AA: on peut ne pas aimer le Petit Journal de Yann Barthès, mais la référence, ci-dessous, à Copé et Morano, vaut son pesant d'or!
Les maux du mot
On comprend qu'ils agacent les politiques, ces reporters de Canal+ que dépêche " Le Petit Journal ". Ils sont partout et repèrent immanquablement le détail qui tue.
Les éviter, c'est risquer de se faire prendre en chasse et en grippe ; les battre froid, comme l'a maladroitement fait Henri Guaino il y a peu, en refusant de répondre à la question : " Où se trouvent les îles Wallis-et-Futuna ? " (comme la plupart de ses collègues interrogés, il ne connaissait manifestement pas la réponse), c'est s'assurer une bonne petite vengeance saignante diffusée dès le soir même dans une émission très suivie. Manquer d'humour, c'est risquer d'afficher une raideur néfaste à une bonne communication " sympa ", mais faire trop le clown peut décrédibiliser.
Les journalistes du " Petit Journal " et leur micro au logo en réserve blanche sur fond rouge sont redoutables, et redoutés, scrutés d'un oeil noir par les attachés de presse et les conseils en communication. Certains représentants politiques ont appris à leurs dépens ce que veut dire un micro qui traîne, et beaucoup se masquent désormais la bouche lorsqu'ils glissent une confidence à un collègue de parti pour éviter d'être décryptés et sous-titrés par l'émission satirique diffusée chaque soir, après " Les Guignols " et le numéro, le plus souvent consternant, de la Miss Météo de la chaîne cryptée.
Le Front national n'est pas encore parvenu à se dépêtrer du " Petit Journal ", l'accusant de tous les maux. Yann Barthès, son animateur, caustique et urticante tête à claques, est leur bête noire. Le parti de Marine Le Pen l'accuse de manipulation, de propos déformés, de montages partisans - même son de cloche chez une partie des opposants à l'" Ayraultport " de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).
A force d'être pris au mot, d'autres ont aussi quelques solides raisons de détester l'émission. Ainsi, s'il a regardé " Le Petit Journal " de jeudi, Jean-François Copé doit-il amèrement regretter d'avoir stigmatisé par l'une de ces formules faciles les esprits chics germanopratins (AA: de Saint-Germain des Près), trop éloignés des réalités du terrain.
Mettant en parallèle ces remarques réitérées ad nauseam devant les caméras et l'obsession de M. Copé à par ailleurs se revendiquer de Meaux, la ville dont il est le maire, comme s'il s'agissait d'une commune rurale au fin fond de la Creuse, " Le Petit Journal " n'a pas eu grand mal à prouver que le président proclamé et discuté de l'UMP, s'il est né à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), a étudié et vécu toute sa vie non loin de Saint-Germain-des-Prés, et habite toujours ces beaux quartiers de la rive gauche qu'il feint de brocarder.
Nadine Morano doit aussi regretter d'avoir lancé imprudemment, jeudi, au journaliste qui tentait de recueillir ses propos, que, à l'UMP, elle faisait de la politique, pas du spectacle. Réponse du " Petit Journal " : une théorie d'extraits d'entretiens télévisés récents où la pétulante copéiste ne cesse de stigmatiser le " spectacle " navrant que donne son parti. Et les politiques s'étonnent après cela d'être traités en guignols...
par Renaud Machart
Les éviter, c'est risquer de se faire prendre en chasse et en grippe ; les battre froid, comme l'a maladroitement fait Henri Guaino il y a peu, en refusant de répondre à la question : " Où se trouvent les îles Wallis-et-Futuna ? " (comme la plupart de ses collègues interrogés, il ne connaissait manifestement pas la réponse), c'est s'assurer une bonne petite vengeance saignante diffusée dès le soir même dans une émission très suivie. Manquer d'humour, c'est risquer d'afficher une raideur néfaste à une bonne communication " sympa ", mais faire trop le clown peut décrédibiliser.
Les journalistes du " Petit Journal " et leur micro au logo en réserve blanche sur fond rouge sont redoutables, et redoutés, scrutés d'un oeil noir par les attachés de presse et les conseils en communication. Certains représentants politiques ont appris à leurs dépens ce que veut dire un micro qui traîne, et beaucoup se masquent désormais la bouche lorsqu'ils glissent une confidence à un collègue de parti pour éviter d'être décryptés et sous-titrés par l'émission satirique diffusée chaque soir, après " Les Guignols " et le numéro, le plus souvent consternant, de la Miss Météo de la chaîne cryptée.
Le Front national n'est pas encore parvenu à se dépêtrer du " Petit Journal ", l'accusant de tous les maux. Yann Barthès, son animateur, caustique et urticante tête à claques, est leur bête noire. Le parti de Marine Le Pen l'accuse de manipulation, de propos déformés, de montages partisans - même son de cloche chez une partie des opposants à l'" Ayraultport " de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).
A force d'être pris au mot, d'autres ont aussi quelques solides raisons de détester l'émission. Ainsi, s'il a regardé " Le Petit Journal " de jeudi, Jean-François Copé doit-il amèrement regretter d'avoir stigmatisé par l'une de ces formules faciles les esprits chics germanopratins (AA: de Saint-Germain des Près), trop éloignés des réalités du terrain.
Mettant en parallèle ces remarques réitérées ad nauseam devant les caméras et l'obsession de M. Copé à par ailleurs se revendiquer de Meaux, la ville dont il est le maire, comme s'il s'agissait d'une commune rurale au fin fond de la Creuse, " Le Petit Journal " n'a pas eu grand mal à prouver que le président proclamé et discuté de l'UMP, s'il est né à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), a étudié et vécu toute sa vie non loin de Saint-Germain-des-Prés, et habite toujours ces beaux quartiers de la rive gauche qu'il feint de brocarder.
Nadine Morano doit aussi regretter d'avoir lancé imprudemment, jeudi, au journaliste qui tentait de recueillir ses propos, que, à l'UMP, elle faisait de la politique, pas du spectacle. Réponse du " Petit Journal " : une théorie d'extraits d'entretiens télévisés récents où la pétulante copéiste ne cesse de stigmatiser le " spectacle " navrant que donne son parti. Et les politiques s'étonnent après cela d'être traités en guignols...
par Renaud Machart
© Le Monde 1/12/12
Bon article...
RépondreSupprimerMais il y a une petite erreur, parce que ce que Morano a dit, est pire. elle n'a pas dit " Je fais de la politique, pas du spectacle "
Mais " On fait l'actu, pas du spectacle" ...
Elle ne fait pas de la politique Morano ( de là à généraliser et dire que c'est pareil pour l'ump, il n'y a qu'un pas ) . Elle fait "l'actu" , ou "de l'actu". C'est quand même grave...
D'accord dans l'ensemble.
RépondreSupprimerCeci étant, il y a maintenant des attachés de presse qui font en sorte que les journalistes du Petit Journal n'approchent pas leurs maîtres. Ils/elles ont des consignes strictes. Plus loin est le micro, mieux c'est. Sans parler de militants vindicatifs qui font barrage.
Il est amusant aussi de voir les interviewés prendre un petit temps avant d'ouvrir la bouche. Vous savez, cette fraction de seconde (de peur) qui montre la non spontanéité des gens, le calcul, la langue de bois, le mensonge... "Mince, il faut bien répondre quelque chose, même si on ne maitrise pas la chose, sinon, que vous penser les spectateurs, ces cons endormis depuis 40ans".
Par contre, pas d'accord sur la Miss meteo actuelle (ne jouant pas que sur le physique). Largement au-dessus des précédentes. Elle a un vrai talent pour la comédie. Après on aime ou pas.
Et si le PJ fait grincer, c'est bon signe.