mercredi 31 décembre 2008

Meilleurs voeux!

Les augures nous prédisent une sinistre année 2009. Le propre de l'Homme, il l'a démontré depuis très longtemps, étant de s'adapter aux circonstances, je ne doute pas que, fidèle à ses valeurs, il sortira grandi des épreuves annoncées.

Chacun d'entre nous, attelons-nous au respect des autres, seul garant de l'harmonie .

Aux Héninois et Beaumontois, engageons-nous pour faire briller la petite lumière annonciatrice d'espoir.

Aux Français que nous sommes, battons-nous pour défendre notre liberté.

En tant qu'Européens, levons haut le drapeau de la solidarité, pour assurer la nécessaire cohésion.

Habitants de la Planète, œuvrons pour la fraternité universelle, gage de paix.


Tâches difficiles, mais oh combien exaltantes!

Bonne année 2009.

mardi 30 décembre 2008

Israël et Gaza

Dans la nouvelle pétaudière du Proche-Orient, j'ai repéré cet article du journal israélien de gauche "Haaretz", partisan depuis longtemps de la recherche négociée de la paix. La traduction a été effectuée par un membre de "La Paix Maintenant" : http://www.lapaixmaintenant.org/, branche française de "Shalom Arschav" (même signification): http://www.peacenow.org.il, mouvement qui lutte en Israël à contre-courant souvent de la politique israélienne de ces dernières années. Non seulement ses membres sont des interlocuteurs écoutés des Palestiniens (hors Hamas...), mais il furent "parties prenantes" des accords de Genève, malheureusement non suivis d'effet.
L'article a été écrit par le grand écrivain David Grossman (qui a perdu son fils durant la guerre de 2006 au Liban).







Haaretz 30/12/08

Désormais, le Hamas sait à quel point la réaction israélienne peut être
sévère. Il nous faut maintenant agir à l'inverse de la dynamique de
l'escalade, et verrouiller les armes



http://www.haaretz.co.il/hasite/spages/1051161.html

Arrêter, verrouiller les armes, se retenir
David Grossman

Trad. : Charlie Szlakmann pour La Paix Maintenant


Maintenant, après les premières et sévères frappes israéliennes sur Gaza, ce
serait une bonne chose d'arrêter et de s'adresser aux chefs du Hamas pour
leur dire : jusqu'à samedi dernier, Israël a fait preuve de retenue face aux
milliers de roquettes Kassam tirées depuis la bande de Gaza. Maintenant,
vous comprenez à quel point notre réaction peut-être dure. Cependant, afin
de ne pas ajouter aux morts et à la destruction, nous avons l'intention de
cesser-le-feu de façon unilatérale et absolue pour les prochaines 48 heures.
Même si vous continuez de tirer sur Israël, nous ne reprendrons pas les
opérations. Nous serrerons les dents, comme nous l'avons fait jusqu'à
récemment, et nous ne nous laisserons pas entraîner à répliquer par la
force. En même temps, nous appellerons solennellement les États qui le
souhaitent, proches et lointains, à un arbitrage entre vous et nous afin de
rétablir le calme. Dès lors, si vous cessez également le feu, nous ferons de
même par la suite. En revanche, si au terme de ces 48 heures, vous continuez
à tirer alors même que nous nous imposons la retenue, eh bien, nous
répliquerons. Mais même dans ce cas, nous laisserons la porte ouverte à la
négociation, tant pour revenir au calme, que pour envisager un accord
élargi.

C'est ainsi que doit être conduite aujourd'hui la politique d'Israël. Cette
option est-elle possible ? ou bien sommes-nous déjà prisonniers de
l'habituel rituel de la guerre ?

Jusqu'à samedi dernier, Israël a fait preuve ­sous la direction militaire de
Ehoud Barak ­ d'un impressionnant sang-froid. Il ne faudrait pas que ce
sang-froid se perde dans la tourmente de la guerre. Il nous est interdit
d'oublier, même un instant, que les habitants de la bande de Gaza
continueront à être nos proches voisins, et que tôt ou tard il faudra bien
conclure avec eux des accords de bon voisinage.

Gardons-nous de les frapper de façon aussi violente, même si le Hamas,
pendant des années, a rendu insupportable la vie des habitants du sud
d'Israël, et même si ses dirigeants ont refusé toute tentative israélienne
comme égyptienne de conclure un compromis, qui aurait pu éviter
l'embrasement auquel nous assistons actuellement.

Aujourd'hui encore, il faut s'en tenir à une ligne de retenue, et tout faire
pour épargner la vie de ceux des innocents parmi les habitants de Gaza,
justement parce que la force d'Israël est quasi-illimitée, en comparaison de
la leur. Israël doit examiner sans cesse à quel instant la force qu'il met
en œuvre franchit les limites de la réaction légitime et efficace, dont
l'objectif est la dissuasion et le retour au calme, et à partir de quel
moment il se trouve à nouveau prisonnier du classique tourbillon de
violence.

Les dirigeants israéliens savent bien que, vu la configuration actuelle dans
la bande de Gaza, il sera difficile d'aboutir à une victoire militaire
décisive et absolue. Nous risquons alors de nous retrouver dans un flou
indécis et sans fin, situation que nous avons déjà connue : Israël frappe le
Hamas, frappe et reçoit des coups à son tour, reçoit des coups et frappe à
son tour, et se trouve enlisé malgré lui dans tous les pièges inhérents à ce
genre de confrontation, sans pouvoir atteindre ses objectifs justes et
vitaux. Bien vite, il risque de découvrir qu'il est entraîné, ­puissance
militaire forte mais démunie face à l'enlisement, ­ dans un cycle de violence
et destruction.

C'est pourquoi - arrêter, verrouiller nos armes. Pour une fois, essayer
d'agir à l'inverse du réflexe habituel ; à l'inverse de la terrible logique
de la force et de la dynamique de l'escalade. Il y aura toujours une
occasion d'ouvrir le feu à nouveau. La guerre, comme a dit Ehoud Barak, il y
a deux semaines, ne s'enfuira pas. L'appui international à Israël n'en sera
pas atteint et même se renforcera, si nous manifestons une retenue calculée.
Nous pourrions alors inviter la communauté internationale et arabe à
intervenir et arbitrer.

Il est vrai que le Hamas pourrait alors bénéficier d'une période de
réorganisation. Mais de toute façon, il a déjà bénéficié de longues années
pour ce faire, et deux jours de plus ou de moins ne changeraient pas
fondamentalement la donne. En revanche, une trêve pourrait modifier sa
conduite, en lui fournissant une porte de sortie honorable, lui permettant
d'échapper au piège où il s'est enfermé.

Encore une réflexion, que je ne peux m'empêcher de livrer : si nous avions
adopté cette façon de faire en juillet 2006, après le rapt des soldats par
le Hezbollah, si nous avions alors manifesté de la retenue après notre
première frappe, et proclamé le cessez-le-feu pour un jour ou deux afin de
laisser place aux tentatives d'arbitrage et d'apaisement, il est possible
que la situation eut été complètement différente de celle que nous
connaissons aujourd'hui. Cela aussi est un enseignement que le gouvernement
doit tirer de la précédente guerre. En fait, c'est peut-être là
l'enseignement le plus important.

samedi 27 décembre 2008

Diplômes universitaires catholiques...

Je prends l'initiative de vous faire part d'un communiqué de la Libre Pensée: ce nouveau dérapage n'est que la suite programmée de la remise en cause de la spécificité française de la laïcité. La séparation des Eglises et de l'Etat n'est pas pas attentatoire à la liberté de croire (et de ne pas croire): bien au contraire, l'histoire nous l'a prouvé.

Quand un Président de la République se permet de mettre en avant les vertus des croyants, de vanter le mérite du curé par rapport à l'instituteur, non seulement il manque à son devoir de neutralité, mais en plus, et c'est encore plus grave, il met en péril le consensus national qui s'est établi, difficilement, mais avec succès, depuis 1905.

Après la collation des diplômes universitaires par les facultés catholiques (ou d'autres religions), les idées créationnistes vont-elles être enseignées en France?

Je ne suis pas croyant et ne pratique donc aucune religion (c'est pour cela que Noël ne représente rien pour moi, en réponse à un commentaire me reprochant d'avoir écrit un article le 25/12 au moment du repas...sic!). Mais je respecte ceux qui croient et ceux qui pratiquent, à condition qu'ils ne m'imposent rien! Comme disait Voltaire, je me battrais même, s'il le fallait, pour garantir cette liberté de croire...

J'ai, bien entendu, fait le nécessaire, comme indiqué en fin de communiqué, pour interpeller les parlementaires


FEDERATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSEE

Membre de l’Union Internationale Humaniste et Laïque

10/12 rue des Fossés-Saint-Jacques 75005 PARIS

Tel : 01 46 34 21 50 – Fax : 01 46 34 21 84 – Courriel : »Libre.Pensee@wanadoo.fr"

- COMMUNIQUE DE PRESSE

Diplômes catholiques reconnus par la France :

L’Union européenne antilaïque est en marche !

Le 18 décembre 2008, la France et le Saint-Siège (nom diplomatique et hypocrite du Vatican) ont signé au Quai d’Orsay un accord sur la reconnaissance des diplômes de « l’enseignement supérieur » catholique.

Voici ce qu’en dit le journal La Croix : « Cette signature, jeudi, sous les ors du grand salon du Quai d’Orsay, est historique. Elle revient sur une situation d’infériorité de l’enseignement supérieur catholique vieille de plus d’un siècle. Car si, en 1875, la IIIe République a proclamé la liberté de l’enseignement supérieur, elle avait très vite, des 1880, à l’initiative de Paul Bert et Jules Ferry, réservé l’attribution des titres universitaires aux seules universités publiques. En 1984, le Conseil d’Etat a estimé que ce principe du monopole d’Etat de la collation des grades universitaires s’imposait même au législateur…

Le processus de Bologne (Union européenne) par lequel 29 Etats européens – dont la France et le Saint-Siège – se sont engagés à établir d’ici à 2010 un espace européen de l’enseignement supérieur, est venu brouiller les cartes. En reconnaissant les diplômes étrangers, la France reconnaissait, de fait, les diplômes délivrés par des institutions catholiques de ses partenaires européens. La République devait aussi reconnaître les diplômes canoniques reconnus chez ses partenaires ».

Il apparaît donc clairement, qu’une fois de plus, l’Union européenne est une machine de guerre contre la République laïque. Elle mérite bien le surnom, donné par la Libre Pensée dès 1954, « d’europe vaticane ».

Une duperie gouvernementale sans nom

Le vendredi 25 janvier 2008, une délégation de la Fédération nationale de la Libre Pensée, conduite par Marc Blondel (Président) avait été reçue par Monsieur Faugère, directeur de Cabinet du Premier ministre, assisté d’une collaboratrice.

La délégation remettait alors une note à Matignon. Celle-ci indiquait : « Dans son discours au palais du Latran, Le Président de la République Nicolas Sarkozy a évoqué le rôle de l’Église catholique dans l’enseignement supérieur : « Aujourd’hui encore, la République maintient les congrégations sous une forme de tutelle, refuse de reconnaître un caractère cultuel à l’action caritative ou aux moyens de communication des Églises, répugne à reconnaître la valeur des diplômes délivrés dans les établissements d’enseignement supérieur catholique alors que la Convention de Bologne le prévoit, n’accorde aucune valeur aux diplômes de théologie… »

Nicolas Sarkozy fait explicitement référence au processus de Bologne, instauré par l’Union européenne et inspirateur des deux réformes les plus récentes de l’Université française : le LMD (Licence-Master-Doctorat) et la LRU (Loi relative aux libertés et responsabilités des Universités). Le processus de Bologne est effectivement contraire à l’esprit laïque et républicain de l’institution universitaire française, ignorant purement et simplement toute distinction entre les formes d’enseignement supérieur, publiques ou privées, confessionnelles ou non.

Cet appel à la reconnaissance des diplômes supérieurs privés catholiques (ou d’autres religions) est contraire à la loi de séparation des Églises et de l’État (1905), mais également des plus anciens fondements de l’Université Française : son institution (1808) posant en principe le monopole de la collation des grades universitaires par l’État, restauré et réaffirmé par la loi de 1880 corrigeant la loi de 1875. » Ajoutons aussi que, manifestement, cet « acte diplomatique » s’inscrit dans la mise en œuvre grandissante de l’autonomie des universités.

Faisant écho à ce discours de Rome du Président de la République, la Libre Pensée s’est ainsi inquiétée d’une possible remise en cause de la loi du 18 mars 1880 décrétant le monopole de la collation des grades par l’État, pour permettre aux établissements religieux d’en faire de même. Le Cabinet nous a alors répondu qu’il fallait comprendre cette déclaration dans le sens d’une prise en compte des diplômes de théologie délivrés par d’autres universités européennes. Le Cabinet du Premier Ministre nous a cependant indiqué que la loi de 1880 ne sera pas modifiée.

La Libre Pensée était reçue ensuite, quelques semaines après, au Ministère de l’Education nationale, par deux collaborateurs de monsieur Xavier Darcos. A la même question posée, ils apportaient la même réponse qu’à Matignon, néanmoins la note précitée fut déposée. La Libre Pensée comprend enfin pourquoi monsieur Darcos, contrairement à tous ses engagements répétés, refuse toujours de nous recevoir.

Après les diplômes catholiques, la reconnaissance du créationnisme ?

Le monopole de la collation des grades a mis la France relativement à l’abri des errements que l’on connaît aux États-Unis à propos du créationnisme. Dans ce pays, les facultés religieuses délivrent des diplômes sanctifiant « la création du monde en six jours ». Ces diplômes sont reconnus comme ceux délivrés par les Universités publiques. En France, cela est encore impossible.

Est-ce cela que le Président de la République veut détruire ? On peut légitimement le penser en lisant le discours présidentiel du Latran en direction de l’Eglise catholique : « Partout où vous agirez, dans les banlieues, dans les institutions, auprès des jeunes, dans le dialogue interreligieux, dans les universités, je vous soutiendrai. La France a besoin de votre générosité, de votre courage, de votre espérance. »

Mais la messe n’est pas encore dite. Même la Croix le reconnaît : « Reste à savoir quand cet accord sera applicable. Jeudi, le Quai d’Orsay n’était pas en mesure de préciser si une ratification par voie parlementaire était requise. Il faudrait alors compter avec les réactions laïques : aux lendemains du discours du Latran, quand le Président de la République avait évoqué cette idée de reconnaître les diplômes des universités catholiques, nombreux avaient été ceux qui dénoncèrent « la fin du service public laïque ».

La Libre Pensée demande à tous les parlementaires (députés et sénateurs) d’interpeller le gouvernement sur cette question et de refuser de ratifier cet acte antilaïque.

Paris, le 22 décembre 2008



jeudi 25 décembre 2008

Pêle-mêle

1- Ainsi le Président élu, Obama, a décidé de miser la sortie de crise sur la croissance verte: 700 milliards de dollars, soit 500 milliards d'euros, d'investissements et 3 millions d'emplois espérés! 2 réflexions:

- les Etats-Unis n'avaient pas signé le Protocole de Kyoto, sur la limitation des émissions de gaz à effet de serre (GES) et, de ce fait, avaient fragilisé cet accord (ils émettent la moitié des GES). L'on savait que le jour où Bush passerait la main, ils mettraient le paquet. Ce sera fait dans quelques jours.
Cela rend d'autant plus obsolète le récent accord de Bruxelles entre les 27 Européens et qui sera à entériner l'an prochain à Copenhague. Bien sûr, il fallait l'unanimité des pays, ce qui a obligé à beaucoup de concessions pour obtenir l'accord. Notre Président a crié victoire, mais je crains que, face à la volonté d'Obama, l'Union Européenne ne soit obligée de revoir ses ambitions à la hausse.

- sur le plan français, il est très dommage que nous n'ayons pas pris le taureau par les cornes, pour montrer l'exemple. Le Grenelle de l'Environnement avait tout acté et même au-delà, puisque, outre les problèmes climatiques, il se préoccupait de la sauvegarde de la biodiversité, des conséquences sanitaires des pollutions, et même de la bonne gouvernance.
Au lieu de cela, nous accouchons d'un minable plan de relance de 26 milliards €, dont la plus grande partie correspond à des investissements déjà prévus et avancés, ou à des remboursements de dettes de l'Etat (TVA). Peut-être que l'exemple US donnera des idées au gouvernement français, ou plutôt au Président, le 1er ministre n'existant pas (d'où , d'ailleurs, son excellente côte de popularité!). Constructions durables, énergies renouvelables, économies d'énergie: la recette semble pourtant facile...

2- Le Président français vient, à nouveau de démontrer à quel point il s'asseyait sur les principes républicains, en réduisant la peine de prison de l'ex-Préfet Marchiani, qui, certes, avait rendu des services à la France, mais avait été condamné à 3 ans de prison ferme, pour des malhonnêtetés. Que Marchiani soit lié avec Pasqua, que ce dernier fût une sorte de mentor du Président (l'élève a, d'ailleurs, dépassé le maître!), qu'ils soient tous les 3 du même parti politique, il faut, à nouveau, constaté que le pouvoir républicain se délite et on ne prend même plus de gants pour favoriser les gens de son clan (qui parlait de "république des copains et des coquins"? Rappelez-vous, ces dernières semaines, les affaires Clavier et Tapie).

3- On vient d'apprendre que les mesures prises cette année contre le tabagisme (interdiction de fumer dans les lieux fréquentés par le public, et augmentation des prix) n'ont pas fait diminuer la consommation de tabac!

Si l'on peut se réjouir qu'au moins les tabagistes passifs soient maintenant épargnés (et l'on attend d'ailleurs confirmation des chiffres prématurés annonçant une diminution des décès dus au tabagisme passif), on ne peut que s'interroger sur les coûts supportés par l'assurance-maladie (c'est à dire: vous et moi) du fait des maladies liées au tabac (c'est la même chose pour l'alcool).
J'entends les cyniques me dire que ces maladies et décès permettent de payer moins de retraites et de construire moins de maisons de retraites! Au-delà de ce débat digne du café du commerce, nous sommes fortement interpellés par la consommation tabagique accrue chez les jeunes (et notamment chez les filles): une partie de nos forces vives est en péril!

Les mesures coercitives ne faisant plus effet (nous sommes maintenant dans le "noyau dur"), seules l'information et l'éducation peuvent combattre ce fléau.

mercredi 24 décembre 2008

Hénin-Beaumont a-t-elle un avenir?

Cette question m'est posée à travers un commentaire et il me semble intéressant d'en faire partager la réponse.

La question posée était: vu sa situation financière catastrophique, comment HB peut-elle s'en sortir? Serrage de ceinture et augmentation de la fiscalité n'hypothèqueront-ils pas l'avenir de la ville?
J'ajoute, pour ceux qui ne connaissent pas Hénin, les éléments suivants: ville centre déserte (sauf les jours de marché), urbanisme et voiries délabrés, chômage élevé...la situation est effectivement gravissime.
Il est probable qu'avec la nouvelle augmentation des impôts, l'an prochain, la ville détiendra le record de France en matière de taxes locales.
Cela s'inscrivant dans le contexte économique ambiant et particulièrement les fermetures d'entreprises et la baisse du pouvoir d'achat.

Je n'ai malheureusement pas toutes les données en mains. Même la Chambre Régionale de s Comptes est incertaine, puisqu'à 4 mois d'intervalle, elle a noté un déficit de 12 millions d'€, puis, semble-t-il, de 18 millions!

Je me bornerai donc à des questions de méthode:

1- La vérité et la transparence

La situation est telle que la vérité sur les comptes doit être dite aux habitants:

- des explications sur la réalité financière: par l'écrit certes, mais aussi en allant à la rencontre des habitants et en faisant preuve de pédagogie. Il convient également de lister les solutions, aussi douloureuses soient-elles...

- en écoutant ces habitants: quelles sont leurs préoccupations et leurs priorités?

- revenir vers eux et leur présenter les propositions pour le reste du mandat. Une nouvelle fois, il faudra les entendre avant d'élaborer le plan de rétablissement des finances et plus largement le plan d'avenir de la ville

- enfin jusqu'à 2014, tous les ans, il faudra recommencer le même travail: le suivi du budget en cours et l'élaboration partagée du budget suivant.

Bien entendu, il s'agira d'établir un climat de confiance permanent et réciproque si l'on veut que cela fonctionne.

2- Les partenaires


Parallèlement, il faudra rencontrer les services de l'Etat, et les partenaires publics (CAHC, Département, Région) afin d'obtenir toute l'assistance possible (pas uniquement financière: voir ci-dessous).
Là aussi, il faut rétablir la confiance.
Cela suppose que, pendant toute cette période, le Maire ne se porte pas candidat à un autre mandat, afin de se consacrer entièrement aux affaires communales.

Bien entendu, encore une fois, toutes les démarches devront être l'objet de compte-rendus à la population et aux élus.

3- La compétence

- aujourd'hui, HB ne peut pas recruter de cadres compétents. La mauvaise réputation de la ville empêche les candidatures.
Les agents aujourd'hui font ce qu'ils peuvent et il ne s'agit surtout pas de leur jeter la pierre, mais le peu de cadres A posent question, même à eux.
C'est dans ce domaine que le partenariat, évoqué ci-dessus, peut apporter des solutions, transitoires ou même pérennes, si la politique de formation et de recrutement est bien prise en mains.
Il ne s'agit pas, bien sûr, de bouleverser l'organigramme, mais de faire venir chez nous quelques cadres de qualité.

- J'en profite pour dire qu'il faudra agir avec doigté, en matière de réduction des frais de personnel: départs à la retraite dans les 5 ans, avec remplacement partiel, tout en préservant une pyramide des âges préservant l'avenir, et encore une fois, l'assistance des partenaires, pour une priorité d'embauches, chez eux, de nos effectifs pléthoriques. N'oublions pas non plus que l'on peut négocier avec nos partenaires privés l'embauche d'agents non titulaires.

Un point plus particulier: parmi les cadres essentiels, on veillera à spécialiser une, voire deux personnes dans la chasse aux gaspillages et dans la réduction des coûts (contrôle de gestion) , mais aussi dans la recherche de financements.

Ces problèmes délicats de gestion de personnel ne devront pas être éludés auprès de nos concitoyens.

- compétence du personnel, mais aussi compétence des élus. Le dernier conseil municipal a montré qu'il y avait du travail en la matière...Le Maire n'a que 2 solutions: choisir des élus potentiellement compétents et/ou les former.

Il paraîtra évident à tous que l'avenir d'Hénin-Beaumont passera forcément par l'application de ces 3 principes.
Et plus nous attendons, plus cela sera difficile.




mardi 23 décembre 2008

Le personnel municipal sera payé

Des craintes s'élèvent ça et là sur la paye des agents municipaux, en cette fin d'année.

En effet, le Maire a fait voter une délibération, lors du dernier conseil municipal, portant sur une dépense de 2 millions 200 mille euros, afin de pouvoir assurer la paye jusqu'à fin 2008. Je rappelle que le Préfet avait fait voter le budget, et donc l'augmentation de recettes subséquente, cet été, sur la base des informations qui lui avaient été fournies par la Ville; mais, manifestement, les dépenses de personnel étaient sous-évaluées (minorées diraient certains).

Le payeur, quand il recevra (si ce n'est déjà fait) le mandat administratif pour effectuer les virements sur les comptes des agents, constatera l'insuffisance de recettes correspondantes et ne payera qu à concurrence des crédits inscrits.

Certes, la délibération de novembre était illégale et aurait donc dû être "retoquée", mais...

Heureusement, dès le 1er janvier 2009, jusqu'à l'adoption du budget primitif (c'est à dire: prévisonnel) 2009, qui doit être voté avant le 31/3, des dépenses peuvent être faites dans la limite des crédits ouverts l'année précédente.

Donc, pas de problème, les agents municipaux seront payés, avec un petit décalage, certes...

Bien sùr, ces 2,2 millions viendront s'ajouter aux dépenses de personnel 2009 . Comme, à ce que l'on dit (le Maire a un courrier de la CRC, entre ses mains, à ce sujet) le déficit serait plus important que celui constaté cet été. Déficit qui avait justifié l'augmentation d'impôts locaux de 10% pendant 4 ans...

3 solutions pour le budget 2009:

- soit diminuer les dépenses: ce ne peut être, dans la pratique, que les dépenses de personnel et les subventions.

- soit augmenter les recettes: comme une grande partie du patrimoine a déjà été vendue, seule une augmentation des recettes fiscales peut être envisagée. Gageons que, cette fois-ci, le Préfet n'acceptera pas un étalement de cette hausse.

- enfin, bien sûr, reste la solution de mélanger les 2 précédentes.

En tous les cas, préparons-nous, l'an prochain, à de drastiques mesures: réductions de personnel, dimution ou suppression de subventions, hausse des impôts seront à l'ordre du jour.

Hénin-Beaumont: 2 fois à la une sur la 3

Si vous n'avez pas vu les 2 reportages du JT sur HB, cliquez sur:

http://jt.france3.fr/regions/popup.php?id=b59a_1920

1- jeudi 18 décembre: vers la 5ème minute du journal

2- lundi 22 décembre: premier titre du journal et reportage au bout de 3 mn 15

J'espère que l'augmentation de 18% déjà annoncée pour 2009 ne gâchera pas les fêtes de fin d'année de mes concitoyens!

lundi 22 décembre 2008

Cela continue!

En complément du Pêle-mêle précédent:

Fréquence-Nord se fait l'écho régulièrement depuis ce matin, de l'annulation du Conseil Municipal de ce jour, "officiellement parce que l'ordre du jour est trop mince" (ce que nous savions depuis quelques jours). Mais la journaliste Claire Mesureur suggère que ce report est du au fait que le Maire ne souhaitait pas communiquer le nouvel avis de la Chambre Régionale des Comptes: celui-ci indiquerait que pour payer les salaires des agents (suite à la décision modificative votée lors du dernier conseil municipal, d'un montant de 2,2 millions d'euros), il fallait, après l'augmentation de 10% imposée par le Préfet en juillet, procéder à une nouvelle hausse de 18%!

On comprend qu'en ces périodes de fin d'année, il ne faille pas gâcher les fêtes des Héninois et des Beaumontois et nous apprécions beaucoup ce tact et cette prévenance...

Pêle-mêle

1) Pendant les séances budgétaires du Conseil Régional, nombreux furent ceux qui s'enquirent , auprès de moi, de la situation à Hénin-Beaumont par un: "Alors, Hénin?", mi-souriant, mi-désabusé.

Alors, je tente d'expliquer que:

- après la succession de mauvaises nouvelles de ces dernières semaines (quasi mise sous tutelle par la Préfecture, puis nouveau déficit annoncé, puis l'annonce des factures impayées, puis la visite en Mairie de la police judiciaire, sans parler du ridicule achat de tous les exemplaires de Nord-Eclair qui faisait sa une des malheurs d'HB, véritable acte de censure), la population est groggy, d'autant plus qu'à cette situation spécifique, s'ajoute la morosité ambiante du fait de la catastrophe économique annoncée;

- le Maire n'est pas l'objet de poursuites judiciaires et que, pénalement, il est blanc comme neige;

- certes, on ne voit pas comment l'on pourra continuer encore plus de 5 ans comme cela: et notamment, comme il n'y a aucune transparence financière et que, depuis 8 mois, rien de concret ne se fait, tout est en place pour qu'il y ait une explosion, à la moindre étincelle;

- c'est pour cette raison, que j'ai demandé au Maire et à sa majorité de démissionner afin qu'on y voit plus clair: de nouvelles élections auraient pour mérite , soit de le relégitimer (ce serait très gaullien), soit de le "remercier"... Je suis certain que Gérard Dalongeville aura bien compris qu'il pourrait, éventuellement, s'agir d'un...plébiscite en sa faveur, s'il était confirmé dans ses fonctions. En cela il pourrait me remercier du conseil que je lui aurai donné...

- le paysage politique a un peu bougé, avec la scission de l'Alliance Républicaine. L'existence d'un Modem indépendant (par rapport à l'AR) pourrait donner lieu à des conséquences imprévisibles pour tous (ou... presque tous): l'entrée en jeu de M. Urbaniak, maire Modem de Noyelles-Godault, ancien député, et dont l'image est bonne, avec comme objectif une fusion des 2 communes et comme cadeau de mariage la bonne santé de sa ville bien gérée; cela d'autant plus que les 2 communes sont contiguës, et que la zone commerciale, une des plus fréquentées de France, se trouve en très grande partie sur le territoire de Noyelles. Politique-fiction? On verra... d'autant plus que, comme me le rappelait récemment Georges Bouquillon, il en avait déjà été question lors des élections municipales de 1995...

2- Excellente idée que ce Marché de Noël dans un parc, mais encore eut-il fallu se donner les moyens de le mettre en valeur: communication défaillante, si ce n'est inexistante (il ne figurait pas dans la liste des marché de Noël parue dans la Voix du Nord), pas de musique d'ambiance, etc...encore une chance qu'il n'ait pas plu jusqu'à présent. Voilà, pour l'année prochaine, un beau sujet de discussion avec tous ceux (notamment des jeunes) qui sont intéressés pour en faire un évènement original.


3- Je ne résiste pas à l'envie de vous faire part de la "une" du Canard Enchaîné de cette semaine:

"Marche arrière sur les lycées et le travail du dimanche:
Ce n'est plus Sarko, c'est Sarkule"!

samedi 20 décembre 2008

Débat budgétaire au Conseil Régional (3)

Le débat budgétaire s'est poursuivi jeudi et vendredi.


1- Note d'ambiance

- mise à part les invectives (très gênantes pour les autres conseillers) entre adversaires à l'intérieur de l'ex-groupe FN, beaucoup de politiques régionales faisant l'unanimité (santé, environnement, transports, culture, apprentissage, lycées, sports, tourisme, formation professionnelle, agriculture), l'ambiance était sereine, et même sympathique entre les groupes "républicains".

- il faut absolument revoir l'organisation de ces séances: nous avons terminé à 12 mercredi et 14 jeudi (sur 113!). Les absents ont pour la plupart des excuses fondées (beaucoup ont un conseil municipal). Il faudrait tenir compte de l'Internet, par exemple, pour la présentation des budgets des différentes politiques, et réduire le temps d'expression des groupes politiques.


2- Le problème des transports gratuits des lycéens.

Depuis très longtemps, les départements du Nord et du Pas-de-Calais, qui, par la loi, ont la compétence "transports scolaires", ont décidé, seuls en France, pendant longtemps, d'accorder la gratuité: formidable avancée sociale. Le Pas-de-Calais, il y a 6 ans avait décidé de répartir une grande partie de la charge entre les Communautés d'Agglomération. Le Département du Nord, ces derniers jours, sans concertation, a décidé d'abandonner cette compétence à compter de la rentrée 2009.
Il n'était pas question que le Conseil Régional abandonne les lycéens. Aussi avons-nous décidé, à l'unanimité, de demander qu'une négociation soit engagée avec les Départements et les Agglos (62 et 59) pour se répartir le coût de la gratuité, gratuité que nous nous engageons à maintenir.


3- Le vote du budget

A- Je rappelle les caractères principaux (voir article précédent) de ce budget:

- fiscalité zéro, malgré des dotations en baisse de l'Etat;
- maintien des investissements à haut niveau (salué par le journal Les Echos de vendredi);
- augmentation des frais de fonctionnement (hors coûts de décentralisation) inférieure à l'inflation.

B- Position des partis politiques:

- le groupe communiste s'est abstenu, trouvant que les politiques du CR ne faisaient pas résistance aux politiques désastreuses (notamment sur le plan social) du gouvernement.
- les groupes PS et Les Verts ont voté pour.
- le proupe centriste (Modem et Nouveau Centre réunis) s'est abstenu, estimant que la dette s'alourdissait trop
- le groupe UMP a voté contre, parce qu'il pense que les investissements devraient être plus importants, pour faire parallèle avec la relance annoncée par le Président de la République; la fiscalité zéro étant démagogique parce qu'il s'agirait du dernier budget voté en entier avant les élections régionales de 2010;
- les ex-FN du nouveau groupe REUNIR ont voté contre.
- je rappelle que les 4 conseillers FN restants (dont S. Briois, très peu présent comme d'habitude) ne peuvent s'exprimer, car ne pouvant plus constituer un groupe. Ils ont voté probablement contre, mais rien n'est moins sûr, le vote étant électronique, contrairement à ce que laisse penser la photo parue, ce jour, dans La Voix du Nord (qui était en fait un vote
unanime à mains levées sur le transport scolaire évoqué précédemment).

Résultat: budget adopté par 54 voix contre 37.

jeudi 18 décembre 2008

Débat budgétaire au Conseil Régional (2)

Mercredi 17 décembre.

En avant-propos, le Président Percheron donne quelques nouvelles:

- Les Universités de Lille ont été repêchées, et figureront dans les 12 labellisées "Campus International". L'Etat mettra pour commencer 154 milliards d'euros, et les collectivités abonderont à même hauteur. "Les Universités deviennent essentielles dans le cadre de l'Intelligence mondiale" (Daniel Percheron).

- Nous célébrons actuellement les 30 ans du TER, avec un train exposition dans 11 gares.
Rappel: le billet TER réduit est financé à 80% par le Conseil Régional.

- le groupe FN (16 membres) se divise en 2. L'un, composé de 12 personnes, appelé REUNIR, et composé d'exclus, de démissionnaires et de Carl Lang "suspendu". L'autre (dont S.Briois) n'atteignant pas le nombre de 5 (et ne pouvant, de ce fait, pas bénéficier de moyens), siègera en non-inscrits.

- 2 motions en urgence ( Centristes et PC) étaient présentées, concernant la décision du Conseil Général du Nord de ne plus subventionner le transport des lycéens: que fera le Conseil Régional?
Urgence votée et débat vendredi matin.

Eléments clés de l'intervention de Bernard Roman, Vice-Président chargé des finances:

- Le budget 2009 est un "budget volontariste" (et non pas de repli sur soi) avec le souhait d'aboutir à une fiscalité 0, au terme des débats.
- On conserve, malgré la crise, un haut niveau d'investissement ( 700 millions).
- Les impôts locaux ne représentent plus que 27% des recettes (le reste: cartes grises, 7%;dotations de l'Etat et TIPP). 1% de fiscalité en plus génère 2,7 millions d'€, soit un peu plus de un pour mille du budget, égal, lui, à 2 milliards. Nous sommes de plus en plus dépendants de l'Etat: 45% des recettes en 2003, 60% aujourd'hui.
- L'autofinancement, essentiel pour investir, s'élève à 195 millions.
- L'annuité de la dette représente 15% des dépenses de fonctionnement.
- La Taxe Professionnelle: le CR en perçoit 10%. Si on augmente de 10 points la part régionale de cette TP, cela représente 1% d'augmentation pour l'entreprise. La TP est maintenant plafonnée: ce qui a représenté un défaut de rentrées de 20 millions au CR en 2008.
- Pour la première fois, depuis des lustres, l'augmentation des dotations de l'Etat sera inférieure à l'inflation et même égale à 0%! Ce désengagement patent de l'Etat s'observe également au niveau des associations, dont la baisse des subventions pourraient entraîner des centaines de licenciements (évalués pour l'instant à une vingtaine de millions) dans la Région.
- Le CR vient de souscrire le 1er emprunt obligataire " socialement responsable" en Europe (50 millions d'€, à 4,45%).

Pour conclure, un joli mot du Président: "Notre devoir, c'est d'inventer l'avenir".

Ont également été passés en revue les budgets suivants:

- Universités et Recherche
- Coopération et Relations Internationales, Partenariats Associatifs, Economie Solidaire.
- Culture
- Tourisme, Parcs et Pays
- Transports et Infrastructures.

Je tiens à votre disposition les informations sur tous ces sujets. Vous pouvez m'écrire sur:
AlainAlpern@gmail.com

mercredi 17 décembre 2008

Billet d'humeur

Ce mercredi a bien commencé: des nouvelles un peu moins dramatiques que d'habitude, le gouvernement recule sur les lycées, sur l'ouverture dominicale des magasins , on annonce un temps meilleur pour le week-end...
L'affluence en gare d'Hénin aurait dû me prévenir que tout ne serait pas facile, ce matin.

Dialogue au guichet:
- AA: Il y a toujours grève?
- agent(e) SNCF: oui, oui...
- AA: des trains supprimés?
- agente: non...
- AA: pourtant, il y a du monde et en plus c'est mercredi!
- agente: silence
- AA: y-a-t-il moins de trains que d'habitude?
- agente (un peu excédée): oui...
- AA: mais vous me dites qu'il n'y a pas de train supprimé!
- agente (très excédée): je confirme que, sur le programme prévu aujourd'hui, aucun train n' a été supprimé!

Ca y est, j'ai compris!


Je monte dans le train bondé et m'excuse presque auprès d'une dame, en plein sommeil, de devoir lui faire retirer son sac, du siège vide, en face d'elle, pour m'asseoir. Cette passagère, de taille imposante, cale son bagage entre ses pieds et les miens, et replonge dans ses rêves, en me laissant me contorsionner pour éviter de la déranger une nouvelle fois!

A Libercourt, affluence et les voyageurs montés restent dans l'allée. Ma position étant celle décrite ci-avant, le monsieur debout, à côté de moi, porte un manteau imbibé d'un tabac froid à vous faire remonter le petit déjeuner!
J'arrive, tout heureux, à Lille, m'extirpe du tabagiste et de ma voisine que je sens fâchée de n'avoir pu terminer paisiblement sa nuit, me rue hors du train, et bravant la pluie drue (sans parapluie: il ne pleuvait pas à Hénin!), m'enfuis vers mon lieu de destination!

Ma joie matinale, un moment disparue, revint quand j'appris les énormes bouchons aux entrées routières de Lille.

Vive le train!

mardi 16 décembre 2008

Débat budgétaire au Conseil Régional (1)

A partir de demain et pendant 3 jours, le Conseil Régional sera réuni en session budgétaire (Budget Primitif 2009), que vous pourrez suivre en direct et en différé ("podcast").
RV sur http://nordpasdecalais.fr/
L'objectif de la majorité régionale est d'aboutir à une augmentation 0 de la fiscalité (taxe professionnelle, taxes foncières sur les propriétés bâties, taxes foncières sur les propriétés non bâties), alors que, dans la majorité des collectivités, les taux sont à la hausse. Ne disposant pas de la majorité (seule Région en France!), PS et Verts (le PC n'ayant pas voté un seul budget depuis 2004, bien que faisant partie de la liste élue...) doivent négocier ce budget pour obtenir une majorité des suffrages exprimés (les abstentions ne comptant pas). Augmentation 0 également souhaitée pour la taxe sur les cartes grises.

4 principes essentiels sont à la base du budget proposé:

1- Nous maîtrisons les dépenses de fonctionnement.

C'est la condition sine qua non pour continuer à investir.
En 2004 (début de mandat), le budget était réparti 50/50 entre fonctionnement et investissement. Aujourd'hui, la proportion est 1/3 2/3

Exemple: Le nouveau siège de région coûte en remboursement d'emprunt 7,6 millions d'euros pour 1500 agents. S'il fallait louer pour reloger ces agents, cela nous coûterait 9 millions, soit 1,5 million d'économies par an en fonctionnement.
Ainsi, en 2009, nous pourrons passer le "chèque lire" à 65€. En 2004, nous nous étions engagés à passer ce chèque lire de 35 à 70 euros sur la durée du mandat (l'objectif sera donc atteint en 2010)

Promesse tenue

2- Nous poursuivons l'effort d'investissement pour l'avenir de la Région

Investissements annuels: plus de 600 millions.

77% de nos investissements se font sur nos compétences obligatoires: formations initiales (177M€), apprentissage (6M€), formation permanente (1,7M€), transports (163M€) et ports (29M€).

La part restante se répartit entre les compétences dites d'initiatives régionales, telles que le plan ANRU, la santé, l'environnement, le Louvre-Lens ou l'action économique.

Nous menons une politique d'investissement volontariste.

3- Un recours à l'emprunt et un autofinancement net qui nous permettent de travailler sur le long terme sans déséquilibrer la structure budgétaire.

Nous disposons d'une réelle capacité d'autofinancement supérieure à ce qu'elle était en 2004 et nous recourons à l'emprunt pour mener à bien nos politiques volontaristes (Région volonté, qui était un des slogans de notre campagne 2004)

La Chambre Régionale des Comptes , dont nous devrions recevoir le rapport provisoire avant la fin de l'année, soulignera la qualité de la gestion du CR.

4- A chaque fois que nous avons fait appel à la fiscalité, nous l'avons "affectée".

Nous n'avons jamais utilisé le levier fiscal par "confort".

A chaque augmentation de la fiscalité, nous l'avons affectée, soit à des politiques, soit à des prises en charge de manque de ressources liées à la décentralisation.

En 2005, par exemple, nous l'avions fléchée sur les 3 grands défis: la rénovation urbaine (15 millions d'euros), le plan cancer (10 millions) et les pôles de compétitivité (10 millions). Tout montre aujourd'hui que nous avions eu raison de le faire.

Les "bases" de fiscalité étant inférieures au niveau national, les collectivités du NPDC ont traditionnellement des taux de fiscalité supérieurs à la moyenne nationale.

- La taxe foncière: de plus 56% au dessus de la moyenne nationale, en 2004, nous sommes aujourd'hui à +46%.
- La taxe professionnelle: nous sommes descendus de +51% à + 38%.
- Même chose pour les cartes grises: nous sommes aujourd'hui à +95 % contre plus 116% en 2004, de la moyenne nationale.

A suivre

samedi 13 décembre 2008

Climat: alerte au méthane



Vous trouverez, ci-dessous, un point de vue paru dans Le Monde daté du 6/12/2008, et écrit par Benjamin Dessus, qui est, à mon avis, un des plus grands spécialistes du climat. Vous pouvez retrouver certains de ses articles sur un site, trop confidentiel, que je vous recommande particulièrement: http://www.rac-f.org/



epuis quelques mois, pas un jour sans tribunes de scientifiques renommés sur l'urgence d'engager au plus vite une véritable guerre aux émissions de gaz à effet de serre, de stopper, mieux, d'inverser leur croissance actuelle. Pourtant, en termes d'action, rien n'a vraiment changé. Tout le monde parle du gaz carbonique (CO2). Des autres gaz, en particulier du méthane, il n'est guère question, sauf pour faire écho aux inquiétudes des chercheurs devant la fonte du permafrost, qui pourrait libérer des quantités de méthane importantes et déclencher la dérive du climat.

Le Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) le considère pourtant comme l'un des principaux gaz à effet de serre. Il proposait dès 1994 la notion "d'équivalent CO2" pour comptabiliser avec une seule unité de mesure les émissions des différents gaz dont les effets sur le climat sont d'ampleur et de longévité très différentes.

Ce coefficient de chacun des gaz avec le CO2 varie au cours du temps. C'est ainsi que le GIEC propose aujourd'hui un coefficient 7 pour caractériser les effets sur le climat de l'émission d'un kilo de méthane par rapport à celle d'un kilo de CO2 sur une période de cinq cents ans, de 25 sur une période de cent ans et de 72 sur une période de vingt ans.

Très vite c'est le coefficient du méthane à cent ans qui est devenu la règle pour la plupart des décideurs, ignorants de sa variation rapide avec le temps. Ce gaz est alors apparu comme marginal par rapport au CO2, puisqu'il ne compte dans ces conditions que pour 15 % du total des émissions, loin derrière le CO2 crédité de 76 %. Le débat s'est donc focalisé sur le gaz carbonique.

Mais, si l'échéance 2030 devient primordiale, l'analyse change du tout au tout : sur la base du coefficient d'équivalence à vingt ans, les 360 millions de tonnes de méthane émises chaque année au niveau mondial ont un effet intégré d'ici à 2030 équivalent à 26 milliards de tonnes de CO2, autant que le CO2 émis par l'ensemble des énergies fossiles.

Pourquoi le mot même de méthane n'est-il même pas présent dans la loi post-Grenelle en discussion au Parlement ? Pourquoi le "paquet énergie climat" européen est-il si muet sur la question du méthane ? Pourquoi, à de rares exceptions près, la communauté scientifique reste-t-elle silencieuse ? Outre l'inertie propre à tous les systèmes lourds, du GIEC aux administrations nationales et internationales, on peut trouver quelques raisons à cette apathie dangereuse.

D'abord, la crainte de la communauté scientifique de brouiller le message qu'elle martèle depuis longtemps non sans difficulté et de voir l'action basculer vers la réduction des émissions de méthane au détriment de l'effort indispensable sur le CO2. Ensuite l'hostilité des tenants de la bourse internationale du carbone, qui mêle tous les gaz à effet de serre sur la base des coefficients d'équivalence à cent ans, de voir contester la pertinence du produit nouveau "la tonne équivalent CO2" qui promet aux financiers d'intéressantes spéculations.

Enfin, la résistance passive de tous ceux que cela arrange de limiter la lutte contre le changement climatique aux questions énergétiques, les promoteurs du nucléaire en tête et, inversement, la crainte du monde agricole, au Sud comme au Nord, de se voir soudain accusé de tous les maux... Sans compter qu'il est facile de culpabiliser le consommateur sur ses émissions de CO2 (sa voiture, son chauffage, etc.) mais plus difficile pour celles de méthane, dont la réduction suppose des actions collectives et engage donc la responsabilité politique...

LE PET DES VACHES

Est-il possible de réduire significativement les émissions de méthane ? La question reçoit en général une réponse facile : "Le méthane, c'est le pet des vaches et la culture du riz ; si vous y touchez, vous allez affamer le monde en développement." Alors que la rumination des animaux domestiques et la culture du riz ne comptent chacun que pour 15 % des émissions mondiales de méthane, moins que celles des décharges d'ordures ménagères (23 %) ou que les émissions fugitives du système énergétique (33 %).

En fait, le potentiel de réduction des émissions de méthane à horizon de vingt ans est de l'ordre de 30 %, dont plus des deux tiers dans le secteur énergétique et la gestion des déchets. Il est donc parfaitement possible d'engager à court terme des programmes ambitieux de réduction des émissions de méthane, la plupart du temps peu onéreux, en complément de l'action indispensable sur le CO2.

Il est crucial que l'Europe se mobilise rapidement sur cette question et la porte au niveau de la Convention climat en proposant de définir des objectifs séparés pour le gaz carbonique et le méthane. La présidence française de l'Europe tient une occasion unique, à la conférence de Poznan, de faire des propositions et d'engager le débat sur cette question majeure pour notre avenir proche.


Benjamin Dessus est ingénieur et économiste.

vendredi 12 décembre 2008

Revue de presse

Vous trouverez, ci-dessous, les liens (cliquer dessus) vers la presse régionale concernant les "tracas" d'Hénin-Beaumont.

Je tiens à préciser, suite à l'article d'hier:

- c'est en pleine responsabilité que j'ai demandé au Maire de démissionner (ainsi que sa majorité), bien que mon parti l'ait désigné en mars dernier pour conduire la liste des municipales. J'assume!

- bien entendu, ma position ne préjuge pas, comme je l'ai indiqué, d'une éventuelle culpabilité de Gérard Dalongeville. Mais, sur le plan politique, "trop, c'est trop!";





1- La Voix du Nord:

- Page régionale:
Pour Noël, la ville d'Hénin-Beaumont est « cuisinée » sauce financière


- Page locale:
Brigade financière : la charge de trop pour l'équipage héninois ?


2- Nord-Eclair

Page régionale:

Enquête et malaise

lundi 8 décembre 2008

J'ai honte!

On apprend, ce jour, la 3ème profanation, en quelques mois, de tombes musulmanes à Lorette, plus grand cimetière militaire d'Europe, là où sont enterrés 90 000 combattants de la "boucherie" de la guerre 14/18.
Ces Musulmans, pour la plupart, sont morts pour la France et venaient des colonies françaises.

Au-delà de ce crime contre la mémoire de notre histoire, se profile malheureusement, aussi, un crime de l'intolérance.
Intolérance à l'égard de ce qui est différent de nous, de ce que nous pensons, de ce que nous vivons.

Quels que soient les auteurs de ces profanations, j'ai honte que nous en soyons encore à mépriser celui qui n'est ni chrétien, ni blanc ou français.

J'ai honte que le pays des Lumières puisse encore enfanter des racistes.

J'ai honte que nous puissions encore tolérer ceux qui propagent cette haine de l'autre, même si aujourd'hui, ils maquillent leurs vindicts et leurs amalgames contre ceux qui viendraient prendre le travail des Français et commettre la délinquance dont ils les rendent responsables, par des insinuations et des sous-entendus dont nous ne sommes pas dupes.

J'ai honte, et pourtant je suis agnostique, qu'aujourd'hui, croire en un Dieu puisse être une tare, parce que ce n'est pas le bon Dieu ou parce qu'on ne comprend pas une religion différente de la sienne.

J'ai honte parce que j'ai l'impression que cette spirale raciste ne semble pas avoir de fin...

A tous mes amis musulmans, sachez que nous continuerons notre combat pour tenter d'extraire de notre société, cette haine de l'autre.

A tous ceux qui luttent contre l'intolérance, croyants ou non, n'ayons pas peur de dénoncer ceux qui instillent le venin...Nous les connaissons, même s'ils avancent masqués en faux-républicains.

Sommes-nous encore en démocratie? (2)

Le 12 septembre dernier, sur ce blog, je posais déjà cette question, en me référant à ce qui s'était passé les semaines précédentes dans notre démocratie française. Rappelez-vous, c'était hier: Edvige et le flicage permanent, le copinage (Clavier, Lagardère, Tapie...) et le népotisme, toujours plus pour les riches, la laïcité attaquée...

Aujourd'hui, on peut continuer à se poser la même question, et plus la liste s'allonge, et plus la réponse à la question semble devenir négative:

- Sommes-nous encore en démocratie quand on fait cadeau à ses copains de la publicité TV et quand on veut soi-même diriger la TV publique en nommant le Président de cette dernière?

- Sommes-nous encore en démocratie, quand la force publique procède à l'arrestation musclée et à la garde à vue humiliante d'un ex-Directeur du journal Libération, présumé auteur d'un délit de diffamation?


- Sommes-nous encore en démocratie quand on maintient en détention, sans aucune preuve, des personnes soupçonnées d'une infraction (contre la SNCF)? A ce sujet, je vous recommande le film de Clint Eastwood, "L' échange", sur le comportement de la police et du maire de Los-Angelès fin des années 1920, bafouant les droits élémentaires des citoyens: édifiant!


- Sommes-nous encore en démocratie quand on évoque le possibilité de contraindre les SDF à être hébergés?

- Sommes-nous encore en démocratie quand on envisage de mettre en prison les enfants à partir de l'âge de 12 ans?

- Sommes-nous encore en démocratie quand même les écoles peuvent faire l'objet de descentes dignes des rafles de la dernière guerre mondiale? Ecoutez, à ce sujet, le saisissant reportage radio, qui a fait le tour de la blogosphère ces dernières semaines:
http://www.lepost.fr/article/2008/12/01/1342747_descente-de-gendarmeirie.html



Je livre à votre réflexion la définition du mot autocratie (Le Petit Robert 1993): "Forme de gouvernement où le souverain exerce lui-même une autorité sans limite."

A suivre, probablement...

samedi 6 décembre 2008

La crise s'invite aux négociations sur le climat


LE MONDE 02.12.08

Une bonne nouvelle, et une mauvaise.
La bonne ? Barack Obama a été élu président des Etats-Unis, et il va engager son pays dans la lutte contre le changement climatique. La mauvaise ? La crise économique prend une ampleur telle que l'intérêt des décideurs pour les questions environnementales s'amoindrit fortement. Ainsi peut être résumé l'état d'esprit qui règne à Poznan, ville de l'ouest de la Pologne où se tient, jusqu'au 12 décembre, la 14e conférence de la Convention des Nations unies sur le changement climatique.

Ces données contrastées devraient peser sur un rendez-vous qui présente deux particularités : on n'en attend pas grand-chose, au sens où il est clairement posé que Poznan n'est qu'une étape avant la conférence de Copenhague, fin 2009, qui devra décider du contenu de l'accord qui prendra la suite du protocole de Kyoto; mais un drame pourrait se nouer, si l'Union européenne ne parvenait pas à se mettre d'accord sur le "Paquet énergie-climat" négocié en son sein. Le Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement se réunit les 11 et 12 décembre, et doit boucler ce dossier. S'il n'y parvenait pas, le signal négatif envoyé au reste du monde compromettrait sans doute l'issue de la négociation globale.

Si, officiellement, aucun gouvernement n'a invoqué la crise économique pour demander qu'on repousse à plus tard les réponses à apporter aux préoccupations environnementales, la récession mondiale pèse clairement sur le débat. Et les difficultés rencontrées par le "Paquet énergie-climat" tiennent notamment à ce que l'Allemagne, traditionnel champion autoproclamé de l'écologie, veut limiter ses ambitions, de crainte que le dispositif ne pénalise sa puissante industrie à un moment où la crainte du chômage et de la perte de compétitivité redevient très vive.

Ce qui se joue en Europe est une illustration de l'obstacle que doit surmonter la négociation planétaire : comment définir des règles communes pour des économies aux profils extrêmement différents ? Si les 27 États européens y parviennent, ils définiront un modèle pour les 192 nations engagées dans la Convention sur le climat. Et répondront à la question du jour : les difficultés du court terme doivent-ils obérer l'intérêt supérieur du long terme, qui est d'enrayer la crise écologique ?

DONNANT-DONNANT AVEC LA CHINE

D'un autre côté, la confirmation par Barack Obama, le 18 novembre, de ses engagements de campagne change le contexte de la discussion : les Etats-Unis sont clairement entrés dans le jeu. Et leur président élu affiche ses intentions : une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 80 % en l'an 2050, et le retour en 2020 au niveau de 1990. Bémol : M. Obama ne prendra ses fonctions qu'en janvier 2009. Et même si deux anciens candidats démocrates à la Maison Blanche, John Kerry et Al Gore, sont annoncés à Poznan, la plus grande puissance du monde y sera représentée par une administration Bush qui ne cherchera pas vraiment à faire progresser les débats.

Mais alors que la conférence de Bali avait buté, fin 2007, sur la mention d'objectifs chiffrés de réduction des émissions, la position de M. Obama déblaie le terrain sur ce point : à Copenhague, il s'agira bien de se mettre d'accord sur des objectifs chiffrés autrement plus ambitieux que ceux du protocole de Kyoto. Celui-ci engageait les pays du Nord, qui ne parviennent d'ailleurs pas à respecter cet objectif, à réduire de 5 % leurs émissions sur la période 2008-2012 par rapport à 1990.

Cependant, il serait prématuré de penser que l'administration de M. Obama ira au-delà de la formulation avancée par un représentant de George W. Bush, Daniel Price, en février : "Les Etats-Unis sont prêts à des obligations internationales contraignantes de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre d'un accord global par lequel toutes les grandes économies prendraient des engagements similaires." Ce sera donc un "donnant-donnant", notamment avec la Chine. Dans cet échange, les Etats-Unis seraient prêts à donner plus que ce n'était le cas sous M. Bush... mais sous réserve de contrepartie.

Pékin sera d'autant plus poussé à bouger qu'une autre évolution, moins perceptible, s'est précisée durant l'année 2008 : celle de la disjonction entre pays du Sud. Ceux-ci ne forment plus un bloc aussi cohérent qu'il a longtemps paru, et la situation des grands pays émergents – Chine, Inde, Brésil, pour citer les plus importants – se distingue de plus en plus nettement de celle des plus pauvres. Les intérêts de ces deux groupes ne sont pas identiques, les règles qu'ils auront à suivre ne pourront donc pas être les mêmes. Le symbole de cette évolution ? La Chine a vraisemblablement dépassé les Etats-Unis, en 2008, en tant que premier émetteur mondial de gaz à effet de serre.


Hervé Kempf

jeudi 4 décembre 2008

Des Fonds européens à l'Institut pour la coopération territoriale européenne (2ème partie)

2- La coopération territoriale européenne : « INTERREG IV »

Budget : 8,7 milliards €

Concentration de l’action sur la stratégie de Lisbonne « renforcée » :
- faire de l’UE une place plus attractive pour investir et travailler;
- investir plus dans la connaissance et l’innovation, moteurs d’une croissance durable;
- créer plus et de meilleurs emplois.

2-1 Interreg IV A : Coopération transfrontalière (ou « effacer l’effet frontière » Robert Schumann dixit)

- Budget : 6,5 milliards;
- Amener des régions adjacentes à développer conjointement leurs projets;
- Grande diversité de sujets (entreprenariat, tourisme, culture, commerce, ressources naturelles, transports, infrastructures, égalité des chances, emplois…).

2-2 Interreg IV B : Coopération transnationale (ou le développement régional dans le contexte européen)

- budget : 1,8 milliard;
- promouvoir une meilleure intégration territoriale au sein de l’UE;
-thèmes de travail : innovation, réseaux internationaux d’universités, d’organismes de recherche et de PME ; environnement (ressources en eau, les rivières, lacs, la mer et donc la gestion des inondations) ; le développement urbain durable ; le renforcement de l’identité régionale.

2-3 Interreg IV C : Coopération interrégionale (ou améliorer l’efficacité des politiques régionales)

- budget : 0,4 milliard;
- il s’agit d’un programme de capitalisation : c’est à dire d’échanges de bonnes pratiques dans un domaine donné de la politique régionale. Par exemple, j’ai eu l’occasion de vous faire part, en octobre, de mon intervention dans une Commission Mer du Nord sur 2 de nos pôles de compétitivité (Textiles intelligents, produits de la mer) parce que des projets identiques intéressent nos partenaires;
- priorités thématiques : innovation et société de la connaissance ; environnement et prévention des risques.


3- L’Institut pour la Coopération Territoriale Européenne (ICTE)

3-1 L’implication du NPDC dans la coopération territoriale européenne (CTE)

Nous sommes impliqués dans 4 programmes INTERREG, et, en tant qu’autorité de gestion (plus grande d’Europe) avec 830 million d’€, nous gérons plus de 10% de la CTE :

- Interreg IVA (167 millions) ; d’une part : France /Wallonie/Flandres ; d’autre part : France/Angleterre/Flandre/Pays-Bas
- Interreg IVB (351 millions) : Irlande, Royaume-Uni, France, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Allemagne dit Interreg IVB Nord-Ouest européen.
- Interreg IVC (321 millions) : pour tous les états membres plus la Suisse et la Norvège.

Une soixantaine de personnes de 15 nationalités différentes (payées par l’UE) ont été embauchées, par la Région, pour cette gestion.


3-2 L’ICTE

Devant les difficultés pour les acteurs publics à monter des projets européens, des besoins de professionnalisation et de formation, le Conseil Régional a décidé de créer cet Institut (en collaboration avec l’Institut d’Etudes Politiques de Lille dit Sciences Po), dont les objectifs sont les suivants :
- partager les compétences du NPDC avec les collectivités de l’UE;
- outiller les porteurs de projets et les aider dans la qualification et l ‘éligibilité de leurs projets de coopération territoriale;
- favoriser la mise en relation et la synergie;
- constituer une vitrine de bons projets.

Pour notre Région, il s’agit d’affirmer notre vocation européenne et de compléter et asseoir une position déjà remarquable d’acteur majeur de la coopération territoriale européenne.

Les activités de l’ICTE :
- formation des agents des collectivités, consultants et étudiants des 27 Etats ;
- information des élus locaux, régionaux, nationaux et européens;
- valorisation des expériences des projets;
- réflexion sur l’Europe et plus particulièrement sur la coopération territoriale européenne.
La première formation test a eu lieu en novembre, la suivante se tiendra en janvier.

Vous comprendrez, vu l’importance de ces projets, ma déception du fait de l’absence de nos élus locaux ! Nous ne sommes déjà pas réputés pour notre dynamisme et nos compétences en montage de dossiers de subventions : cette indifférence est coupable…

mardi 2 décembre 2008

Tristes records à Hénin-Beaumont!

J'ai repris, sur le blog de l'Alliance Républicaine (http://alliancerepublicaine.typepad.fr/mon_weblog/) et j'espère que l'AR ne m'en tiendra pas rigueur, cette info que j'assortis de quelques commentaires.
Le journal Capital a classé 450 villes françaises en fonction de leur fiscalité locale.
Voir:
http://www.capital.fr/actualite/prolongement-magazine/impotslocaux/Default.asp?p=8&s=4desc

Comme vous pourrez le constater:

- Hénin-Beaumont détient le triste record d'augmentation des taxes locales entre 2007 et 2008: 16%, et de très loin; pas une seule ville ne dépasse les 10%!

- Autre record: l'augmentation de 2001 à 2008 est de 73%! 2 autres villes ne sont pas loin: Marignane ( 68%, mais 1,5% sur la dernière année) et Béthune: 60,40% (mais 2, 20% de 2007 à 2008). Les autres communes sont largement en-dessous des 40%.

- Le mal est profond, car constant, contrairement aux 2 autres villes citées, dont la hausse fiscale fut circonstancielle. D'autant plus profond que nous savons que cela va continuer et que nous pourrions alors battre un nouveau record: celui de la fiscalité la plus élevée de France! En conseil municipal, par exemple, ce soir, on apprenait que la hausse de fiscalité imposée par le Préfet, était insuffisante, parce que le budget primitif avait sous-estimé les dépenses de personnel de 2,2millions! Je rappelle, en outre, que cette semaine la presse se faisait l'écho d'une lettre provisoire de la CRC demandant des explications sur des fournisseurs impayés pour un montant de 9 millions. Le Maire, ce soir, déclarait que la dette n'était plus que de 4 millions, avant examen plus approfondi...

- Record qui deviendrait (s'il ne l'est déjà) un nouveau record si l'on comparait ces chiffres avec des indicateurs économiques (revenus des habitants parmi les plus bas, et taux de chômage parmi les plus élevés en France!)

- Encore un record en perspective si l'on prenait en compte les transferts de compétences vers l'intercommunalité, réalisés au début de la période concernée, 2001 (même si une partie avait déjà été transférée vers le District auparavant), et qui auraient du aboutir à une baisse des dépenses de personnel (qui ont pourtant doublé en 7 ans!).

5 records, c'est beaucoup, n'est-ce pas?

Des Fonds européens à l'Institut pour la coopération territoriale européenne (1ère partie)

A l'occasion d'une présentation aux élus du NPDC d'un sujet fondamental pour l'évolution de l'Europe, mais aussi pour les finances locales: "Coopération territoriale Européenne: de nouvelles opportunités pour nos territoires", j'ai malheureusement constaté que, sauf erreur de ma part, aucun élu de notre territoire n'était présent, excepté MN Lienemann, là en tant que député européenne, et moi-même!
Avant d'aborder les fonds territoriaux et le nouvel institut, dans une 2ème et 3ème partie , je rappellerai, en premier lieu ce que sont les fonds européens.
Le budget (2007-2013) de l’Union Européenne dite UE est de 892 milliards €.

1- Les Fonds européens


Suite à l’élargissement de l’Union Européenne à 27 membres et devant les écarts de développement entre régions, l’UE a centré sa nouvelle politique régionale sur les objectifs dits de Lisbonne (innovation/croissance/emploi) et de Göteborg (développement durable).

1-1 La stratégie et les financements de l’UE pour la période 2007/3013 ( budget : 348 milliards) sont concentrés sur 3 nouveaux objectifs prioritaires :

- l’Objectif Convergence (284 milliards) aide les régions dont le PIB par habitant est inférieur à 75 % de la moyenne communautaire (pour la France, seuls les DOM sont éligibles);

- l’Objectif Compétitivité régionale et emploi (56 milliards) accompagne les régions face aux évolutions économiques et sociales, à la mondialisation et à la transition vers la société de la connaissance (recherche et innovation). Les 22 régions françaises sont concernées (1, 08 milliard d’euros pour le NPDC) ;

- l’Objectif Coopération territoriale européenne ( 8,7 milliards) vise à stimuler la coopération transfrontalière, transnationale et interrégionale, et à renforcer la coordination entre collectivités locales et européennes. Il mobilise des fonds FEDER

1-2 Les Programmes opérationnels (PO)

Ces PO précisent les 3 objectifs vus ci-dessus :

- Objectif « Compétitivité régionale et emploi » :

  • un PO Feder (fonds de développement régional) par région finance des projets recherche, innovation, aides aux entreprises, environnement, transports, TIC (techniques de l’informatique et de la communication), cohésion et excellence régionale.
Pour le NPDC : plus de 700 millions d’€. Nous allons gérer, directement, 231 millions sur l’axe Recherche, Innovation et politique de l'entreprise .

  • Le PO FSE (fonds social européen) est national, pour soutenir des projets pour l’emploi, la qualité et la productivité du travail ainsi que l’inclusion sociale. Sur les 381 millions d’euros du volet régional du FSE, le NPDC gérera 86 millions dédiés à la formation professionnelle.

- Objectif coopération territoriale européenne (8,7 milliards) : chaque programme dispose de son PO; voir ci-après.

A suivre

lundi 1 décembre 2008

Campagne « Les agrocarburants, ça nourrit pas son monde »

Alors que c’est en décembre que l’Union européenne doit décider du rôle dévolu aux agrocarburants dans sa politique énergétique, je relaie un texte de 4 grandes ONG appelant à signer un appel sur les conséquences désastreuses de ce "nouvel eldorado"!




"A l’heure où s’ouvrent des négociations au niveau européen sur la consommation à grande échelle d’agrocarburants, Oxfam France – Agir ici lance, avec le CCFD – Terre solidaire et Les Amis de la Terre, la campagne « Les agrocarburants, ça nourrit pas son monde ».

Menée en partenariat avec des associations indonésienne, colombienne, béninoise et brésilienne, la campagne s’oppose à tout objectif chiffré d’incorporation des agrocarburants dans la consommation énergétique des transports européens d’ici à 2020.

Les associations membres de la campagne soulignent les impacts catastrophiques d’un développement à grande échelle des agrocarburants, et ce à tous les niveaux : alimentaire, environnemental et social. Des effets désastreux qui ne pourront être atténués que par la révision des politiques de soutien à ce marché et non par une illusoire certification ou une future « seconde génération ».

En effet, présentés comme la solution miracle contre l’épuisement des réserves de pétrole mais également comme un remède au réchauffement climatique, les agrocarburants menacent aujourd’hui les populations locales et les cultures vivrières en accaparant la terre et les ressources naturelles. Ils contribuent également à la hausse mondiale des prix alimentaires qui a plongé près de 100 millions de personnes supplémentaires dans la faim et la pauvreté et mis en danger les moyens de subsistance de 300 millions de personnes. Ce chiffre, déjà intolérable, pourrait doubler d'ici à 2025 si l'actuelle ruée sur les agrocarburants se poursuit.

D’un point de vue strictement environnemental, le développement massif des agrocarburants a de graves impacts écologiques sur notre planète, au Nord comme au Sud : augmentation des pollutions chimiques, risque génétique ou encore appauvrissement de la biodiversité, des sols et des réserves en eau.

N’hésitez pas à visiter le site Internet de la campagne http://www.agrocarb.fr.

Prolongement Web de la campagne, il contient de nombreuses informations complémentaires (rapports, dossier complémentaire, document de mobilisation,…) et permet de suivre au plus près l’actualité relative aux agrocarburants via un blog alimenté par les associations membres de la campagne."

samedi 29 novembre 2008

Le retour de la bataille idéologique

Le texte, ci-dessous, me paraît suffisamment important pour le partager avec vous. Il émane de Terra Nova (www.tnova.fr), un "think tank" (laboratoire d'idées) alimentant le PS. Parmi les signataires: Olivier Ferrand, directeur de Terra Nova, et Michel Rocard.

Nous sommes effectivement à un tournant dans la pensée de gauche: il ne s'agit pas de renoncer à nos valeurs, mais de les adapter à un développement, qui tienne compte des nouvelles données économiques et de l'extinction inéluctable des ressources fossiles et, plus grave encore, de la dégradation de la biodiversité...




"Notre conviction, c’est que la bataille pour un nouveau modèle de société a commencé. Elle va marquer, en France, en Europe, dans le monde, la période qui s’ouvre.


Nous sortons, en France, d’une longue paix idéologique. Elle scellait la victoire des valeurs de gauche. La France a vécu, depuis 1945, sur un compromis « social-démocrate » : un modèle de développement fondé s"ur l’Etat-providence, caractérisé par un cercle vertueux entre prospérité et justice sociale, croissance et redistribution, marché et Etat. La gauche, avec le gaullisme social, avait promu ce modèle égalitaire après-guerre. La droite avait accepté d’accompagner ces évolutions, moteurs d’une prospérité inédite sous les Trente Glorieuses.



Avec la crise contemporaine de l’Etat-providence, le compromis idéologique social-démocrate a volé en éclats. La crise a une origine simple : les instruments de l’Etat-providence du 20ème siècle s’avèrent inadaptés dans le monde du 21ème ; le cercle vertueux s’est transformé en cercle vicieux – la faiblesse de la croissance asphyxie l’Etat-providence, la redistribution handicape la compétitivité économique et affaiblit la croissance.

Désormais, la droite est à l’offensive. Elle a longtemps hésité. C’est fini. La droite revendique « la réforme », « le changement » : la fin du pacte social historique. Si la France veut retrouver - « libérer » - la croissance, elle doit accepter de réduire son Etat-providence et de limiter la redistribution. La droite propose ainsi une offre politique structurée, autour d’un modèle libéral traditionnel, qu’elle théorise progressivement, au-delà des hésitations doctrinales du sarkozysme.

Face à cette offensive, la gauche n’a pas encore d’offre politique alternative. Elle oscille entre deux écueils.

Le premier est le conservatisme. La gauche peut être tentée par l’immobilisme, la défense du modèle d’hier. Elle a du mal à faire le deuil du modèle historique qu’elle a contribué à créer. Elle risque alors de s’enfermer dans la protestation.


Le second écueil est le renoncement idéologique. Dans l’incapacité de formuler une offre politique alternative, la gauche laisserait filer le curseur idéologique vers la droite. Le nouveau compromis national deviendrait un compromis libéral. La gauche pourrait encore espérer la victoire politique, mais au prix de sa défaite idéologique, cantonnant son action à l’accompagnement social d’un modèle qui n’est plus le sien. Ce renoncement est une tentation dans nombre de partis sociaux-démocrates européens, notamment avec le SPD allemand, et plus encore en Autriche et aux Pays-Bas.



La gauche progressiste doit au contraire chercher la voie de la refondation idéologique, le chemin vers une « seconde fondation sociale-démocrate ».


Elle en a les moyens. Le matériau est là, désormais. Le diagnostic intellectuel s’est enrichi. Les expérimentations européennes se développent, notamment dans les social-démocraties nordiques. Les initiatives locales se multiplient. Le travail qui reste à accomplir est de convertir ce matériau en solutions programmatiques et de penser un projet global.


Elle est attendue. En France comme en Europe, les citoyens continuent de plébisciter les valeurs progressistes – égalité, solidarité, lutte contre les injustices. L’ancrage social-démocrate est toujours là.


Mais la bataille idéologique à venir n’aura pas lieu qu’en Europe. Aux Etats-Unis aussi, il est probable qu’elle s’ouvre. Les Etats-Unis ont également vécu sur un compromis idéologique de long terme, autour du modèle libéral anglo-saxon. La crise financière actuelle en sape brutalement les fondements : nationalisations, régulations, interventionnisme étatique sont à l’ordre du jour. Cette crise remettra-t-elle en cause le compromis libéral américain au profit d’un modèle progressiste ? Peut-il lui aussi se renouveler sur des bases modernisées ? Ce sera sans doute aussi l’enjeu de la période qui s’ouvre.

Les tensions idéologiques devraient également se réveiller dans les pays émergents, singulièrement en Chine. Le modèle de développement de ces pays est fondé sur la compétitivité-prix sur les marchés étrangers. Il repose par construction sur le maintien de bas coûts de production – salaires et charges sociales notamment. Avec la montée en puissance économique, la bataille autour de la répartition de la valeur ajoutée est appelée à s’intensifier. La pression des travailleurs s’accroît rapidement– même si les institutions non-démocratiques de la plupart de ces pays freinent cette évolution. Un autre modèle de développement, plus progressiste, pourrait en résulter.

Europe, Etats-Unis, Chine : partout, le mode de développement d’hier est remis en cause ou est appelé à l’être. La bataille idéologique va s’ouvrir. Elle va concerner le modèle de développement de nos territoires et l’organisation de la planète. Il est urgent que les progressistes entrent dans l’arène."



Olivier Ferrand, Michel Rocard, Eric Maurin (Terra Nova)