Conseil municipal d'Hénin-Beaumont (7/10/2016)

" Il va falloir payer, Alain Alpern" m'apostropha, à la sortie du conseil de ce jour, B. Bilde, hilare et goguenard, mimant de ses doigts le bruissement de billets. Ce que l'on supposait depuis longtemps était, ainsi, confirmé par l'ex-directeur de campagne de M Le Pen : le FN multiplie les actions en justice contre ses opposants pour les rendre exsangues financièrement. De toute façon, ce sont les contribuables qui paieront, que les élus FN gagnent ou perdent !

C'est ce même Bilde, dont les mots se bousculent dès qu'il est excité, qui me traita en séance de "mythomane", écrivant des "conneries", à propos de la voiture que la mairie avait envisagé d'acheter pour le maire, voiture de standing (et non "de prestige", comme affirma l'adjoint). Je m'étais interrogé, en tant que citoyen, sur l'adéquation entre ce possible achat et la situation financière de la ville, ainsi que sur les besoins réels que le maire d'une petite ville circule dans une berline de gamme moyenne... C'est toujours ce Bilde qui mentit, sans vergogne, comme il sait si bien le faire, en soutenant que, lorsque j'étais vice-président du Conseil régional, j'avais une voiture de fonction avec chauffeur (!) alors que, mise à part celle du Président, aucun membre de l'exécutif n'en bénéficiait ! 

Marine Tondelier répliqua justement que "c'est l'hôpital qui se moque de la charité", en rappelant les insultes et les propos racistes proférés sur les pages Facebook du maire (à ce sujet une procédure judiciaire intentée par le maire de Sevran à l'encontre de S. Briois apparaît en ce moment dans les médias : http://www.leparisien.fr/sevran-93270/sevran-gatignon-porte-plainte-contre-deux-maires-fn-pour-menaces-de-mort-06-10-2016-6181269.php).

Et c'est encore ce Bilde sans complexe qui proféra cette phrase qui restera dans les annales, au sujet des insultes sur la page FB du maire : "ces interventions ne viennent pas de chez nous, mais de chez vous !" (sic)...

Enfin, le même (souvent appelé "le maire" ou "le maire-bis") monopolise la parole : il a "micro ouvert". Il intervient sur tous les sujets, parle aussi longtemps qu'il le souhaite, apostrophe quand bon lui semble, coupe la parole sans vergogne... Et, comme je l'ai déjà indiqué à de multiples reprises, il assène des arguments d'autorité qui sont autant de raccourcis mensongers...  

Mentir, il connait bien : plusieurs médias nationaux s'étaient déplacés pour assister au vote de la motion "Ma commune sans migrant". L'adjoint leur a assuré que le sujet était remis au mois de novembre... Seule M6 est restée et elle fit bien (voir ci-dessous)...

Dans les interventions de l'adjoint chargé des finances ("ce cher Jean-Richard" glousse toujours le maire en lui donnant la parole...), j'ai noté cette phrase : "Nous sommes l'objet d'une attention spéciale du contrôle de légalité..." (la Préfecture). Tiens, tiens...

Le maire s'est encore une fois distingué par  :

- des réactions surprenantes (ambiguës ?) : "la jouissance des Roms". "Nous, nous laissons les associations s'auto-gérer, sans intervenir (il a oublié que sa mère est devenue présidente du "Temps de vivre").

- un français approximatif : "un terrain stoppé". "La voirie est dans un sacré z'état" ! "Des poches de stationnement"...

- l'ignorance : accusant S. Filipovitch, conseiller d'opposition de ne pas payer d'impôt foncier. On ne peut, quand même pas reprocher à ce dernier de ne pas être propriétaire !

- le mépris : "l'opposition sectaire et inutile, l'"hurluberlu" (s'adressant à S. Filipovitch), "vous êtes agaçante" (à l'égard de M. Tondelier), "votre secte" (pour M. Tondelier toujours). Toujours pour la même : "vous débloquez parfois"...

Il a l'art de savoir se faire applaudir par le public : il suffit qu'il prononce le mot "migrant" pour déchaîner les passions...

A maintes reprises, il a coupé les micros des membres de l'opposition, pour donner la parole à ses adjoints, qui, eux, peuvent s'exprimer sans limite de temps...

En fin de séance (celle-ci dura plus de 3 heures), le sujet de la Charte "Ma commune sans migrant ", dont Briois est l'initiateur, fut abordé. Mon voisin, dans l'assistance, s'empressa d'entonner la merveilleuse chanson de Jean Ferrat "Ma France" et d'en jeter à la volée les paroles. Il fut , manu militari, expulsé de la salle. Étonnant, alors que, durant tout ce conseil, le public, composé à 90% de sympathisants frontistes, balança quolibets, huées et invectives envers l'opposition, réservant ses applaudissements pour les saillies de Briois et Bilde. Pourtant, jamais on ne menaça de les expulser... Il faut dire que la claque était menée par un militant FN de Montigny (tête de liste aux municipales), embauché à la mairie d'Hénin comme d'autres militants FN des alentours (voir au-delà) et qui avait pris congé ce jour (précision de Briois)... Comme quoi, à 9h du matin, il n'y avait pas que des retraités et des sans-travail présents...

Marine Tondelier ne put terminer son intervention, son micro ayant été une nouvelle fois coupé... Elle avait insisté sur l'illégalité de cette motion puisqu'il n'était pas question de l'intérêt d'Hénin : la ville n'a jamais été contactée pour accueillir des migrants... Briois mit, alors, en cause les maires de l'Agglo (Montigny, en tête) qui lui auraient fait part, en toute discrétion, de leur souhait de ne pas accueillir de Roms et des migrants. La conseillère EELV, devant un Briois hilare (!), fut conspuée de toutes parts, malgré sa pugnace intervention... 

David Noël rappela que la France avait toujours été une terre d'accueil pour tous les persécutés et ses propos humanistes imposèrent le silence pendant quelques instants, ce qui n'était pas un mince exploit.

Le mot de la fin revint à l'inénarrable Bilde : "Dehors les clandestins" ! qui entraîna des applaudissements nourris...

Pauvre Hénin-Beaumont...