Le Point. fr 20/5 : Le Conseil de Paris a décidé mardi d'attribuer un bureau et un secrétariat à mi-temps à l'ancien maire de Paris Bertrand Delanoë (PS),
une décision vivement contestée par la droite et le centre, et qui a
fait polémique au sein même de la majorité. La délibération amendée,
votée par le Conseil de Paris, propose "qu'au terme de son mandat (soit)
mis à disposition de chaque ancien maire, à sa demande, un bureau dans
les locaux municipaux, doté du mobilier usuel, d'une ligne téléphonique
et d'un poste informatique ainsi que des moyens de secrétariat adaptés,
pour une durée de trois ans". "À l'issue de cette période, l'intérêt
municipal attaché à cette mise à disposition sera réexaminé par le
Conseil de Paris", est-il stipulé.
AA : on peut penser que B. Delanoë a bien l'intention de "cornaquer" Anne Hidalgo au plus près... Comme ce "bail" est renouvelable, on peut également penser qu'en cas d'échec de la maire, Bertrand cherche à pallier une éventuelle défaite en 2020 en se préparant à reprendre la place... A moins qu'en 2017, l'ami-Bertrand ne soit prêt à devenir le candidat PS aux présidentielles... AFP : Plusieurs associations juives espagnoles ont porté plainte mardi
après la diffusion de 17 500 tweets contenant des messages antisémites,
dans la foulée de la victoire dimanche de l’équipe Maccabi de Tel-Aviv
face au Real Madrid, en finale de l’Euroligue messieurs de basket. Le club israélien a créé une immense surprise en remportant le match
(98-86 après prolongations) tandis que le Real échouait pour la deuxième
année consécutive en finale.
"En voyant des réactions à la victoire du Maccabi comme "les Juifs
aux fours" ou "les Juifs aux douches", nous avons décidé de porter
plainte», a expliqué Rubén Noboa, du collectif Israël en Catalogne, à
l’origine de cette action judiciaire, à laquelle se sont jointes 11
autres associations. Les plaignants ont déposé devant la justice plus de
17 500 messages considérés comme antisémites et publiés après le match,
dont cinq proviennent d’utilisateurs qui ont pu être identifiés
nommément.
Les associations accusent ces cinq personnes d'"incitation à la haine
et à la discrimination", un délit passible d’une peine d’un à trois ans
de prison en Espagne, et demandent que soient identifiés et poursuivis
les autres utilisateurs ayant publié ces messages sur Twitter.
Pour Rubén Noboa, ces messages mettent en évidence le «fond
antisémite»demeurant en Espagne, qui est, selon un récent rapport de
l’organisation Antidifamation League, le troisième pays européen après
la Grèce et la France comptant le plus fort degré d’antisémitisme, alors
même que le pays ne compte que très peu de Juifs depuis leur expulsion
en 1492. «Ici, presque personne ne connaît de Juif mais les clichés et
les stéréotypes perdurent, alimentés également par le catholicisme»,
affirme-t-il.
AA : on aurait pu penser que le sport pouvait être un vecteur de fraternité. Mais le nationalisme véhiculé par ces rencontres internationales exacerbe le racisme et l'antisémitisme. Vous me direz qu'au niveau local, les compétitions entre villes voisines sont souvent l'occasion de défoulements répréhensibles envers l'adversaire. Que faire ? Interdire les compétitions sportives ? Certes pas... Alors ?
Nordpress (site belge satirique)
Ce qui aurait dû être une bonne soirée pour tout le monde a
tourné au drame samedi 24 mai à Charleroi. José Deflandre y organisait
la plus grande partouze de séniors du pays, dans un lieu tenu secret de
la ville. La soirée s’est mal terminée suite à 5 arrêts cardiaques et
2 œdèmes pulmonaires.
La soirée 50 nuances de Carolos a réuni
plus de 200 personnes du troisième âge et obtient donc le titre de plus
grosse partouse de l’année en Belgique et plus grosse d’Europe avec des
séniors. En effet, l’accès à la soirée n’était réservé qu’aux personnes
âgées de plus de 65 ans.
La soirée battait son plein jusqu’à ce que commence la « finale » de la soirée, un gang-bang regroupant plus de 35 personnes sur Jocelyna. Au
bout d’une heure de sévices sur cette dernière, 2 personnes ont
commencé, presque simultanément, à sentir une forte douleur dans la
poitrine. Les 2 médecins présents sur place ont été débordés quand un
autre participant s’est tourné vers eux, ayant des difficultés à
respirer. Ils ont alors appelé plusieurs ambulances. La soirée se
passant au 4ème étage sans ascenseur d’un bâtiment du centre, les
ambulanciers n’ont pas réussi à emmener à temps les premiers malades à
l’hôpital.
Dans la panique de ce drame, 8 autres personnes ont également développé
des troubles cardiaques et ont eux pu être emmenés à temps à l’hôpital.
Malheureusement, 4 d’entre elles sont également décédées, portant le
bilan total de cette soirée à 7 morts.
La sexualité chez les personnes âgées, n’ayant pour la plupart plus
l’habitude, est un véritable problème, comme le montre également cette
nouvelle récente de nos collègues de BFMTV. "50 nuances de Grey" à l’origine de plus de MST chez les seniors?
AA : au-delà de l'humour (du style legorafi.fr), cette satire met en avant le fait que le 3ème âge a un comportement identique au "second âge". Les hommes de marketing l'ont bien compris qui ciblent cette tranche d'âge "très rentable" car disposant de revenus moyens supérieurs à ceux des actifs et, surtout, disponibles de corps et d'esprit. Je ne suis pas sûr que le marketing des partis politiques et, au-delà, la stratégie politique, aient bien compris tout l'intérêt que pouvait présenter le 3ème âge, voir le quatrième...
J'écris ces quelques mots avant notre réunion à Bruxelles dans le cadre du Conseil européen. J'y vais pour réaffirmer à mes collègues que la seule voie pour la France, après le triomphe du FN, c'est de continuer dans la voie que j'ai tracée : priorité à la croissance, à l'emploi et à l'investissement. Après les larmes, viendra le sourire. Concernant l'Europe, je répèteraique le seuil d'alerte a été franchi et qu'il faut changer l'Europe avec elle, sans rompre avec elle.
Je leur parlerai de la grande réforme structurelle des territoires. Malgré la résistance des baronnets, accrochés à leurs privilèges, j'avancerai. Les Français savent qu'on ne peut faire autrement : la commune, l'interco, le département, la région, l'Europe, c'est trop et ça coûte cher et cela multiplie les mandats indemnisés... Il faut faire des économies et rendre lisible la politique. Je ne faiblirai pas sur ce point !
Bon, sinon, j'ai un boulot fou ! Imaginez mes 2 prochaines semaines remplies de rencontres diplomatiques et de commémorations : je vais en Pologne
puis j'aurai le G7 à Bruxelles, les 4 et 5 juin, il faut que je sois présent au 70e anniversaire du débarquement
en Normandie le 6, entre Poutine et Obama, ça promet bien du plaisir! Comme d'habitude, je me rendrai à la traditionnelle cérémonie d'hommage aux 99 pendus de
Tulle par la division SS Das Reich, le 9. Ensuite, voyage en Andorre, dont je suis le "coprince ", les 12 et 13 juin. Mais j'aime bien ce rythme : je n'ai pas le temps de m'ennuyer ! Faut dire que ces voyages me permettent de souffler un peu. Je n'entends plus Montebourg ou Ségolène me déverser leurs jérémiades !
Vous vous doutez bien qu'avec un calendrier aussi démentiel et les soucis permanents, je n'ai plus beaucoup le temps de m'occuper de Julie. mais dès que cela sera un peu plus calme, on se reverra. On se l'est promis. Et puis j'y tiens à Julie : rien à voir avec Ségolène ou Valérie... Celle que je regrette quand même, c'est Anne.
Ah j'allais oublier : l'UMP ! En tant que Président de la République, je ne peux pas m'exprimer là-dessus. Mais, entre nous, c'est bien mérité pour Copé ! Il s'est assez fichu de nous avec Cahuzac ! Encore que pour Jérôme, c'était personnel. Dans l'affaire UMP-Bygmalion, c'est un collectif, un parti, un ancien Président qui sont en cause. Ils ont triché et c'est la France qui en pâtit... Et dire que cela fait des années qu'on nous reproche Urba ! Ils font pas mieux à l'UMP. Vous avez entendu comme les élus lâchent Copé ! Même son plus proche collaborateur, Lavrilleux, a hésité avant de servir de fusible ! Copé a réussi à lui faire gober qu'il fallait qu'il dise qu'il était le seul responsable. Qui le croit ? D'ailleurs, ce type-là qui vient de se faire élire dans le Nord comme député européen, il devrait démissionner ou être démissionné. C'est une tâche pour la France. Quant à l'ex-président, après les affaires Bettencourt, Woerth, Karachi, Guéant, Buisson, etc il va bien falloir qu'il se taise définitivement. Vous me direz que je suis méchant... mais j'en ai tellement entendu qu'il y a des moments il faut dire les vérités. Non seulement il nous a laissé 600 milliards de dettes, mais sa malhonnêteté éclate tous les jours...
- l'amateurisme du candidat lensois, Hugues Sion, parachuté pour les élections municipales 2 mois avant. Le débat TV sur Wéo, l'ignorance des règles concernant les candidatures, la proposition hallucinante de faire venir la Joconde à Lens, 8 fautes d'orthographe dans un tract
- les ambiguïtés habituelles : un candidat Bloc Identitaire (Briois ne prenant pas position), un autre faisant la quenelle, un discours raciste de JM Le Pen, curieusement occulté par la presse... Bref, comme d'habitude, une image soft voulue par le parti, mais les pulsions des militants sont trop fortes et le vernis craque... Bien résumé par " Faut pas dire ça en public"...
- la contradiction entre le discours de M. Le Pen "nous sommes prêts pour les municipales" et les constatations assassines de H. Sion : "Nous ne sommes pas prêts à diriger des villes". Parlant plus spécifiquement du FN d'Hénin-Beaumont : "Ils me paraissent un peu légers"...
Regard très lucide d'Octave, dans l'article, ci-dessous, sur la "destinée européenne" de S. Briois. J'ajouterai simplement :
- Quand Briois déclare qu'il sera présent, sans problème, aux séances plénières du Parlement, c'est se moquer du monde ! L'essentiel du travail se fait, en effet, en commission et à travers un travail collectif de rapports. C'est ce boulot en profondeur que n'effectuent pas les Le Pen père et fille. On voit bien que cela va continuer avec Briois et, probablement, avec les autres députés FN élus.
- Octave nous dit que la motivation essentielle de Briois, c'est l'argent et il a tout à fait raison : c'est, d'ailleurs, pour cela que les députés FN ne se rendent qu'aux séances plénières puisque le versement d'indemnités conséquentes dépend de leur assiduité.
- Pourquoi être présent à Bruxelles et pourquoi s'être présenté à l'élection, puisque les députés frontistes n'ont qu'un seul objectif déclaré : détruire l'Europe de l'intérieur... On en revient toujours à la question du fric...
- La fonction de député européen nécessite un minimum de connaissances de langues, principalement l'anglais, ne serait-ce que pour converser avec les collègues étrangers non francophones... Qu'en est-il du nouveau député héninois ?
Anecdotiquement, M. Le Pen, en tant que députée européenne, avait, comme assistant parlementaire à mi-temps (5000 euros, quand même !), son compagnon, implanté à Perpignan. Louis Aliot vient d'être élu député européen (tiens, on sera en famille à Bruxelles, avec beau-papa !). Il va donc falloir trouver, non seulement des assistants à Briois, mais un nouvel assistant à MLP. Hénin-Beaumont sera-t-il un vivier de collaborateurs FN à Bruxelles ?
Conclusion : pour le FN, si l'Europe n'existait pas, il faudrait l'inventer !
Le Front national Steeve Briois sera-t-il un bon député européen?
Huffington Post 26/05/2014
Octave Nitkowski
Sans surprise, le Front National est devenu la première force
politique du pays à l'issue de ces élections européennes. En décembre
2013, dans mon livre Le Front national des villes & le Front national des champs (Editions
Jacob-Duvernet), j'annonçais déjà la potentielle victoire du mouvement
d'extrême-droite lors de ce scrutin. Mais s'il y a bien une chose qui a
surpris les habitants d'Hénin-Beaumont, c'est l'élection de Steeve
Briois au siège de député européen. Situé en 2e position sur la liste du
Front national conduite par Marine Le Pen dans la circonscription
Nord-Ouest, Steeve Briois a fait preuve d'une relative discrétion quant à
sa candidature.
Et pour cause, le nouveau maire frontiste d'Hénin-Beaumont n'a pas
vraiment mené campagne pour les européennes, lui qui est d'habitude si
présent sur le terrain et si loquace sur les réseaux sociaux. A
l'exception d'une discrète publication sur son blog présentant sobrement
la liste du Front national dans la circonscription du Nord-Ouest,
Steeve Briois a consciemment omis de parler davantage de sa propre
candidature et des motivations qui le guidaient à briguer ce poste.
Suivant la même logique, lors de la soirée électorale de dimanche
soir soir, même si Steeve Briois a salué un "plébiscite", il ne s'est
aucunement exprimé sur sa victoire personnelle, laissant alors un flou
total quant à son avenir politique. Tout juste élu député européen,
Steeve Briois devra en effet choisir entre sa fonction de maire et son
mandat de conseiller régional du Nord Pas-de-Calais, la législation ne
permettant pas un tel cumul. Il y a fort à parier qu'il abandonne son
poste d'élu régional afin de conserver sa mairie compte tenue de la
valeur symbolique qu'elle représente.
Il aurait été plus intègre pour Steeve Briois d'annoncer clairement
ses ambitions européennes aux électeurs d'Hénin-Beaumont qui, au moment
de voter pour lui aux municipales ne s'attendaient certainement pas à le
retrouver sur les listes pour les européennes. Dans ce contexte, Steeve
Briois a pu profiter d'un étonnant mutisme de la part de la presse
locale qui n'a pas réellement évoqué sa candidature et les enjeux
qu'elle représente, le laissant ainsi poursuivre librement sa stratégie
de la discrétion. Surtout, compte tenu des estimations très favorables
pour le Front national, Steeve Briois ne pouvait ignorer qu'il avait
d'importantes chances d'être élu.
Dès lors, cet effacement des plus flagrants témoigne d'une véritable
logique politique. Si Steeve Briois a fait preuve d'un retrait aussi
marqué, c'est sans doute pour rassurer les citoyens d'Hénin-Beaumont qui
sont majoritairement hostiles à l'Union Européenne comme en témoignent
les 75% de "Non" recueillis dans la ville à l'occasion du référendum de
2005. C'est dans cette perspective que Steeve Briois ne voulait sans
doute pas décevoir ses administrés en s'intéressant de façon trop accrue
aux questions européennes. De la même façon, Steeve Briois était
vraisemblablement soucieux de ne pas inquiéter ses électeurs, si
attachés à sa présence, d'un éventuel abandon au profit de Bruxelles.
Compte tenu de l'investissement majeur que requièrent les activités
de maire et de parlementaire européen, Steeve Briois ne pourra pas mener
les deux de front convenablement, lui qui exerce aussi des
responsabilités à l'intérieur du Front national en tant que Secrétaire
général. Ainsi, le lieutenant de Marine Le Pen ne pourra pas être à la
fois un bon député européen et un bon maire d'Hénin-Beaumont. Bien
évidemment, on ne peut estimer quelle sera l'assiduité de Steeve Briois à
Bruxelles, mais plus il y sera présent, plus il délaissera
nécessairement la cité minière du Pas-de-Calais. En s'embarquant dans
cette aventure européenne, Steeve Briois fait face à une équation
complexe qui lui sera difficile à résoudre.
Marine Le Pen, alors élue municipale et régionale, était confrontée
au même problème en 2009 au moment de son élection à Bruxelles. Elle
décida rapidement d'abandonner ses fonctions de conseillère municipale
d'Hénin-Beaumont. En procédant ainsi, la Présidente du Front national a
fait le choix de conserver le mandat le mieux rémunéré. Résultat :
Marine Le Pen se fait davantage remarquer à Bruxelles par son absence
que par son assiduité. Dès lors, se plaçant dans le même état d'esprit
que Marine Le Pen, l'intérêt que trouve Steeve Briois au poste de député
européen semble être purement pécunier. Il faut dire que les
importantes indemnités qu'offre Bruxelles sont indispensables au Front
national pour engager davantage de campagnes électorales, participer à
davantage de scrutins et donc revêtir le costume d'un parti de
gouvernement. C'est dans cette perspective que Steeve Briois apparaît
être un candidat ayant mis de côté ses convictions pour le simple appât
des indemnités alléchantes de l'Union Européenne. Surtout, un homme
politique dont la campagne atone fait transparaître son manque de
motivation nous laisse suggérer la considération future qui sera la
sienne pour le Parlement européen...
D8
diffuse un sujet en caméra cachée dans la campagne du candidat de Lens,
révélateur de l’amateurisme du parti d’extrême droite.Ce soir à 20 h 50 sur D8
Le journaliste avait demandé à S. Briois de suivre sa campagne, à Hénin-Beaumont et cela lui fut refusé... Il a donc décidé de s'intéresser, en caméra cachée, à la campagne du candidat FN à Lens.
Tous les articles publiés sont totalement faux et les lieux et
les personnes cités ne le sont que dans un but humoristique. Toute ressemblance avec un vrai journal ne serait que purement fortuite.
AA : A la suite des élections européennes, j'ai sélectionné quelques articles dans différentes éditions du grand quotidien régional. On pourrait parler de "Sauve qui peut" pour résumer...
Edition Boulogne : Le Secrétaire d’État prêt à une guerre de 100 ans
Frédéric Cuvillier, Secrétaire d'État chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche dans l'actuel gouvernement et ancien maire de Boulogne sur Mer, a été profondément heurté par le vote important, en Grande-Bretagne, en faveur du parti UKIP partisan de la sortie de l'Union Européenne. Il se déclare prêt à mener "une guerre de 100 ans, s'il le fallait" aux Anglais. Il proposera donc aux élus des principaux ports des côtes françaises, d'interdire l'entrée sur le sol français des ressortissants anglais qui ont voté en faveur du parti europhobe. Pour les autres touristes anglais, il demandera que des restrictions soient apportées aux ventes d'alcool. " Ils verront que s'extraire de l'Europe, ce n'est pas la bonne solution, parce que l'Europe, c'est plein de bonnes choses" a déclaré le ministre. A la question de savoir comment on pourra savoir qui a voté UKIP, il a répondu qu'il suffirait de "réclamer une déclaration sur l'honneur, les Anglais sont, en effet, très fair-play".
Edition Lens-Hénin : Les caves se rebiffent
Dans une déclaration commune, les ex-maires, Guy Delcourt (Lens), Jean-Pierre Kucheida (Liévin), Gérard Dalongeville (Hénin-Beaumont) fustigent leurs successeurs (Sylvain Robert, Laurent Duporge, Eugène Binaisse) d'être responsables des scores élevés du FN. Les 3 hommes estiment qu'ils "furent de solides remparts contre le parti frontiste", mais que le désastre du 25 mai démontre que les 3 maires (entre-temps, E. Binaisse a été balayé par Briois) sont incompétents. Ils demandent solennellement au gouvernement de prendre toutes les mesures pour que de nouvelles élections municipales aient lieu le plus rapidement possible. "Nous démontrerons que l'on peut réduire le vote FN à sa plus simple expression" déclarent les conjurés. "Nous n'hésiterons pas à sortir de la légalité pour sauver nos populations" ont-ils menacé.
Édition Lille : Martine Aubry ne s'avoue pas vaincue
Martine Aubry a du mal à cacher sa rancœur... Battue aux primaires présidentielles, méprisée lors des nominations de Premier Ministre, ayant perdu sa présidence de Lille Métropole, ayant vu, dans sa propre ville, le candidat socialiste devancé par le FN, Martine Aubry a bu le calice jusqu'à la lie.
Aussi a-t-elle décidé de réagir. Hier soir, à l'Hôtel de ville, entourée de tous les membres de sa majorité, elle a promis qu'elle ferait tout pour que sa ville soit rattachée à la Wallonie voisine. L'extrême-droite étant moins importante en Belgique, elle espère ainsi sauver Lille d'une victoire du FN. "C'est une mesure de précaution et il est de mon devoir d'empêcher que le fascisme s'empare de Lille". Elle a ajouté avoir contacté Elio Di Rupo, le Premier Ministre belge qui s'est dit favorable à un tel rattachement. "Il s'est déclaré honoré que son pays puisse sauver la France et il est prêt à envisager l'accueil d'autres communes qui se sentiraient menacées". Nous avons contacté Elio Di Rupo qui nous a confirmé les propos de la maire de Lille et il a ajouté, malicieusement : "Et pourquoi pas la Région Nord-Pas-de-Calais pour établir un continuum avec la Wallonie ?" Et ainsi, devait-il penser, les Francophones deviendraient majoritaires en Belgique...
Édition Maubeuge : Élue ou rien !
Madame X, candidate FN aux élections municipales dans une commune de l'arrondissement de Maubeuge, déçue d'avoir été battue, en mars, avait reporté ses espoirs sur les élections européennes. Malheureusement pour elle, son parti ne l'a pas retenue sur sa liste du Nord-Ouest. Dépitée, elle a demandé son adhésion à plusieurs partis politiques. Surprise, elle a reçu l'accord de l'UMP et du PS et, aujourd'hui, Madame X ne sait pas quel parti choisir. Elle a finalement décidé qu'elle adhérerait à celui qui la positionnerait à une place éligible lors des prochaines élections régionales. Elle nous a déclaré qu'elle "ne fermait pas la porte aux autres partis dans la mesure où on lui assurerait qu'elle serait éligible".
Tour d'horizon des résultats dans notre région, intégrée dans la grande région Nord-Ouest. Notons d'abord que les 10 députés élus dans cette grande région, se répartissent ainsi : 5 pour le FN (Marine Le Pen, Steeve Briois, Mylène Troszczynski, Nicolas Bay, Sylvie Goddyn), 1 pour EELV (Karima Delli), 1 pour UDI-Modem (Dominique Riquet), 1 au PS (Gilles Pargneaux) et 2 pour l'UMP (Jérôme Lavrilleux et Tokia Saïfi). Le Front de gauche perd son député sortant.
1- Dans le NPDC
- Le FN est en tête avec plus de 35% (38,87% dans le Pas-de-Calais) alors qu'aux dernières présidentielles, il avait réalisé 23%! Le PS avec 11,63 % perd exactement 17 points... Chute forte de l'UMP (7 points). Seul EELV améliore largement le résultat d'Eva Joly particulièrement faible en 2012 (1,54), mais réalise un score inférieur à son score national.
- La chute du PS est étonnante et cela est particulièrement visible dans quelques villes emblématiques:
* Boulogne : 18,77% dans la ville du secrétaire d’État, F. Cuvillier qui avait failli être élu au 1er tour (union de la gauche).
* Douai : le PS (13%) a perdu 17 points par rapport à son candidat au 1er tour des municipales...
* Mons-en-Baroeul : Rudy Elgeest (au nom de l'Union de la gauche) avait été élu au 1er tour avec plus de 64% aux municipales dernières. G. Pargneaux a réalisé 16% dimanche !
* Roubaix : le PS était parti en mars en ordre dispersé et l'ensemble des listes avait dépassé largement les 50 %. 14% pour le PS aux européennes...
*Tourcoing : 27 points de moins pour G. Pargneaux (12%) par rapport à l'union de la gauche de MF Delannoy, il y a 2 mois.
*Saint-Omer : Bruno Magnier (PS) avait atteint 42 % le 23 mars; G. Pargneaux fait moins de 11%, dimanche !
- Le FN dépasse les 35 % dans la Région (dans le 62 : près de 39 %). Plus du double du score du deuxième, l'UMP. Nous verrons plus loin dans le Bassin Minier, mais dans de nombreuses autres villes, il dépasse largement les 40 %. Ainsi (entre parenthèses les scores au 1er tour des municipales, à titre d'exemple) :
* Anzin : 43,63% (15,32%).
* Beuvry : 43,49% (pas de liste !).
* Bruay sur Escaut : 49, 94% (pas de liste !).
* Denain : 43,13% (liste PS élue au 1er tour avec 59% contre 3 autres listes de gauche).
* Le Cateau-Cambrésis : 41,55% (pas de liste FN, mais la droite gagne avec 59,46 au 1er tour).
* Le Portel : 42, 55% (pas de liste FN; la droite gagne au 1er tour avec 50,26%).
* Vieux-Condé : 44,19% (pas de liste FN mais la liste communiste avait obtenu plus de 40% au 1er tour, alors que J. Hénin a réalisé dimanche 12% !).
- Enfin, signalons le cas particulier de Lille, ville de Martine Aubry, maire PS : le FN distance le PS de 0, 69%, avec 18, 85%. Notons le bon score des Verts avec plus de 16%. Comment va réagir nationalement la Maire de Lille ?
2- Dans l'ex-bassin Minier
- A Hénin-Beaumont le FN confirme largement, avec 3 points de plus (53,49%) sa victoire des municipales au 1er tour. Il réalise 68% dans un bureau ! Élément intéressant : les voix FN sont passées de 6006 voix (municipales du 23 mars) à 3794 voix (dimanche 25 mai) soit 2212 voix en moins. C'est aussi à Hénin que le PS réalise un de ses plus mauvais scores de la Région avec moins de 10%. Une fois de plus, je dis que le FN à Hénin, c'est la conséquence de l'abandon de cette ville par le PS.
- Sinon, la litanie des résultats du FN dans l'ex Bassin Minier, c'est plus de 40% partout ou presque avec des pointes à Courcelles les Lens (plus de 56%), Noyelles-sous-Lens (50, 91%), Harnes (47,49%), Méricourt (45,26%), Montigny en Gohelle (47,23%), Billy-Montigny (46,47%), Drocourt (47,03%), Dourges (47,49%), Leforest (46,94%) etc. En contrepartie la chute du PS et du PC est impressionnante... Résultat qui interpelle à Loos-en-Gohelle, la ville du Vert JF Caron : le FN approche les 44%, tandis que Les Verts n'obtiennent que 14,67% (PS : 10,47%). Étonnant, n'est-ce pas ?
- Dans les principales villes :
* Lens : dans cette ville socialiste, le PS réalise péniblement 18% et le FN culmine à près de 40% (rappelons-nous la prestation télévisée pitoyable du candidat FN qui avait quand même atteint 25%, alors qu'il débarquait à Lens). Certes les municipales ont laissé des traces à gauche et il est probable que le FN a bénéficié des rancœurs locales...
* Béthune : la droite, pourtant minoritaire, s'était emparée de la ville suite à la division de la gauche. Là aussi des traces de ces divisions ont permis au FN de réaliser 31,43%, dans une ville où le FN a toujours été relativement faible.
* Liévin : dans cette ville de gauche, le PS et le Front de gauche ont réalisé moins de 24%, alors que le FN dépassait les 43% soit 16 points de mieux qu'aux précédentes municipales, emportées, dès le premier tour, par l'Union de la gauche avec près de 55% des voix...
* Bruay-Labuissière : un peu le même phénomène qu'à Liévin., sauf que le FN avait obtenu 37% aux municipales (43% dimanche), le maire socialiste, A Wacheux, avait eu besoin d'un second tour parce que le PS n'a pas voulu s'allier avec EELV.
- Le constat : avec un taux de participation au vote de moins de 40%, le résultat des Européennes en France fait apparaître un séisme ou un chaos (mots repris par plusieurs hommes politiques dont Valls et Juppé), du fait de la première place, prévue certes, du Front National (25%) avec une avance importante sur l'UMP (20%) et plus encore sur le PS (14%). Victoire prévue, disais-je, mais amplifiée par rapport aux sondages auxquels beaucoup ne voulaient pas croire. Bérézina renouvelée, après celle des municipales, pour le PS, menaces d'implosion pour l'UMP...
- On peut toujours minimiser ce résultat. Certains affirment que l'abstention est une forme de non-engagement envers le FN, d'autres font remarquer que le résultat du FN se réduit à moins de 10% des inscrits (mais le PS serait dans ce cas, à moins de 4%...). On a entendu que, s'agissant d'élections européennes, la signification du résultat est ambiguë... JF Copé, menacé dans son leadership à l'UMP, poussa, hier soir, le bouchon un peu loin, en affirmant que le scrutin de dimanche signifiait un rejet du PS, en omettant son score peu glorieux. Enfin, des UMP (dont Copé toujours) signalaient, hier soir, que l'addition des résultats de la droite et du centre faisait que ces 2 formations étaient largement en tête...
- Si on considère que les Français se sont prononcés sur des critères nationaux (40% l'auraient fait), cela reste très préoccupant. Pourtant, on ne peut arguer du résultat que F. Hollande doit démissionner ou qu'il doit dissoudre l'assemblée nationale. Cela ne correspond pas, en effet, à nos institutions : d'une part, parce que F. Hollande a entamé une série de réformes dont il pense qu'au terme de son mandat, elles diminueront le chômage et feront redémarrer la croissance et, d'autre part, parce que le mode de scrutin des législatives est majoritaire et uninominal (même si l'instillation d'une dose de proportionnelle était prévue dans le programme du candidat Hollande).
- Ce désaveu vis-à-vis des partis de gouvernement (et particulièrement vis-à-vis du gouvernement Valls) se double d'un désaveu vis-à-vis de l'Europe. Non pas que les Français soient contre l'Europe, mais ils ne voient pas en quoi l'Europe, telle qu'elle existe, est un plus dans leur vie quotidienne. Ceux qui s'intéressent à l'Europe savent que beaucoup est fait à Bruxelles : dans les domaines où seul le collectif des nations peut être efficace (santé, environnement, agriculture...mais malheureusement pas pour la défense ou le social), l'Union européenne est avantageuse, mais cela ne se sait pas... Demandez aux agriculteurs s'ils sont prêts à ce que la France quitte l'UE... D'autant plus que courent les idées les plus saugrenues telles que celle selon laquelle notre législation nationale serait à 80% décidée par Bruxelles (toutes les études montrent qu'il s'agit de moins de 20%), ou que les institutions européennes ne sont pas démocratiques (le Parlement, co-décideur en toutes matières, est élu au suffrage universel et on ne voit pas comment, à moins de fédéraliser l'Europe, on pourrait se passer de cet organe prédominant, à savoir le Conseil européen composé des chefs d'état et de de gouvernement). A qui la faute donc ? Au gouvernement, aux parlementaires européens et aux médias. Dans beaucoup de pays, des émissions télé et radios régulières font état des travaux à Bruxelles... Finalement, les Français veulent savoir comment leur quotidien (chômage, sécurité, protection des consommateurs, etc) est pris en compte par l'Europe. Nous voulons savoir comment l'Europe peut avoir son mot à dire dans ce monde tripolaire partagé entre la Chine, la Russie et les USA alors que les bruits de bottes se multiplient (Ukraine, Syrie, Irak, conflits latents Chine/Vietnam, Chine/ Japon...) et alors que nous sommes le premier marché au monde...
- Alors, que faire ? Il y a un préalable évident, c'est qu'on ne peut refuser de voir ce qui s'est passé hier en rejetant la responsabilité sur l'autre, sans aucune auto-critique. De même, il n'est pas question de considérer le FN comme "premier parti de France" : certes, son importance n'est pas à négliger, mais le premier parti de France, c'est bien celui des abstentionnistes (nombreux lors de tous les scrutins) et ce sont ces personnes dont il s'agit de comprendre les motivations.
Aussi, je pense que nous ne pourrons éviter à la France de sombrer dans les bras de ceux qui prônent la haine et l'exclusion, et combattent les valeurs républicaines, tout en voulant isoler la France, qu'en redonnant confiance aux Français. A cet effet, le Président Hollande doit prendre 2 initiatives :
- "nettoyer les écuries d'Augias " : à savoir maintenir son projet de réforme territorial, envers et contre tout. En outre, il doit accélérer la mise en place de la loi sur le cumul de mandats, dont l'application est prévue en 2017, tout en étendant son application : ce n'est pas seulement le cumul mandat parlementaire/ mandat exécutif local, mais également les cumuls locaux (maire, président d'intercommunalité et vice-président du conseil régional, par exemple), d'une part, et, d'autre part, les cumuls de certains mandats nationaux ou locaux avec des fonctions exécutives dans les partis politiques. Le double exemple qui devrait devenir un cas d'école, est bien celui des 2 députés européens frontistes du Pas-de-Calais. Comment peut-on admettre que :
* S. Briois soit maire d'une ville de 26 000 habitants, conseiller régional, député européen et secrétaire général de son parti ? On ne peut attendre 2017 pour qu'il soit obligé de choisir entre maire et député... Il semblerait qu'il ait décidé d'abandonner son mandat de conseiller régional, mais c'est insuffisant et ce multi-cumul est une claque envers la démocratie et ses électeurs : chacune de ses fonctions ou chacun de ses mandats est un plein temps (sauf conseiller régional qui est un mi-temps). On peut supposer que comme les 3 députés FN sortants (Le Pen, père et fille, et Gollnisch), il ne fera que de rares apparitions au Parlement européen, le temps de signer les cahiers de présence...
*M. Le Pen soit député européenne, conseillère régionale et présidente de son parti ? La loi prévue en 2017 sur le non-cumul ne la touchera pas... C'est inadmissible ! D'où ma proposition.
- inviter les différents partis "républicains" à envisager comment travailler ensemble pour restaurer la confiance des Français en la Politique et les Politiques. Sans parler de gouvernement d'union nationale (pourquoi pas, d'ailleurs ?), il conviendrait d'envisager, au-delà des partis, comment sortir de cette descente aux enfers. Demander à des partis politiques de faire fi de leurs ambitions et de leurs différences, 3 ans avant les présidentielles, peut paraître utopique, mais comment envisager, sinon, de mettre fin à l’inexorable issue qui nous attend ? Chacun doit mettre dans sa poche préjugés et certitudes pour œuvrer dans le sens de l'intérêt général et de la France.
Le service juridique de La Voix du Nord m'a demandé, dans une lettre de mise en demeure, de supprimer un post qui reprenait un de ses articles que j'avais publié sans son autorisation ! Une procédure judiciaire devant suivre, si je ne procédais pas immédiatement à l'exécution de cette demande.
Tous les jours, pourtant, sur Facebook sont repris, par copier-coller, des articles du quotidien régional, et ce, par dizaines... D'autres blogs héninois ne se privent pas, comme je le fais depuis des années, de reprendre des passages du journal, sans que cela ne semble poser de problème.
Autour de moi, on m'explique que cela aurait un rapport avec le procès Dalongeville, durant lequel j'avais fait état du témoignage de JP. Chruszez sur des dépôts d'argent sur le compte de l'ex-maire, seule allusion, pendant tout le procès, à des mouvements financiers concernant directement GD. Dans mon compte-rendu, j'avais fais part qu'il s'agissait là d'un événement durant ce procès, et les commentaires, parmi les avocats, impliqués ou non au procès, furent nourris sur le sujet. J'avais, le 1er juin, relaté ce témoignage incroyable (http://alpernalain.blogspot.fr/2013/06/proces-dalongeville-jour-5.html) de l'audience du 31 mai. Des lecteurs, ne comprenant pas pourquoi La Voix du Nord n'avait pipé mot sur ce moment important du procès, demandèrent la raison et je répondis plusieurs fois que cela viendrait certainement... Et cela vint le 3 juin, mais pas dans l'édition papier, mais uniquement sur le site internet, peu lu à HB, du quotidien. Comme je m'étais demandé pendant ces 3 jours, devant le silence du journal, si je n'avais pas eu la berlue, j'ai intitulé mon post du 4 juin " Il s'est bien passé quelque chose au tribunal, vendredi...". http://alpernalain.blogspot.fr/2013/06/il-sest-bien-passe-quelque-chose-au.html. L'article était bien écrit et décrivait parfaitement ce qui s'était passé ce jour-là. Notamment, après avoir utilisé des formules éloquentes :"Aussi ahurissant que rocambolesque !" ou "Une audition imaginée comme «piégeuse» pour le témoin mais
qui, au final, a tourné à la Berezina pour l’ancien maire
d’Hénin-Beaumont…" ou même "Une confession qui en amène d’autres de la part de
Jean-Pierre Chruszez, qu’on n’arrête plus", le journaliste concluait joliment :"Pas un mot sur les bancs de la défense où un ange
vient de passer en se demandant au passage ce qu’il peut bien faire en
ces lieux…"Pas de doute, le chroniqueur avait bien saisi l'importance de ce témoignage...
Pourquoi avoir attendu 3 jours pour faire paraître ce compte-rendu et, surtout, pourquoi l'avoir publié si discrètement, alors que, tous les jours, pendant toute la durée du procès, un article relatait ce qui s'était passé la veille ? On est en droit de se poser des questions et nombre de lecteurs se sont exprimés sur le sujet. Comme par hasard, c'est à partir de ce jour-là que le journaliste/chef d'édition ne m'a plus adressé la parole... sans jamais m'en donner les raisons. Quelque chose me dit que c'est en rapport avec cet événement et ce qui a été écrit sur ce blog... De là à conclure que la mise en demeure de La Voix du Nord ait un lien avec cela, on peut effectivement se poser la question...
Mais pourquoi donc La Voix du Nord voulait-il cacher ce témoignage ?
Je vous avais parlé déjà de la Dèche du Midi, ce "Journal humoristique et gratuit de
désinformation qui raconte n'importe quoi, n'importe quand et à
n'importe qui mais surtout sur Toulouse et sa région".
Ce qui suit, bien entendu, est adaptable partout en France...
A partir de la semaine prochaine, je publierai, hebdomadairement, "LA VIE DU NORD". .Si vous avez des sujets intéressants, je les publierai volontiers...
Après sa femme, le maire embauche sa mère et sa fille
·par La Dêche du Midi··
Vivement critiqué par une partie de ses administrés bien
qu’étonnamment épargné par la gazette du canton pour avoir embauché sa
femme Géraldine comme chef de cabinet à la mairie, Jean-Louis M. le
maire d’un petit village de la Haute-Garonne persiste en indiquant qu’il
a décidé de nommer sa propre mère Josiane comme directrice générale des
services et sa fille Aurore comme directrice des sports.
Jean-Louis M. rappelle dans un communiqué photocopié en deux
exemplaires placardés sur le mur de la mairie et devant le café "Le
California" qui fait face à l’Hôtel de Ville, que c’est uniquement parce
qu’elle sont "compétentes et les meilleures à leur poste" qu’il a choisi d’embaucher des membres de sa famille "pour le bien de la commune uniquement".
Le chef de l’opposition, l’ancien maire Paul C. a fustigé ces nominations : pour lui, le nouveau maire "a
trouvé le moyen d’augmenter les ressources de sa famille sans faire
voter d’augmentation de ses propres indemnités par le conseil municipal.
C’est un contournement grossier de la rigueur budgétaire qu’il impose à
la commune !".
Dans le village, il faudra donc désormais s’habituer à ce nouvel
organigramme : la directrice des sports est la fille de la chef de
cabinet qui est aussi la femme du maire, son père, tout en
étant directement placée sous l’autorité de sa grand-mère, la mère du
maire et belle-mère de la chef de cabinet, sa mère.
Article tiré de legorafi.net... On peut ajouter que d'autres expressions usuelles pourraient être validées par l'Académie :
- "jusqu’à tant que";
- "je sais
pas c’est quoi";
- "dis-moi ce que tu as besoin";
- "la personne que je te parlais hier".
L’Académie Française valide finalement « Ils croivent » et « Faut qu’on voye »
C’est un véritable coup de tonnerre qui a eu lieu hier soir
dans le cercle très fermé des « Immortels ». En effet, après un long
débat de sept heures et trente-cinq minutes, l’Académie a enfin accepté
et validé définitivement deux formes de conjugaison inhabituelles mais
pourtant couramment utilisées à l’oral : « ils croivent » et « qu’on voye ».
« On dit bien « Ils boivent » alors il était assez injuste de considérer « Ils croivent » comme une faute de français
» observe à juste titre Jean d’Ormesson. Cette décision de l’Académie
Française découlerait ainsi d’une volonté de faire évoluer la langue
vers sa forme utilisée quotidiennement par ceux qui la pratiquent.
Simplifier, clarifier, dépoussiérer la langue française fait partie
intégrante des missions salutaires que mène de front l’Académie.
Alain Finkielkraut en maître d’œuvre
C’est sous la houlette du dernier membre de l’Académie en
date, le philosophe Alain Finkielkraut, que l’exploit a pu être réalisé.
En effet, coutumier de ces conjugaisons, « il s’est battu bec et ongles et a réussi à mobiliser une majorité de membres derrière lui » commente admiratif Xavier Darcos.
Ces formes de conjugaison seront acceptées au même titre
que les anciennes, afin de ne pas créer de changement trop brutal dans
les méthodes d’enseignement. « Faudrait qu’on voye à ce qu’on fait la même chose avec « Comme si que » » a déclaré un Max Gallo épuisé mais satisfait au sortir du débat.
- En appel, Immochan a obtenu l'accord sur son projet d'extension d'Auchan-Noyelles-Godault. Les commerçants de Lens, Douai et Arras furent très actifs pour contrecarrer ce projet qui nuirait, selon eux, au commerce local... Les maires des 3 villes et de nombreux élus s'associèrent à cette contestation. Curieusement, les commerçants d'Hénin-Beaumont, directement menacés, n'ont pas bougé et le Maire qui, depuis des années, ne cesse de fustiger l'absence de soutien au commerce local, a été très silencieux...
Le commerce héninois est-il mort ? Ou bien... Le commentaire suivant est très réaliste :
"concernant l'extension du centre
commercial Auchan , contrairement à beaucoup de communes voisines , le
FN ne fit aucun commentaire , troublant !! pourtant , il promettait
dans son programme de sauver le commerce local . La présence de salariés
sur ce site parmi les élues poserait elle problème , ou alors on attend
le sens du vent pour donner un avis , car bon nombre d'Héninois ne sont
pas hostiles à ce projet . Bref , comme pour le tramway , on attend les
sondages et comme la girouette , on prendra position .Peu courageux
tout ça , mais c'est plus facile de s'attaquer au mendiant , n'est ce
pas , et pourquoi pas lui fiche son pied au ..."
- Le maire FN doit prendre un arrêté anti-mendicité. J'ai écrit dans un commentaire de ce jour qu'il s'agissait d'un arrêté anti-Roms, donc d'un arrêté discriminatoire et donc raciste. Pourquoi ? Parce que, à côté de Roms qui, épisodiquement mendient, Place Carnot principalement, 2 ou 3 individus de type "européen" mendient de façon permanente dans le secteur et, ce, depuis plusieurs années; or, la police nationale et la police municipale sont intervenues, ces derniers jours, auprès des Roms et pas auprès des autres personnes. C'est donc bien du contrôle au faciès et c'est donc bien du racisme. En écrivant cela, je ne juge pas sur le fond, mais sur la forme. Sur le fond, un commentaire se demandait comment on allait procéder pour faire payer des infractions à des SDF et c'est là où cet arrêté est purement démagogique...
Le commentaire, ci-dessous, donne un exemple personnel, prouvant l'inanité du racisme frontiste :
"Habitant depuis 40 ans , le centre
ville de Hénin , mes voitures ont été 4 fois , soit une fois tous les
10 ans, victimes de vandalisme .À trois reprises les auteurs furent
trouvés et , ils habitaient avec leurs parents , blancs , français ,
chômeurs , rue du 11 novembre et rue de Verdun .Mon fils fut un jour
agressé à la sortie du collège Gérard Philipe , par trois garçons qui
furent présenté à la justice , même profil , à peu prés mêmes adresses
que les précédents . tout celà en 40 ans et donc pas Chicago , et pas
les Roms , et autres immigrés mais de vrais enfants de Français , et
c'est avec cela que le FN préconise de repeupler le pays pour éviter
l'immigration . Les partis extrémistes n'apportent rien , mais vraiment
rien à l'évolution de la société , ceux ci ont peur des immigrés car ils
craignent leur dynamisme , leur ouverture d'esprit .Ce repli sur soi
est idiot et contre productif . Bah , allez vous prosterner devant la
statue de Jeanne D'ARC , pendant ce temps , nous essayerons de faire
évoluer les idées novatrices , la démocratie .Mais c'est vrai , pour
l'instant , celle ci perd beaucoup de batailles face à ces âneries ,
faces à ces incultes descendants de l'ignoble extrême droite ."
- Sur le 3ème commentaire, je n'aurai rien à ajouter sauf à citer un exemple sur le clanisme dans le Pas-de-Calais. Figurez-vous que l'on vient de renouveler quelques administrateurs (rémunérés ou non, là n'est pas la question) au "Crédit social des fonctionnaires" présidé par Jean-Marie Alexandre (président du MRC 62 et un des barons de la gauche). Et qui trouve-t-on parmi ces nouveaux administrateurs ?
* Cécile Bourdon, adjointe à Lens, Vice-Présidente du Conseil régional et Membre de la direction collégiale de la fédération du Pas-de-Calais du
Parti socialiste (Porte parole de la Fédération Socialiste du
Pas-de-Calais en charge de la vie militante et des relations avec les
sections);
* Jérôme Darras : adjoint à Liévin, fils de l'ancien maire emblématique de Liévin, Henri Darras, ancien directeur de cabinet du Président du Conseil régional, présentement directeur de la société d'économie mixte qui coiffe Weo (la TV régionale dont les actionnaires sont La Voix du Nord et... la Région).
Je ne mets pas en doute les capacités de ces 2 personnes (avec qui j'ai travaillé et que j'ai appréciées), mais il faut avouer que le "sang bleu" continue de couler et que la consanguinité n'est pas un vain mot...
"On a déjà écrit sur ce blog
combien le management était désastreux dans beaucoup de communes et
d'intercommunalités du Pas de Calais. On a déjà démontré combien le
mélange des genres politique et administratif avait un impact déplorable
sur les structures, leurs missions, leurs effectifs. On a maintes fois
expliqué les raisons qui amènent à disposer d'un personnel qui réponde
aux conditions statutaires d'embauche et qui soit formé dans les écoles
du CNFPT prévues pour cela. On a expliqué l'erreur d'un système qui
exclut plus qu'il n'intègre. On a aussi tenté de rappeler quelques
règles de base de management territorial. On a rappelé qu'il existait
une charte de déontologie à l'intention des Directeurs généraux des
services rédigée il y a au moins dix ans. On a aussi raconté comment
le mélange des genres pouvait être néfaste à la structure entre
Directeur de Cabinet et Directeur général . L'explication est allée
plus loin encore en cherchant les raisons dans les comportements des uns
et des autres dans un environnement culturel peu enclin au respect des
règles de droit. On a encore expliqué les raisons de ce sillon culturel
qui amène le système à reproduire les mêmes depuis 65 ans sans que
quiconque ne s'interroge sur la reproduction entre soi et les effets
qu'elle provoque. On a encore expliqué comment un parti disposant d'une
doctrine généreuse finit par devenir une affaire clanique amenant à
l'exclusion de ceux qui essaient de porter un vrai débat démocratique.
On n'a cessé de démontrer le système figé et rétrograde interdisant tout
progrès et amenant un département entier dans une regression telle que
n'importe quel voyageur peut observer de visu . On a expliqué ce déficit
démocratique majeur qui interpelle tant les contradictions sont grandes
entre les discours et la réalité du terrain. Il y a longtemps que les
méthodes totalitaires sont en oeuvre sous couvert d'un discours et de
termes modernistes qui n'ont de cesse que de servir de couverture à une
pratique digne des régimes les plus rétrogrades. On a aussi évoqué
l'absence du rôle des syndicats dont les responsables sont par ailleurs
liés fortement au pouvoir politique. Alors quand on a exploré beaucoup
d'issues où d'impression qui en résulte amène au constat qu'il n'y a plus
d'espoir, alors arrive ce qui doit arriver: le désespoir et l'extrême
droite. Quant aux profiteurs du système, ils en vivent trop bien pour
penser un seul instant une remise en cause: voyez les jérémiades des
conseillers généraux qui confondent tout dans leur plaidoyer à
l'encontre de leur propre gouvernement et qui tentent encore une fois de
mettre la population de leur côté avec cette croyance bien ancrée
qu'ils peuvent encore et encore continuer à la manipuler. Pour nous
en tenir à la Cahc, observez simplement le turn over des directeurs
généraux depuis sa création et la difficulté de faire vivre le collège
des chefs de service, chacun se sentant menacé tant les méthodes de
mises au placard successives sont monnaie courante et bien rodées: là
encore, il existe un droit pourtant bien codifié: une faute mérite
sanction: la faute est précisément définie, la sanction aussi! Combien
de fois le conseil de discipline est -il saisi ? combien de mémoires
d'accusation et de défense sont rédigés ? On observe bien qu'on est dans
un système dont les règles n'ont rien à voir avec celles édictées dans
le code général des collectivités territoriales; mais cela arrange
beaucoup de monde, a commencer par les membres du bureau eux-mêmes: on a
beau avoir affaire à des agnostiques, tous -sans exception- sont dignes
de Ponce-Pilate".
On a pu lire sur ce blog, ces derniers jours, comment le FN ne pouvait plus demander la sortie de l'euro et de l'Europe, puisque l'opinion publique française est attachée à ces deux institutions. Reste l'immigration... Comme on le lira ci-dessus, la volonté de sortie des accords Schengen est plus un dernier baroud d'honneur...
Que restera-t-il de la spécificité du Front National, en dehors de son racisme (dirigé aujourd'hui contre les Musulmans) et de l'amour immodéré de son chef envers le dictateur Poutine ? Pourtant ces 2 derniers "marqueurs "sont encore largement suffisants pour considérer qu'il s'agit là d'un parti dangereux pour les valeurs démocratiques et républicaines...
L'espace Schengen en cinq questions
Le Monde.fr |
A la veille des élections européennes du 25 mai, les critiques à
l'égard des accords de Schengen, qui encadrent les conditions de libre
circulation entre les États membres de l'Union européenne, refont
surface dans le débat public, portées essentiellement par la droite et
l'extrême droite.
Dernier exemple en date, le 16 mai, avec la croisière de Marine Le
Pen le long de la Moselle jusqu'à la ville de Schengen, au Luxembourg,
où ont été signés en 1985 les accords du même nom. Arrivée à
destination, la tête de liste du Front national en Ile-de-France a jeté
dans une poubelle un livre sur lequel était écrit « Accords de Schengen
». Un geste symbolique à l'encontre de ce qui, pour elle, représente « l'une des fautes les plus criminelles de l'Union européenne : la disparition totale des frontières ». Décryptage des fausses vérités sur l'espace Schengen.
Les accords de Schengen, qu'est-ce que c'est ?
Les accords de Schengen recouvrent plusieurs textes qui ont mis en
œuvre le territoire qu'on appelle aujourd'hui l'« espace Schengen ».
D'abord, l'accord de Schengen
signé le 14 juin 1985 par les trois États du Benelux (Belgique,
Pays-Bas, Luxembourg) – déjà liés par un accord de libre circulation –
et deux États frontaliers, la France et l'Allemagne. Cet accord visait à
supprimer progressivement les contrôles aux frontières communes et à
instaurer un régime de libre circulation pour tous les ressortissants
des États signataires, des autres États membres ou de pays tiers.
Sa mise en application, initialement fixée cinq ans plus tard par la convention de Schengen, n'a été effective qu'à partir de 1995. C'est finalement le traité d'Amsterdam,
signé le 2 octobre 1997, qui institutionnalise le principe de libre
circulation des personnes au sein du territoire de l'espace Schengen,
avec en contrepartie un contrôle accru aux frontières extérieures,
accompagné d'un renforcement des coopérations.
Quels sont les pays concernés ?
Aujourd'hui, l'espace Schengen regroupe vingt-deux des vingt-huit États membres de l'Union européenne. Certains partenaires européens,
comme l'Irlande et le Royaume-Uni, ont fait le choix de ne pas signer
l'accord, mais en appliquent une partie. A l'inverse, quatre pays non
européens font partie de ce territoire : l'Islande (2001), la Norvège
(2001), la Suisse (2008) et le Liechtenstein (2011).
La Bulgarie (2007), la Roumanie (2007), la Croatie (2011) et Chypre
(2004) ont signé l'accord mais ne sont pas membres à part entière de
l'espace Schengen : le Conseil de l'Union européenne pourra décider de
la suspension des contrôles aux frontières dès lors que les conditions
seront remplies.
Depuis le 1er janvier 2014, les interdictions partielles à l'ouverture du marché du travail pour les Roumains et les Bulgares ont toutefois été levées. Jusque-là, seuls deux cent quatre-vingt-onze métiers, dans des secteurs où les employeurs peinent à recruter, leur étaient accessibles.
La France peut-elle sortir de Schengen ?
C'est le nouveau cheval de bataille de l'UMP : dans son programme pour les élections européennes du 25 mai 2014, le principal parti de droite écrit que « sans progrès sérieux dans les douze mois, nous pourrions suspendre la participation de la France aux accords de Schengen ». Évidemment, une telle mesure ne serait possible que si l'UMP arrivait
au pouvoir en France. En cas de victoire aux européennes, le parti
pourrait toutefois faire des propositions en ce sens au Parlement
européen.
Un tel choix semble pourtant difficilement envisageable. Depuis 1995
et la mise en application de la convention de Schengen, la France ne
dispose plus d'administration frontalière (police et douane) en tant que
telle. Et la France « n'a absolument pas les moyens de sortir de Schengen », notait François Fillon en avril dans une interview au Point.
Toutefois, il serait possible de s'en extraire de manière temporaire. Selon le code frontières Schengen,
chaque État membre de l'espace Schengen a la possibilité de rétablir
les contrôles à ses frontières en cas d'atteinte à l'ordre public ou à
la sécurité nationale (pour six mois maximum) ou pour faire face à des
événements imprévus (cinq jours maximum), et après consultation des
autres États du groupe Schengen.
Selon l'article 2.2 de la convention d'application de l'accord de Schengen, un État peut décider « des contrôles frontaliers nationaux adaptés à la situation (...) lorsque l'ordre public ou la sécurité nationale l'exigent ».
La France avait d'ailleurs eu recours à cette clause quand le pays
avait été touché par la vague d'attentats terroristes à l'été 1995,
juste après la mise en application des accords de Schengen sur son
territoire.
Depuis le 22 octobre 2013, les contrôles peuvent être réinstallés aux frontières pour une durée maximale de vingt-quatre mois (voir l'article 26) en raison de « circonstances exceptionnelles »
faisant en sorte que le contrôle d'une frontière externe de l'espace
sans visa et sans frontières intérieures ne peut plus être assuré.
L'Union européenne contrôle-t-elle ses frontières ?
Parmi les principales critiques faites à l'UE, celle qui revient très
régulièrement dans le discours des politiques concerne le contrôle des
frontières extérieures de l'Europe. En avril, le président de l'UMP, Jean-François Copé, déclarait : « Schengen ne marche pas bien et manque de pilotage politique, ce qui aboutit à ce que l'on ait des frontières poreuses. » De son côté, Marine Le Pen déplorait : « On rentre en Europe comme dans un moulin. C'est ça le résultat de Schengen. »
Pourtant, les accords de Schengen ont mis en place une batterie de
dispositifs censés garantir le respect des frontières extérieures. Les États membres sont responsables du contrôle et de la surveillance de
leurs frontières extérieures, mais ces pratiques sont harmonisées par le
code frontières Schengen, qui prévoit un contrôle minimal pour les
ressortissants des États membres mais, en contrepartie, un contrôle
approfondi pour les ressortissants des pays tiers.
L'épine dorsale de l'espace Schengen est le système d'information
Schengen (SIS). Il s'agit de la plus importante base commune de données
informatiques sur le maintien de la sécurité publique, l'appui à la
coopération policière et judiciaire et la gestion des contrôles aux
frontières extérieures. Les différents services de sécurité peuvent y
enregistrer ou y consulter des informations sur des personnes ou des
objets et émettre des « alertes » concernant les personnes recherchées
ou portées disparues, les biens perdus ou volés, ainsi que les
interdictions d'entrée.
Depuis le 9 octobre 2013, le système de deuxième génération, SIS II,
introduit notamment le recueil de données biométriques et
l'interconnexion des alertes.
Depuis le 3 octobre 2005, l'Agence européenne pour la gestion de la
coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres
de l'Union européenne (Frontex) gère la coordination de la coopération
opérationnelle entre les Etats membres. Frontex a son siège en Pologne
et dispose d'une personnalité juridique. Elle est financée par l'UE – en
2013, le montant qui lui a été alloué atteignait quelque 85 millions
d'euros.
Les différentes réformes du code frontières Schengen vont vers un renforcement du contrôle des frontières extérieures. Dans son dernier rapport sur la situation dans l'UE,
la Commission européenne note d'ailleurs que, entre octobre et décembre
2012, environ 13 600 franchissements irréguliers des frontières ont été
détectés, soit une réduction de 52 % par rapport au quatrième trimestre
2011.
Faut-il craindre une arrivée massive de Roumains ?
Depuis le 1er janvier, Roumains et Bulgares sont libres de
travailler dans l'ensemble de l'UE sans permis de travail. Une mesure
symbolique attendue au tournant par la droite et l'extrême droite et qui
fait dire à Marine Le Pen, le 15 septembre 2013 à Marseille, « qu'avec l'ouverture totale des frontières avec la Roumanie et la Bulgarie, les Roms deviendront inexpulsables ». La présidente du FN veut ainsi brandir la menace d'une supposée « vague » d'immigrés en provenance de l'Est.
Pourtant, il n'y a aucune raison qu'un tel afflux de personnes ait
lieu depuis le début de l'année. En effet, la libre circulation des
Roumains et des Bulgares dans l'espace Schengen est effective depuis
2007 et leur entrée dans l'UE.
Pour passer les frontières intérieures, les ressortissants de ces
deux pays n'ont besoin que d'une carte d'identité. Avec une seule
limite, identique pour tous les ressortissants européens : ils ne
peuvent rester que trois mois maximum sans autorisation de travailler.
Au bout de trois mois, ils doivent quitter le territoire ou trouver un
travail rémunéré.
Ce qui a changé depuis le début de l'année, c'est seulement la liste
des métiers auxquels ils ont accès. Un progrès certes, mais pas
déterminant. Depuis 2007, les Roumains et les Bulgares pouvaient déjà
travailler sans restriction dans dix-neuf Etats membres, puisque seuls
l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, l'Espagne, la France, le
Luxembourg, Malte, les Pays-Bas et le Royaume-Uni appliquaient des
mesures de restriction.
Par ailleurs, la Roumanie et la Bulgarie ont certes ratifié la
convention de Schengen, mais ne l'ont pas encore mise en œuvre. Pour
qu'elle le soit, il faudrait une décision unanime des ministres de
l'intérieur des pays de l'UE. Un vote qui se fait attendre, en raison de
la réticence de plusieurs Etats, la France en tête.
En septembre 2013, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a indiqué que
la France n'était pas favorable à une entrée de ces deux pays de
l'espace Schengen tant qu'ils ne contrôlaient pas mieux leurs
frontières. En filigrane : la peur d'une entrée de migrants venus
d'Ukraine et de Turquie transitant par la Roumanie et la Bulgarie.
C'est d'ailleurs la crainte de ces éventuelles entrées qui a fait dire à Jean-François Copé, en octobre 2013 : « Nous
devons sanctionner et même exclure les pays qui ne contrôlent pas les
frontières extérieures de l'Europe, en dépit de leurs engagements. »
– Il reprenait ainsi une proposition formulée par Nicolas Sarkozy lors
de son discours à Villepinte le 11 mars 2013. Pour le moment, de tels
dispositifs n'existent pas dans les accords de Schengen.
Pour Martin Schulz, l'actuel président du Parlement européen, candidat à la présidence de la Commission européenne, rien ne sert de réformer l'espace Schengen. Un constat que rejoint Jean-Claude Juncker, lui aussi candidat à la Commission européenne : « La liberté de circulation est une des libertés fondamentales des traités », rappelle-t-il.