De qui se moque-t-on?

Dès son arrivée à la tête de la mairie, en juillet 2009, l'équipe élue s'est trouvée confrontée au problème financier hérité du maire précédent. La Chambre régionale des comptes avait, depuis quelque temps déjà, fixé le cap: un déficit cumulé de 12,5 millions d'euros à combler en 4 ans, ce qui planifiait le remboursement de la dette à 3,1 millions par an, et laissait une marge de manœuvre suffisante pour des dépenses de fonctionnement et d'investissement, vu la hauteur du montant des impôts locaux (record de France toutes catégories). Je passe ici sur le fait que la ville ait décidé de combler la dette le plus rapidement possible au lieu de l'étaler, ce qui est une aberration technique (investir chaque année permet de préparer les projets qui nécessitent des études et travaux préparatoires, d'une part; d'autre part, lisser les investissements dans le temps permet d'étaler les travaux pour éviter les engorgements), mais ce n'est pas le problème que je souhaite traiter ici.

Dès août 2009, Daniel Duquenne évoquait l'augmentation des impôts locaux de 10%, imposée par le Préfet, le représentant de l'État auquel il ne voulait pas s'opposer, malgré les demandes multiples des citoyens qui trouvaient insupportable cette nouvelle augmentation (ils avaient plus que doublé en 5 ans!). On suppose que, finalement, elle était superflue, puisque, quelques semaines plus tard, les élus décidaient d'augmenter, grâce aux contribuables, leurs indemnités de 22%! Devant le tollé général face à cette indécence (et à une intervention de la Préfecture éberluée devant cette irresponsabilité), la décision fut rapportée et...reportée. 

On s'attendait donc nécessairement à une suppression de cette augmentation "forcée" pour l'année 2010...

Et bien non! Je n'évoquerai ici que la taxe d'habitation, puisque je ne peux parler que d'elle: en tant que locataire, je n'ai connaissance que d'elle, la municipalité n'ayant, comme à son habitude, donné aucune information sur ce sujet des impôts locaux. Je ne ferai état que de la part communale de cette taxe.

Le taux d'imposition n'a pas bougé ou dit autrement, l'augmentation de l'an dernier est intégrée et, cette fois-ci, sans que le Préfet n'ait forcé la main et cela alors que le Maire nous annonce "urbi et orbi" que le déficit de trésorerie est en voie de résorption! Le taux est donc resté de 24,08%, mais comme l'assiette ("les bases"), sur laquelle il s'applique, a augmenté de 1,31%, la taxe d'habitation augmente donc, mécaniquement,, pour sa part communale, de 1,31% (+10,81% en 2009). 

Le Maire avait 3 solutions:

 - il revenait au montant de l'impôt de 2008, confirmant qu'il n'avait pu s'opposer au Préfet. Cela aurait été salué comme une décision de cohérence.

- il diminuait de quelques points le taux pour annoncer que l'an prochain, on reviendrait au taux de 2008. Décision de compromis.

- il pouvait symboliquement diminuer le taux de la taxe de telle sorte que le montant de l'impôt ne change pas. Décision a minima, que, à l'extrême rigueur, il pouvait tenter de justifier par "je n'augmente pas les impôts" (pas très crédible, mais enfin...)

Il a finalement choisi une 4ème solution, la pire, celle d'augmenter l'impôt ...et comme il manque de courage, aucune explication, aucune annonce n'a été faite (pourquoi ne pas l'avoir évoqué lors du dernier Conseil Municipal?)...

Faut-il s'attendre, alors, à une nouvelle tentative d'augmentation des indemnités des élus?

[Pour être un peu plus complet sur la question, dans la mesure de mes informations, la part "intercommunale" augmente de 1euro (comme l'an dernier) soit 1,85% et la partie départementale de 4,42% après 7,11% en 2009. Pour un logement de 40 m2, la taxe d'habitation s'élève ainsi à 874 euros (+ 2,22%)...]