Les élections municipales se profilaient à l'horizon 1995. Mellick dont l'inéligibilité n'était pas encore définitive, était tête de liste déclarée et il l'emportera au second tour avec 52% des voix, alors qu'une liste dissidente (Agir) s'était présentée et, pour la première fois depuis longtemps, mit JM en ballottage. Cette liste a réalisé 14% au premier tour. Beaucoup d'amis faisaient partie de cette liste "Agir pour Béthune" et j'avais assisté aux réunions de campagne et soutenu Daniel Dorfin et Bruno Dubout, ex-élus mellickiens (le second avait même été secrétaire de section, très jeune). Je ne m'étais pas engagé pour des raisons professionnelles et que j'essayais de résoudre, ce que je pus faire l'année suivante quand je cédais mon portefeuille d'assurances pour créer un cabinet d'audit d'assurances qui "auscultait" les garanties des entreprises et des collectivités afin de leur trouver la meilleure couverture au moindre coût. Concept nouveau (nous avions un seul concurrent dans le NPDC), mais qui rapidement fit florès.
Dès mai 1996, J. Mellick, devant l'opprobre général, démissionna de son mandat de député, et fut remplacé par Bernard Seux, son fidèle second. J'avait connu Bernard, une trentaine d'années plus tôt, alors qu'il était musicien dans un orchestre (groupe) local qui parcourait les bals de la région, auxquels j'étais très assidu... Peu de boîtes à l'époque : La Trappe à Beuvry, principalement et qui attirait la région lilloise. Le Relais de la diligence à Hesdigneul et le Fiacre à Bully ouvrirent vers 1964/65, les Catherinettes à Saint-Pol, le Monico à Lens, l'Eldorado à Auchel, l'Eden-Ranch à Loison. Une mention spéciale à "Chez Annie" à Barlin où se retrouvaient, le dimanche après-midi, tous les dragueurs du coin : je faisais l'aller-retour en bus, chose inimaginable aujourd'hui... Je perdis de vue Bernard Seux pendant plusieurs années, pendant mon "exil", mais je suivais sa carrière de "second" de J. Mellick, à travers mon frère résidant à Lens. Conseiller général de Béthune-Sud de 1985 à 1992, Bernard Seux devint député en 1996 (remplaçant JM, démissionnaire) et réélu en 1997 (suite à la fameuse dissolution de l'Assemblée nationale, par Jacques Chirac, sur conseil de D. de Villepin). Maire, comme on le verra de 1997 à 2002, il s'opposa à JM avec autant de conviction qu'il avait mis à être, pendant près de 20 ans, son premier adjoint; il mit cette même conviction à rejoindre Mellick aux élections municipales de 2014 et cela ne nous fit pas rire... Bernard Seux connait tout des turpitudes de JM. Harcelé quand il avait ses moments anti-Mellick, il lui resta loyal, malgré certaines semi-confidences que les uns et les autres lui arrachèrent et que nous commentions entre nous. Que Mellick avait usé et abusé de financements pour ses campagnes, qu'il se fût enrichi grâce à la politique, qu'il tenait tout le monde par les c..., cela Bernard en convenait, mais il resta silencieux sur ce qu'il savait... C'est un garçon honnête et peu lui en veulent d'avoir renoué avec celui qu'il avait, un temps, voué aux gémonies. Pourtant, il m'avoua, un jour où il avait un peu forcé sur la boisson (c'était son défaut principal), qu'il avait communiqué, à l'avance, les sujets d'examen à un de nos amis communs, dans un concours administratif : regret, de sa part, d'avoir ainsi procédé pour favoriser ce cadre administratif qui devint maire d'une commune du Béthunois et qui le combattit, plus tard, en prenant partie pour JM... Je reviendrai sur notre aventure municipale avec Bernard Seux.
Puisque je suis dans les souvenirs et les tricheries, j'évoquerai, ici, Jean Vanrullen, fils de sénateur, homme aux multiples réseaux (professionnels, maçonniques, politiques). Toujours prêt à rendre service, toujours de bonne humeur, toujours courtois. Ami de mon père (il fut extraordinaire après son décès), il a "fait" Mellick alors qu'il était destiné, lui, à une grande carrière politique, malheureusement stoppée nette à cause d'un problème fiscal... Il promut, introduit et défendit J. Mellick qui, pourtant, dès 1995, le lâcha (en même temps que Seux) pour des raisons qui me sont obscures (probablement, d'après les confidences de Bernard et de Jean, pour des motifs liés aux dérives de JM que nos 2 hommes lui reprochèrent). Jean mourut en 2001 et ce fut une grande perte pour Béthune. A ses funérailles, la foule fut très nombreuse à lui rendre hommage.
En 1992, aux élections cantonales (les 3 cantons de Béthune), Mellick tenta un coup dont il avait le secret : faire élire lui-même, Jean Vanrullen et Bernard Seux (MVS fut le thème de la campagne collective). Ce fut un succès. Mais il avait fallu, auparavant, désigner les candidats PS et je me souviens de la salle de la Rotonde où tous les militants des sections concernées étaient réunis. Je posais la question, avant les opérations de vote, à Jean-Marc Dewitte (avec qui j'avais joué au foot, 30 ans plus tôt), homme à tout faire de JM, de ce qui se passerait si les militants, par leurs votes, empêchaient l'opération MVS. "Tout est prévu, me répondit Jean-Marc, en me montrant les urnes déjà bien remplies...
Bruno Dubout, Daniel Dorfin, Jean Vanrullen, Bernard Seux : tout était prêt pour combattre Mellick...
A suivre