Chaque jour nous apporte son lot d’affaires, de décisions mal venues, de déliquescence de la vie politique, de conflits mal gérés, etc. Il fut un temps où l'on parlait de morosité ambiante, aujourd'hui on pourrait parler de désespérance. A l'instant où j'écris ce billet (mercredi 11h), j'ouvre la page de mon quotidien numérique (Le Monde) et je lis les titres d'actualité : "A Jérusalem, la violence franchit un nouveau cap", "le malaise de la gauche après la tragédie de Sivens", "comment Sarkozy projette d’enterrer l’UMP au printemps prochain", "les mystérieux drones qui ont survolé sept centrales nucléaires en France", "le FN renonce à sanctionner un militant accusé de soutenir une association homosexuelle"; "Croyez-vous encore à la baisse du chômage ?", "Le gouvernement veut tailler dans les aides personnalisées au logement"...
Démoralisant, désespérant... Les Français ne supporte plus leur Président, les socialistes se crêpent le chignon entre eux, les sarkozystes prennent conscience que leur idole a des pieds d'argile, le FN se prend les mêmes pieds dans les tapis du pouvoir, les chômeurs ne voient aucune issue à leur situation. C'est à tel point que les viols, massacres et autres exactions dans le monde nous apparaissent lointaines. Les Français n'ont plus de perspectives d'avenir. Ils ont cru, en 2012, que le nouveau président les faisaient entrer dans une nouvelle ère, après les 5 années irritantes de son prédécesseur. Ayant pointé l'adversaire (la finance étant son ennemie), il avait certifié qu'à la fin 2013, la courbe du chômage s'inverserait : ce type d'erreur se paie cash ! Enterré Hollande comme le fut Sarko ! Comme le FN des Le Pen découvre son vrai visage à travers l'incompétence et les outrances de ses élus, que reste-t-il aux Français pour garder quelque espoir en l'avenir. Tous les ingrédients sont là pour penser qu'une révolution couve... Décrédibilisation des politiques, crise économique, malaise social... Les Français découvrent avec stupeur le déclassement social : leurs enfants vivront plus mal qu'eux, dans les prochaines années...
Sur cette désespérance surfent les économistes et les sociologues qui analysent parfaitement la situation, mais n'ont pas de solution; les observateurs politiques qui désignent leurs boucs-émissaires (l'Islam, les Juifs, Mai 68, les immigrés, les Roms...) et veulent faire table rase de tout; les religions et les sociétés ésotériques, refuges pour ceux qui cherchent une paix intérieure régénératrice...
Et pourtant les Français savent ce qu'ils veulent : la stabilité qu'elle soit économique (du travail !) ou sociale (ne pas vivre moins bien qu'avant); ils veulent également la justice sociale (ras le bol des privilèges) et le respect. Je disais plus haut que les conditions d'une révolution étaient réunies... Je ne pense pas, pourtant, qu'elle aura lieu... Nous avons trop peur de perdre nos petits avantages, nos soirées tranquilles devant la TV, nos "chats" sur les réseaux sociaux, nos petits repas mitonnés, notre dévotion au dieu football... Nous ne sommes pas mûrs pour une révolution, car nous sommes trop attachés à notre société de consommation. Seuls les jeunes, comme le craint F. Hollande, pourraient remettre en question notre société... Mais leur préoccupation de l'avenir les rend moins vulnérables au spleen ambiant...
Alors ? Qui viendra nous rassurer et nous dire que tout ne va pas si mal ? Qui nous promettra de faible table rase des privilèges et de la corruption ? Qui nous fera gagner la coupe du monde de foot comme en 1998, à défaut de rafler d'autres Prix Nobel ? Qui ravalera notre système éducatif et notre image à l'étranger ? Qui nous fera oublier notre endettement et nous fera passer sous les 3% du PIB pour résorber notre déficit et satisfaire Bruxelles ?
Vous voyez qui ? Vous en avez de la chance : moi je ne vois pas...
Le commentaire :
Anonyme21 octobre 2014 19:29