samedi 31 juillet 2010

Brèves d'humour

Repérées sur le site du Monde.fr (par un dénommé Hervé Le Tellier, dans une rubrique intitulée "Papier de verre") quelques "brèves" d'actualités, sous une forme humoristique.
 

- "Piégés dans la bousculade d'une Love Parade, des raveurs vivent un cauchemar. Les autres, tenus dans l'ignorance, continuent à danser. Un drame, et une métaphore du monde".(lundi).

- " Hortefeux veut proscrire l'usage du terme irrespecteux "poulet" pour désigner les flics, les keufs, les cognes, les bourres, les condés... Il y a un autre mot, mais lequel ?" (Mardi).

- "Des policiers menacés de mort à Grenoble, un otage français assassiné, l'"affaire Plastic Bertrand". Rien de bien réjouissant, mais au moins, chez les Woerth, on respire un peu." (mercredi)

- "Hortefeux va démanteler 300 camps de nomades "illégaux", et les communes n'ont jamais construit les terrains d'accueil obligatoires. Ouf, les Catalans n'ayant plus de corridas, leurs arènes sont vides."(jeudi)

- "Adieu, Bettencourt et ses enveloppes, Woerth et sa femme, les autres et leurs Auvergnats, cigares, villas et jets privés. Demain, vacances. Surtout, ne pas oublier d'affaires" (vendredi).


 Nos hommes politiques ne sont pas avares de bons mots (volontaires et involontaires...)

"La moitié du nuage d'ozone qui sévit dans la région parisienne est d'importation anglaise et allemande". Roselyne Bachelot. Vous comprenez maintenant pourquoi on l'a mise à la Santé et au Sport, et non pas à l'environnement! 

"Je ne suis candidat à rien". Nicolas Sarkozy. C'était en 2005 et il s'est décidé quelque temps après. Méfiez-vous s'il recommence...

"Si Bush et Thatcher avaient eu un enfant ensemble, ils l'auraient appelé Sarkozy". Robert Hue. Et si George et Margaret avaient vraiment fauté?  

"J'ai été longtemps un jeune conformiste, et sans doute formiste était-il de trop". François Bayrou. J'ai toujours admiré 2 choses chez notre Béarnais: son réalisme et ...son manque de confiance en soi!

vendredi 30 juillet 2010

Entendu

Des informations qui posent question:

- après les "testing" boites de nuit, sont mis en place des "testing" camping. Vous savez, cela consiste à envoyer des "tester" ou testeur, en français, vérifier si l'on traite différemment les gens en fonction de leur couleur de peau (ou même de leur look) à l'entrée de certains lieux. Il s'agit là d'une bonne méthode pour dénicher les discriminations et lutter contre elles. C'est du même style que les CV anonymes pour garantir que tout le monde sera bien traité quel que soit...l'origine du postulant.
On pourrait ne pas limiter ce système aux entrées de boites de nuit ou de campings. Pourquoi ne pas tester le service rendu: tout le monde est-il traité de la même façon à la Sécurité sociale ou aux Impôts? Et même à la caisse du supermarché, n'y-a-t-il pas de différence entre un blanc de type "européen" et un "basané", même français depuis bien plus longtemps que moi, par exemple?
Pourquoi cette demande? Parce que j'ai été victime de discrimination à rebours! Dans une boucherie "hallal" (c'est là où la viande est la meilleure, mais ne le répétez pas...), j'ai été mieux accueilli et servi que les autres clients, probablement tous musulmans! Je réclame un testing dans les boucheries hallal pour que les non-musulmans ne soient pas mieux traités que les pratiquants de l'islam! Oui, je sais, on pourrait aussi demander que les musulmans soient aussi bien traités que les libre-penseurs comme moi...

- les 23 joueurs de football grévistes de l'Équipe de France seront suspendus pour un match, c'est à dire celui, amical, contre la Norvège. De qui se moque-t-on? Il s'agit d'un match important pour préparer le prochain match qualificatif des Championnats d'Europe en septembre. On sort à peine de la période des vacances, les joueurs ont tout juste commencé leur entraînement; de plus, il faut soigner le collectif et l'on se prive de tout ou partie de nos meilleurs joueurs, pour les faire probablement revenir après le match de suspension collective! Laurent Blanc, je le dis clairement, vous commencez là bien mal vos fonctions: soit, vous réintégrez immédiatement, tout ou partie des 23, soit vous les excluez définitivement (personnellement, je penche pour cette dernière solution)! Soyez ferme, bon sang! Pas de demi-mesure...sinon vous vous "domenecheriserez" rapidement. D'ailleurs, avoir dit que Benzema et Ribéry sont présumés innocents est encore une preuve de faiblesse de votre part: OK tant que la justice ne s'est pas prononcée, ils sont censés ne pas avoir eu de relations sexuelles tarifées avec une mineure, mais vous êtes-vous assuré que nos 2 "chauds lapins" ou "libertins" (c'est selon) n'ont pas recommencé avec Zahia ou une autre? Avez-vous rencontré Madame Ribéry pour vous assurer qu'elle prendra toutes les dispositions pour que son mari ne se sente pas obliger d'aller voir ailleurs? Faites votre travail, Laurent!

- Ainsi, le co-prince français d'Andorre était en visite sur ses terres, ce jeudi...Ainsi, cela nous rappelle opportunément que M.Sarkozy (et ses prédécesseurs) s'est fait hara-kiri, ces derniers mois, en dénonçant les paradis fiscaux (Andorre en est, en était un, devrais-je dire), en prenant, au sein du G20, les mesures nécessaires: ce n'était pas facile parce que le nombre de Français qui, traversant les Pyrénées, ouvraient un compte en Andorre, en oubliant de le déclarer au fisc français, était peut-être aussi important que ceux qui passaient par la Suisse ou le Luxembourg, pour partir en week-end...Remarquez, même Madame Bettencourt avait oublié de déclarer les siens: donc, vous, petit Français, dépositaire de maigres économies en Andorre, vous ne risquez rien...Nous devons donc nous féliciter que la France, par l'intermédiaire de ses différents Présidents, tous co-princes, de droit, d'Andorre, ait cessé sa complicité avec ce paradis fiscal, haut lieu de dépôt d'argent fraudé et souvent blanchi...

- Au fait, ne trouvez-vous pas bizarre que le même jour où Woerth pourrait être interrogé, notre Président se rende dans un futur ex-paradis fiscal? Ce ne peut être fortuit...Je cherche la raison, mais ne la trouve pas...Ou je pense à de tellement de choses pas correctes que je m'en voudrais de les citer de peur d'être l'objet de poursuites pour "offenses au chef de l'État".
Au fait que va répondre E. Woerth aux interrogations policières? "Non, je n'étais pas au courant des comptes en Suisse de Madame l'Oréal". "Non, il n'y a pas conflit d'intérêt entre mes anciennes fonctions de Ministre du Budget et de Trésorier de l'UMP. D'ailleurs, demandez au Président. Ah, il n'est pas en France? En Andorre, vous dites? Non, non, je suis sûr qu'il n'est pas parti là-bas pour fermer son compte, parce qu'il n'en a pas! Je sais, j'ai eu connaissance de la liste de ceux qui y possèdent un compte et ni son nom, ni celui de Mme Bettencourt n'y figure, foi de Ministre du Travail!" "Non, il n'y avait aucun lien entre mes fonctions passées et le job de mon épouse pour Mme Bettencourt. D'ailleurs elle a démissionné pour bien montrer l'inanité de telles accusations.". "De toutes les façons, je n'ai jamais rencontré madame Vve André Bettencourt, ou alors fortuitement. Pareil, pour Monsieur de Maistre: d'ailleurs, imaginez ma surprise quand j'ai appris, en lui remettant la Légion d'Honneur, qu'il était, depuis 3 mois, le patron de ma femme! Le monde est petit, n'est-ce pas?"
Il n'y a donc rien contre M.Woerth et le Procureur (et non pas, juge) Courroye pourra classer l'affaire. sans suite...On vous l'avait bien dit qu'il n'y avait rien dans ce dossier...

jeudi 29 juillet 2010

Les villes pauvres dans le Nord-Pas-de-Calais

D'après l'Insee, 4,3 millions de Français vivaient sous le seuil de pauvreté en 2007, soit 7,2% de la population. Un chiffre d'autant plus inquiétant qu'il progresse depuis 2000. Mais toutes les villes de France ne sont pas sur un pied d'égalité face à ce fléau. Certaines cumulent tellement de handicaps économiques, que, sur la base de statistiques, on peut affirmer qu'elles sont les plus pauvres de France. En combinant le revenu fiscal de référence moyen des contribuables des villes de plus de 20 000 habitants au niveau de chômage de ces villes, le Journal du Net (http://www.journaldunet.com/economie/magazine/les-villes-les-plus-pauvres/ publie le classement des villes les plus pauvres de France) a établi le classement des 30 villes les plus pauvres de France.
Critères:
Le revenu fiscal de référence moyen, calculé, sur la base des données de la direction des impôts, de la manière suivante : Revenu fiscal de référence des foyers fiscaux de la ville / Nombre de foyers fiscaux de la ville.
Le taux de chômage, calculé sur le nombre de chômeurs en fin de droits de catégories A, B et C au 31 décembre 2009 et la population active 2006 de l'Insee (dernières données par ville disponibles)

7 villes du NPDC dans les 10 premières: Denain et Roubaix (1ers ex-æquo), Maubeuge, Calais, Tourcoing, Grande Synthe, Lens. Liévin est 24ème sur 30.

Hénin-Beaumont ne figure pas dans ce classement. Ne nous en réjouissons pas trop. J'ai  fait quelques comparaisons, sur des critères un peu différents de ceux du Journal du Net, qui sont trop anciens en ce qui concerne le taux de chômage pour HB (qui date de 1999). Les chiffres démontrent qu'à Lens et Liévin, la situation est beaucoup plus grave que chez nous. Ou dit autrement: la situation est moins pire chez nous...

- Taux de chômage fin 2007 (INSEE): 22,2 et 22,1% à Lens et Liévin, 16,6% à HB
- Revenu net imposable moyen par foyer fiscal 2007 (INSEE): 14939€ (Lens), 14595 (Liévin) et 16831 (HB)
- Foyers fiscaux imposés en 2007 (INSEE): 42,7% à HB, 38,1% à Lens et 36,4% à Liévin
- ISF 2009 (patrimoine supérieur à 790 000 euros): les chiffres ne sont pas disponibles pour Liévin qui a moins de 50 assujettis. A Lens 120 personnes assujetties (effet football, probablement) pour un patrimoine moyen de 1 573 661€ contre 71 et 1 513 455 à HB. L'impôt moyen dû est de 4 663€ à Lens contre 4 157 à HB. A titre d'information et malgré une forte chute de la bourse, il y a 559 727 personnes qui payent l'ISF en France et pour un impôt moyen de 6 143 € (amoindri par le bouclier fiscal, mais ceci est une autre histoire...).

Cela pèsera-t-il dans la balance dans l'éventuel rapprochement des 2 Agglos, car manifestement Hénin/Carvin est un petit peu moins pauvre que Lens/Liévin?

mercredi 28 juillet 2010

A propos de Madame Bettencourt


Les médias surnomment, très souvent, Madame Bettencourt, la "milliardaire". Loin de moi de mettre en doute l'immensité de sa fortune, mais ce surnom (que j'ai, moi-même, peut-être, utilisé) ne me semble pas très heureux...

Depuis l'avènement  de l'euro, on ne dit de plus de quelqu'un: "le millionnaire". Serait-ce trop chiche de ne posséder une fortune s'élevant qu'à un maximum de 8 zéros ou 9 malheureux chiffres? Pourquoi passe-t-on, aujourd'hui, du statut de "rien du tout" ou "presque rien" à celui de milliardaire, sans passer par la case "millionnaire" pour un zéro ou un chiffre de plus? Si l'on veut parler de milliardaire, soyons justes et désignons, d'abord, ceux qui le méritent (?) par le terme "millionnaire"! Vous me dites que c'est devenu commun que d'être millionnaire et que le mot prêterait à confusion devant les milliers de millionnaires français: qu'importe, je ne vois pas pourquoi, on ne parlerait pas du millionnaire Tapie ou du millionnaire Mulliez (ce dernier étant milliardaire, je citais là n'importe quel membre de sa famille qui sont tous affublés de 7 chiffres)...Il est vrai que c'est d'un commun: près de 400 000 millionnaires en France (dont quelques milliardaires, faut-il l'avouer: 24, paraît-il). Cela signifie 1 Français sur 150! Imaginez que dans une ville comme Hénin-Beaumont, cela en fait 175 (en théorie, bien sûr) que vous appelleriez le ou la millionnaire! Cela n'aurait vraiment aucun intérêt, tellement ils sont nombreux! Et puis, pourquoi à ce moment-là, ne pas catégoriser tout le monde par sa fortune: on aurait le RMAste, le millieriste (probablement la majorité des Français), le millionnaire et le milliardaire. C'est ridicule, n'est-ce pas? 

J'en reviens donc à mon propos liminaire: pourquoi dire "la milliardaire" à propos de Madame Bettencourt? On vient de le voir, stigmatiser ainsi les Français, est quelque peu discriminatoire.Bien sûr, je ne propose pas du tout à son avocat de saisir la Halde, mais au moins pourrait-il appeler à la décence: cette "pauvre" femme ne mérite pas qu'on l'affuble de ce mot, très laid, convenons-en. Les Etats-Uniens ont au moins cette décence de ne pas utiliser le terme: prenons exemple! Milliard se dit "billion" en américain du sud de l'Amérique du Nord et on ne dit pas "billionnaire", on reste "millionnaire", même si on possède une fortune à 10 chiffres...D'ailleurs, être "millionnaire" en dollars (c'est un tout petit peu plus facile qu'en euros, j'en conviens) est d'un commun: ils sont 8 à 9 millions (cela dépend du cours de la bourse, surtout), dans ce cas, soit un Etats-Unien sur 30, presque 6 fois plus qu'en France. Des Madame Bettencourt milliardaires, ou son équivalent en anglais, il y en aurait 500...

Bref, je suis pour qu'on n'appelle plus Madame Bettencourt, la "milliardaire", mais bien Madame Bettencourt. A la rigueur, Madame l'Oréal...

mardi 27 juillet 2010

La vraie nature de l’État néolibéral

 L'article, ci-dessous, est d'une clarté étonnante: toutes les dérives actuelles sont l'expression d'un Etat qui a fait du néolibéralisme (libre concurrence et jeu du marché) sa grille de lecture. 

L'auteur,  Dominique Plihon, est professeur d'économie financière à l'Université Paris XIII . Altermondialiste, il est par ailleurs président du conseil scientifique de l'association ATTAC. Dans cette dernière, il se caractérise par des positions réformistes, même s'il critique férocement le capitalisme "financiarisé" . Il prend en compte l'existence des diverses instances capitalistes et veut orienter leur régulation pour diminuer les conséquences négatives qu'elles engendrent.

 

Politis

jeudi 22 juillet 2010, par Dominique Plihon

Les scandales qui ont secoué le sommet de l’État français peuvent donner lieu à deux lectures. La première, proposée par la plupart des médias et des acteurs politiques, fait de la corruption et du conflit d’intérêts la cause des affaires Bettencourt-Woerth, Blanc, Joyandet, Boutin et autres. Sans être fausse, cette vision est partielle car elle ne dit rien sur les racines véritables de ces affaires, et donne à penser qu’il suffira de moraliser le personnel politique pour que de telles affaires ne se reproduisent plus. Il faut aller plus loin dans l'analyse: les scandales récents sont la conséquence directe du fonctionnement de l'État néolibéral, que le sarkozisme a porté à son paraxysme en France. Trois dimensions de l'État néolibéral apparaissent clairement aujourd'hui.

Tout d'abord, l'État néolibéral est "prédateur", selon l'expression de James Galbraith (1). Des relations étroites de collusion ont été tissées entre les gouvernants et les élites économiques et financières, comme l'illustrent les liens privilégiés de Sarkozy avec les sociétés du CAC 40. Les administrations et les régulateurs publics ont été capturés par les milieux économiques. Les décisions de l'État, notamment dans les domaines de la fiscalité et de la réglementation, sont influencées par l'action souterraine du lobbying très puissant à Washington, à Londres ou à Bruxelles. Cette logique a été poussée le plus loin dans le secteur financier, responsable du naufrage de la crise puis renfloué sans contrepartie, et qui continue de capter une part considérable de la richesse. L'absence de réformes financières significatives en Europe et par le G20 illustre la volonté politique de ne pas remettre en cause le pouvoir de la finance mondialisée.

En second lieu, l'État néolibéral est un État fort,  autoritaire et interventionniste, et non un un "État minimal" selon l'idée souvent véhiculée par les libéraux et par certains milieux progressistes et altermondialistes. Les promoteurs du néolibéralisme - Thatcher, Bush, Berlusconi et Sarkozy - ont tout mis en œuvre pour renforcer le pouvoir de l'État en cherchant à affaiblir et à asservir tous les contre-pouvoirs: les syndicats, les médias, la justice, l'université (où les sciences sociales sont une source de l'analyse critique du système) sont asphyxiés par les réformes. De même, l'indépendance des banques centrales  a été instituée pour asseoir le pouvoir des marchés et de la finance en éliminant  tout contrôle démocratique sur la politique monétaire.

Mais l'emprise de l'Etat néolibéral ne s'arrête pas à l'économie; elle va bien au-delà et agit également sur les personnes et la société. Il s'agit là d'un interventionnisme d'État beaucoup plus insidieux, nommé "gouvernementalité" par Michel Foucault (2). Toutes les formes de pression sont mises en œuvre pour amener les individus à se comporter comme s'ils étaient engagés dans des relations de transactions et de concurrence sur un marché (3). Les institutions (hôpitaux, universités, etc.) sont contraintes d'agir comme des entreprises et d'être rentables. Les salariés du secteur public (infirmières, postiers, enseignants, policiers, etc...) sont sommés d'épouser cette rationalité néolibérale, ce qui vide de sens leurs métiers, et contribue à un nombre croissant de suicides et de maladies professionnelles. Là réside l'un des plus grands scandales de l'Etat néolibéral!

Une grande partie de la gauche est tombée dans le piège de l'État néolibéral puisque son programme ne cherche pas à remettre en cause, bien au contraire, la logique de la concurrence et du marché appliquée non seulement à l'État mais à toutes les composantes de la société.
Mettre à bas cet État néolibéral, au service d'une minorité, doit être un des objectifs prioritaires des combats pour l'émancipation et la construction d'une société fondée sur l'égalité, la solidarité, le respect de l'homme et de la nature.


(1) L'Etat prédateur, James Galbraith, Seuil 2009
(2) Naissance de la biopolitique, Michel Foucault, Seuil-Gallimard, 2004
(3) La Nouvelle Raison du Monde: essai sur la société néolibérale, Pierre Dardot et Christian Laval, La Découverte, 2009.

Tout le monde n'est pas en vacances...

Un beau mois de juillet, des promenades dans Hénin-Beaumont, rien de tel pour quelques remarques, dont certaines sont reprises régulièrement depuis plusieurs années:

- le parc public, rue E. Gruyelle, a des vertus rafraichissantes lorsqu'il fait très chaud: encore faudrait-il qu'il y ait des bancs en nombre suffisant. En parlant de bancs, je rappelle ma proposition (1/11/2007 et 28/12/2009) d'en installer au bas des immeubles collectifs, les habitants de Kennedy, par exemple, en seraient ravis. Cela ne devrait pas obérer les finances de la ville. Mais attention! Pas de taxe sur les bancs!

- aux 2 dates rappelées ci-dessus, j'écrivais combien honteux et dangereux était de voir les rues V. Mathé et Lernould  "décorées", 24h/24h, par les poubelles. D'autres riverains d'autres rues se laissent, devant un tel laxisme, gagner par cette habitude de ne plus rentrer les leurs. L'AR y avait consacré un article sur son blog, mais je ne le retrouve pas...peut-être parce que j'ai mal cherché! Honni soit qui mal y pense!

- qui n'a pas mal vécu les encombrements, à l'entrée de la ville, au début de la rue Montpencher (au 269 pour être précis), dus, tout simplement, à des automobilistes égoïstes, garant leur auto devant le café/tabac/presse, l'espace de quelques minutes, et empêchant ainsi le croisement des véhicules, dans une rue aussi fréquentée, plutôt que d'avancer de 15 mètres dans la rue, à droite, qui mène au parking Montpencher. Merci à ceux qui se sont interposés pour empêcher l'agressivité de celui à qui je venais d'en faire la remarque! Il devrait pourtant être facile de remédier à ce type de désagrément quotidien...

- le chemin de Jérusalem a fait l'objet de tellement de promesses non tenues pour remédier à l'état désastreux dans lequel il se trouve (même chose: je ne retrouve pas les articles de l'AR correspondant, mais je l'ai écrit, c'est simplement par manque de persévérance de ma part...). Un conseiller municipal de la majorité y possédant une maison (mais n'y habitant plus: ceci expliquant peut-être cela), on pourra, au moins dire, qu'il n'exerce pas de passe-droit...

- tout le monde a pu remarquer que l'Église Saint-Martin menace ruine et qu'un accident est à redouter, un jour ou l'autre. Nous avons déjà signalé que la responsabilité pénale du Maire serait engagée, d'autant plus que les mises en garde abondent, sur le sujet.
Il me paraît, une nouvelle fois, urgent de "faire quelque chose" alors que la végétation sauvage est de plus en plus abondante et qu'elle va provoquer des descellements de pierres...Qu'en cas d'accident, la responsabilité du Maire soit engagée, après tout, il a été suffisamment prévenu pour que nous ne nous en émouvions pas; par contre, la fureur s'emparera de beaucoup si des personnes étaient touchées par des chutes de pierres...

Mais, chut, nos élus, eux, sont partis en vacances...

lundi 26 juillet 2010

Notes de lecture

1- Sur le site regardscitoyens.org

Le collectif Regards Citoyens a mené une étude à partir des données de NosDeputes.fr (www.regardscitoyens.org/nosdeputes-fr) visant à évaluer l'incidence des modifications du règlement sur la participation des députés aux travaux de l'Assemblée, notamment aux réunions des commissions. Le règlement impose en effet avec ses articles 42 et 159 des sanctions financières sur l'indemnité de fonction des députés manifestant des absences répétées aux réunions de leur commission permanente le mercredi matin ou aux scrutins solennels en hémicycle.
La somme de ces sanctions représenterait 243 737,33 € d'économies possibles pour l'Assemblée.

Présence en commission

  • 93 députés sanctionnables encourant une perte de 353 à 2 119 €
  • La somme de ces sanctions représenterait 52 986,38 € d'économies possibles pour l'Assemblée
  • Participation doublée aux commissions du mercredi matin depuis la mise en application du nouveau règlement, croissance nette également sur le reste de la semaine

Participation aux scrutins solennels

  • 39 députés sanctionnables encourant une perte de 4 238,91 € à 8 477,82 €
  • La somme de ces sanctions représenterait 190 750,95 € d'économies pour l'Assemblée
A noter les progrès de notre député Albert Facon qui n'est plus montré du doigt parmi les "mauvais députés". Encore un effort, parce qu'il n'est toujours pas très bien placé, et nous aurons peut-être un député modèle: cela devrait être d'autant plus facile qu'il est un des très rares (en existe-t-il d'autres, d'ailleurs?) à n'exercer aucun autre mandat (il est simple conseiller municipal à Courrières et tout aussi simple conseiller communautaire à l'Agglo) et donc à pouvoir travailler à plein temps à ses fonctions législatives. Sachons apprécier le chemin parcouru depuis ce 24/5/09 où il se voyait décrit comme suit (http://www.deputesgodillots.info/depute-albert-facon.html): " Particulièrement peu actif à l’Assemblée Nationale, Albert Facon n’est intervenu qu’une fois en tout depuis le début de la législature, pour une question au gouvernement. Cela ne l’empêche cependant pas de polluer les débats de ses invectives quand il est présent, comme par exemple au retour d’Hadopi le 29 Avril 2009 pour l’affrontement politique entre troupes godillotes." Comme ce site ne fait pas mention de ces progrès, il convenait de rétablir la vérité. Ce que j'ai écrit le 15 juin dernier est encore valable, et l'on sent que l'on est sur la bonne pente. Dont acte.

2- Lu dans le dernier Canard Enchaîné:

" Un seul journal a eu le cran de voler au secours de l'ex-ministre Alain Joyandet: un hebdomadaire local de Franche-Comté a pondu une pleine page, le 8 juillet, avec coup de gueule de Joyandet contre la presse, papier sur son maintien en mairie de Vesoul, intégralité de son discours de départ et communiqué de sa majorité municipale rendant hommage à « son exemplarité ».
 Le nom de cette insolente gazette ? « La Presse de Gray », publication du groupe Société Nouvelle des Editions Comtoises, dont le pédégé n’est autre que la sœur de Joyandet, dont l’un des principaux administrateurs est la femme de Joyandet et dont le directeur général s’appelle Alain Joyandet soi-même."
 
            « L’exemplarité c’est un métier. »

dimanche 25 juillet 2010

L'économie américaine minée par le chômage

Au-delà du volontarisme d'Obama qui a obtenu quelques beaux succès, pas appréciés à leur juste valeur par les États-Uniens qui constatent que le taux de chômage est toujours élevé, il va bien falloir que, aussi bien aux USA qu'en Europe, on se penche sur quelques fondamentaux de nos sociétés:
- l'ultra libéralisme (et le capitalisme?) doit-il être la règle de notre système économique? Interventions de l'Etat, actions concertées, minimum de justice sociale...devraient pouvoir faire consensus, aujourd'hui;

- nos systèmes de démocratie représentative sont-ils la panacée pour libérer l'individu, assurer l'épanouissement de chacun et faire fonctionner nos sociétés dans l'intérêt général bien compris. Nous voyons bien, pas seulement en France, que nos élus ne nous représentent plus et qu'ils engendrent méfiance et désintérêt de la vie citoyenne. Il faudra bien se poser, un jour, la question du mandat impératif (pouvoir délégué à un individu (ou une organisation) élu en vue de mener une action définie dans la durée et dans le contenu, selon des modalités précises auxquelles il ou elle ne peut déroger). Il s'agit remettre au goût du jour la souveraineté populaire (chère à JJ Rousseau et à la Commune de 1871) à la place de la souveraineté nationale...Nous y reviendrons...

Edito du Monde









Mercredi 21 juillet, Barack Obama a signé la plus ambitieuse des réformes du système financier américain depuis les années 1930. Fin mars, il a mené à terme la réforme de l'assurance-santé aux Etats-Unis, sur laquelle nombre de ses prédécesseurs s'étaient brisé les reins. En tout début de mandat, le président a convaincu le Congrès de poursuivre le sauvetage des banques américaines - pour éviter un effondrement total de la finance outre-Atlantique.

Tout cela sur fond de désastreuses guerres héritées de l'ère Bush - Afghanistan, Irak - et d'une catastrophe écologique de proportions bibliques dans le golfe du Mexique ! On a connu plus piètres bilans. Il n'y a que les électeurs qui ne sont pas convaincus : à trois mois des élections législatives de mi-mandat, la cote de Barack Obama reste basse. Il y a beaucoup d'explications. Elles vont de la perte des électeurs indépendants, qui le jugent trop à gauche, à la rancoeur des électeurs "de gauche", qui estiment que M. Obama, pour faire passer ses réformes, a dû par trop les altérer. Mais il y a une déception de fond, quelque chose qui plombe le moral des Américains, un mal qui ronge le pays : le chômage.
Président de la Réserve fédérale - la Fed, la banque centrale -, Ben Bernanke l'a reconnu mercredi soir : déjà vacillante, la relance ne crée pas d'emplois. Les Etats-Unis s'installent dans des taux de chômage "à l'européenne" - 9,5 % des actifs sont touchés, 16,5 % si l'on prend en compte le chômage partiel. Or les démocraties ont des seuils de tolérance très différents. A 10 % aux Etats-Unis, le chômage passe pour intolérable, une pathologie sociale insupportable.
Le plan de relance de l'économie - grands travaux d'infrastructures, notamment - est trop récent pour avoir déjà un impact sur l'emploi. Contrairement à ce qu'on dit souvent en Europe, le chômage aux Etats-Unis est aujourd'hui indemnisé. Pour la troisième fois depuis l'arrivée de M. Obama à la Maison Blanche, le Sénat a voté cette semaine une prolongation des allocations-chômage au-delà des six mois légaux.
Rien n'y fait. Tout se passe comme si les électeurs considéraient que l'administration s'est trompée de priorité. Comme si elle se dispersait sur des objectifs - santé, réglementation de la finance - jugés secondaires.
Cette situation n'est pas sans enseignements pour l'Europe. Ici aussi, le chômage mine les sociétés : près de 20 % en Espagne, plus de 9 % en France, plus de 8 % en Grande-Bretagne et en Italie, par exemple.
Il n'y a pas de solution facile. L'action publique a ses limites. Dans un capitalisme pourri par l'obsession de la rentabilité à court terme, le secteur privé porte d'énormes responsabilités. Or, dans des sociétés comme les nôtres, l'intégration sociale passe par l'emploi, et celui-ci y est bien autre chose qu'un simple moyen de gagner sa vie. Cela devrait appeler une réflexion nouvelle sur la réorientation des priorités des interventions de l'Etat moderne dans les démocraties représentatives. De part et d'autre de l'Atlantique.

samedi 24 juillet 2010

Humour bis?

Suite à un article paru sur Le Monde.fr: "La probabilité de voir Jean Sarkozy candidat à l'Assemblée agite le "92" " (dans la circonscription d'André Santini), les commentaires de lecteurs ont proliféré et je vous en livre les plus savoureux. Mais auparavant un extrait de l'article: 

"Jean Sarkozy bientôt député ? Le fils du chef de l'Etat, âgé de 23 ans, n'a jamais fait mystère de ses ambitions politiques. Mais celles-ci pourraient se concrétiser plus vite que prévu, du fait de la nomination très contestée d'André Santini, député UMP des Hauts-de-Seine, à la tête de la présidence du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris.
M. Santini vient de renoncer à son siège de conseiller régional. Selon Le Figaro, il devrait en revanche conserver son siège de député, mais ne pas se représenter aux prochaines législatives. Frédéric Lefebvre, le porte-parole de l'UMP, avait bénéficié de 2007 à juin 2009 de son siège de député en tant que suppléant. Il paraît donc envisageable qu'il brigue la circonscription. "A condition, bien sûr, que Jean Sarkozy ne tente pas de s'implanter dans la circonscription promise par le maire d'Issy-les-Moulineaux au porte-parole de l'UMP", note Le Figaro."


Quelques commentaires de lecteurs, donc:

- Caligula avait bien désigné son cheval comme sénateur.Il n'y a rien de changé.

- Et Pourquoi pas la succession du procureur Courroye ? Il a les compétences, il fait du droit !!!

- Si Jean Sarkozy est élu député, je propose qu'on abolisse la démocratie. Ce régime politique aura fait la preuve de son absolue inefficacité. C'est Dostoïevski qui dit que si Dieu n'existe pas tout est permis. J'en conclus que non seulement Dieu n'existe pas, mais qu'en plus le pire est permis.

- Il retriple, par dérogation, sa DEUXIEME ANNEE DE DROIT. 

- Excellent, je vote pour! C'est une chance supplémentaire de torcher son père en 2012!

- Regardez à droite, à l'extrême droite, comme dans une certaine gauche, "les fils ou filles de" qui sont intronisés en politique. Les partis, qui détiennent les clés des élections, gèrent les places éligibles comme des charges transmissibles aux pairs ou à la famille plutôt que comme des mandats d'élus. L'oligarchie politique devient un cercle de plus en plus fermé.

- Pour être député, il devra être élu démocratiquement. Mais avec les casseroles et les faitouts que le père Sarkozy traîne à la queue, cela n'est pas gagné pour le fils. Les Français en ayant raz-le-bol de Sarkozy 1er et ils ne sont pas prêts à mettre Sarkozy 2 en orbite politicienne, même basse.

- Il a l'étoffe d'un vrai Sarkozy : n'importe quelle personne normale serait morte de honte après l'épisode de l'EPAD. Il est inoxydable. Espérons que les futurs déboires de son papa le rendront bientôt statistiquement inéligible. 

- Quand il y en a un, ça va ... (et encore, ces jours ci, je trouve que ????). Mais quand il y en a plusieurs, ça commence à faire vraiment, vraiment beaucoup ! Il ferait mieux de retourner à l'école, pour apprendre un vrai métier.

- Cela lui laissera du temps pour terminer ses études…

Brèves d'humour


Repérées sur le site du Monde.fr (par un dénommé Hervé Le Tellier, dans une rubrique intitulée "Papier de verre") quelques "brèves" d'actualités, sous une forme humoristique.
 

- "Nous aussi avons le plaisir d'annoncer la naissance de deux micro-partis : le POING (POur INternaliser Gorce) et le COLT (COmité Le Tellier). Envoyez vos dons, c'est tendance."

- "Après examen, l'île d'Arros est la propriété de Mme Bettencourt. Moi aussi, ça m'arrive tout le temps de ne plus savoir si tel ou tel truc est à moi. Hier encore, c'était avec un feutre."

- "Eric Woerth est "très impatient" d'être entendu par le parquet de Nanterre. Je le comprends : un rendez-vous avec des amis de mes amis, et je ne tiens plus en place."

- "Réunion à l'Elysée sur les Roms et les gens du voyage. On oublie les Arabes, les Noirs, les Juifs et les coiffeurs. Si vous avez pensé  "pourquoi les coiffeurs?" vous avez perdu."

- "Le gestionnaire de la première fortune de France "conseille", à la demande du ministre du budget, la femme de celui-ci et l'embauche. Encore une victoire du CV anonyme."



Nos hommes politiques ne sont pas avares de bons mots (volontaires et involontaires...)


"Quand le moment est venu, l'heure est arrivée". Raymond Barre. C'est pour cela qu'il était surnommé: "le père la rigueur"!

"Je me demande si l'on en a pas trop fait pour les obsèques de François Mitterand. Je ne me souviens pas qu'on en ait fait autant pour Giscard". André Santini. Je me demande si André mourra avant Valéry...

"Il est plus facile de céder son siège dans un autobus qu'à l'Assemblée Nationale". Laurent Fabius. Lolo est galant homme, mais il n'a pas osé le faire, lui!

"Mon mari était chômeur jusqu'à présent, mais je suis en train de changer de mari". Marie-Noëlle Lienemann. Ah, si elle nous avait dit cela en arrivant à Hénin, peut-être que...

"Cela pourrait faire un film dont le titre serait: Mamère Noël est une ordure". Michel Charasse. C'était après le mariage homosexuel de Bègles (dont Mamère était maire...).

vendredi 23 juillet 2010

Amateurisme et incompétence: les 2 mamelles récurrentes de la gestion municipale à Hénin-Beaumont (2)

Ainsi donc, la ville d'Hénin-Beaumont est à la recherche de recettes...

Quelques suggestions (en partie humoristiques):

1- Récupération du trop-perçu en cas d'invalidité ou d'incapacité de travail d'un élu indemnisé.

- Article L2123-25-1. Créé par la loi n°2002-276 du 27 février 2002-art 90
"Lorsqu'un élu qui perçoit une indemnité de fonction et qui n'a pas interrompu toute activité professionnelle ne peut exercer effectivement ses fonctions en cas de maladie, maternité, paternité ou accident, le montant de l'indemnité de fonction qui lui est versée est au plus égal à la différence entre l'indemnité qui lui était allouée antérieurement et les indemnités journalières versées par son régime de protection sociale.
Les conditions d'application du présent article sont fixées par décret."

- article L2123-23-1
Créé par le Décret n°2004-1238 du 17 novembre 2004- art 2 JORF 23 novembre 2004
"Tout membre du conseil municipal percevant des indemnités de fonction et qui ne peut, en cas de maladie, maternité, paternité ou accident, exercer effectivement ses fonctions au-delà d'un délai de 15 jours francs, est tenu d'indiquer à la collectivité dont il est l'élu le montant des indemnités journalières qui lui sont, le cas échéant, versées par son régime de sécurité sociale au titre de son activité professionnelle, accompagné des pièces justificatives concernant l'arrêt de travail et son indemnisation, afin de déterminer le montant des indemnités de fonction à lui attribuer conformément à l'article L. 2123-25-1.
En cas de trop-perçu, la commune procède à la répétition de l'indu à compter de la réception des indemnités journalières par l'élu et de la déclaration de leur montant.
Lorsque l'élu ne bénéficie d'aucun régime d'indemnités journalières ou ne remplit pas les conditions pour bénéficier d'une indemnisation auprès du régime de sécurité sociale dont relève son activité, les indemnités de fonction sont maintenues en totalité pendant la durée de l'arrêt de travail.
En cas de cumul de mandats, les dispositions prévues au premier alinéa du présent article s'appliquent à chaque mandat."

- ces  textes obligent la commune (et la CAHC) à réclamer ("répétition de l'indû") à Daniel Duquenne ce qu'il a perçu en trop. Exemples, en considérant que DD recevait 3000 € de la ville et 1000 € de la CAHC:
* si depuis son accident survenu en octobre 2010, il percevait 5000€ par mois d'incapacité de travail, il devra rembourser la totalité des indemnités perçues du fait de ses mandats (soit environ 25 000€ pour la ville)
* s'il ne percevait que 2500€ par mois, il n'aurait dû percevoir que 1500€ d'indemnités (4000-2500), à calculer au prorata entre les collectivités. Il ne rembourserait alors à la ville que 10 000€ environ (il faudrait ajouter certaines charges également à récupérer: Ircantec, CSG...).

2- Remboursement d'indemnités perçues, sans fondement.

Daniel Duquenne a été déclaré inéligible en date du 18 mai 2010, pour incompatibilité entre le mandat qu'il sollicitait et la fonction professionnelle qu'il exerçait. Il ne pouvait donc se présenter aux élections des 25juin et 5 juillet 2010. Les indemnités qu'il a donc perçues illégalement doivent donc être remboursées.Si la ville lui versait 3000€ par mois, elle doit lui réclamer environ 30 000 euros et récupérer les charges afférentes qu'elle a payées à divers organismes. Dans l'exemple cité auparavant, la CAHC peut, dans les mêmes conditions se faire rembourser environ 2 000 euros

Cette seconde source de recettes est plus intéressante pour la commune. Si la ville n'exerce pas son recours, le Préfet peut l'y obliger, de son propre chef ou sur demande d'un citoyen héninois.

Certes cette recette n'est valable qu'une seule fois. Mais elle sera certainement supérieure au produit de 4 années de taxes sur les terrasses...

3- Actuellement, la ville se prive volontairement des recettes provenant des amendes pour stationnement illégal. Ce qui entraîne le stationnement de voitures-ventouses (le personnel de telle ou telle entreprise mobilisant les parkings pendant la journée de travail) empêchant les clients des commerces héninois à venir faire leurs emplettes sur HB. 
Mais peut-être la municipalité songe-t-elle à installer des parcs-mètres...ce qui expliquerait la maintenant fameuse phrase de la charmante Madame Delahaye, adjointe au développement (sic) économique et commercial, phrase énigmatique prononcée devant les caméras de FR3: "ce qu'on veut, c'est aider les commerces"! Alors que nous avons tous cru que cette sentence concernait la taxe sur les terrasses!

4- on peut imaginer d'autres recettes que je citerai pèle-mêle:

-faire payer l'entrée au public qui vient assister au conseil municipal, 
-installer des troncs à différents endroits de la ville pour recevoir des dons, 
-taxer l'utilisation des vélos sur les trottoirs, 
-faire payer une redevance (minime) à tous ceux qui se rendent à un spectacle à l'Escapade, ou même à l'entrée des lieux de cultes, 
-pénaliser ceux qui jettent leurs mégots dans la rue ou ne ramassent pas les excréments, déposés, dans la rue, par leur chien, 
-donner en location les "maisons de quartier inutilisées" etc...
.

5- on peut également imaginer la diminution de certaines dépenses (après tout, c'est comme si on augmentait les recettes!): 

-les élus diminuent de 5% leurs indemnités, 
-ou même suppression de certaines délégations municipales qui ne servent à rien. Par exemple, celle du 1er adjoint, consacrée à la politique de la ville (il n'y en a pas), à la démocratie participative (inexistante) et aux affaires générales (c'est du pipeau). Autre exemple: la délégation au commerce et à l'industrie (compétence de la CAHC). Je suis sûr qu'il y a des compétences déléguées à des conseillers municipaux et inutiles, mais je ne les ai pas trouvées sur le site internet de la ville, très rarement mis à jour et donc à supprimer également
-fermeture de la mairie une journée tous les 15 jours, 
-suppression de la presse municipale (parution 2 fois dans l'année cela ne sert à rien), 
-suppression du parc automobile municipal (mise à disposition de vélos).
etc...

Je pense que l'on peut dégager plus de 1 million et j'ai une proposition: on les utilise pour diminuer les impôts locaux, ce qui signifie une moyenne de 200 euros par foyer fiscal...

Lettre au Président de la République


Monsieur le Président,

" Je vous écris cette lettre que vous lirez peut-être si en vous en avez le temps..."

Vous avez souhaité la tenue d'une réunion le 28 juillet à l'Elysée sur les «problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms», à la suite des violences de Saint-Aignan.

Je me permets de vous suggérer, dans le même ordre idée, d'organiser des réunions sur d"autres comportements particulièrement dangereux:

-  à la suite de la profanation du cimetière juif en Alsace, des tags antisémites et des croix gammées sur la synagogue de Melun, il me semble opportun d'examiner les problèmes que posent les milieux d'extrême-droite;

-  à la suite de plusieurs accidents causés par des routiers, les comportements de ces derniers doivent être discutés avec les professionnels du transport;

-  un coiffeur ayant failli égorger un de ses clients avec une lame de rasoir, il convient de réunir  les représentants de la profession pour éviter que ne se reproduise ce genre d'incident;

-  une faillite financière et économique planétaire a failli se produire du fait des banques et il me semble prioritaire de les réunir afin que de tels comportements, scandaleux, ne se reproduisent plus.

Vous comprendrez, Monsieur le Président, que je ne cherche pas à suggérer des boucs-émissaires aux différents malheurs qui nous frappent. Mais, comme vous, je pense que la sécurité de nos compatriotes est en jeu. 

Je reste à votre disposition pour vous aider à confondre tous ceux qui mettent en péril notre bien-être. La tâche est immense: en 8 ans, vous n'avez pas pu en venir à bout, mais si chaque citoyen pouvait, comme moi, y mettre du sien, nous pourrions éradiquer le mal et en finir avec tous les délinquants potentiels: les fraudeurs fiscaux, ceux qui profitent de leurs privilèges, les Arabes, les spéculateurs, les Corses, les Ch'tis, sans parler des femmes en burqua, des footballeurs, des retraités, des Francs-Maçons et des Bretons...Tous ont quelque chose à se reprocher...

Courage, le travail est immense...

jeudi 22 juillet 2010

Entendu et lu


Entendu en ville:

- "Ribéry et Polanski, même combat: relations sexuelles avec mineure. Roman n'a pas eu de chance: on lui a couru après pendant des dizaines d'années...Franck, lui, c'est tout de suite! Remarquez, Roman n'a rien payé, mais Ribéry non plus: c'était un cadeau d'anniversaire!"

-" Un Américain m'a dit: "Vous, les Français, vous avez tout le temps des grèves! Quand c'est pas les cheminots ou les aiguilleurs du ciel, c'est les footballeurs!" Je lui ai répondu: il n'y a que nous les commerçants qui ne faisons pas grève!"  Et les clients?

Lu: 

- "Voeckler vainc à Luchon, Contador se vêt de jaune" (Le Monde 21/7, page 2). C'est beau, le français!

- "La France, première destination des investissements étrangers en Europe" (Le Monde 21/7): troisième mondiale derrière les États-Unis et la Chine. Pourquoi? Parce que nous sommes le pays européen où les frais d'installation sont les plus faibles! Le taux d'imposition réelle des bénéfices est de 17%, ce qui compense le taux de prélèvement obligatoire élevé...Qui l'eût cru?

Amateurisme et incompétence: les 2 mamelles récurrentes de la gestion municipale à Hénin-Beaumont (1)

 J'ai, à plusieurs reprises, fait état de la mauvaise gestion de la ville d'Hénin-Beaumont, due à :

- l'amateurisme de la municipalité.  L'inexpérience des élus  n'était pas une tare: il suffisait de bien s'entourer et de se former pour y remédier...Rien de tout cela n'a été fait: les élus sont restés dans leur tour d'ivoire, en se gardant bien de faire appel à des personnes plus expérimentées, notamment à celles qui avaient appelé à voter pour elle au second tour des municipales de 2009, pour battre le FN. Bien sûr, la révélation de relations coupables avec le FN aurait détourné une grande partie de celles qui auraient été sollicitées...(à ce sujet, j'ai eu confirmation, de source très sûre, puisqu'interne, que cette alliance de fait avec les extrémistes étaient très mal vue au sein même de la majorité...resterait-il quelques républicains au sein de l'Alliance dite républicaine?).

- l'incompétence de l'administration. G. Dalongeville avait tout fait pour qu'il en soit ainsi. Pas de formation, embauches clientélistes, pas de recrutement de gens compétents, placardisation de ceux qui avaient des talents...Le chantier était lourd: sauf erreur de ma part (il n'y a, en effet, aucune information sur le sujet), la formation est toujours plus ou moins bannie, le recrutement, préconisé par la CRC, de cadres expérimentés (finance, comptable, juridique, technique) a été fait "petit bras" (embauche d'une juriste venant de terminer ses études, par exemple), maintien aux postes-clefs, Direction Générale et Direction des Ressources humaines (quelles que soient les qualités des hommes, d'ailleurs) de ceux qui avaient "accompagné" Dalongeville, dans ses dérives.
Ces 2 graves problèmes ont des effets récurrents: erreurs administratives, maladresses et autres absences du moindre sens politique. Chaque conseil municipal en est la preuve. Celui du 15 juillet n'a pas échappé à la règle. Citons, de ce que l'on sait:

- dans une délibération concernant les indemnités de conseillers municipaux depuis le 1/1/2010, étaient repris le nom de celle qui a remplacé, il y a quelques semaines, Daniel Duquenne, inéligible. Le service juridique, le DGS et les élus (et notamment l'élue concernée) relisent normalement les délibérations avant envoi...Qu'est-ce à dire?

- l'avis de la CRC sur le compte administratif 2009 et le BP 2010 fait état des nombreuses erreurs administratives et comptables dues à la faiblesse des procédures! Il n'y a qu'à lire le nombre de rectifications préconisées par la Chambre, pour se dire que peu a été fait dans ce domaine...

- on a voté une délibération pour les délégations du fait de l'absence du Maire (vacances).  C'était absolument inutile, cela doit se faire par simple arrêté!  Article L 2122-18 du CGCT- Loi 2004 809 art 143 - JO du 17 août 2004: "Le maire est seul chargé de l'administration, mais il peut sous sa surveillance et sa responsabilité, déléguer par arrêté une partie de ses fonctions à un ou plusieurs de ses adjoints et, en l'absence ou en cas d'empêchement des adjoints ou dès lors que ceux-ci sont tous titulaires d'une délégation, à des membres du conseil municipal." Tout simplement... C'est d'ailleurs à se demander, si en l'absence d'application de la procédure légale, cette délibération ne sera pas "retoquée" par la Préfecture!

- le précédent conseil avait été déjà l'occasion pour le Maire de suspendre une taxe sur les enseignes qu'il voulait imposer aux commerçants. Ces derniers étaient, en effet, furieux d'avoir été tenus pour quantité négligeable (que dire, d'ailleurs, de toute la population complètement ignorée!), dans la pseudo-concertation (négation même de la démocratie), sur le tracé du tramway, et dans l'absence de réponse à la question de l'indemnisation de leur préjudice, suite aux longs mois prévisibles de travaux. Comme si personne n'avait compris l'état d'esprit des commerçants, l'adjointe au (sous) développement économique et commerciale a adressé quelques jours avant le Conseil du 15 (quel manque de sens politique) un nouveau courrier annonçant la perception d'une taxe sur les terrasses! 2 remarques:

- le maire, en séance, a dit que le courrier adressé aux cafetiers/restaurateurs ne signifiait pas qu'il y aurait instauration d'une nouvelle taxe. Je lis, pourtant, dans cette lettre: "la perception des droits d'étalage de terrasses sur le domaine public étant en cours d'instruction [...] je vous tiendrai informé des prochaines démarches qui seront effectuées (calcul du métrage, normes de sécurité aux alentours, tarif appliqué...)" (surligné par moi).

- l'adjointe, hier midi sur FR3, argumentait par des propos sibyllins: " ce qu'on veut, c'est aider les commerces"! En les taxant? Comprenne qui pourra...

Comme concluait le journaliste TV: "revirements, rumeurs et maladresses, une polémique de plus à HB".

Manifestement, la Mairie est à la recherche effrénée de recettes et "tire" dans tous les sens...
Je me propose de lui fournir quelques pistes, beaucoup moins polémiques (quoique...), pour récupérer de l'argent...

A suivre

mercredi 21 juillet 2010

Réflexions sur l'affaire Woerth/Bettencourt (3)

Cette affaire W/B révèle la déliquescence complète des mœurs politiques (favoritisme, conflits d'intérêts, justice aux ordres...), survenant après des cas de népotisme (Jean Sarkozy) et de privilèges et passe-droits monarchiques (les cigares de Blanc, la suite de luxe de Rama Yade, l'avion privé de Joyandet, sans parler des avantages que Estrosi et Amara ont essayé de retirer pour leur famille),
.
A ces comportements crapuleux, nous rappelons, pour mémoire, que l'État s'est fourvoyé dans les privilèges fiscaux accordés aux nantis (bouclier fiscal, abandon des droits de succession, niches fiscales...), dans le contrôle des médias (nomination du Président de France Télévisions, tentative de prise en main du journal Le Monde, nomination du Président du CSA...), dans la réforme des collectivités locales, trop à gauche, etc...J'ai, à plusieurs reprises, posé la question de savoir si nous étions encore en démocratie (voir 16/9/2008, 24 et 25/10/2009, 12/11/2009), et là, je pense que la situation a encore empiré...

Les Romains avaient pour habitude de se référer au "virtus", la vertu, que l'on peut traduire par valeur ou discipline ("la science du bien" disait Platon). J'aime bien cette notion, car elle signifie pour moi, des valeurs d'exemplarité morale, de respect d'autrui, de discipline personnelle, de morale individuelle. Bref, la vertu cardinale est cette qualité que l'on attend de tous, et particulièrement de ceux qui gèrent le bien public. Certes, la Vertu a une mauvaise réputation car elle a abouti, selon certains, à la Terreur, et Robespierre en fut chargé de tous les maux...
La vertu, la morale publique est-elle impossible en politique? Privilégier le bien commun aux intérêts personnels, est-ce encore réalisable? Il est vrai que l'économie ultra-libérale, dans laquelle nous vivons, est un moteur pernicieux pour  l'individu d'aujourd'hui: faire du fric semble être le mot d'ordre et entraîne la guerre économique, voire la guerre tout court. Cet avilissement de la personne, encline à satisfaire ses sens, à ne plus avoir comme objectif vital que la consommation à outrance entraîne, ipso facto, le repli sur soi, l'égoïsme, l'Autre étant considéré comme un frein, voire un adversaire à la réalisation de ses désirs. Voilà la société que nous avons construite, dont le Dieu est argent et dont l' arme unique est la recherche effrénée du plaisir à court terme, dussions-nous marcher sur le corps des autres.
Seuls des Hommes vertueux sont en mesure de rappeler que vivre en société comporte des devoirs, et, notamment, celui de notre responsabilité individuelle dans la préservation de cette société. Qui mieux que les hommes politiques pour incarner cette valeur exemplaire de vertu? Le souci constant de l'intérêt général, la référence au Droit et à la Justice, l'attention aux plus démunis, la sobriété dans sa vie publique et privée, voilà ces qualités que nous attendons de ceux qui nous gouvernent. Voilà cette vertu qui ne demande qu'à être propagée à l'infini. Nous avons tous le droit au bonheur, mais pas en en écrasant les autres...
L'exercice du pouvoir ne donne aucun privilège, mais il comporte des devoirs et notamment celui de servir (et non pas, selon la formule connue: se servir).

Malheureusement, le pouvoir national est exercé par des gens qui pensent que leur position leur permet des passe-droits, que l'objectif est de perpétuer leurs fonctions, parce qu'ils savent ce qui est bon pour les autres, qu'ils n'ont de compte à rendre à personne...
Le pouvoir actuel s'est décrédibilisé, en voulant asservir le peuple à son profit, en se faisant aider par les plus nantis, seuls dignes à ses yeux de concourir à l'intérêt général...

L'opposition actuelle, soucieuse de remplacer la majorité d'aujourd'hui, présente-t-elle les qualités de probité nécessaire? Incarne-t-elle la Vertu? A elle de nous le prouver avant l'élection présidentielle...

La citation suivante de Robespierre illustre parfaitement le rôle de la Vertu face aux comportements inadmissibles du clan Sarkozy:

« Nous voulons substituer, dans notre pays, la morale à l’égoïsme, la probité à l’honneur, les principes aux usages, les devoirs aux bienséances, l’empire de la raison à la tyrannie de la mode, le mépris du vice au mépris du malheur, la fierté à l’insolence, la grandeur d’âme à la vanité, l’amour de la gloire à l’amour de l’argent, les bonnes gens à la bonne compagnie, le mérite à l’intrigue, le génie au bel esprit, la vérité à l’éclat, le charme du bonheur aux ennuis de la volupté, la grandeur de l’homme à la petitesse des grands, un peuple magnanime, puissant, heureux, à un peuple aimable, frivole et misérable, c’est-à-dire, toutes les vertus et tous les miracles de la République, à tous les vices et à tous les ridicules de la monarchie.» (Discours à la Convention Nationale du 5 février 1794  sur les principes de morale politique qui doivent guider la Convention nationale dans l'administration intérieure de la République).

mardi 20 juillet 2010

Liliane Bettencourt aurait reçu 100 millions d'euros au titre du bouclier fiscal

 Merci à l'Anonyme de 20H45 de m'avoir signalé cet article (paru à 20H08!)


LeMonde.fr 
Le Trésor public a remboursé au total 100 millions d'euros au cours des quatre dernières années à Liliane Bettencourt au titre du bouclier fiscal, a indiqué au Canard enchaîné Pascal Wilhelm, l'avocat de Patrice de Maistre, le gestionnaire de la fortune de la milliardaire, révèle le journal dans son édition à paraître mercredi 21 juillet. Rien qu'en 2008, le montant des sommes remboursées a atteint 30 millions d'euros, rappelle le Canard.
Par ailleurs, toujours selon les déclarations de Me Wilhelm, le groupe L'Oréal aurait versé 280 millions d'euros de dividendes en 2009 à Liliane Bettencourt dont l'impôt sur le revenu devrait être inférieur à 25 millions. Ainsi "la femme la plus riche de France est imposée au même taux qu'un cadre moyen, soit environ 9 %", calcule le Canard.

"En 2005, les Bettencourt envisageaient de quitter la France", a indiqué Me Wilhelm au journal. "Mais finalement, leurs conseillers fiscaux ont trouvé une structure d'optimisation fiscale" en ayant recours à une "holding de patrimoine", a-t-il détaillé. Ainsi, "les quelque 30 % du capital de L'Oréal propriété de Liliane Bettencourt ne sont plus directement détenus par elle mais par une société lui appartenant intégralement, la holding Téthys qui encaisse les dividendes du groupe", explique le Canard. Ces dividendes, déjà soumis à l'impôt chez L'Oréal, sont exonérés de toute nouvelle ponction dans cette holding.
Liliane Bettencourt n'est quant à elle imposée que sur les fonds sortis de Téthys pour couvrir ses besoins personnels, soit 145 millions d'euros en 2009, les 135 millions restants demeurant dans les actifs de la holding.

L'affaire W/B vue d'Angleterre et d'Italie

http://il.youtube.com/watch?v=20Dge6OZ3RI&feature=related

Réflexions sur l'affaire Woerth/Bettencourt (2)


4- Beaucoup d'argent soustrait au fisc: en grande partie pour continuer à faire des profits...Mais pour qui? Madame L. Bettancourt? La pauvre (!), elle ne doit probablement pas suivre la gestion de ses dizaines de milliards...Sa fille? Elle ne maitrise rien, d'où son procès pour les sommes "données" par sa mère au dénommé Banier, son séducteur attitré...Qui d'autre avait intérêt à cette gestion opaque? Cette question n'est pas souvent évoquée...Certes, on se doute bien qu'une (petite) partie de ces milliards a abouti dans le soutien politique à N.Sarkozy. On connait maintenant une partie des mécanismes de ce financement de parti politique. L'un d'eux, légal mais pas conforme à l'esprit de la loi, consiste en la constitution de centaines de micro-partis, chacun attaché à une personne (Sarkozy, Woerth, Apparu, par exemple ont le leur), qui peuvent recueillir les 7500 euros annuels maximum de dons à un parti. Les micro-partis remontant ces sommes à l'UMP, en toute impunité. A l'UMP, bien sûr, les mêmes personnes peuvent continuer à verser directement les 7500 euros de dons. Cela signifie que l'on peut donner à plusieurs micro-partis ce maximum légal...et probablement que certains l'ont fait (cela coûte d'ailleurs très cher à la collectivité puisque ces dons bénéficient d'une réduction d'impôt de 66%). Mais pour le moment, rien ne filtre, alors que cela ne devrait pas être difficile à vérifier...Bien sûr, de ce fait, le Président de la République est responsable de la mise en place de cette stratégie, je le répète, tout à fait légale. Il fait "cracher au bassinet" ses amis de l'association du Premier cercle (dont s'occupe ...E Woerth), ces 400 ou 500 personnes qui cotisent 7500 euros par an et en contre-partie: mansuétude fiscale (pas de contrôle du fisc, pas de recherche dans les paradis fiscaux) et maintien du bouclier fiscal sont garantis. Bien entendu, entre gens de bonne compagnie, on n'oubliera pas les petits coups de piston (on découvrira bientôt que l'embauche de Florence Woerth par un donateur n'est qu'un maillon d'un système qui fonctionne dans les 2 sens).

5- Ce système corrompu et pourri, cette "république des copains et des coquins" aurait pu être combattu par une justice indépendante. Vous comprenez l'insistance de N.Sarkozy à vouloir supprimer la fonction de juge d'instruction, le seul poste de la magistrature qui n'a de compte à rendre à personne. Or l'affaire W/B est entre les mains du Procureur Courroye, qui, comme le dit Eva Joly, "prend ses ordres" auprès du Président. Ce Procureur ne devrait pas mener cette procédure, pour différentes raisons:
- c'est un ami personnel du Président!
- il est cité dans les enregistrements audio des conversations entre Madame Bettencourt et ses proches. Il aurait fait profiter l'entourage de Mme L'Oreal d'informations illicites!
- pour "une bonne administration de la justice", on ne peut laisser l'instruction de ce dossier dans le ressort judiciaire où se situe la ville de Neuilly.
- il multiplie les procédures, mais de telles façons que toutes les traces de culpabilité puissent être effacées ou ignorées. Par exemple, il a perquisitionné chez des personnes (de Maistre, en particulier), en les prévenant à l'avance! Autre exemple: aucune commission rogatoire n'a été diligentée pour vérifier les comptes à l'étranger et les mouvements de ces comptes, ne serait-ce qu'en Suisse...

Pauvre justice aux mains des puissants!

6- Les réactions du Président et de la majorité de ce pays sont affligeantes! Après les frasques inadmissibles de certains (Estrosi, Amara, Joyandet, Blanc, Yade) dont il était difficile, pour eux de couvrir ce que l'on ne peut qu'appeler des turpitudes, ils ont tous voulu sauver le soldat Woerth. La suffisance du Président, la morgue de X.Bertrand, sans parler des jappements de l'inénarrable Lefebvre, nous assénant qu'il n'y avait rien à voir dans cette pseudo-affaire, n'auront pas été suffisants pour que les défenses de Woerth commencent à tomber: démission de son épouse fin juin, sa propre démission de la fonction de trésorier de l'UMP, fin juillet. A quand sa démission du gouvernement pour servir de fusible? Seule la période estivale pourrait interrompre ou suspendre cette descente aux enfers.

- L'opposition, quoiqu'en dise la majorité, a été correcte. Elle a joué son rôle, notamment au Parlement, en posant des questions et n'a certainement pas calomnié. Devant un scandale qui touche au fondement même de notre République, il eût été choquant qu'elle ne réagisse pas!

- Les syndicats ne se sont pas exprimés en tant que tels. Ils sont restés dans leurs compétences. Et pourtant, quand on voit les privilèges et autres passe-droits dont bénéficient certains, les questions du financement des retraites ont de quoi perturber!

- Heureusement que les médias se sont emparés de l'affaire! Cette presse d'investigation fait honneur à notre démocratie. Soulever ce que l'on tente de nous cacher, surtout quand il s'agit de préserver les forts contre les faibles, démontre bien que l'on ne pourra pas se passer, dans l'avenir, de la presse, même si il y aura forcément des évolutions (notamment le passage inéluctable à la presse numérique)...Le rôle de la presse a, paradoxalement, mis en évidence la fragilité de notre démocratie: un pouvoir exécutif fort, aux mains des puissances d'argent, un Parlement sans réel pouvoir (ou tout au moins, asservi au Président, omnipotent) et une justice dépendante! La situation est très grave! Qui peut renverser le cours des choses? Nous essayerons d'y réfléchir demain...

A suivre

lundi 19 juillet 2010

Réflexions sur l'affaire Woerth/Bettencourt (1)


Je suis, comme beaucoup, "estomaqué" par cette affaire où l'on en apprend beaucoup sur les mœurs politiques de ceux qui nous dirigent.

J'ai suivi, depuis son déclenchement, cette incroyable série de révélations, démentis, jeux politiques et autres mises en cause de l'autorité politique, judiciaire, mais aussi morale, à l'intérieur de notre société. Ce qui suit n'est que l'expression de réflexions d'un citoyen, certes réaliste, mais éberlué par ce qui est en train de se passer.

1- Depuis le début de cette affaire, E. Woerth nous dit qu'il n'a rien à se reprocher. Mais alors pourquoi, son épouse a-t-elle démissionné, dès le début de l'affaire, de la société qui gérait la fortune de Madame Bettencourt? S'il n'y avait pas conflit d'intérêts entre cet emploi et le fait que M. Woerth était ministre du budget, comme ce dernier n'arrête pas de l'affirmer, quelle est la signification de cette démission? De même si M. Woerth jure ses grands dieux qu'il n'y avait aucun conflit d'intérêts entre ses précédentes fonctions et celle de Trésorier de l'UMP, pourquoi vient-il d'annoncer sa démission de ce dernier poste? Dans les 2 cas, on est étonné de voir qu'en quelques semaines, la virginité affichée de l'actuel Ministre du Travail se soit trouvée écornée...

2- Il est pour le moins incroyable que les informations de ces derniers jours nous aient été données suite à des fuites d'interrogatoires policiers: par exemple, dans les heures qui suivaient l'interrogatoire de l'ex-comptable, on a su qu'elle avait dit ne pas avoir vu que l'on remettait des enveloppes à N.Sarkozy; autre exemple: à la suite de l'interrogatoire de M. de Maistre, ex-patron de Madame Woerth, on apprenait, illico, que ce monsieur avait déclaré avoir reçu l'épouse du ministre, à la demande de ce dernier, afin de prodiguer quelques conseils (dans les enregistrements de ses conversations avec Mme Bettencourt, il dit qu'il avait embauché son épouse pour "faire plaisir au ministre"), avant de se décider à l'engager: cela s'appelle, en langage courant, du piston, mais cela devient un délit (de trafic d'influence) quand on profite de ses fonctions publiques pour obtenir un avantage! On est encore plus atterré par ces pratiques quand on apprend ensuite que le sieur de Maistre a reçu, peu de temps après, la Légion d'Honneur des mains de Monsieur...Woerth! Fuites distillées, trafic d'influence, Légion d'Honneur (remerciements)...Sans commentaire!

3- Madame Bettencourt, 3ème fortune de France, n'a jamais été contrôlée fiscalement!  Et ce n'est pas parce qu'une mission confiée à un Inspecteur des Finances a conclu que M Woerth n'avait jamais donné d'ordre de ne pas contrôler que nous allons "gober" la disculpation du Ministre! Ce type d'ordre ne fait pas l'objet d'écrit! Les instructions orales ne laissent pas de trace...Nous aimerions d'ailleurs savoir si d'autres contribuables fortunés ont échappé à une vérification du fisc. Privilège? Complicité?
-  Madame Bettencourt, 3ème fortune de France, avait des comptes en Suisse, non déclarés. Bizarre que l'ex-Ministre du Budget qui avait en mains la liste des 3000 gros contribuables français possédant un compte en Suisse, ne s'en soit jamais aperçu...OK, c'était plus difficile pour le compte au Liechtenstein et pour la fameuse île...Étonnant cette mansuétude....
- Madame Bettencourt, 3ème fortune de France, avait donc de l'argent, non déclaré, un peu partout (a-t-on fait le tour des paradis fiscaux?): pourquoi personne ne se pose-t-il la question de savoir d'où provenait cet argent? Y aurait-il eu blanchiment d'argent?

A suivre

dimanche 18 juillet 2010

Cartes postales de vacances (à ne pas diffuser)

J'ai pu avoir accès à des cartes postales adressées par des personnalités à leur entourage. Je vous en livre quelques passages en vous demandant de ne pas les diffuser, sous peine de tarir ma source.

Nicolas Sarkozy à Eric Woerth: " La démission de ta femme suivie de la tienne devraient suffire à calmer les troupes et à ne pas battre en retraite" (Cap Nègre, 1/8/2010)

Jean-Louis Borloo à Roselyne Bachelot: " Plus de place dans les hôpitaux cet été, tu peux pas me trouver un lit?" (Ratasoul, 28/7/2010)

Georges Bouquillon à Eugène Binaisse: "Je ne pouvais pas dire que si on ne partait pas en vacances en même temps,  je ne pouvais ni te surveiller, ni te conseiller" (Saint-Cyprien, 20/7/2010)

Eric Woerth à Nicolas Sarkozy: " Qu'est-ce que je fais des archives secrètes des comptes de l'UMP? Pas possible de les transmettre à  mon successeur, sauf si c'est toi. Bises à Cécilia...(Compiègne le 3/8/2010).

Roselyne Bachelot à Jean-Louis Borloo: "Les lits sont réservés en priorité pour les plus de 60 ans, en cas de canicule. Attends ton anniversaire, le 7 avril prochain". (Johannesbourg 1/8/2010).

G. Dalongeville à La Voix du Nord: "J'ai un scoop: puis-je vous rencontrer d'urgence? (Gérardmer, le 26/7/2010).

Eugène Binaisse à Georges Bouquillon: "Ca tombe bien, Briois est dans la même mouvance que nous, il part aussi à la même période. Au fait, on pourrait pas se voir tous les 3?" (France 25/7/2010)

Eric Woerth à Nicolas Sarkozy: "Je voulais dire: Bises à Carla" (Compiègne 3/8/2010).

La Voix du Nord à G. Dalongeville: " Je serai en vacances jusque fin août. Je vous recontacte" (Hénin-Beaumont, le 28/7/2010).

samedi 17 juillet 2010

Brèves d'humour


Repérées sur le site du Monde.fr (par un dénommé Hervé Le Tellier, dans une rubrique intitulée "Papier de verre") quelques "brèves" d'actualités, sous une forme humoristique.



- Ce soir (AA: veille de l'entretien de NS), notre président dit tout : non seulement il n'y a jamais eu d'enveloppes kraft, mais en plus elles étaient fermées et d'ailleurs, elles ne contenaient rien d'intéressant.

- Roman Polanski est libre et se promène désormais comme il veut en Suisse. Mais que de changements en un an. Où est passée cette Mme W (AA: Woerth). qu'on voyait si souvent à Genève ?

- Woerth, alors au budget, aurait bradé à un proche l'hippodrome de Compiègne sans appel d'offres, pour 10 % du prix de marché. Trot, c'est trot. Mais surtout, réformons les retraites au galop.

- Sitôt créé, France.fr, le site de promotion de la France, s'est effondré sous les connexions. Le monde entier voulait acheter, comme l'ami de M. Woerth, 57 hectares à Compiègne pour 2,5 M€.

- Un faux site du Quai d' Orsay imite le vrai. Cela ne trompe guère les spécialistes des affaires étrangères. Si c'était une bonne imitation, il n'y aurait strictement aucune activité.



Quelques autres citations relevées ici ou là...


Leo Campion: "Il ne faut jamais remettre au lendemain ce que l'on peut faire le surlendemain, sinon on serait un jour en avance".

Guy Bedos: "L'humour, c'est aussi une façon de résister".

Pierre Desproges: "Sans l'ennemi, la guerre est ridicule".