SU'ELLE A DIT
Suite et fin de cet article du Monde du 25/10 qui a analysé le discours de Fréjus du 17/9 de M. Le Pen.
Quand on décode ce discours, les tentatives de banalisation, de clientélisme et le recours aux fantasmes anciens sont tellement évidents que l'on se demande si le noyau dur du FN pourra encore supporter longtemps l'édulcoration de ses véritables attentes...
#12 : Les références
Ce qu’elle a dit : « De Pékin à Brasilia et de N’Djamena à Calcutta, et aussi d’Alger
à Montréal, cette France-là, la France de Victor Hugo et de Claude
Lévi-Strauss, la France du général de Gaulle et d’André Malraux, était bien
vivante et elle était attendue. »
CE QUE ÇA VEUT DIRE
Ce que cela veut dire : René
Girard, Claude Lévi-Strauss, André Malraux, Victor Hugo… Le Panthéon dressé par
Marine Le Pen dans son discours ne répond en rien aux canons traditionnels des
références du « camp » national. « Si
elle avait voulu parler avec les mots du nationalisme, elle aurait pu citer
Maurice Barrès par exemple, sur la querelle du cosmopolitisme. Mais elle
préfère utiliser des références connues et acceptables, note Olivier Dard, spécialiste du
nationalisme français. Elle est plus dans l’occupation d’un espace que dans
une filiation idéologique. Il faut imaginer Charles Maurras faisant l’éloge de
Victor Hugo… Elle n’a pas le souci de la cohérence idéologique. »
Le Front national aime brouiller les pistes pour
essayer de rejeter l’étiquette d’extrême droite. Dans le passé, il n’a pas
hésité à mettre Jaurès sur ses affiches ; Marine Le Pen à citer Raymond
Aron à la télévision ; la section FN de Sciences Po à se baptiser du nom
de Jean Moulin. Peu importe la cohérence historique, ni que d’anciens
collaborateurs aient contribué à la fondation du Front national.
AA : un jour peut-être citera-t-elle… Marx !
#13 : La posture gaullienne
Ce qu’elle a dit : « Qu’est-ce que la France si elle n’est pas la France
libre, non alignée, toujours debout quand il s’agit d’affirmer la liberté des
peuples à choisir leur destin ? »
CE QUE ÇA VEUT DIRE
Ce que cela veut dire : Certaines
références sont encore plus acceptables que les autres. Tout au long de son
discours, Marine Le Pen file la métaphore de la « France
libre » pour tenter de se placer dans les pas du général de
Gaulle, une des rares personnalités politiques dont elle cite le nom. Dans son
esprit, l’homme du 18-Juin est synonyme d’indépendance, de souveraineté et de
grandeur. « Le moment est venu de remettre la France, libre, égale
et souveraine, parmi les autres nations, elles-mêmes libres, égales et
souveraines », lance-t-elle. Et de plaider pour une France « non-alignée » –
sur les Etats-Unis, en particulier. Ces dernières années, les positions du FN
sur la scène internationale collent souvent à celles de la Russie de Vladimir
Poutine.
Mme Le Pen, dont le bras droit Florian
Philippot se réclame du général, veut se tailler un costume gaullien depuis
plusieurs années. Dans son discours de Fréjus, elle glisse des références
implicites à l’ancien président de la République. Lorsqu’elle affirme que le
multiculturalisme a « une apparence » – « le
respect de toutes les différences » – et une « réalité » – « celui
de les détruire toutes », son propos évoque celui du général de Gaulle
à la suite du putsch des généraux à Alger, le 21 avril 1961. « Ce
pouvoir a une apparence : un quarteron de généraux en retraite. Il a une
réalité : un groupe d’officiers partisans, ambitieux et fanatiques »,
déclarait-il alors à la radio. Savoureux, quand on se rappelle que le Front
national a été fondé par des partisans de l’Algérie française et d’anciens
membres de l’OAS.
#14 : Un libéralisme national
Ce qu’elle a dit : « Pour que se lèvent à nouveau les forces du progrès, du
renouveau, de la grandeur française, il faut à la fois que s’allègent à
l’intérieur les contraintes et l’injustice fiscales, les contraintes
réglementaires, juridiques, qui sanctionnent la réussite, qui découragent
l’initiative et privilégient la rente sur l’investissement à risque, et que se
renforcent à l’extérieur le principe de la préférence pour soi et de primauté
de la Nation. »
CE QUE ÇA VEUT DIRE
Ce que cela veut dire : Marine
Le Pen prend dans ce discours un virage sémantique frappant. Elle plaide d’un
côté pour que « s’allègent à l’intérieur [du pays] les contraintes
et l’injustice fiscales, les contraintes réglementaires, juridiques, qui
sanctionnent la réussite, qui découragent l’initiative » et de
l’autre pour « que se renforcent à l’extérieur le principe de la
préférence pour soi et de primauté de la nation ». Un décalque
quasi-parfait de la position défendue par sa nièce Marion Maréchal-Le Pen,
réputée plus libérale.
Dans un autre passage de son discours, la
présidente du FN déplore l’assistanat - sans utiliser le terme - en
regrettant « l’enfermement malheureux dans l’assistance et même
l’asservissement des uns et la spoliation des fruits du travail des
autres ». Une manière de répondre aux critiques de la droite et
de certains au sein de son camp qui voient dans son programme économique un
avatar de la gauche. En défendant à la fois l’intervention de l’Etat et une
plus grande liberté pour les entrepreneurs, la députée européenne tente de
ratisser le plus largement possible, au risque du grand écart.
AA : à force de faire le grand écart… on
se déchire !
#15 : Le « capitalisme
national »
CE QU'ELLE A DIT
Ce qu’elle a dit : « Croissance régulière, monnaie nationale, égalité
sociale, diffusées à tous les bénéfices du capitalisme national. »
CE QUE ÇA VEUT DIRE
Ce que cela veut dire : Marine
Le Pen assure s’opposer aux excès du libre-échange, pas au capitalisme en tant
que tel. Dans son esprit, ce dernier doit être raisonné et au service des
intérêts de la nation. La présidente du FN plaide dans son discours pour que
les salariés « aient une plus large part » aux
résultats des entreprises « en tant qu’associés en capital ».
Il faut « que le succès de quelques-uns participe davantage au
progrès de tous, qu’un capitalisme national entraîne mieux et davantage la
France vers plus grand, plus riche, plus fort », estime-t-elle.
« Le capitalisme national tel que
l’économiste Maurice Allais l’a pensé était praticable dans les années
1960-1970, mais plus dans les années 2010, estime Jean-Yves Camus, de la
fondation Jean-Jaurès. L’économie n’était pas aussi financiarisée, il y avait
un plan, les transferts de souveraineté n’étaient pas ce qu’ils sont
aujourd’hui… Elle reste sur un modèle d’hier. » De fait, l’idée n’est pas neuve au sein du Front
national. « C’est une reprise de Bruno Mégret [ancien numéro 2 du
FN dans les années 1990]. On ne dit pas que les actionnaires doivent accumuler
les dividendes mais que les Français doivent devenir copropriétaires des
entreprises. Le programme pour les législatives de 1993 défendait déjà
cela », rappelle l’historien Nicolas Lebourg.
AA : le grand écart, ce n’est pas
seulement pour enjamber les uns et les autres à l’horizontale, mais aussi pour
enjamber le passé et le présent, à la verticale ! Comment voulez-vous qu’elle
ne se casse pas la figure !
#16 : Le progrès
Ce qu’elle a dit : « Au-delà de nos différences, au-delà de nos histoires
personnelles et de nos préférences partisanes, au-delà des formules et des
politiques, nous avons la France en commun. »
CE QUE ÇA VEUT DIRE
Ce que cela veut dire : Après
avoir dépeint pendant près d’une heure un tableau sombre de la France, Marine
Le Pen offre un dégagement qu’elle veut porteur d’espoir. La présidente du FN
souhaite « que se lèvent à nouveau les forces du progrès, du
renouveau, de la grandeur française » ; elle dit vouloir mener le
combat pour « la liberté » et le « véritable
progrès ». « C’est la première fois que j’entends
l’extrême droite investir le vocabulaire ’progressiste’», assure l’historien
Nicolas Lebourg. Une nécessité pour essayer de rassembler au second tour de la
présidentielle.
La conclusion de la candidate frontiste pourrait
même être reprise au mot près lors de l’entre-deux tours. « Au-delà
de nos différences, au-delà de nos histoires personnelles et de nos préférences
partisanes, au-delà des formules et des politiques, nous avons la France en
commun », affirme-t-elle, s’adressant à l’ensemble des Français.
Pour autant, l’optimisme - dimension essentielle
pour qui veut entraîner une majorité derrière soi lors de ce
type de scrutin - n’imprime pas encore son propos. « Les
fondamentaux de son discours n’ont pas beaucoup évolué par rapport à celui
qu’elle avait prononcé à Tours, en 2011, note Grégoire Kauffmann. Elle est dans
une sorte d’autisme rhétorique, son propos est toujours anxiogène et
catastrophiste. Au fond, ce discours n’est pas vraiment celui de la France
apaisée. »
AA : d’ailleurs,
« La France apaisée » qui fait sourire quand on suit la gestion
quotidienne de l’actualité par le FN, passe au rayon des oubliettes.
Il n'y a qu'attiser les haines racistes que ce tout petit "maire" sache faire correctement...comme sa maitresse traitée de semi-démente.
RépondreSupprimerPas de projet d'accueil de réfugiés à Hénin? Qu'à cela ne tienne, tous les deux jours on ressert la vilaine soupe de "l'invasion" et de l'islamisme ( il ne parle pas des potes en prison pour avoir livrer des armes aux terroristes...)
82 pour cent des Français et Françaises favorables à l'accueil? Des traitres, c'est l'invasion ( Bouhhhhh, je fais peur à Roger!). Rapporté à nos 3600 communes, cela fait 1 réfugié par commune! ( Mais le principal c'est faire peur à Roger... tant que roro se roule dans la boue raciste c'est bon pour la marion dite marine, il s'occupe pas d'autre chose et ne descend pas dans la rue pour s'opposer aux vrais responsables de la crise, il a peu roro!Pas un réfugié à Hénin, mais il a peu)
La préoccupation principale de nos concitoyens c'est le chômage? Il n'en parle pas le tout petit maire. A vrai dire, il s'en fout ( le fn surfe sur la crise et plus ça dure mieux c'est...) et il vote même pour toutes les lois les plus antisociales à Bruxelles, loin de ses chers boeufs de Darcy ( il empêche le Secours Populaire de fonctionner correctement, comme son pote le fou d'Hayange).
Alors, dans quelques petites années, quand tout cela sera passé, lui et sa clique auront à répondre de tout le mal qu'ils font. Il trouvera des excuses.
Poutine et Assad seront jugés pour crimes contre l'humanité et génocide.
Il faudra qu'il réponde le petit maire oublié d'Hénin. Et il répondra.Nous, nous n'oublierons pas. Tout est classé et rangé. Tout.
Votre tactique est la bonne 11:00. Le fn peut vous maudire. Les républicains vous offrir une statue.
Supprimer... si vous êtes étonné par le pourquoi de ces louanges, et bien, c'est très simple. Voyez la définition du mot Ironie.
Dénonçons l'imposture fn, ce parti est à interdire sur notre territoire. Informons nos concitoyens trompés de sa nocivité extrême! Sabotons le fn. C'est en cours. Plus de 80 pour cent des français n'en veulent pas. Rappelons sans arrêt leurs affaires: la jeanne,la déclaration tronquée de la fortune immobilière au fisc par les le pen, père et fille, les votes anti-sociaux à Bruxelles de la clique, la vente d'armes de fachos d'extrême droite aux terroristes,les magouilles des chatillon et consorts, la cagole du sud inculte et pétainiste, les racines non pas chrétiennes et républicaines mais pétainistes de ce parti ... et j'en passe!
SupprimerPlus fort, sabotons le fn, portons plainte systématiquement pour injures, menaces de mort et de viols sur des démocrates qui défendent la liberté, l'égalité et la fraternité.
Tu n'es pas ironique 20H25, tu n'en as pas les moyens. Tu enrages et tu me confortes. Tu auras double ration demain... A bientôt bambino, petit garçon va...
Un bel exercice de psychanalyse de comptoir pour bobo. Cela ne changera pas grand chose à l'histoire qui est en train de s'écrire.
RépondreSupprimerComme vous n'y connaissez rien à la psychanalyse comme du reste, d' ailleurs, vous l' insultez !
SupprimerTu vas voir l'histoire qui est en train de s'écrire facho inculte de 12H18... tu vas le sentir passer le souffle de l'histoire, pauvre imbécile!Bientôt tu vas retourner dans ta tanière puante. Très bientôt!
SupprimerVotre réponse est un peu courte 13h37, développez. Montrez vos connaissances de cette science
RépondreSupprimer1)Ce n' est pas le lieu
RépondreSupprimer2)je n'ai jamais fanfaronné que je connaissais la psychanalyse, moi !
Sujet clos.