valeurs doit démarrer du local: non seulement il y aura ainsi réappropriation par chacun des données fondamentales, mais il y aura enrichissement de tous. L'idée est d'organiser partout des forums locaux de quelques dizaines de citoyens (et donc plusieurs dans les grandes villes), chargés de débattre sur les valeurs. Il est probable que cela prendra un an, car il faudra faire valider les synthèses par les assemblées de citoyens. Les "appareils" devront être les plus légers possibles;
- outre l'aspect démocratique, ce retour à la démocratie locale des citoyens (complètement étrangère à la droite, d'ailleurs: question de culture, certainement) devrait faire émerger la parole de "nouveaux Politiques" susceptibles de remplacer, assez rapidement, la génération actuelle, de ceux (dont je fais partie) qui doivent laisser la place, tout en faisant profiter les nouvelles têtes, de leur expérience. Cela sera d'autant plus nécessaire que la limitation du cumul des mandats libérera beaucoup de postes d'élus;
- je précise que cette forme de démocratie sur l'Agora peut être l'occasion, périodiquement, de ressourcer chacun: je pense, par exemple, aux bilans de mi-mandat ou de fin de mandat que chaque élu doit à ses mandants. Mais on peut également imaginer que les moments importants de la cité soit l'occasion de débats publics (le budget, par exemple). Je précise que ces réunions sont publiques, c'est-à-dire ouvertes à tous. Elles ne sont pas décisionnelles et seuls le partage, le débat, la diversité font loi;
- bien sûr, ce retour à l'origine de la démocratie ("le gouvernement par le peuple") est à accompagner par tout ce que permettent les nouvelles technologies de la communication (blogs, téléconférences, réseaux sociaux, etc...);
- ces rassemblements démocratiques ont également comme vertu de recréer du lien social;
- on veillera à ce que le citoyen "non carté" puisse s'exprimer. Le "collectif" (partis, associations, syndicats...) chargé de l'organisation des débats locaux devra en tenir compte et ne pas monopoliser la parole. Le renouvellement nécessaire des hommes et des idées ("l'imagination au pouvoir") passe par cette ouverture.
A suivre
lundi 15 juin 2009
Quel avenir pour le PS ? 1ère partie: les valeurs
Commençons par les constats suivants:
- l'UMP rassemble la droite et a presque entièrement phagocyté le FN (seule poche de résistance: l'arrondissement de Lens, et principalement Hénin).
- une force dite "centriste" (Modem) continue de prétendre se trouver entre et au-délà de la droite et de la gauche; jamais personne n'a pu s'y établir (rappelez-vous le "Deux Français sur trois" de Giscard): au centre, on penche forcément vers la droite ou vers la gauche. Sinon c'est un véritable mélange de valeurs non cohérentes entre elles et le citoyen ne comprend rien...
- Un PS flanqué de petits partis , périphériques et illisibles (MRC, PRG). Un PS dont les échecs aux Européennes, ainsi que le cas d'Hénin-Beaumont montre bien qu'il est en fin de course. Il est quand même étonnant que le parti de droite au pouvoir, qui fait l'objet d'un rejet par les Français, parce que sa politique économique, mais également sociale est un échec total, arrive en tête, certes (mais avec son plein de voix), et, qu'en face, le PS ne profite pas de la situation. Pire encore, on sent bien que la gauche est majoritaire en France, que les Verts et le PCF ont servi, en partie, d'exutoire pour ceux qui sont déçus par le PS.
- une gauche de la gauche: LO, NPA...intéressante par ses idées, mais qui ne veut pas gouverner, et qui de ce fait, se prive des voix de ceux qui sentent la démarche intéressante.
Cette question est lancinante depuis longtemps: non pas depuis que le PS a perdu le pouvoir en 2002, mais depuis Mitterand au moins, qui avait pourtant presque "avalé" le PC. Mais la gauche est diverse et c'est ce qui fait sa force. Le PC, amoindri, a été complété sur sa gauche par les trotskystes, et le PS, en perte de vitesse, est affaibli par l'émergence des Verts.
Et cela est bien significatif des pertes de valeurs du PS qui se fait concurrencer par des partis qui lui contestent la façon dont il appréhende les problèmes sociaux, et par ceux qui briguent un espace ignoré par le PS: l'écologie. Oh, certes, le Parti socialiste se défend de ces faiblesses, mais la façon dont il occupe l'espace social et l'espace écologique est largement insuffisant.
En fait 3 questions se posent:
- quelles sont les valeurs communes à l'ensemble des partis de gauche?
- comment peut-on fédérer autour de ces valeurs?
- comment construit-on la gauche européenne pour réorienter l'Europe sociale et écologique et non plus cette Europe libérale, frein à une politique cohérente et lisible de ce qui fait la spécificité de l'Europe?
Refonder la gauche passe par les réponses à apporter à ces 3 questions:
1- Quelles sont les valeurs communes de la gauche.
Cela paraît tellement évident que l'on ne prend même plus la peine de les redéfinir et surtout de voir leurs implications politiques!
Passons en revue les principales et illustrons-les.
A- les valeurs sociales.
Ce qui caractérise bien la gauche, c'est la défense de la justice sociale. Comment assurer le bonheur de tous, y compris de ceux qui sont les plus démunis? Jamais meilleure réponse n'a été donnée que celle de la redistribution des revenus: osons redire que les plus riches doivent payer pour les plus pauvres!
- les salaires les plus élevés doivent être plafonnés (par l'auto-limitation ou par la fiscalité) et les revenus minimum largement relevés pour faire vivre décemment les plus démunis.
- les cotisations sociales ne doivent plus être assises sur les salaires. C'est vrai qu'il y a à débattre sur l'assiette de substitution: la valeur ajoutée ou la neutralité écologique. L'assurance maladie ne peut être à 2 vitesses. Quant aux retraites: non seulement les montants en sont souvent insuffisants, mais les durées de cotisations sont trop longues. Les retraités dépensent pour leurs loisirs, pour leurs enfants et petits-enfants, et sont actifs pendant une vingtaine d'années après leurs 60 ans. Et que l'on ne viennent pas me rétorquer que le nombre d'actifs va en diminuant: si on donne du travail aux 2 millions de chômeurs (v.ci-après), si on plafonne les salaires et les revenus, si on taxe les successions, scandaleusement exonérées par Sarkozy, nul doute qu'on trouvera l'argent: la démonstration est aisée.
- Bien sûr les contre-arguments sont connus: fuite des capitaux (pas si on supprime les paradis fiscaux et que l'on harmonise les dispositions au niveau européen), les efforts pas récompensés (sauf si on considère que la qualité de vie de tous profite à chacun), exode des riches (sauf si on considère que la qualité de vie en France est sans équivalence, et sauf si les mêmes réglementations sont appliquées en Europe).
- toujours au niveau social: la formation, les droits syndicaux, le chômage, etc... font l'objet de politiques contractuelles, d'où l'importance de la syndicalisation
B- les valeurs écologiques.
Il est extraordinaire que les experts étant quasi-unanimes sur les changements climatiques et sur la perte de biodiversité, le PS et ses alliés ou proches n'aient pas pris en mains les fantastiques opportunités subséquentes à ces 2 phénomènes:
- la création d'emplois, non seulement parce qu'il faut construire différemment et développer les énergies renouvelables, mais parce qu'il faut faire des économies d'énergie, mais aussi parce qu'il faut rénover presque tout le parc immobilier français! Parce qu'il faut renaturer la France!
- créations d'emplois certes pour la révolution des transports (transports en commun, ferroutage, etc...), mais aussi pour une autre façon de vivre!
- une autre vie, non pas basée sur le consumérisme à outrance, mais sur la qualité de vie: revoir notre urbanisme, repenser nos loisirs, changer la vie économique, notre façon de consommer.
- Ne plus parler de croissance, mais de développement harmonieux: repensez la vie ("Changer la vie").
Comment ne pas avoir pris à bras le corps ce dossier ayant fait l'unanimité à travers le Grenelle de l'environnement! Même l'Etat UMP ne l'a pas fait et se contente de mesurettes, pour l'instant, et je ne suis guère optimiste sur le débat parlementaire prochain qui est supposé mettre en œuvre le Grenelle.
Uniquement sur ces valeurs, écologiques et sociales, il est possible de rassembler, Olivier Besancenot et Manuel Valls, pour prendre les 2 extrêmes.
C- Je ne développerai guère les autres valeurs communes:
- démocratiques: limitation du cumul des mandats, participation citoyenne
- républicaines: revalorisation du rôle du Parlement, révision de notre organisation territoriale, rôle de l'Etat
- laïques: revenir sur les scandaleuses prises de position du Président
- économiques: l'économie au service de l'Homme, sans concession vis à vis du libéralisme économique et financier;
- européennes: formidable moyen de construire l'Europe écologique et sociale. Voir ci-après.
A suivre