J'ai écrit cette lettre adressée à tou(te)s les Héninois(e)s et Beaumontoi(e)s en me disant qu'elle pouvait peut-être, à sa modeste mesure, aider à faire gagner le camp des républicains.
Bien à vous
Alexandre Massipe
13 ans déjà…
A tou(te)s les Héninois(e)s et Beaumontoi(e)s,
Bonjour à vous,
Je ne sais pas si vous vous souvenez des élections municipales de 1995. Mais, aujourd’hui, je me sens le devoir de vous rafraîchir la mémoire. C’est en 1995, le 18 juin 1995 très exactement. Je m’en souviens très bien, j’ai alors 14 ans et demi. A la télévision, on ne parle plus que de cela. La ville de Toulon, l’espace d’une soirée, est devenue le centre de la France. Cette ville de 170 000 habitants va-t-elle basculer ? Très vite il faut se rendre à l’évidence, Toulon passe aux mains du Front National. La faute à une triangulaire. Le FN fait 37 %, la droite 35 et la gauche 28. Toulon n’est pas vraiment une ville de gauche. Qu’importe ce soir-là, elle est devenue pour les médias et pour la France « la ville de la honte ». Des quatre villes gagnées par le FN ce soir-là, Toulon est la plus grande, préfecture du Var et premier port militaire de France. Des quatre, elle est celle qui fait le plus tâche. Je me rappelle avoir découpé les résultats électoraux dans le journal local et avoir longtemps gardé ce bout de papier.
J’habite alors juste en face de Toulon, à la Seyne-sur -mer.
On a longtemps beaucoup parlé de Toulon dans les médias et puis de moins en moins. Elle était « la ville de la honte », il n’y avait rien à en dire de plus. En 1996, je suis rentré au lycée à Toulon. J’y suis resté 4 ans. Dès lors, j’étais tous les jours à Toulon. Je pouvais voir ce qui s’y passait : les rues désertées, les horaires de la bibliothèque réduites à la portion congrue, aucune animation, exit le Salon du livre. Le FN avait dit vouloir faire de Toulon une ville propre, il en avait fait une ville morte. Les premières actions du nouveau maire de Toulon ? Poser quelques bacs à fleurs devant l’Hôtel de ville et créer un marché typiquement provençal. Voilà la démagogie et le racisme entraient en scène. Et ils allaient y rester 6 ans.
6 ans c’est long.
8000 habitants sont partis entre 1995 et 2001. Sans doute en avaient-ils assez d’être traités de fachos. Toujours est-il que la ville allait de plus en plus mal. Le FN avait une excuse toute trouvée : « C’est de la faute aux municipalités précédentes, les caisses sont vides ! ». Alors le maire et son équipe publiaient de jolis dépliants dans lesquels étaient annoncés pêle-mêle une renaissance du centre-ville, une médiathèque (Toulon n’en avait pas), des parkings, un tramway, etc. Evidemment rien n’a été fait. Et, dans la ville, après 19h, plus rien ne bougeait.
Alors n’écoutez pas les dirigeants actuels du FN lorsqu’ils vous disent qu’ils n’ont jamais eu le pouvoir. C’EST FAUX ! J’ai vécu à Toulon durant les six années où ils l’ont eu ce fameux pouvoir qu’ils réclament tant et je peux vous l’affirmer, ils n’ont rien fait. En 6 ans, ils ont bien eu le temps de faire leurs preuves, non ? Aujourd’hui, on a ces preuves, ils ont été catastrophiques ayant pour seul refrain: Toulon aux toulonnais.
Pendant la campagne municipale de 1995 à Toulon, le FN a bénéficié d’un terreau fertile à ses idées : chômage très élevé, centre-ville dégradé, insécurité… Ils avaient promis de tout changer. Mais ils se sont bien vite rendus compte qu’en l’absence d’idées et de volonté politiques, il valait mieux laisser la ville dans un sale état. Le statu quo était en effet pour eux le meilleur moyen de s’assurer de futures victoires électorales. Mais on connaît bien le proverbe qui n’avance pas recule et dans ces années là Toulon a reculé. Et pas qu’un peu.
Bien sûr les dirigeants du FN pourront se dédouaner de leurs responsabilités et dire que le maire de Toulon était en réalité « un félon » puisque lors de la scission fin 1998 avec Brunot Mégret, le maire de Toulon a rejoint ce dernier. Et alors ? Est-ce un argument recevable ? Non, car les partis valsent, mais les idées nauséabondes sont les mêmes. Alors le FN a bel et bien eu le pouvoir durant 6 ans dans le sud de la France et il a échoué lamentablement. Par cette lettre je veux vous supplier de ne pas faire la même erreur que nous il y a 13 ans… L’Histoire doit vous servir de leçons.
Enfin je voudrais juste ajouter quelque chose. En 2001, lors des élections municipales, les médias avaient de nouveau les yeux rivés sur Toulon. Le FN résistera-t-il ? Pensez un maire sortant (désormais étiqueté DVD) qui recueille 7,8 % des voix…La sanction était sans appel. Exit donc le maire sortant. C’est le candidat de droite qui gagna les élections. Et depuis 2001, suite à ces résultats électoraux calamiteux, aucun conseiller FN ne siège plus à la mairie de Toulon.
Voilà pourquoi, lorsque vous irez voter les 9 et 16 mars prochains, il ne faudra pas vous tromper de colère.
Ne laissez pas le destin de votre ville entre les mains d’un parti qui crie sur tous les toits qu’il n’a jamais eu le pouvoir. Il l’a eu. Et le résultat est sans appel, il ne l’a que trop eu. Au moment de voter il ne tiendra qu’à vous qu’il ne l’ait jamais plus.
Voyez de belles choses.
Bonne chance
Bonne route
Bien à vous toutes et tous
Alexandre Massipe
ald9280@yahoo.fr
La menace FN est très forte. Mais je pense que nous l'éviterons, même en cas de triangulaire. En effet:
- l'Alliance Républicaine se retirera, si elle est 3ème.
- si le Maire sortant est troisième, ce sont certains de ses colistiers qui se désisteront (MN Lienemann et le PC), empêchant le maintien de cette liste.
Néanmoins restons vigilants...
AA