Difficile, il faut l'avouer, d'entrer dans le fond des délibérations de ce conseil municipal, car comme j'ai déjà eu l'occasion, à maintes reprises, de le signaler, personne, hormis les élus et le journaliste de La Voix du Nord, n'a entre les mains les textes soumis au vote. Le Maire a encore eu, à plusieurs reprises, le mot transparence à la bouche, mais ce mot ne doit pas avoir le même sens pour lui que pour ses concitoyens. Il ne devrait pas être très difficile de mettre à la disposition du public qui prend la peine de venir assister à la séance, les textes examinés...
Contentons-nous donc d'impressions, à défaut de pouvoir informer et juger de décisions...
Ce conseil d'une 1h30 a, une fois de plus, démontré la médiocrité de l'ensemble des élus intervenants, mise à part Caroline Troy qui, en une intervention d'1minute a su mettre de la hauteur à ses propos. Entre un maire toujours aussi hésitant et perdu administrativement et un S.Briois toujours aussi de mauvaise foi, difficile de prendre au sérieux ceux qui nous gouvernent.
Après sa sempiternelle introduction d'autosatisfaction, E.Binaisse en rajouta de façon prétentieuse en se félicitant de la présence d'une caméra "partagée" alors que "Canal plus" était visiblement venu filmer le FN. A moins que ce ne fût de l'humour, mais comme d'habitude, il tomba à plat...
On a cru comprendre que, ayant abandonné l'idée d'une négociation avec le principal prêteur "toxique", Dexia, la ville avait traité avec la Caisse d'épargne qui a accepté de renégocier un prêt basé sur la parité Franc suisse/euro, sur la base d'un taux de 6,5% (les taux Dexia sont aujourd'hui de près de 28%!), au moins pour les 2 prochaines échéances. La contrepartie semble être un nouveau prêt de 5 millions d'euros assorti d'un taux d'intérêt de 5,95% pour l'instant (ce qui est nettement au-dessus du marché). Admettons donc que cela soit une affaire intéressante par rapport au blocage des négociations avec Dexia. Rappelons, quand même, que, contrairement à ce qu'a affirmé le maire, on connaissait la toxicité de ces prêts dès juillet 2009 date à laquelle la CRC avait mis en garde contre le danger qui s'est révélé effectif à partir de mars 2010. Aucune action énergique n'a été menée entre ces 2 dates, ce qui aurait probablement permis de s'en sortir à bon compte. Mettons cela sur le compte de l'inexpérience des élus, de plus très mal conseillés, quoiqu'ils en pensaient (et le pensent toujours, d'ailleurs). Le débat reste entier de savoir si ces 5 millions empruntés sont un alourdissement de l'emprunt ou une stabilisation des encours de prêts (en possession des textes, je serai, je l'espère, en mesure de vous donner mon avis).
La rénovation urbaine prévue sur le quartier Darcy donna lieu à l'exercice de mauvaise foi du FN dont le Président de groupe fit valoir que c'est grâce à M. Le Pen que le dossier avait été réouvert. Nous n'épiloguerons pas sur cet argument qui fit bien rire...Je rappelle que c'est un décret de 2005 qui a fixé les modalités de ce programme national (ANRU): et c'est cette année-là que le Conseil Régional sélectionna les dossiers régionaux dans lesquels il interviendrait en complément de l'Etat. Pour HB, Darcy et Kennedy étaient éligibles. L'équipe Dalongeville ne monta pas les dossiers. Bien que les financements étaient clos dès 2008, c'est le Président Percheron qui décida, par je ne sais quel tour de passe-passe, de rattraper celui de Darcy pour aider la nouvelle municipalité, en 2010. Décision louable. Mais on aurait aimé connaitre les modalités de financement: la CAHC participera aux côtés de l'Etat et du Conseil Régional, très certainement. Il m'étonnerait fort que la ville finance, sauf peut-être symboliquement...Une opposition normale aurait demandé des précisions sur ce point.
De la même façon, il eut été intéressant de savoir pourquoi la ville allait embaucher un Directeur chargé de l'aménagement du territoire et de l'environnement, de grade Attaché territorial, alors que les 2 domaines sont de la compétence de l'Agglo. Je veux bien qu'il faille muscler les compétences, mais n'y a-t-il pas des priorités? Au niveau budgétaire, par exemple...
Sur ce sujet, le Maire eut un de ses bons mots, toujours aussi maladroit: "on ne peut plus se contenter d'improviser"! Quel aveu!
Pour terminer quelques autres "binaissades":
- une énigme: "Allez voter sur le registre" (probablement voulait-il dire: "allez signer le registre des présences");
- les Pompes Funèbres: dossier clos, nous annonça-t-on. "Ainsi, il n'y a plus que 10 anomalies à découvrir". Non, Monsieur le Maire, "à résoudre". C'était le sens que j'avais donné aux "11 anomalies" relevées par le Préfet et que le Maire jusqu'à présent réduisait à 1 ou 2. Manifestement, le Maire a pris acte du nombre plus important, qu'il ne le pensait, d'erreurs commises par ses services. A mettre à son actif...
- Quelques litanies récurrentes (je sais:c'est un pléonasme): "Il faut voter, mais on a déjà voté" (sic). "Où en sommes-nous?" "Ah oui, vous avez raison, il faut voter..."
- Humour déplacé involontaire: à un élu de l'opposition qui lui demandait de donner le montant des traitements plutôt que l'indice "allez sur Google et tapez fonctionnaire indice". Pourquoi pas Yahoo, d'ailleurs?
Bref du déjà vu, confinant parfois au pathétique...