La Fédé. Chapitre 6 : Les bannis.

Le 30 mai 2012, des "conjurés" ont soutenu, à Annequin (près de Béthune), la candidature de JP Kucheida écartée par M. Aubry, laquelle avait annoncé qu'une dissidence entaînerait l'exclusion immédiate et qu'il en serait de même pour tous ceux qui soutiendraient JPK. Il y avait du beau monde, ce jour-là, parmi les mutins : D. Percheron, J. Mellick, O. Duriez (sénatrice), C. Génisson (1ère Fédérale).

Les auteurs du livre m'ont fait l'honneur de me citer : "la sulfureuse fédé du Pas-de-Calais aura du mal à subir le siège : les affaires en cours rendent, pour l'état-major de Solférino, tout compromis hasardeux au moment où François Hollande a pris le pouvoir. [...] Il est probable que la déroute du PS 62 ne soit plus qu'une question de mois avant le congrès de l'automne." (blog, le 31 mai 2012). Les barons vont tout faire pour éviter de se retrouver parmi les bannis, situation qu'ils connaissent bien  pour avoir, eux-mêmes, châtier quelques rebelles...

AA : A noter que ces "rebelles" (ou "mutins" ou "conjurés") n'ont finalement pas été exclus du PS pour avoir soutenu JPK. Il est vrai que la déroute de ce dernier fut telle (moins de 12,5% des inscrits au premier tour l'ont empêché de se présenter au second tour...), que la punition pouvait paraître suffisante. La Fédé, bien que sous tutelle est, semble-t-il, en voie d'être libérée des barons...

Marie-Noêlle Lienemann avait eu l'occasion de se frotter à la Fédé 62. Ayant abandonné son poste de maire d'Athis-Mons quand elle fut nommé ministre dans le gouvernement Jospin, elle arrive à Béthune pour les législatives de 2002 et se voit imposer Mellick comme suppléant, ce qui causa sa perte (v. chapitre 3 où je raconte l'épisode). Elle est alors écartée de la Fédé, mais dès 2004, Percheron la repêche dans sa liste des régionales (AA : avec Jack Lang, 2 anciens ministres, et B. Roman, ex-président de la commission des lois à l'assemblée, cette liste avait "de la gueule"). Mission lui est donnée, en 2007, de venir "marquer à la culotte" Dalongeville, pourtant montré du doigt par la Chambre régionale des comptes. AA : elle me dit, à l'époque, qu'il s'agit de le cadrer pour l'empêcher de faire n'importe quoi...je n'y croyais pas et était sidéré que Percheron fasse tout pour l'épargner : "un maire sortant a toutes les chances de gagner" théorisait-il et il avait raison puisque Dalongeville l'emporta facilement dans une triangulaire, au second tour, avec 52% des voix. Je ne croyais plus Percheron qui m'avait dit qu'il fallait soutenir GD pour battre le FN. Je commençais à comprendre qu'il y avait des choses à cacher et j'en avais parlé avec MNL qui en convint, même si nous n'avions pas, alors, une idée précise de l'ampleur du scandale. MNL se sent trahie le jour où la Fédé réintègre Dalongeville au PS (juin 2008). AA : GD fait ce qu'il veut, d'autant plus facilement que sa 1ère adjointe n'est pas souvent présente, puisqu'elle est, par ailleurs, vice-présidente du conseil régional et député européenne. Les effets pervers du cumul sont, dans cet exemple, évidents. Je pense que Percheron avait promis à MNL, pour prix de sa venue à HB, une place aux élections européennes de 2009. Il n'en fut rien puisqu'elle assista impuissante à l'hallali finale et fut même mise en minorité, malgré l'influence de la Fédé, sur le vote lui ôtant sa délégation (ce retrait n'avait pas beaucoup d'importance puisqu'elle avait celle de l'habitat, qui était de la compétence de l'Agglo : on peut donc dire qu'elle avait une délégation "alibi").

Je peux dire aujourd'hui, sans polémique, que MNL connaissait bien les turpitudes de la Fédé, qu'elle avait vue à l'oeuvre à 2 occasions. Je regrette qu'elle n'ait rien fait ensuite, de l'intérieur du parti, pour faire connaître la réalité. Ce silence était-il le prix à payer pour retrouver une place de sénatrice ? Ce même silence que s'imposa également François Hollande, plus de 10 ans 1er Secrétaire National du parti, pour bénéficier du soutien de la Fédé pour la primaire socialiste des présidentielles ? Décidément, il faudra nettoyer à fond pour retrouver un parti socialiste digne de ce nom...Et je ne crois pas que ce soit pour demain !