Suite de l'article du Monde du 25/10 analysant le discours de Fréjus (17/9) de M. Le Pen.
Il y a 2 types de "fans" du FN :
- ceux qui en écoutant ou lisant ce discours n'y voient que du feu dans ce langage plus ou moins codé...
- ceux qui comprennent et manipulent les précédents pour les conforter dans leur ignorance...
#4 : Un ennemi intérieur
Ce qu'elle a dit :
« Nous, citoyens français, nous, peuple français, ne décidons plus de
notre destin. Nos lois ne sont plus nos lois, nos codes et nos mœurs ne sont
plus nos codes et nos mœurs, et la politique de la France est trop souvent
dictée de l’étranger. »
CE QUE ÇA VEUT DIRE
Ce que cela veut dire : L’extrême
droite a pour coutume de désigner deux ennemis : intérieur (le Parti
communiste, par exemple) et extérieur (l’Union soviétique, dans le même ordre
d’idée). Ici, Marine Le Pen pointe de manière allusive un ennemi intérieur, que
l’on perçoit comme étant le résultat de l’immigration : il n’est pas « de
France », n’aurait pas ses « codes », ses « mots »,
commettrait des « crimes » et mettrait à mal « l’intégrité
du territoire ». « Elle procède par allusions et
périphrases pour dépeindre sous un visage effrayant, car mystérieux, des
ennemis jamais nommés : des populations non autochtones, qui sont
assimilées à des criminels, analyse Cécile Alduy, professeur à Stanford et
auteure avec Stéphane Wahnich de Marine Le Pen prise aux mots (Seuil, 2015).
L’ennemi est aussi dangereux que fuyant. »
AA : "et la politique de la France est trop
souvent dictée de l’étranger." Il s'agit de Bruxelles, bien sûr.
#5 : L’islam, un absent très présent
Ce qu'elle a dit :« Est
présent sur notre sol autre chose que des criminels, sont présents des ennemis
qui entendent faire régner des lois, des mœurs, une idéologie
politico-religieuse, venus de l’extérieur. »
Ce que cela veut dire
: Tout au long de ce discours, Marine Le Pen joue sur l’implicite. Aucun
adversaire politique n’est nommé. Pas plus qu’une religion ou une idéologie.
Lors de la précédente université d’été du FN, à Marseille, le 8 septembre 2015,
la présidente du parti d’extrême droite avait promis de mettre l’« islam
radical à genoux ». Cette fois, les mots « islam » ou « islamisme » ne
sont pas prononcés. Une manière de ne pas désigner un bouc-émissaire, en
apparence. Tout juste dénonce-t-elle la présence« sur notre sol » d’« ennemis
(…) venus de l’extérieur » pour servir une « idéologie
politico-religieuse ». En clair, de djihadistes, qui seraient présents
sur le territoire français du fait d’une immigration non contrôlée – ce qui
occulte le fait que certains d’entre eux sont français depuis leur
naissance. « Ne pas nommer signifie qu’il n’y a pas besoin de
décodeur, cela va de soi, note l’historien Olivier Dard, professeur à
l’université Paris-IV et spécialiste du nationalisme français. Son discours est
compréhensible par tout le monde, c’est symptomatique de la lepénisation des
esprits. » Le propos de la présidente du FN était plus
transparent, à Tours, en 2011 : « L’Europe n’est pas un
califat, la France n’est pas un califat, elle ne l’a jamais été, elle ne le
sera jamais. » En 1988, Jean-Marie Le Pen jouait de son côté au
prophète sur le sujet : « Dans vingt ans, la France sera une
république islamique. »
AA
: preuve que la banalisation du FN n'a pas réussi... Mais, a contrario, la
"lepenisation des esprits" a réussi, puisqu'il n'est plus la peine de
"nommer" pour être compris...
#6 : La trahison des élites
Ce qu'elle a dit : « Je
ne désignerai pas un ennemi extérieur, ni même un parti de l’étranger, ce
serait trop facile et trop réducteur. La complaisance est dans nos têtes, elle
est dans nos petits arrangements avec l’intérêt national, et elle est dans
l’abdication devant un système qui livre tout bien commun, tout projet
collectif, aux appétits individuels. »
Ce que cela veut dire : Dans son discours, Marine Le Pen assure
ne pas vouloir désigner un « ennemi extérieur » ou
un « parti de l’étranger » – une pente sur laquelle
l’extrême droite s’aventure régulièrement pour expliquer le « déclin » français.
De manière étonnante, elle utilise même le « nous » pour
pointer des erreurs collectives : « Nous avons cru… » ; « Nous
avons trop cédé… » ; « Nous avons accepté… »,
etc. « Elle développe l’idée que nous sommes responsables de notre
propre décadence. Elle rompt avec la théorie du bouc-émissaire classique à
l’extrême droite », note Jean-Yves Camus, de la fondation Jean-Jaurès.
Cette posture ne l’empêche pas, pour autant, de
vilipender quelques minutes plus tard ces « élus » qui
auraient trahi le peuple français en signant « des traités qui
aliènent la liberté de la nation, qui placent ses lois, sa justice et ses mœurs
sous contrôle étranger ». Les responsables sont désignés – les
élites, qui ont cédé le pouvoir à « Washington, Berlin ou
Bruxelles » – et l’adversaire est tout trouvé, l’Union
européenne. Comme l’ensemble des organisations supranationales, cette dernière
voudrait« en finir avec les peuples, les frontières et les
nations ». Dans la rhétorique mariniste, l’UE remplace petit à petit
l’URSS comme ennemi extérieur. La présidente du FN a répété ces derniers mois
qu’elle voulait faire tomber le « mur de Bruxelles » et
a estimé que le « destin de l’UE ressemble de plus en plus à celui
de l’Union soviétique ».
#7 : Le patriotisme
économique
Ce qu'elle a dit : « C’est
Alstom aujourd’hui qu’il faudrait abandonner ! Alstom, fleuron de notre
technologie industrielle, leader incontesté de son marché, que l’on voudrait
abandonner parce qu’on ne prend même plus la peine d’acheter ses
produits ! »
Ce que cela veut dire : Marine
Le Pen a toujours défendu l’intervention de l’Etat dans l’économie, quitte à
s’attirer des critiques dans son camp et au sein de la droite. Une vraie
rupture avec son père, qui était marqué par le logiciel libéral. Là, la
présidente du FN se désole à l’idée que l’on puisse « abandonner » Alstom, « fleuron de notre
technologie industrielle ». En
défendant l’industrie française coûte que coûte, elle se démarque de certains
de ses probables concurrents lors de l’élection présidentielle, Alain Juppé en
tête. Comme le rappelle l’historien Nicolas Lebourg, l’ancien premier ministre
se disait prêt, quand il était à Matignon, en 1996, à revendre la société
Thomson au chinois Daewoo pour 1 franc symbolique. « Ça ne
vaut rien… », expliquait-il alors à la
télévision.
Dans son discours de Fréjus, Mme Le Pen assume sa
ligne. « Il faut reprendre l’examen des privatisations
hasardeuses », estime-t-elle. Une manière de garder sous contrôle une
économie qui, dans son esprit, est « indissociable de la
nation ». Et doit servir son projet d’une société homogène.
AA : nous voilà, sinon en pleine nationalisation, mais
en reprise en mains de l'économie par l'Etat, comme au bon vieux temps de
l'URSS ! A rebours de la politique libérale de ce cher Poutine...
Je viens de ne pas valider 5 commentaires émis en 13 minutes (13h30 à 13h43) sous différents articles. Écrits par des gens du FN, ils sont d'une mauvaise foi... Non seulement, j'ai voulu préserver les lecteurs non FN, mais je me suis épargné de répondre à ce qui est, je le répète, pure manipulation quand ce ne sont pas des attaques personnelles à mon encontre...Je laisse passer quelques fois des commentaires dont on devine l'origine mais il y a des limites à ne pas dépasser, surtout quand on écrit anonymement...
RépondreSupprimerUne personne voulant vous nuire , vous voulant du mal alors que vous ne vous attendez pas à cela , et plus même , vous ignorez cette action , a toujours une longueur d'avance .C'est elle qui manipule , programme son plan , manigance .; Vous ne pouvez que réagir après coup , alors que le second est déjà en route .Ces personnes détruisent sans essayer de construire quoi que ce soit ; C'est en raccourci , peut être mal exprimé , ma vision de l'extrême droite ;
RépondreSupprimerMesdames ,Messieurs les Territoriaux d'Hénin-Beaumont.
RépondreSupprimerAllez sur le "Facebook de René Gobert et vous pourrez constater que Mr Denis Florent n'est pas un "tir au flanc". Mais les cons osent tout surtout avec une Municipalité FN.Il y a des agents qui ont tout ce qu'ils veulent à partir du moment qu'ils ouvrent leur "Gu..le" sur leurs collègues et font de la délation.
"tout vient à point qui sait attendre",à force de cracher en l'air ça fini par te retomber sur la figure.
Voilà toutes les belles promesses de Briois,il sème le vent mais il finira par récolter la tempête.
Bon rétablissement et courage à notre camarade Denis.
Signé VOLVERINE
La compassion n'est pas ou plus de mise chez certains territoriaux. Un agent malade ou déprimé est très rapidement mis à l'écart et dénigré par des collègues. Désirant peut-être une reconnaissance municipale, certains n'hésitent pas à salir ces agents défaillants physiquement.
SupprimerLa roue tourne pour ces vestes retournées...signé Foxbat
C'est l'effet fascisme... les hommes deviennent des bêtes apeurées et soumises. Mais elles se réveilleront car ce sera bientôt leur tour d'être maltraitées. .. plus vite qu'elles ne le pensent.Honte!
SupprimerUne bonne guerre pour exterminer tous ces collabos en place publique.
SupprimerDemandez au 1er Adjoint de cette municipalité d'apprendre à sourire,ça fait travailler moins de muscles zygomatiques;pas ceux du cerveau car il en a pas.Signé VOLVERINE
Merci Mr Alpern de censurer la propagande haineuse FN.Les individus de ce parti ne sont plus des hommes mais des bêtes qui veulent nous entrainer dans leur boue.
RépondreSupprimerA l'opposé de cette idéologie mortifère et nuisible, cinquante nuances de Liberté, Egalité et Fraternité, d'accueil, d'intelligence et de respect. Le fn soutient le grand capital qui nous sépare et nous détruit. Les pauvres égarés qui votent pour eux sont trompés et manipulés. Merci aussi de démonter l'imposture du parti d'extrême droite dans vos décryptages.
Cinquante nuances d'humanité et de clairvoyance partout en France et à Lille. Des hommes et des femmes, des vrais. Parlons-en!
"La Tente des glaneurs : une idée solidaire contre le gaspillage alimentaire
Chaque semaine, un millier de personnes sont servies gratuitement en produits frais. Une idée géniale pour lutter contre le gâchis et la misère !
Par Axel Leclercq -
13 octobre 2016
24.7k
À Lille, le marché de Wazemmes est le deuxième plus grand marché d’Europe. Plus de 50 000 personnes s’y rendent tous les dimanches. Parmi eux, une poignée de bénévoles malins et dévoués. Leur objectif : récupérer un maximum d’invendus alimentaires pour les redistribuer à celles et ceux qui en ont vraiment besoin. Contre le gaspillage, une initiative en or !
Jean-Loup Lemaire, ex restaurateur gastronomique, a lancé ce projet en 2010 et l’a baptisé « La Tente des glaneurs« . Entouré et soutenu par 1954 volontaires, il récolte chaque semaine des fruits, des légumes (et des fleurs !) qui sont ensuite triés puis redistribués gratuitement à un millier de personnes.
Vous voulez avoir une idée de ce que ça donne concrètement ? Alors voyez cet inspirant reportage !"
Bravo, chassons le FN. Soyons des humains.
La le pen fustige les "élites" dont elle fait partie... engraissée à 12000 euros par mois depuis 12 ans à Bruxelles, le borgne alias pôpaaa, lui, depuis plus de 30 ans... à ne rien faire que polluer les débats et encaisser le pactole à chaque fin de mois. Et cling! Le château de Montretout et son "petit personnel", ça nous coûte les yeux de la tête , déjà que pôpaaa n'en a plus qu'un.Il n'a déclaré que la moitié du flouze au fisc, le pauvre.
RépondreSupprimerEncore une bonne nouvelle, excellente même. Sabotons le fn!
"La journaliste infiltrée au FN gagne en cassation
Par la rédaction le 27/10/2016 - 12h11 - suivi
La journaliste Claire Checcaglini, qui s'était infiltrée dans les rangs des militants Front national, a définitivement remporté le procès que lui avait intenté le parti de Marine Le Pen. Le parti d'extrême-droite avait engagé une procédure en 2014 à la suite de la parution du livre de la journaliste Bienvenue au Front - Journal d'une infiltrée.
"Une enquête sérieuse, destinée à nourrir un débat d'intérêt général sur le fonctionnement d'un mouvement politique" : le 25 octobre dernier, la Cour de cassation a rejeté en ces termes le pourvoi en cassation du Front national concernant la journaliste Claire Checcaglini. Le parti accusait la journaliste d'escroquerie après la publication de son ouvrage Bienvenue au Front - Journal d'une infiltrée (Jacob Duvernet) en 2012.
Claire Checcaglini avait infiltré le FN en 2011 pendant huit mois sous une fausse identité dans la fédération des Hauts-de-Seine et à Paris. Son objectif : "aller au plus près de la réalité militante et couper ce filtre entre les journalistes et n'importe quelle personne du Front national", comme elle l'expliquait au micro de France Inter.
Diffamation, délit d'escroquerie : Checcaglini à chaque fois relaxée
La procédure contre la journaliste infiltrée a débuté en 2014 : le Front national avait décidé de porter plainte pour délit d'escroquerie. Or l'affaire s'était soldée par un non-lieu (@si l'expliquait ici). Après un appel infructueux, le parti d'extrême-droite avait décidé de se pourvoir en cassation. Le verdict est donc tombé ce 25 octobre 2016.
La journaliste avait aussi été attaquée en diffamation par le Front national pour ce même ouvrage. En cause notamment : le passage cité par Checcaglini à France Inter, dans lequel elle raconte une discussion sur l'Islam entre Marine Le Pen et un cadre frontiste. Un passage qui faisait passer Marine Le Pen pour "quelqu'un de particulièrement déloyal et malhonnête", selon l'avocat de cette dernière, Wallerand de Saint-Just. Sur cette affaire, Checcaglini a été relaxée en juin 2014."
le pen dite marine particulièrement déloyale et malhonnête ?
Autre excellente nouvelle, les hyènes se bouffent entre elles à la tête du "parti", enfin de la caste familiale...
Nouvelles des humains et de notre petite planète. Du baume.
RépondreSupprimer« À toi, migrant inconnu, je souhaite la bienvenue. Je serai heureuse de te rencontrer, de t’entendre, de partager », écrit Monique Rabin dans une lettre adressée aux cinquante migrants attendus dans les prochains jours à Saint-Brevin.
« Mal de ta souffrance »
« Je ne sais pas qui tu es, ni d’où tu viens. Je ne sais pas ce que tu fuis : la guerre, la faim, la torture, le souci des tiens confrontés à l’extrême pauvreté ? Je sais que forcément ce fut pour toi un déchirement absolu de quitter ta famille, ta maison, ton métier. Pour venir chez nous, tu as affronté la cupidité des passeurs, les mers, le froid, la rue. Le 25 août 2015, il pleuvait terriblement sur Calais. Je t’ai aperçu dans la «jungle». Instantanément tu es devenu, au creux de mon ventre, non plus « la crise migratoire » mais une personne. J’ai eu très mal de ta souffrance si visible, si honteuse.
« Ces Français ne reflètent pas la France »
Certains Français chez nous trouvent que ta place est là-bas sur les champs de bataille ou dans les bidonvilles. Plus triste encore, des Français ont oublié que certains des nôtres, comme toi, ont dû quitter notre pays pour échapper aux trains de la mort avant d’être accueillis par des Justes, dans des pays qui leur ont ouvert les bras. Sache que ces Français-là ne reflètent pas l’âme de la France. »
« Nous n'avons pas peur de vous »
« Ici sur notre Pays de Retz, terre de modération et d’humanité, des collectifs généreux sont nés pour t’accueillir, toi et les tiens. Dans nos communes, des élus se sont engagés depuis le premier jour et le représentant de l’État a pris sa juste part, avec le concours d’une association expérimentée, pour t’offrir à Saint-Brevin-les-Pins, un lieu de repos et pour t’accompagner dans tes démarches et ta reconstruction personnelle. Ces engagements divers sont cet autre visage de la France.
Pour répondre à la haine qui a pu se manifester, sans naïveté je veux te redire, à toi et aux tiens, que nous n’avons pas peur de vous. Vous êtes nos amis, nos frères, nos pères, des êtres humains, avec vos faiblesses et vos forces. Entendre que les migrants seraient forcément des criminels me fait horreur. Je voudrais au contraire vous aider à retrouver votre dignité bafouée sur les mers et dans les broussailles de Calais. »
« Je te souhaite la bienvenue »
« À toi, migrant inconnu, je souhaite la bienvenue. Je serai heureuse de te rencontrer, de t’entendre, de partager. La fraternité créée t’aidera, je l’espère, à surmonter les obstacles qui subsistent. Car bientôt tu recevras des papiers actant la régularité de ta présence parmi nous. À ce moment précis tu seras sans doute très heureux. Mais ton combat ne sera pas achevé : les tiens seront encore exposés à l’extrême pauvreté, à la mort peut-être. Tu voudras travailler dur pour les aider. Tu vivras alors douloureusement le manque de reconnaissance car tes diplômes n’auront aucune valeur aux yeux de ceux qui devront reconnaître tes compétences professionnelles."
« Nous avons besoin de toi »
« Il te faudra peut-être accepter des petits boulots pour survivre. Dans la fatigue et la solitude, tu perdras parfois ton esprit combatif. Tu liras alors dans les yeux, au pire l’ignorance et le mépris, au mieux la pitié. Trop souvent ces questions sont abordées de manière unilatérale comme si seul l’étranger avait besoin de nous. Mais moi je veux que tu saches combien nous avons besoin de toi. La relation humaine, vraie, ne se construit que dans l’échange. »
« Dans ce monde occidental, qui abandonne progressivement sa philosophie des droits de l’Homme au profit de biens plus matériels, et qui préfère la circulation des biens et des capitaux à celle des personnes étrangères, nous avons besoin de toi. Tu peux nous aider à un sursaut salutaire. C’est par les actions que nous mènerons chacun de notre côté et c’est dans l’amour de l’être humain que nous retrouverons, toi et moi, toi et le peuple de France, notre dignité. Pour tout ce monde à renaître je te remercie. »