En attendant le début de l'audience, sur le perron du Palais de justice de Béthune, les journalistes guettent les "vedettes" du procès. Guy Mollet attire son petit monde tandis que les arrivées de C. Chopin et JM Bouche font moins recette. Mais celui que tout le monde attend, c'est bien G. Dalongeville : assailli par la presse, il se régale de son "succès". A tel point que, dans la salle, il se pavane et jubile à voir tous ceux qui se pressent pour assister à "son" audience, même s'ils sont 20 autres prévenus (dont l'un, incarcéré en Espagne, n'est pas présent), mais la "star", c'est bien lui. J'ai retrouvé, à cette occasion, le maire qu'il était, souriant, affable, qui, du haut de son "trône", supervisait sa cour, non pardon, le conseil municipal siégeant plus bas, le regard tourné vers le maître.
L'audience a commencé à 14H42 : salle pleine ; prévenus, parties civiles, témoins, presse, devant, public derrière (une cinquantaine de personnes, dont une quinzaine d'Héninois). Une seconde salle est ouverte avec retransmission vidéo, mais la période de rodage est difficile : les micros ne sont pas ouverts, seule la Présidente parle dans un micro non fermé et l'on entend bien le Procureur dont la voix grave porte. Après la suspension de séance, la Présidente oblige tout le monde à s'exprimer dans le micro, seul l'avocat de Dalongeville s'y refuse. La seconde salle devient ainsi plus avenante : il fait moins chaud, on dispose d'Internet et les téléphones peuvent rester sur vibreur... les caméras balaient bien la salle principale. C'est là que j'irai demain...
La présidente, Madame Leman (assistée de 3 femmes assesseurs) a de l'autorité et le souci de faire preuve de beaucoup de pédagogie, comme on le lira plus loin. Le procureur a du punch et n'hésite pas à faire front devant les défenseurs qui se sont exprimés... Parmi eux, un des ténors du barreau français, Maître Berton (défenseur de Guasti, le démolisseur). Il sait qu'il est regardé et promène sa superbe dans la salle...
Les noms des 21 prévenus ont été énumérés avec les préventions reprochées. Rappelons que Dalongeville se voit concerné par 18 détournements de fonds publics, 11 délits de favoritisme, 6 usages de faux et une corruption passive ! Puis les parties civiles sont appelées, dont la mairie d'Hénin-Beaumont, représentée par son maire, heureux, lors de son entrée, d'être mitraillé par les photographes et de voir les micros se tendre vers lui... Les témoins se voient notifiés leurs devoirs.
L'avocat de Gérard Dalongeville, Me Francis
Terquem, a sollicité l'annulation de l'ordonnance de renvoi, estimant
que le dossier avait été "saucissonné" et que certains de ses "aspects", dont la mise en examen d'un magistrat de Béthune, Pierre
Pichoff, pour corruption passive, et le financement du PS, avaient été
"masqués". Le procureur, Jean-Pierre Roy, s'élève contre cette demande : pour lui, ces 2 dossiers n'ont, en aucun cas, pour origine, les aveux de Dalongeville. L'ex-maire a écrit Rose Mafia un an après pour étayer sa défense et "il ne s'est pas refait une virginité, il a pris le train en marche". Maître Dubout (avocat de 2 prévenus), par ailleurs défenseur de Pichoff, dit qu'il n'a rien vu, concernant Dalongeville, dans le dossier du juge incriminé. Maître Berton, avocat de Kucheida, la semaine dernière, ne comprend pas pourquoi Dalongeville parle d'un système, la "Kucheidie".
Après une suspension de séance, le tribunal n'accepte pas la demande d'annulation et, en outre, juge qu'il n'y a pas lieu de demander la présence de François Hollande pour qu'il témoigne.
L'audience a duré moins longtemps que prévu, aussi la Présidente en profite pour faire quelques rappels :
- notamment, sur l'origine de la procédure engagée contre Dalongeville, concernant des conversations enregistrées sur le téléphone d'un dénommé Angelo Argentino, condamné en 2009, dans une affaire de racket. Ces enregistrements de conversations avec GD et JP Chruszez sur des affaires immobilières qui n'ont pas abouti, ont déclenché des enquêtes qui mènent au procès d'aujourd'hui. Cela a donné lieu à une passe d'armes entre le procureur et l'avocat Terquem.
- la Présidente, fait œuvre de pédagogie, en décrivant les procédures de passation de marché, et elle demande l'avis de Chopin et Dalongeville. Ce dernier, suite à une question "vicieuse" du procureur, déclare qu'une fois la délégation accordée à l'adjoint aux finances, sa responsabilité est dégagée, ce que conteste fortement Chopin. On reviendra, bien sûr, sur cette question, dans les dossiers à examiner, les 2 ex-amis se renvoyant la balle...
- étrangement, la présidente sort de sa neutralité (elle s'y était engagée), en faisant état de son étonnement d'avoir constaté que la compagne (et le fils de cette dernière) de C. Chopin travaillent à la mairie, et que l'ex-compagne de GD était au cabinet du maire, au sein duquel travaillait également sa grande amie, compagne de JM Bouche...Pour se "justifier", la Présidente déclare qu'elle voulait montrer les "liens" et habitudes au sein de la mairie. Décidément surprenante, cette Présidente qui, par ailleurs, connait très bien ses dossiers...
Fin d'audience plus tôt que prévue : 17H15 au lieu de 19H30/20H, comme on nous l'annonce pour les prochains jours...
Demain,13H30, au menu, : le premier prévenu, Jérémy Couvreur, de la société ATS (avions-taxis) et peut-être, le début du dossier Bouche.
bravo pour le résumé de cette première audience...
RépondreSupprimerj'y ai assister en grande partie a vos cotés...ça promet des audiences passionnantes...
pour ce qui de la présidentes quand elle parlait de la compagne et du fils Chopin qui travaillait en mairie...c'est toujours le cas aujourd’hui?
Chopin n'a pas de fils, seulement une fille que je connais bien et qui ne travaille pas en mairie et n'y a jamais travaillé ! peut-être est-ce le fils de sa compagne ?
SupprimerExact, je rectifie, c'est bien le fils de Madame. Merci
Supprimeroui, c est toujours le cas! et même que le maire actuel,lui aussi fait embaucher les siens .....
RépondreSupprimerUn petit sur ce très "Vera Chruz" ne serait pas mal venu. Ou l'art de passer entre les balles.
RépondreSupprimerTom Jericho.
un petit mot*
SupprimerSi j'ai bien compris, vous voulez que je précise concernant JP Chruszez.
SupprimerIl s'agit d'une citation du procureur qui reprenait un passage d'un interrogatoire du dénommé Argentino par la juge d'instruction. Cela fut contesté par l'avocat de GD qui pensait que l'on ne savait pas quels étaientt les véritables interlocuteurs en mairie, s'agissant de téléphones du cabinet...
Argument très spécieux, mais je pense que l'on n'en saura pas plus. Argentino est en taule pour 5 ans (depuis 2009...)et l'affaire immobilière en question ne s'est pas faite...
Merci.
SupprimerToujours est-il qu'un secret plane en mairie depuis l'affaire.
RépondreSupprimerL'attitude de Duquene puis de Binaisse qui est allé dans le
mur en persistant à garder et protéger un incompétent ne
laisse aucun doute . Pourquoi ce suicide politique annoncé ?
Ce secret doit valoir son pesant .
pourquoi JP Chruszez ne fait pas partie des 21....?
RépondreSupprimeril est citez comme témoin par Dallongeville...?
JPCh est cité comme témoin par le parquet puisque, délégué aux finances, il a tout dévoilé à la police...
Supprimerpff, n'importe quoi, ça fait bien longtemps qu'Argentino est sorti de taule !
RépondreSupprimerCet Argentino, condamné à 5 ans de prison en 2009, ne fait pas partie de mes connaissances. Apparemment, vous êtes mieux placé pour en parler...
SupprimerDaguebert ( le frère de son chauffeur ) démissionne de la présidence d'Adevia
RépondreSupprimerExact, Dagbert a présenté sa démission vendredi dernier et il est certainement promis aux plus hautes destinées...
Supprimerou ça ? à la présidence d Artois comm.?
Supprimerun grand absent dans le tribunal ce jour,dont le nom a été cité à plusieurs reprise.
RépondreSupprimerle R.P.R. qui a trahi ses électeurs de droite en se ralliant à dalongeville :JEAN-MARC LEGRAND,président de la commission des marchés.complice ,incompétent, naif manipulé ou fusible.
ainsi que PHILIPPE DEMARQUILLY,sauvé par le gong du juge pichoff,mis en examen actuellemment.nous en reparlerons certainement !!!!
Oh qu'il part sur un beau bilan (globalement positif?)le president d'Adevia : des rapports crc desastreux, une Sem en faillite, 50 salariés sur la paille. Vite Brutus, une place est libre, cours...
RépondreSupprimerBrutus ne cumule-il pas déjà assez de postes comme cela ?
SupprimerSi j'ai bien compris, Brutus, assassin de son père César, c'est JP Corbisez...
SupprimerMais où est passé Julius Caesar himself? En Polynésie française? Au soleil de la Riviera française? Ou dans un paradis fiscal, bien loin de son ex- petite circonscription qu'il a tant maltraitée???... et dont il a tant profité!
RépondreSupprimerTic-Tac...Tic-Tac....
Vous méprisez Jules César à le comparer à ce minable qui n'a passé son temps qu'à justifier un système véreux et à détruire celles et ceux qui disposaient d'une authentique conviction socialiste ou un sens aigu du service public.... On le sort de la naphtaline pour répondre à l'interview d' un journaliste de France 3 à qui il raconte le contraire de ce qu'il a toujours fait sur l'air du grand moralisateur. Quelle saloperie ce type. Mais qu'on ne l'entende plus. Il a assez abîmé le République comme celà.
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