vendredi 28 février 2014

Panique à babord !

Donc, le Parti communiste a décidé de rejoindre la liste Binaisse dès le premier tour des municipales. Rien à dire sur le fond, puisque ce ralliement se serait fait, si second tour il y avait et si le Front de gauche avait fait plus de 5% et si la liste du maire sortant était deuxième au soir du 1er tour ! Par contre, les conditions de forme sont désastreuses :
- le parti de gauche n'a été averti que hier après-midi, alors que la veille, D. Noël s'était déjà mis d'accord pour 3 places sur la liste commune !
- certains des colistiers du PC n'étaient toujours pas au courant ce matin : j'en ai averti un il y a une heure !
- certains commentaires évoquaient ce ralliement depuis quelques jours, mais comme David rassurait les uns et les autres en disant que c'était une sorte de primaire à gauche ou que cela permettait de ratisser plus large, on lui faisait confiance...

A défaut d'avoir pu joindre David Noël pour connaître ses motivations, je vous livre, brutes de décoffrage, mes remarques personnelles :
- les conditions dans lesquelles se sont passés ces évènements sont inadmissibles : militants et sympathisants abusés et non informés (12 000 tracts avaient été imprimés et livrés au local de campagne, hier soir !). D'autant plus que D. Noël n'a pas pris la peine de venir s'exprimer hier à 18H devant les militants du Parti de Gauche, rassemblés au local, dans l'attente des communistes (un seul s'est pointé, pas au courant !)
- la décision de ralliement est intervenue à haut niveau, ressemblant fortement à la démarche du PS pour demander à P. Ferrari de se retirer. La panique semble gagner les états-majors communistes et socialistes qui ont, entre les mains, le fameux sondage Sofres jamais dévoilé publiquement. On ne peut donc que supputer que les résultats doivent en être encore plus désastreux qu'imaginés ! "Il faut donc sauver le soldat Binaisse". Panique à bord  !
- une conséquence prévisible de cette décision hallucinante est qu'il n'y aura peut-être pas besoin de second tour et que le 30 mars nous n'aurons pas à nous rendre aux urnes, tant ces manœuvres laissent une mauvaise impression aux électeurs, notamment à ceux tentés par un vote Front de Gauche. Bravo !
- ce "sauve qui peut" généralisé devrait gagner d'autres potentielles candidatures. Non seulement on ne sera pas surpris de la présence de P. Ferrari sur la liste du maire sortant, mais il est fort probable que JM Legrand se ralliera à elle également... Je rappelle que la date limite de dépôt des listes est jeudi fin d'après-midi...
- le parti de gauche, dont les militants sont en colère, ne constituera pas de liste. Il ne restera donc plus que Georges Bouquillon...
- enfin, on ne pourra que pleurer (ou se réjouir ?) sur la mort précoce du nouveau-né baptisé "Front de Gauche". L'agonie nationale a fini par gagner Hénin-Beaumont où l'on maintenait au forceps l'union PC/PG. Disparition officielle le 23 mars... Le PC essayera de survivre, nationalement, à travers quelques élus rescapés d'unions contre nature avec le PS. Quant à Jean-Luc Mélenchon, le seul véritable tribun de la politique française, il devra se contenter de figurer dans quelques livres d'histoire.

Pauvre Hénin-Beaumont !

Les soliloques de François Hollande

Certains m'accusent d'avoir un faible pour Cécile Duflot. Bon, c'est vrai, la Cécile, je la connais depuis longtemps. On s'aime bien, on se respecte, on aime surtout blaguer ensemble et question tweets on s'y connait... même si ce truc, je ne sais pas bien m'en servir.
J'ai toujours pensé qu'avoir les écolos avec nous, cela permettait de les neutraliser. C'est pas que j'ai besoin de leurs 2%, mais cela me permet d'afficher le PS comme non hégémonique, même si on est majoritaire et qu'on a pas besoin d'eux, sur le papier ! Quand ils sont à l'extérieur de la majorité, ils font leur beurre sur nous et ils engrangent, certes pas beaucoup, mais suffisamment. Au moins, à l'intérieur de la majorité, ils se taisent même si Cécile avait besoin de faire le buzz pour rassurer ses militants. Mais elle sait bien que cela ne sert à rien.
Quand elle a fait ses remontrances à Manuel sur les Roms, je savais bien que c'était destiné à ses militants et électeurs... J'l'avais dit à Manu, "t'inquiète pas, c'est de la comm' tout simplement !" Il était quand même vexé notre Sarko socialiste et j'ai dû le tenir... Pour ça, Jean-Marc, il ne sait pas y faire. Lui il aurait plutôt poussé Manuel à rentrer dedans. Remarquez, pour l'histoire de l'aéroport, il s'est bien comporté, même si, dans un premier temps, il a réagi durement aux propos de Cécile. Vous avez vu ensuite comme il s'est calmé ? Faut dire que j'lui avais envoyé un texto : "du calme, mon JM". Il a tout de suite compris. Donc, Cécile, on l'a quand même bien manœuvrée avec sa loi sur le logement ! Vous avez vu comme on a réussi à réduire son texte presque à zéro ? Bon, elle a quand même l'air content. Je me méfierais plus de son collègue, Pascal Canfin, ministre délégué au Développement. Tout un programme ! C'est EELV qui voulait ce titre ronflant... Comme il n'est pas con, il a réussi à tenir sa place et ses déclarations en conseil des ministres sont toujours pertinentes. Il parait qu'avec la Duflot, c'est pas le grand amour...
Donc, je ne virerai pas les écolos et, eux, ils ne démissionneront pas, comme me l'a assuré hier, Cécile. Vu le nombre de listes communes aux municipales, ce ne serait pas malin... Ce qui me fait peur ce serait qu'ils ramassent une claque aux européennes ! Je me demande s'il ne faudrait pas, dans ce cas-là, que je fasse rentrer un troisième ministre au gouvernement... Pas Jean-Vincent Placé, en tout cas. Y parait qu'il l'appelle le "Cardinal" chez les Verts... C'est vrai qu'il n'arrête pas de "pontifier" et de dire des "bondieuseries", mais il doit être insupportable... pourquoi pas Noël Mamère, me direz-vous ? Mais à condition qu'il adhère à nouveau chez Les Verts, car pour l'instant, il fait la tête !
De toutes les façons, je ne lâcherai pas les écolos, parce que je n'ai jamais été aussi tranquille depuis qu'ils sont avec moi. Ils ne m'emmerdent plus avec le nucléaire. L'histoire de la transition énergétique, ça les occupe et, de toutes les façons, j'n'ai pas l'argent pour investir dans 100 000 rénovations par an. Finalement, j'suis moins emmerdé par Duflot que par Valls ou Montebourg...
Ah ben, justement v'là Cécile qui m'appelle... "Cécile, ma chérie, comment tu vas ? Les enfants ? La grande ? Appelle-moi sur l'autre téléphone, j't'entends mal..."

jeudi 27 février 2014

Faut-il se réjouir de l'attention portée à Hénin-Beaumont par les médias ?

J'ai déjà parlé ici du livre d'Octave Nitkowski. L'article du Monde, ci-dessous, y fait référence, mais c'est surtout sur celui de Haydée Sabéran que je voudrais mettre ici l'accent. 

Cela fait longtemps que je connais la correspondante de Libération dans la région et il faut dire qu'elle ne passe pas inaperçue : simplicité, attention scrupuleuse, volonté d'aller au fond des choses marquent ses interlocuteurs. Beaucoup d'Héninois l'ont rencontrée, ces derniers mois, tant elle voulait aller au-devant des gens pour comprendre ce qui se passait à Hénin-Beaumont. Jamais l'expression, à la mode chez les Politiques, d'"aller sur le terrain" ne s'est autant justifiée que dans la démarche d'Haydée Sabéran. Vélo et sac à dos, logeant chez l'habitant, fréquentant fêtes et bistrots, elle s'est immergée dans la vie héninoise. Et son livre en est bien l'expression... Beaucoup d'histoires personnelles dans les méandres de la vie politique héninoise permettent de comprendre le drame qui se joue aujourd'hui. 

A tous les journalistes qui vont venir arpenter les rues et cafés de la ville, dans les jours qui viennent, un conseil : gagnez du temps en lisant "Bienvenue à Hénin- Beaumont. Reportage sur un laboratoire du Front national", d'Haydée Sabéran.


 

Pour le Front national, Hénin-Beaumont est un « laboratoire »

LE MONDE DES LIVRES |
 
Il y a Hénin et Beaumont. Sans doute faut-il être de là-bas, comme Octave Nitkowski, qui signe Le Front national des villes & le Front national des champs, pour savoir que son plus important réservoir de voix, le FN l'a trouvé à Beaumont, la moitié la plus rurale (presque 63 % au second tour des législatives de 2012). Ou alors, il faut s'y être perdu plus d'une fois, comme la journaliste Haydée Sabéran, correspondante de Libération dans le Nord - Pas-de-Calais, qui fait part, au beau milieu de son passionnant récit, « Bienvenue à Hénin-Beaumont », de son désarroi devant la disparition des noms historiques des quartiers au profit de zones répertoriées comme « Sud », « Nord-Ouest », « Est »…
Hénin-Beaumont, cette municipalité du Pas-de-Calais de 27 000 habitants, que le candidat du Front national, Steeve Briois, déjà conseiller municipal, est en mesure de conquérir aux élections du mois prochain, se révèle, à l'usage, une « ville pour initiés », où il faut demander son chemin. Impossible, sinon, de trouver ces sites architecturaux que sont la « cité Darcy » ou la « cité Foch », exemples hors du commun d'habitat minier. Il n'y a pas traces, dans le mobilier urbain, de cette géographie qui fut aussi une histoire très forte, celle des mines, de la classe ouvrière, de la SFIO (l'ancêtre du PS), celle des grèves de 1941 et de la Résistance. Le centre-ville d'Hénin-Beaumont ? Il s'est paupérisé : les belles maisons, divisées en appartements, parfois insalubres, sont le signe d'une « splendeur passée », écrit Sabéran.
De la honte, comme le laisse penser cet effacement ? De la nostalgie ? Il est malaisé de mesurer le legs de cette forte histoire politique, maintenant que les usines ont fermé, et que la désespérance sociale est à son comble… En 2009, lors d'élections municipales anticipées qu'avait provoquées la révocation du maire socialiste, Gérard Dalongeville, mis en examen notamment pour détournement de fonds publics et favoritisme, le Front national avait obtenu plus de 47 % des voix. Le succès aujourd'hui est certain, clame Marine Le Pen.
LA GÈNE ET LE MALAISE
Plus que la nostalgie ou la honte, c'est la gêne le premier sentiment qui sourd des pages d'Haydée Sabéran. Celle qu'éprouvent les habitants d'Hénin-Beaumont à vivre sous la loupe des commentateurs politiques, sans cesse auscultés. Le malaise, aussi, ressenti du côté des électeurs FN. C'est le précieux enseignement du reportage. Allant à la rencontre des habitants, la journaliste saisit bel et bien une forme d'embarras – quelque chose de plus subtil que ne le laisse penser le terme de « dédiabolisation ». Hors de la permanence du FN, les aveux sont en effet rares. Si, comme le constate un Héninois rencontré au kebab du coin, « les racistes osent s'exprimer, à cause de Marine Le Pen », peu nombreux encore sont ceux qui crient haut et fort leur choix devant l'urne. A la cité Darcy, Farid est sûr qu'il a des amis qui votent FN et n'osent pas le dire. Tel autre ne cache pas son vote même si, au fond, il est sûr que les élus FN se révéleront des « pourris » comme les autres. C'est ce qui frappe le plus dans ce qu'Haydée Sabéran donne à voir et à entendre : à l'exception des militants, nulle trace de foi aveugle ou d'embrigadement. Alors ces scores sont-ils tout simplement la prime à ceux qui n'ont jamais eu le pouvoir, comme l'analyse Mohammed, fils de mineur ? « C'est un vote par défaut, pour l'instant », avance l'auteure. Volatil, de surcroît.
Steeve Briois lui-même ne fanfaronne pas ; pas question pour lui de surjouer le candidat de l'extrême. Le sigle de son parti est apposé sur ses tracts avec discrétion : le plus fréquemment, seule la flamme stylisée y figure. Dans ses courriers, Steeve Briois se présente comme « conseiller régional » et « conseiller municipal d'Hénin-Beaumont ». Dès lors, difficile, selon Haydée Sabéran, de conclure au vote d'adhésion. Un « attachement aux personnes » serait plus juste. Il faut dire que Steeve Briois y met du sien : repas, thé dansant, fêtes d'école, pas une réjouissance collective à laquelle il ne participe. « On est proche des gens, dit-il, comme la gauche avant, quand elle était encore le parti de Jaurès. »
A la mort de Pierre Mauroy, en juin 2013, il s'était d'ailleurs distingué en rendant hommage à cet « authentique homme de gauche dont la conscience sociale n'a jamais été feinte ». La marque d'une stratégie élaborée en hauts lieux, et qui se donne à entendre dans les accents étatistes de Marine Le Pen. A Hénin-Beaumont, « il arrive que le FN s'approprie jusqu'à la lutte des classes », note Haydée Sabéran. Où, mieux que dans le bassin minier, à quelques encablures du lieu de naissance de Maurice Thorez, le FN peut-il prouver sa capacité à pénétrer les milieux ouvriers ? Preuve de sa puissance à capter les voix de gauche, Marine Le Pen voit aussi Hénin-Beaumont comme un endroit où montrer une capacité à gouverner localement : ne plus être ramenée, comme elle le dit, « à la gestion de Jean-Marie Le Chevallier à Toulon, il y a vingt-cinq ans ». Double enjeu, donc, symbolique et pratique.
PAS TOTALEMENT ANODIN
Dès lors, Hénin-Beaumont est-il la démonstration que le « gaucho-lepénisme », phénomène analysé par le politologue Pascal Perrineau comme le passage au vote frontiste d'électeurs appartenant aux couches populaires, longtemps arrimés à la gauche, existe-t-il bel et bien ? A la cité Darcy, le FN est majoritaire dans chacun des trois bureaux de vote, là où le PCF fut des années durant hégémonique. Mais l'auteure reste prudente. Aux yeux d'Octave Nitkowski, en revanche, né à Hénin-Beaumont, auteur du blog « A l'ombre des terrils » et encore étudiant à Sciences Po, c'est bien la classe ouvrière qui se tourne vers l'extrême droite : « La tristesse ouvrière se guérit à travers le vote pour le Front national. » Son ouvrage ne propose pas une sociologie des comportements électoraux, mais déploie classiquement une analyse politique des stratégies mises en oeuvre par le FN. Face à un « déclin du vote de classe » et à « un nouvel électeur en perte de repères », Marine Le Pen a toutes les chances, pense-t-il, de donner naissance à « une véritable droite prolétarienne » et même de se trouver au second tour de l'élection présidentielle de 2017.
Pas de pari de cette nature chez Haydée Sabéran. Elle préfère écouter, observer, et constater que le vote FN n'est pas, à Hénin-Beaumont, devenu, comme on le prétend parfois, totalement anodin. A l'autre bord de l'échiquier politique, les partis de gauche, au bilan calamiteux, sont trop occupés à résoudre leurs conflits internes pour se mobiliser. Après le retrait d'un candidat divers gauche, il reste quatre listes de ce bord en lice face au FN : ce seul chiffre permet de mesurer le poids du contexte local dans la singularité héninoise.
Alors que la Fondation Jean-Jaurès crée, ce mois de février 2014, l'Observatoire des radicalités politiques (ORAP), afin de dessiner « une cartographie dynamique de la mouvance extrême droitière », le livre d'Haydée Sabéran rappelle l'intérêt d'une pluralité d'approches et la richesse d'un journalisme de terrain. Aujourd'hui, il est probable qu'elle ne se perde plus dans les rues d'HéninBeaumont.


Bienvenue à Hénin- Beaumont. Reportage sur un laboratoire du Front national, d'Haydée Sabéran, La Découverte, «Cahiers libres», 182 p., 15 euros.
Le Front national des villes &le Front national des champs. La France perd le Nord: tomeI, d'Octave Nitkowski, Jacob-Duvernet, 184 p., 17,90 euros.

Perles de campagne




1- Situation ubuesque à Béthune où JP Chruszez, ex-radical, a beaucoup de mal à constituer sa liste, mais, en tant que"voiture-balai", il récupère des colistiers hétéroclites. Qu'on en juge :
* le candidat UMP battu "à plate couture" dans la primaire interne de son parti;
* un candidat centriste (de droite) bien connu à Béthune, ex-suppléant de l'ex-député UMP;
* la candidate PS désignée par la section, avant que ce parti accorde son soutien au maire "radical".
Surprise : la tête de liste n'est pas encore désignée ! Faut dire qu'entre les 4 ce ne sera pas facile de laisser la place de numéro 1 à un autre que soi-même... Ah, les egos !
Dernière minute : cet article a été écrit mardi soir avant que l'on apprenne que les "3 conseillers hétéroclites" se retiraient de la liste, laissant planer des doutes sur l'avenir de la candidature d'une liste "Chruszez"... J'ai, quand même, laissé le texte tel quel...

2- A Noeux-les-Mines, il existe une histoire un peu similaire à celle de J. Mellick et Bernard Seux, à Béthune. Le second, de 1977 à 1995, accompagna, fidèle parmi les fidèles, son mentor, jusqu'à ce qu'il se révolte en 1997, pour prendre la mairie, à l'occasion d'une élection partielle, à ceux qui étaient dépositaires de la délégation de J. Mellick, pendant que celui-ci menait un chemin de croix d'inéligibilité de 5 ans. Bernard Seux gagna, une nouvelle fois, en 2001, avant une annulation d'élection bienvenue pour l'ex-ministre qui l'emporta en 2002, dès le 1er tour (c'est ce come-back qui inspirera G. Dalongeville à Hénin-Beaumont, si sa condamnation de première instance est confirmée en appel). A Noeux-les-Mines, Jacques Villedary prit la mairie en 1977 (année faste pour les socialistes) pour ne plus la lâcher jusqu'à aujourd'hui. Sauf qu'en 2008, son adjoint aux finances, Gérard Dhesse, fidèle parmi les fidèles également, décida que le temps de son mentor autocrate, malade et usé, était terminé et mena une liste dissidente contre J. Villedary, mais perdit. Et que croyez-vous qu'il arrive aujourd'hui ? Le PS a investi un autre candidat et Gérard Dhesse conduit une liste dissidente avec comme colistier... Jacques Villedary !

3- Autre histoire incroyable. Celle de la famille Déprez de Béthune. D'une famille fondatrice de l'Avenir de l'Artois, Léonce Déprez estima ne pouvoir faire carrière politique à Béthune et emporta la ville du Touquet en 1971, la perdit en 1995, mais la regagna en 2002 pour effectuer son dernier mandat. Il fut député de 1986 à 2007. Un de ses fils, Léonce-Michel, entama une carrière politique sur Béthune, puis, à la suite d'un échec contre J. Mellick, se concentra sur sa vie professionnelle et développa l'imprimerie familiale, tout en menant une carrière consulaire (président de la chambre régionale de commerce et d'industrie). Léonce Michel Déprez a annoncé sa candidature aux élections municipales du Touquet contre le maire sortant, Daniel Fasquelle (celui qui avait écarté son père !).

Eh bien, ces 3 histoires, ayant Béthune en toile de fond, ont toutes un points commun avec... moi !
* Je me suis battu contre le JP Chruszez, âme damné de J. Mellick (dont il fut le secrétaire général : vous savez la fameuse histoire de la montre en retard de l'employée de mairie !) et G. Dalongeville (dont il fut conseiller municipal chargé des finances !).
* M'étant opposé à Jacques Mellick, je devins adjoint de Bernard Seux, élu maire en 1997.
* En très, très mauvais termes avec Jacques Villedary, je ne pus exploiter, Internet n'existant pas, des données qui m'avaient été fournies par le sous-Préfet de l'époque, concernant les indemnités perçues par le maire de Noeux dans le cadre de ses différentes présidences : je me souviens particulièrement d'une de ses deux présidences de zones industrielles (la zone A, je crois) qui n'avait aucune activité... ce qui avait révolté le représentant de l’État qui connaissait mon aversion pour tout ce qui était injustice et gabegie et m'en prévint...
Quant à Gérard Dhesse, nous étions amis de jeunesse...
* J'eus LM Déprez comme vice-Président du Stade Béthunois Football alors que j'étais Président et il me succéda dans cette fonction. Malgré des idées politiques divergentes, nous fûmes (et restons) en excellents termes...

4- On a pu lire un peu partout comment La Voix du Nord s'est rendu compte que les programmes des candidats FN de Brest et de Lens étaient identiques. Cela prouve deux choses :
* on veut bien admettre qu'il s'agisse d'une erreur technique mais voilà ce qui arrive quand on n'a pas les moyens de sa politique. A force de parachuter des candidats là où "même un kien avec un capiau" (même un chien avec un chapeau) ramasserait des voix, on ignore les réalités locales et on centralise tout. D'ici à ce que le programme héninois frontiste se retrouve à Fréjus...
* les électeurs ne lisent pas beaucoup les programmes, puisque, à Lens, il a fallu qu'un journaliste fouineur (tout à son honneur !) repère dans les propositions du candidat lensois que celui-ci souhaitait soutenir :  « les associations participant à la promotion des cultures bretonne et française… ». Phrase pompée sur son collègue de Brest ! Et c'est vrai qu'aujourd'hui, tous les programmes de tous les partis ont des ressemblances troublantes. Des exemples ? 2 propositions tartes à la crème : "la démocratie participative" (faire participer les citoyens à la prise de décision, des comités de quartier...) et la sécurité (assurer la sécurité de nos concitoyens, être proche d'eux). Si vous trouvez des programmes sans ces 2 idées, faites-le moi savoir...


mercredi 26 février 2014

L'accord tacite entre le FN et le PS à Hénin-Beaumont...

Le jeune Octave Nitkowski vient d'écrire un article qui retient l'attention des commentateurs politiques, dans le journal numérique Huffington Post: Comment le PS a décidé de laisser gagner le FN à Hénin-Beaumont. http://www.huffingtonpost.fr/octave-nitkowski/comment-le-ps-a-decide de_b_4847041.html?utm_hp_ref=france :

Le sujet en est l'abandon, aujourd'hui visible, par le PS de la ville d'Hénin-Beaumont  aux mains du FN. Même si la constatation, maintenant, est assez évidente, cet abandon remonte à beaucoup plus loin : dès le début de ce siècle et, probablement un peu avant, le PS a, non seulement décidé de laisser la ville au FN, mais, de plus, et je le pense depuis fort longtemps, il y a un accord tacite entre les 2 partis qui "se tiennent par la barbichette". Vous retrouverez, en fin du présent post, les différents articles dans lesquels j'ai développé cette thèse.


Voici les différentes étapes résumées qui me font penser que l'abandon de la ville date d'il y a plus de 13 ans et comment cela correspond bien à un "deal" tacite entre le FN et le PS.

- dès la fin des années 90, Daniel Percheron (via le 1er secrétaire fédéral du parti, Serge Janquin) avait décidé de "flinguer" Pierre Darchicourt, maire PS d'Hénin-Beaumont et également vice-Président du Conseil régional en charge des finances. La raison officieuse étant que le maire, également Président du District Hénin-Carvin, refusait la fusion avec le district Lens-Liévin, en s'opposant ainsi à Jean-Pierre Kucheida, le "copain" de Daniel Percheron et surtout son homme-lige. Ainsi, aux yeux de tous, le PS favorisera-il l'opération de "dézingage" menée par le jeune socialiste Dalongeville devenu MRC pour les besoins de la cause. La victoire de l'ex-directeur de cabinet de Darchicourt fut nette et sans bavure.

- la gestion de G. Dalongeville fut déplorable et, en 2004, la Chambre régionale des comptes annonça un déficit cumulé de 12 millions d'euros (soit environ 1/3 des recettes annuelles de la ville). Même si le maire imputait ce désastre à son prédécesseur, la CRC fut nette sur les responsabilités de GD. Ce dernier saisit le taureau par les cornes et augmenta les impôts locaux de 85% ! Pendant ce temps-là, la section PS locale, qui avait mal vécu le putsch dalongevillien avalisé par le parti, était méprisée par les instances fédérales. Daniel Duquenne, qui en était le secrétaire, croyait pourtant fermement qu'il serait soutenu par son parti, lors des municipales suivantes. Quand il devint évident qu'il n'en serait rien, la section historique forma, avec 2 autres associations, l'Alliance républicaine. Ubuesque ! Dalongeville continua à être soutenu par Percheron, alors que les socialistes locaux étaient dans l'opposition. Mieux même, une section "radicale", logée dans les locaux de la Fédération à Lens, et composée d'amis de Dalongeville, fit carrément opposition à D. Duquenne. Pourtant,  le premier secrétaire fédéral me jura, alors que je m'étonnais de la situation, que lui, en place, Dalongeville ne serait jamais le candidat du PS !

- C'était pourtant le souhait de Percheron. Il est vrai que la CRC qui avait cessé ses contrôles dès 2006, les finances étant revenues à l'équilibre, n'était plus menaçante. J'avais à l'époque déménagé à Hénin et, naïf, j'avais annoncé à D. Percheron que je m'opposerai à Dalongeville, car je voyais bien les dérives en cours. Ce faisant, ne pouvant compter sur moi, le Président du Conseil régional envoya MN Lienemann à HB avec ordre de rejoindre le maire tout en le surveillant. Toujours naïf, j'essayais avec Daniel Duquenne et Georges Bouquillon de faire changer d'idée MN Lienemann, mais les ordres étaient formels, et Dalongeville, flanquée du PC et de socialistes qui croyaient en la bonne parole de l'ex-ministre, l'emporta facilement en 2008. La CRC revint et constata un nouveau trou de 12 millions en juin 2008. Personne ne pouvait maîtriser Dalongeville : MNL était trop absente, GD avait trop de mépris pour elle et Percheron le soutenait, on se demande pourquoi, même si aujourd'hui, on a bien des soupçons. Encore une fois, le PS ne prit pas de décision et laissa la situation s'envenimer, jusqu'à la révocation du maire en avril 2009. Nouvel échec du PS. Pour les élections partielles de 2009, la Fédération complètement dépassée, essaya de s'opposer à une liste PS conduite par P Ferrari, mais Martine Aubry, alors 1ère secrétaire nationale imposa le jeune Pierre (fortement pénalisé pour avoir participé aux errements de GD). Aucune stratégie de la Fédé qui soutint du bout des lèvres la liste socialiste. Celle-ci fut battue de peu pour la seconde place et appela à voter pour l'Alliance républicaine qui battit le FN au second tour. Catherine Génisson, nouvelle 1ère secrétaire et encore plus aux ordres de Percheron, convoqua illico Daniel Duquenne, le nouveau maire, pour lui dicter ses conditions, notamment celle de conserver le DGS en place depuis un an et qui allait faire le malheur de la ville dans les années suivantes. Autre condition : pas de recréation de section (dissoute en avril 2009, des militants ayant soutenu Dalongeville qui avait retiré ses délégations à  Lienemann) avec P. Ferrari. Jusqu'en 2013, le PS refusa de recréer une section à HB de peur de voir P. Ferrari et moi-même prendre la main. Pas de section socialiste dans une ville de 26 000 habitants menacée par le FN, et, ce, pendant 4 ans ! Cela pour ne pas risquer que l'on mette son nez dans les affaires de la Fédé ! Ce qui, pourtant, était en cours depuis 2010, sur mon blog. Grave, très grave erreur du PS d'avoir refusé de mettre en place une structure pour combattre le FN et réunir les forces républicaines. Mais c'était une volonté politique, les affaires Kucheida et Dalongeville menaçant de faire écrouler celle qui fut la plus importante fédération de France...

- enfin, le remplacement de D. Duquenne par E. Binaisse accrut encore l'incapacité d'une équipe municipale inexpérimentée et qui se révéla rapidement incompétente. De plus, mal entouré, le maire assura une gestion à vau l'eau et on ne compte plus les échecs durant les 5 années de la mandature. Le PS, bien conscient de l'incapacité de l'équipe municipale, ne fit rien pour aider... Il est, aujourd' hui conscient que, même l'équilibre des comptes n'est pas à mettre à l'actif d'E. Binaisse, mais bien des mesures mises en place lors des derniers mois de l'équipe précédente et des nouveaux efforts fiscaux demandés aux contribuables. La ville était sous une quasi tutelle... la seule chose que fit le PS, ce fut de dépêcher un coach pour assister le maire : cela ne dura que peu de temps tellement la tâche était insurmontable. Enfin, le PS a remis en selle, depuis moins d'un an, une section, que, par charité, nous n'accablerons pas, mais qui fait peine à voir. Encore une fois, le PS n'a rien fait pour permettre à la municipalité de ne pas se ridiculiser.

 

La ville a donc été littéralement abandonnée, non pas seulement depuis quelques mois comme le note Octave N, mais depuis bien longtemps. Et je pense que cet abandon est la conséquence d'un "deal" tacite passé entre le PS et le FN. En effet, comment expliquer le soutien intempestif à Dalongeville, notamment en 2008 ? comment juger l'absence de section à HB de 2009 à 2013 ? comment explique-t-on qu'on ait laissée seule une équipe notoirement incompétente gérer la ville, sans au minimum, dépêcher une équipe administrative de qualité pour préparer les décisions ? Comment expliquer que, dans les premiers mois du mandat, la ville se soit sabordée en refusant l'installation d'une entreprise créant 600 emplois et en liquidant, sans aucune justification, des Pompes funèbres municipales, remplacées, presque du jour au lendemain, par 8 entreprises privées ? 

Je pense depuis plusieurs années que le PS a laissé empirer la situation pour laisser la ville au Front National, d'un commun accord avec ce dernier. Sinon, comment expliquer :

- la relative clémence du FN au conseil régional ? Les dénonciations des différents scandales (Adevia, Soginorpa, Centrale foncière, cartes bleues de Kucheida) l'ont toujours été après que je les ai moi-même dénoncées (il suffit de comparer les dates de mes articles avec celles des évocations en séance plénière du conseil régional ou sur le blog du FN à HB);

- la mollesse des élus FN aux séances de conseils municipaux héninois ? La méconnaissance des dossiers et les piètres qualités oratoires des élus n'expliquent pas tout.

- enfin et surtout, le PS a laissé passer une occasion unique de faire condamner, de façon retentissante, le FN pour diffamation. Le parti frontiste avait dénoncé, imprudemment, l'emploi de proches d'élus socialistes au Conseil régional. Il avait cité à tort 2 enfants de l'ex-député Facon. A tort, car il s'agissait d'homonymes ! Que croyez-vous qu'il arriva, alors que A. Facon était, à juste titre, monté sur ses grands chevaux ? On a laissé dépasser le délai de prescription pour assigner le FN ! Incroyable, n'est-ce pas ? On ne m'ôtera pas de l'idée que ce dossier en or a été volontairement "oublié". 

Comment ne pas penser que le FN ait modéré ses propos sur des dossiers qu'il ne peut pas ne pas connaître et qu'en contre-partie le PS ait passé la ville de Hénin-Beaumont par pertes et profits ?

 

 

 

 http://alpernalain.blogspot.fr/2011/07/comment-peut-on-etre-un-representant-du.html

http://alpernalain.blogspot.fr/2011/04/henin-beaumont-ton-univers-impitoyable.html

http://alpernalain.blogspot.fr/2011/11/quen-est-il-de-laffaire-dalongeville.html


 

mardi 25 février 2014

De notre observateur liégeois (suite)

Mon cher Beau,

C'est dans l'ambiance décrite hier que vont se dérouler ces élections municipales dans l'ex bassin-minier. Quelques caractéristiques communes, d'abord :
- la déliquescence du Parti socialiste : après les scandales qu'ont révélés au grand jour les affaires Kucheida et Dalongeville (affaires dont on attend d'autres développements plus graves), de nombreuses dissidences ont éclaté un peu partout, démontrant l'incapacité de l'autorité départementale à faire respecter ses décisions;
- la droite n'existe toujours pas et, à part Arras et Noyelles-Godault, elle est inexistante;
- le Front National palliera aux carences évoquées. Certes, il ne peut l'emporter qu'à Hénin-Beaumont mais il va faire une entrée spectaculaire dans les intercommunalités, notamment dans l'Agglo Hénin-Carvin.

C'est donc à Hénin-Beaumont que le Front National a de fortes chances de gagner. Après la gestion catastrophique de l'ex-maire révoqué et condamné en première instance à une peine sévère (3 ans de prison ferme et 5 ans d'inéligibilité) mais qui peut se présenter car son appel est suspensif (!); après un mandat du maire actuel où il ne s'est rien passé, avec en filigrane quelques dossiers qui pourraient devenir judiciaires, le chemin est tracé pour que le FN l'emporte. Chez nous, en Belgique, il est rare de rencontrer une telle médiocrité chez des hommes politiques, comme celle d'Hénin-Beaumont. Une journaliste vient d'ailleurs d'écrire, dans un livre consacré à la ville, constituant un véritable travail de terrain : "Face à Steeve Briois, il n'y a personne qui tienne la route !" * Certes, mais le sieur Briois ne vaut guère mieux que les autres...
En effet, depuis plus de 10 ans ce sont les mêmes hommes politiques qui sont au devant de la scène et ils ont tous échoué.... Le PS, qui menait la danse, a été incapable de former des politiques dignes de sortir la ville de l'ornière.
A noter qu'à Montigny-en-Gohelle, commune limitrophe d'Hénin, la situation est peu ou prou identique : même médiocrité, une liste dissidente de celle du maire socialiste investi, un PC, incapable, comme à Hénin, d'exister, et un FN, surpris de se voir probablement propulser en tête au premier tour...

A Béthune, le PS a également échoué : le maire sortant, Stéphane Saint-André, radical (ex-socialiste) soutenu par le parti socialiste à la faveur d'accords nationaux, aura face à lui : Jacques Mellick, ancien maire dont la réputation est sulfureuse,  associé à son ancien disciple, puis adversaire (!) et maire à son tour, Bernard Seux, dans un tandem pathétique de 2 ex-cadors du PS; un ex-premier adjoint de Mellick, Daniel Boys, sera également candidat tandis qu'une liste improbable s'affiche avec un quatuor hétéroclite composé d'un ancien secrétaire général de Mellick (et ex-conseiller de Dalongeville !), d'un centriste, d'un UMP évincé de l'investiture et de la socialiste désignée par la section béthunoise, mais exclue pour dissidence...
Le maire devrait conserver son mandat, en s'alliant à Daniel Boys, afin de battre les 2 listes UMP et UDI. Encore une fois, le PS n'aura pas su gérer le trop-plein de candidats (de qualité certes, mais vieux chevaux de retour quand même). Heureusement, le FN est relativement faible sur le secteur.
Cette faiblesse frontiste n'existe pas à Bruay- Labuissière (27 000 habitants, comme Béthune et Hénin), malgré la victoire habituellement facile du PS (Alain Wacheux, maire sortant).

Lens sera également l'objet de toutes les attentions (en 2008, 4 listes étaient en présence au second tour, cas unique en France !). Le maire sortant, Sylvain Robert, adoubé, en juin dernier, par le successeur de l'emblématique André Delelis, aura un dissident face à lui, l'ancien secrétaire de section, Arnaud Sanchez, 27 ans. Là aussi les discussions devraient être "hard", au soir du premier tour, puisque d'autres listes de gauche seront présentes : une, sans étiquette (mais...) menée par une écologiste, et qui pourrait faire pencher la balance, en s'associant avec A. Sanchez, une liste communiste, ainsi que celle de l'ancien directeur de cabinet de JP Kucheida. Le FN et l'UMP complèteront le menu.
A Liévin, ville rivale et limitrophe de Lens, le successeur de JP Kucheida, l'homme par qui les dérives du PS ont émergé, devrait l'emporter facilement. La ville a tellement baigné dans le socialisme qu'elle en est encore imprégnée. Il serait intéressant d'analyser ce phénomène étonnant.

Arras est un cas à part. Longtemps socialiste avec un maire emblématique : Guy Mollet, un peu notre Guy Spitaels belge, plusieurs fois président du conseil et ministre sous la 4 ème république, patron de la SFIO, ancêtre du PS, et maire jusqu'en 1975. Son successeur régna encore 20 ans dans la ville de Robespierre, avant de se faire battre par un centriste et la ville aujourd'hui paraît imprenable pour la gauche. Le maire, Frédéric Leturque, ne fera qu'une bouchée de la liste socialiste/EELV (l'équivalent de notre Ecolo), menée par une Verte, tellement le PS ne pense pas gagner !
La communauté Urbaine d'Arras gardera probablement son président UMP, cas unique dans le Pas-de-Calais, le parti de Sarkozy étant mal implanté (sauf à Calais). 

Nous reparlerons de tout cela.

Serge









* Haydée Sabéran, "Bienvenue à Hénin-Beaumont" édition de La Découverte; sortie le 27/2.

lundi 24 février 2014

De notre observateur liégeois

Serge Jacquin est un chercheur liégeois en sociologie venu observer Hénin-Beaumont en vue d'une thèse... Il écrit, régulièrement, à son ami Boris (dit Beau) Haas, resté au pays et lui fait part de ses impressions. Il a promis de m'adresser certains de ces courriers en copie. Il m'apparaît intéressant de connaître le regard extérieur de ce sociologue et il m'a donné son accord pour que ses lettres soient publiées sur ce blog, quand je le jugerai utile. Voir sa première lettre datée du 11 novembre 2009 et les suivantes, celle-ci étant la treizième. Serge avait dû retourner pendant 2 ans à Liège et revient pour de courts séjours. Un de ses courriers concerne la situation générale en France, mais également la situation à la veille des prochaines municipales sur le territoire de l'ex-bassin minier. Je vous en fais part en 2 parties.
Son constat est éloquent, car son objectivité ne peut être mise en cause...

Mon cher Beau,

Avant de te parler des élections municipales françaises (que nous appelons élections communales chez nous), il me semble important de te dresser un panorama de la situation politique en France, afin que tu comprennes mieux ce qui se passe ici à Hénin-Beaumont et aux alentours.
Le climat général est détestable du fait de l'impuissance des politiques et cela engendre des conséquences désastreuses pour la France.
François Hollande, élu il y a presque 2 ans, comme Président de la république, après le très contesté mandat de Nicolas Sarkozy, déçoit. Il n'a pas su inspirer confiance à ceux qui avaient voté pour lui, parce qu'il n'a pas réussi, malgré ses promesses martelées durant tout ce début de mandat, à stabiliser le chômage. Touts ses décisions sont contestées et, dès qu'il y a menace pour l'ordre public, il fait marche arrière, ce qui ajoute encore à son impopularité record. Homme de gauche, flanquée de ministres écologistes, il n'a pas cessé de renier ses convictions. Ainsi, il apparait, aujourd'hui, à tort ou à raison, comme un suppôt du capitalisme et de la finance mondiale. De plus, ses alliés verts avalent couleuvres sur couleuvres, au risque de perdre toute crédibilité. On en est à se demander ce qui pourrait le sauver, car même une croissance créatrice d'emplois n'effacera pas les critiques contre lui : blagueur, volage, peu courageux, voilà ce qu'on lui reproche et qui pourra difficilement s'effacer de la mémoire des électeurs. 
Face à lui, une droite, déchirée entre ses différents leaders, n'arrive pas à apparaître comme une alternative crédible. Sarko, comme on appelle l'ancien président, veut s'affranchir des contraintes de primaires fixées par son parti et se considère comme le seul, en 2017, à pouvoir battre F. Hollande, si ce dernier est le candidat du PS. Les affaires judiciaires, les résultats économiques désastreux du mandat sarkozien et le bling-bling de l'ex-président  ne plaident pourtant pas pour un nouvel intérêt des Français pour l'époux de la chanteuse Carla Bruni.
La droite modérée et centriste a toujours autant de mal, depuis Giscard, à se créer un espace entre l'UMP et le PS. D'autant plus que le parti de droite se voit "croqué" de plus en plus par le Front national de la fille Le Pen, à tel point que certaines frontières entre les 2 sont en partie abolies...
Marine Le Pen a presque réussi à dédiaboliser son parti, malgré la résistance de son père, en édulcorant ses propositions. Son discours économique (sortie de l'euro, protectionnisme) n'est toujours pas crédible, mais son plaidoyer social séduit de plus en plus, s'appuyant sur la préférence nationale (redonner aux Français ce que les étrangers accapareraient) et sur un discours anti-islam.
Jean-Luc Mélenchon ne semble pas profiter de ses talents de tribun et de ses positions anti-conformistes, d'autant plus que ses relations avec son partenaire, le parti communiste, à géométrie variable et opportuniste, ne sont pas au beau fixe.
Et face à cette situation, les Français sont désabusés, les idées les plus conservatrices resurgissent, le racisme et l'antisémitisme se montrent au grand jour, bref l'ambiance n'a jamais été aussi délétère...

A suivre 

J'ai aimé...


- Film-choc : Twelve years a slave (Esclave pendant 12 ans) : Les États-Unis, quelques années avant la guerre de Sécession. Solomon Northup, jeune homme noir, marié, 2 enfants, violoniste de talent, originaire de l’État de New York, est enlevé et vendu comme esclave. Face à la cruauté d’un propriétaire de plantation de coton, Solomon se bat pour rester en vie. Ce film est nominé une dizaine de fois aux Oscars. Un aperçu de ce drame, un des plus "lourds" de ce que les hommes ont pu faire aux hommes. Ce film devrait être un formidable outil pédagogique sur le sujet.

- Un article clair sur la laïcité par LE spécialiste du sujet, Jean Bauberot, auteur du "Que sais-je" sur ce sujet.

- Pour ceux qui aiment la langue française, régalez-vous avec cet article du chroniqueur de La Voix du Nord, Bruno Dewaele : "Nouvelle orthographe : on est pour quand c'est contre!" http://alafortunedumot.blogs.lavoixdunord.fr/chroniques/
Plaisir garanti !

dimanche 23 février 2014

Le monde retient son souffle...


Nous avons vécu, en direct, les évènements ukrainiens et assisté, successivement, aux rassemblements pacifiques du Maïdan (Place de l'Indépendance à Kiev), aux émeutes, à la répression sanglante (plus de 80 morts), à l'accord entre gouvernement et opposition de jeudi avant cette journée d'hier où le pouvoir s'est effondré et la rue a gagné. Le discours, hier soir,  de l’égérie de la Révolution orange, Ioulia Timochenko, libérée de prison, a semble-t-il sonné "la fin de la récréation", dans le sens où le politique va, normalement, reprendre la main.
Au lendemain de ces évènements historiques, il est difficile, par manque de recul, de tirer des enseignements de cette nouvelle révolution ukrainienne. Essayons, pourtant, de nous poser quelques questions, à chaud :

- La rue a-t-elle gagné ? Même si les manifestants étaient d'origine très variée, même si cette révolution a surtout touché la partie occidentale de l'Ukraine, force est de constater que le Parlement a destitué le président honni, Viktor Ianoukovitch et que des élections présidentielles auront lieu le 25 mai prochain. La rue a donc gagné, si une opposition structurée se met en place, ce qui semble être le cas. Mais il faudra tirer au clair le rôle du parti Svoboda, d'extrême-droite, et des groupes néo-nazis que l'on a cru voir actifs durant l'insurrection.

- Quelle sera la réaction de Poutine ? C'est la question-clé aujourd'hui. Il est impensable qu'il ne réagisse pas, car il perd gros dans cette affaire. Son intention de bâtir une Union eurasienne tombe à l'eau avec la défection de l'Ukraine, plus important pays participant après la Russie. Il est fort à parier qu'il mette en cause l'Europe et les USA dans ce qui ressemble, de plus en plus, comme un isolement de la Russie. En outre, la découverte, par les Ukrainiens, du palais de leur désormais ex-président, d'un luxe fastueux, va pousser l'opposition interieure russe à poser des questions sur les datchas russes que l'on suppose aussi luxueuses, notamment celle de Poutine à Sotchi. La corruption en Russie et en Ukraine n'est un secret pour personne et les populations vont poser des questions sur les richesses accumulées par certains depuis l'effondrement de l'URSS. Poutine, non seulement ne voudra pas laisser faire en Ukraine, mais risque d'être mis en cause à l'intérieur même de la Russie et, là, le carnage pourrait être d'une autre ampleur. L’Histoire ne repasse pas les mêmes plats, dit-on, mais certaines guerres ont démarré pou des prétextes moindres. Une partie de l'Ukraine, l'Est notamment, russophone et russophile, pas d'accord sur le basculement politique du pays, pourrait faire appel à la Russie. Un tel scénario me parait plus que possible. Que feraient, dans ce cas, l'Europe, les États-Unis, voire la Chine ?

- Que peut faire l'Europe ? Empêtrée depuis le début de cette affaire, puisque le début de ce drame date d'un accord d'association avec l'Ukraine, sur lequel la Russie a surenchéri en proposant 15 milliards d'euros à un pays en quasi-faillite pour, finalement, emporter l'adhésion de Kiev, soulevant ainsi l'ire d'une partie de la population qui ne veut plus être sous la tutelle de la Russie. Accusée par les Ukrainiens "europhiles" de les lâcher, l'Union européenne ne savait plus sur quel pied danser jusqu'à ce que, fort opportunément, elle a réussi à envoyer des médiateurs qui ont négocié ce fragile accord entre gouvernement et opposition, aussitôt dénoncé par la rue (et Poutine, d'ailleurs). Que peut faire l'Europe au cas où Poutine réagirait énergiquement, à savoir intervenait en Ukraine (sous prétexte de protéger la minorité russe et les nombreux russophones du pays) ? L’Europe ne pourrait rien faire contre un tel coup de force et elle ne pourrait pas compter sur les USA qui n'ont pas du tout l'intention de bouger. Les Occidentaux étant bien conscients que la moindre réaction de leur part susciterait un conflit d'ampleur mondiale...

Carnets du dimanche



- Dégustez votre chocolat, vous pourriez bientôt en manquer! Le prix de la fève de cacao flambe et pourrait aboutir à une pénurie de cette matière première.
Une raison en est l'arrivée massive de nouveaux consommateurs en provenance des pays émergents.
"Au cours de 2013, le monde a consommé pour la première fois plus de quatre millions de tonnes de cacao, 32% de plus qu'il y a dix ans. Une flambée de la demande qui a fait grimper le prix de la précieuse denrée de plus de 9% depuis le début de l'année et de près de 40% en un an".
La menace du réchauffement climatique aggraverait en outre le phénomène de pénurie. La hausse des températures serait en effet susceptible de toucher les cultures de cacao, selon les experts.
Le prix de la fève de cacao devrait donc continuer à croître pendant les cinq prochaines années
"Les industriels tels que Mars ou Nestlé vont donc devoir faire un choix entre augmenter le prix final de leur bien pour répercuter la hausse du coût de production, diminuer la taille des produits vendus ou trouver un substitut du cacao".
AA : il faut absolument trouver une solution à ce véritable drame qui se joue devant nos yeux. Comme nous sommes incapables de prendre des décisions pour annihiler le réchauffement climatique, et que nous n'avons pas le droit de refuser le chocolat aux populations des pays émergents, il faut trouver un substitut au chocolat, ce produit aux vertus multiples (bonne humeur, énergisant, favorisant le plaisir sexuel...). Un seul répond à ces critères : le haschich. Ben oui, vous avez bien lu ! Il faut donc légaliser ce produit euphorisant, que l'on peut utiliser en joint ou en gastronomie. Gardons pour les enfants le peu de chocolat qu'il resterait et, nous, adultes, concentrons-nous sur le hasch ! Avantage non négligeable : la fin des marchés noirs sur ce produit et une réduction non négligeable de la délinquance ! Qui dit mieux ?


- Dans une question écrite adressée au Ministère de l'Economie et des Finances mardi 18 février, Armand Jung, député socialiste du Bas-Rhin évoque la possibilité de taxer partout en France à hauteur d'un centime d'euro les SMS et les appels pour "alléger la facture des communes touchées par des intempéries".
Une contribution "modeste et indolore".
AA : et quid des SMS compris dans les forfaits illimités comme c'est souvent le cas aujourd'hui ?  De plus "modeste et indolore", ce n'est pas si évident ! Les jeunes (et quelques adultes...) avouent dépasser les 100 SMS par jour, soit 3000 par mois, soit, donc une taxe potentielle de 30 euros mensuellement ! Hum ! le député est mal renseigné...

- "Je pense que Madame Belkacem a du se réveiller un matin en se disant qu'elle était hermaphrodite. Pour moi, ça relève de la psychiatrie, complètement". Dixit Nicole Hugon, tête de liste du Rassemblement Lyon Bleu Marine dans le 5e arrondissement, lors d'un "Café pour l'Enfance" jeudi dernier, consacré à la théorie du genre. La candidate FN en a remis une louche sur Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement et ministre du droit des femmes : "Si elle ne s'est pas aperçue qu'un garçon n'était pas physionomiquement fait comme une fille, je crois que ça devient grave. Dans ce cas-là on peut la remettre à l'école pour qu'elle apprenne", et d'ajouter, sur les origines marocaines de la ministre : "Et au nom de l'égalité, je voudrais savoir si madame Belkacem, qui certainement aurait rêvé de s'appeler Robert, enseignerait la théorie du genre au roi du Maroc, et dans les écoles marocaines". 
AA : c'est dur la dédiabolisation du FN voulue par MLP. Et c'est encore plus difficile en période électorale où tout le monde se lâche et fait parler son inconscient... A ce jour, cette  madame Hugon n'a pas encore été exclue du FN. C'est vrai que trouver une nouvelle tête de liste dans les jours qui viennent, ce n'est pas évident... Surtout si on la veut, non seulement frontiste, mais propre, incolore et inodore...

- Nous sommes tous des Arabes, selon des généticiens. Nous descendons d'ancêtres communs ayant peuplé la péninsule arabique ! Après être née en Afrique, l'humanité aurait donc fait une étape en Arabie, après avoir franchi la mer Rouge alors que l'on pensait que la division des troupes s'était plutôt faite au Proche-Orient ou en Afrique du Nord.

 
 
Selon le Point, et d'après l'American Journal of Human Genetics, des "paléogénéticiens des universités de Leeds et de Porto ont été amenés à faire cette hypothèse à la suite des confidences d'un indic ! Un indic qui se cache par milliers dans chacune de nos cellules : la mitochondrie. Ce minuscule organite, qui officie en tant que centrale énergétique de nos cellules, possède son propre ADN. Comme les chromosomes, il peut muter. Ainsi, quand les généticiens observent exactement la même mutation chez deux peuples différents, ils peuvent en conclure que ceux-ci partagent un passé commun. En comparant l'ADN mitochondrial prélevé sur des centaines d'individus à travers le monde et dans la péninsule arabique, les chercheurs sont parvenus à la conclusion que tous les hommes, hors les Africains, ont tous effectué un passage de plusieurs milliers d'années très certainement, en Arabie" 
AA : alors c'est vrai, la famille Le Pen est bien d'origine arabe. Je pensais que cela datait de 732 (http://alpernalain.blogspot.fr/2011/03/les-le-pen-et-les-ben-ali-lointains.html)
Mais, attention, cela ne signifie pas que les ancêtres de la famille se soient convertis à l'islam. Faute de preuve, on ne peut que supposer ceci. La famille Ben Ali (origine du nom actuel, je pense) a immigré en terre aujourd'hui française (gauloise ?) à une époque que je pensais être au 8ème siècle. Mais il est possible que ce soit avant car, d'après l'étude ci-dessus, tous ceux qui étaient là, étaient forcément d'origine arabe. Ou peut-être est-ce après, dans les siècles suivants, car d'autres immigrations, forcément arabes, sont venues s'installer, sur notre sol et, ce, jusqu'à aujourd'hui. Donc, les Le Pen sont d'origine arabe (comme moi, d'ailleurs, mais moi cela ne me gêne pas), mais la question reste de savoir s'ils se sont islamisés. On n'en a aucune preuve. J'analyserai toutes les hypothèses prochainement...

samedi 22 février 2014

L'autre info


- Christine Boutin veut le retour de la non-mixité à l'école
Dans une déclaration à l'AFP, Madame Christine Boutin souhaite que la division entre les Français au sujet de la théorie du genre cesse. Elle propose, dans un souci d'apaisement, de revenir sur la mixité à l'école. Du fait de la diminution du nombre de naissances, il existe beaucoup de bâtiments peu remplis ou vides : la non-mixité ne coûterait donc pas grand-chose. On aurait pu imaginer que le retour à des classes séparées filles/garçons ne concerne que l'enseignement maternel, primaire et les collèges, mais l'ex-ministre estime que mélanger les sexes au lycée pourrait conduire à des situations malsaines juste avant le bac. Il vaudrait donc mieux que la mixité ne soit la règle qu'à l'université. Madame Boutin souhaite également que les enseignants soient de même sexe que celui de leurs classes...

- François Hollande à nouveau papa ?
Le Président de la République infirme les propos de la "voyante" Elizabeth Tessier qui prévoit son mariage en août prochain avec Julie Gayet. "C'est une fausse information" a-t-il déclaré. Par contre, il n'a pas réagi aux rumeurs faisant état que Madame Gayet avait l'intention d'avoir un enfant de lui et prendrait toute disposition pour que cela soit possible dans les années prochaines... Une naissance "in vitro" à l’Élysée ? Ce serait effectivement une première...

- Johnny à nouveau brimé ?
Johnny Halliday espérait être panthéonisé et il a été fort déçu de ne pas être parmi les 4 choisis par F. Hollande. Son entourage a tenté de lui expliquer qu'il fallait être mort pour cela mais le chanteur français reste persuadé que si Nicolas Sarkozy était président, il aurait été distingué. "C'est scandaleux, le choix du Président Hollande est purement politique !" a-t-il déclaré...

- Contre-offensive médiatique de MLP contre un éventuel lobby gay au sein du FN ?
Au FN, on tente de dissuader M. Le Pen de lancer une campagne publicitaire sur le thème de "Moi, je suis hétéro". La présidente de parti d'extrême-droite a été outrée de la campagne dirigée contre elle et qui laissait entendre que son entourage était composé de beaucoup d'homosexuels, l'ayant influencé dans ses prises de position sur la famille. Jean-Marie Le Pen pousserait sa fille à entreprendre cette campagne de communication pour couper court aux rumeurs de lobby gay au sein du FN. Madame Le Pen souhaiterait que la campagne ait lieu avant les municipales...

- Nicolas/Carla en route pour les Césars de la musique...
Nicolas Sarkozy aurait décide de chanter en duo avec sa femme, Carla. Afin d'aider la chanteuse dont les concerts ne font pas le plein, l'ancien Président, qui a réussi à faire venir beaucoup de monde au meeting de NKM (Nathalie Kosciusko-Morizet) dans le cadre de la candidature de cette dernière aux élections municipales de Paris, pense que sa présence auprès d'elle pourrait également booster le public de son épouse. Il a déclaré qu'il ne souhaitait pas faire de l'ombre à Carla et que c'est elle qui déciderait de l'opportunité d'un tel duo. Mais, a-t-il ajouté, ce ne serait que 2 ou 3 chansons, pas plus ! Il a avoué que le couple chantait souvent ensemble, dans l'intimité, et que  Giulia battait des mains dès que ses parents se mettaient à entonner quelques couplets...


vendredi 21 février 2014

Les soliloques de François Hollande.

Qui peut mieux parler des entreprises que moi, ancien élève de HEC ? C'est là que j'ai fait mes premières armes sur la gestion des entreprises. Je suis un socialiste, mais je ne renie pas ma formation de gestionnaire d'entreprise. Et, en fait, je me sens président des entreprises et, à ce titre, je dois faire tout ce qui est possible pour attirer des entreprises étrangères, faciliter la bonne marche des entreprises françaises pour qu'elles se développent et embauchent. La France doit être attirante ou attractive, on choisira le mot qu'on veut. Et c'est dans ce but que j'ai créé le pacte de responsabilité. Lors du premier conseil stratégique de l'attractivité de cette semaine, en présence des patrons des plus grands groupes industriels mondiaux j'ai plaidé pour que ce super conseil d'administration planétaire pesant 850 milliards d'euros de chiffres d'affaires cumulés, en investisse une partie dans l'économie française après une mauvaise année 2013.
Pour cela, j'ai annoncé des mesures visant à simplifier la venue de ces poids lourds en notre beau pays et je pense avoir formulé les réponses qu'ils attendaient. La France n'a pas peur des capitaux qui viennent s'investir. Qu'ils soient qataris ou chinois, les fonds qui s'investissent en France permettent de soutenir notre économie. Le capitalisme est mondialisé et les socialistes doivent en prendre acte.
Le problème majeur des investisseurs étrangers, c'est l'instabilité française et il faut donc leur assurer une stabilité des règles et du système fiscal sur le long terme .
Quant au patronat, j'attends, non pas un chiffrage préalable du nombre d'emplois créés, mais il doit pouvoir donner des chiffres par branches.
Certains font mine de s'étonner que je gère l'économie comme un vulgaire capitaliste...Non, je gère, en socialiste, un monde capitaliste dont j'essaye d'extraire les meilleures choses pour la France. J'ai dit que j'étais un adversaire de la finance et je le maintiens. La finance n'est qu'un moyen et pas un objectif. La finance doit servir à optimiser l'économie, mais pas à s'y substituer.
Pour changer de sujet, l'astrologue Elizabeth Tessier annonce mon mariage avec Julie pour le 12 août ! Encore une fois, elle se plante : elle avait annoncé l'an dernier, que j'allais épouser Valérie... Je ne suis pas François Mitterrand pour croire en telles sornettes ! C'est vrai que, si on se mariait, on pourrait se voir plus souvent avec ma Julie, mais enfin, j'ai tellement de choses à faire ces temps-ci !







jeudi 20 février 2014

Retour sur un soi-disant "débat"


J'ai écouté, hier, "en replay", comme on dit, l'émission d'Europe 1 "le train des municipales", dans le cadre d'Europe soir, animé par Nicolas Poincaré et en direct de la gare d'Hénin-Beaumont, de mardi soir. 

La première question qui m'est venue, c'est : qui peut écouter ce genre d'émission ? Entre 19H et 20H, un direct d'Hénin-Beaumont, avec les 4 "principaux" (Poincaré dixit) candidats, en fait les 4 premiers d'un sondage contesté et contestable, entrecoupé de publicités et même d'un direct avec Sotchi (un certain Kevin Rolland ayant emporté une médaille d'or dans une discipline alpine que personne ne connait). En tout, 35 à 40 minutes de "débats", tout au plus, inaudibles tant les candidats parlaient en même temps, incompréhensibles tant les sujets étaient hénino-héninois, tant il ne s'agissait que de querelles et de rancœurs, le tout dans une langue française massacrée par chacun des intervenants politiques. Je le dis et le répète, Hénin-Beaumont souffre autant depuis 13 ans d'une gestion déplorable que de la médiocrité de ses hommes politiques. Qui peut écouter ce genre d'émission ? Dans la tranche horaire, qui plus est, où les journaux télévisés se succèdent ou se chevauchent sur les chaînes TV... La réponse doit être personne, mis à part quelques Héninois, en voiture, rentrant de leur travail, voire s'y rendant...
Il s'agit d'un échec patent, pas seulement du fait des têtes de listes présentes, mais également de la part d'un présentateur incapable d'ordonnancer les débats, de laisser chacun s'exprimer... Une cacophonie indigne d'une station radio aussi réputée... Émission nulle, à la hauteur du débat politique héninois...
Ambiance pourrie d'autant plus que, parmi les spectateurs, le maire avait amené avec lui pas mal de sympathisants qui manifestaient leur mécontentement chaque fois que Dalongeville ou Briois s'exprimait. Détestable, je vous dis...
Un Briois insupportable, coupant la parole à chacun, parlant, dans un français approximatif, en même temps qu'un autre s'exprimait, un Dalongeville égal à lui-même, ne répondant pas aux questions posées, un Binaisse dépassé par les évènements, un JM Legrand, le moins loquace, et qui devait se demander ce qu'il faisait là...
Décidément David Noël et Georges Bouquillon, écartés de l'émission, sont les grands gagnants de cette soirée : au moins, n'auront-ils pas été ridicules comme les autres. Vous me direz, cette émission n'a servi à rien : qui l'a écoutée (personne en France, je l'ai dit) à Hénin, pourtant la ville concernée ? Mis à part les militants ou les sympathisants des politiques présents, je ne vois pas qui a pu se brancher sur cette mascarade, je le répète une nouvelle fois ! 

Que retenir de tout cela ?
Un Pascal Wallart, journaliste de La Voix du Nord, dépeignant G. Dalongeville comme "un monstre de Frankenstein créé par le PS pour se débarrasser de P. Darchicourt le maire précédent, et qui se retourne contre son créateur !"
Une désolante binaissade : au sujet de la mise en cause du DGS par Briois, pour signifier qu'on a besoin de cette fonction dans une mairie, fut répondu à S. Briois par le maire : "vous savez, vous devrez en passer par là" !
Un Briois démago expliquant qu'il diminuerait la taxe d'habitation de 15% en prélevant 1 million d'euros sur les 4 millions de marge d'autofinancement (recettes de fonctionnement moins dépenses de fonctionnement), tout en faisant venir des cadres, sans diminuer le personnel pléthorique de la mairie...
Un Dalongeville au ton assuré, mais peu convaincant, qui finit par concéder que, s'il n'était pas second au premier tour, il ne se maintiendrait pas au second tour...
Un Legrand transparent qui, dès que sa campagne aura commencé, se voit à 12-15%.

Lionel Gougelot, correspondant d'Europe 1 dans la région, résuma bien cette catastrophique émission : " Vous avez là l'exemple d'une division à gauche. Vous comprendrez bien la désaffection de l'électorat..."
Ah si, j'oubliais le formidable lapsus de P. Wallart, parlant de la scission entre le maire (Eugène Binaisse) et son premier adjoint  (Georges Bouquillon) : "Georges Binaisse"...

mercredi 19 février 2014

Sondage IFOP : revoir les conclusions du second tour...

 

Le second tour à 49,5%/50,5% du sondage IFOP ne pouvait que soulever des questions, parce que ce faible écart ne justifiait pas, vu la marge d'erreur (v. ci-dessous), des titres tels que "Le FN vainqueur sur le fil" ou d'autres aussi erronés en fonction des règles de la statistique.

Le Monde ne s'y est pas trompé en retirant son premier article sur le sujet : 

"Erreur à la marge : Tôt dans la matinée du mardi 18 février, Le Monde.fr a publié un article sur ce sondage titré « Municipales : le FN donné vainqueur d'une courte tête à Hénin-Beaumont ». Cet article, ne faisant pas mention de la marge d'erreur, a été supprimé".

En d'autres termes, les résultats doivent être lus ainsi, en fonction du tableau ci-dessous :

- S. Briois : 46 à 55%

- E. Binaisse : 45 à 54%

De même, pour le premier tour :

E. Binaisse : 30,75% à 39,25%

S. Briois : 39,55 % à 48,45%.

Et donc "L'incertitude est telle qu'il est impossible de conclure à la victoire de l'un ou de l'autre au second tour" !

Mais la presse doit vendre du papier et s'est empressée de titrer sur la victoire du FN. 

Néanmoins, je réitère mes  critiques sur ce sondage :

- comment a-t-il été procédé pour sonder des jeunes de 18 à 24 ans  puisque le sondage avait lieu sur le téléphone fixe des personnes interrogées (or les jeunes ont des portables, sauf s'ils habitent chez leurs parents, ce qui est donc un biais..) ?

- l'intitulé de la liste du maire sortant était erroné et faisait passer le maire pour un socialiste ou un écologiste ("liste du PS et d'EELV menée par E. Binaisse") alors que E. Binaisse dit partout qu'il est "sans étiquette"

- n'a été présenté aux sondés (j'en fus un) qu'un seul cas de figure pour le second tour : Briois ou Binaisse !

- un sondé a fait remarquer au sondeur qu'il avait oublié de lui citer la liste sur laquelle il figurait !

Je saisis donc, à nouveau, la commission des sondages, et j'invite les candidats ou les non-candidats à en faire de même !

 

Le Front national à Hénin-Beaumont, le sondage et la marge d'erreur

Le Monde.fr Mis à jour le |
 
Un sondage relayé par la presse donne le FN gagnant à Hénin-Beaumont. Problème : l'écart entre le candidat frontiste et le représentant de la gauche est largement inférieur à la marge d'erreur du sondage. | AFP/DENIS CHARLET
Le Front national a bon espoir de faire tomber Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) dans son escarcelle lors des municipales de mars. Selon un sondage IFOP, le candidat frontiste, Steeve Briois, l'emporterait au second tour avec une avance d'un point sur son rival de gauche, Eugène Binaisse. Le sondage a largement été relayé, en ces termes, dans la presse, et notamment par la Voix du Nord, qui en est le commanditaire.
Quel crédit apporter à ce résultat du second tour ? Dans la partie « méthodologie » de l'enquête, on apprend qu'elle a été réalisée auprès de cinq cents personnes inscrites sur les listes électorales et représentatives de la population. Outre les précautions d'usage concernant l'interprétation de ces données – qui « ne constituent pas un élément prédictif des résultats le jour du vote  » –, l'institut de sondage rappelle que « la théorie statistique permet de mesurer l'incertitude à attacher à chaque résultat d'une enquête ».
Voici comment l'on peut déterminer cet intervalle de confiance, en fonction du pourcentage et de l'échantillon :
Intervalle de confiance
Intervalle de confiance | IFOP
En clair, pour ce sondage et étant donné le score attribué aux candidats, la marge d'erreur est de 4,5 points ; ce qui représente un score compris, pour Steeve Briois, dans l'intervalle (50,5 - 4,5 ; 50,5 + 4,5). Même chose pour le candidat de la gauche et actuel maire, Eugène Binaisse : sa performance au second tour se situe dans l'intervalle (49,5 - 4,5 ; 49,5 + 4,5). L'incertitude est donc telle qu'il est impossible de conclure à la victoire de l'un ou de l'autre au second tour.
« On est dans la marge d'erreur », reconnaît Frédéric Dabi, directeur général adjoint du département opinion et stratégies d'entreprise, minimisant ainsi la portée de son étude concernant le second tour. « Le fait majeur, c'est la dynamique Steeve Briois au premier tour », analyse-t-il, assurant que l'IFOP s'est focalisé sur le premier tour, dont les résultats sont plus nets. 
« UN FN NETTEMENT EN HAUSSE »
En effet, le candidat FN est crédité de 44 % des voix au premier tour, contre 35 % pour M. Binaisse, 8 % pour l'ancien maire, Gérard Dalongeville (condamné pour détournement de fonds publics), ou encore 6 % pour Jean-Marc Legrand, de l'UMP. Dans ce cas, l'écart entre les deux candidats de tête est supérieur à la marge d'erreur.
Pour M. Dabi, cela « annonce un FN nettement en hausse par rapport aux scores de Marine Le Pen à la présidentielle et aux législatives de 2012 ». Elle avait recueilli 35,48 % des voix dans cette commune à la présidentielle et 42,26 % au premier tour des législatives. Reste à savoir si ce progrès qui a été mesuré par un sondage permettra au FN de s'imposer.  
Jonathan Parienté