samedi 31 mars 2012

Journal de campagne de Nico (79)


Mes adversaires ne sont pas en grande forme. Faut dire que ma remontée dans les sondages les bouscule forcément...Ils savent maintenant que j'vais gagner. Regardez Hollande, il ne sait plus quoi faire: il n'a plus rien de neuf à nous sortir! Son programme est arrivé trop tôt, tandis que moi quand je le présenterai, j'vous dis pas le buzz! La Le Pen est ...à la peine: je lui ai tout piqué: sécurité et immigration. Et comme il vaut mieux qu'elle se taise sur l'économie, ce qu'elle n'a pas toujours su faire...Bayrou? je dis rien...mais comme il appellera à voter pour moi au second tour...Même s'il ne se prononce pas, ses électeurs voteront majoritairement pour moi...de toutes les façons, s'il veut avoir une dernière chance d'être ministre, il sait ce qu'il lui reste à faire! Quand à la Méluche, rien à dire: il fait le travail pour moi, en piquant des électeurs à Le Pen et plus encore à Hollande. C'est un type très intelligent! Eva Joly était une bonne magistrate...L'écologie, est-ce qu'elle sait ce que c'est? Que fait-elle dans ce monde de brutes? J'en reparlerai avec elle après les élections...Cheminade, Poutou, Arthaud? Je ne sais quoi dire: nous ne fréquentons pas les mêmes endroits...Réflexion faite, j'aimerais bien avoir Mélenchon au second tour contre moi. En plus, cela ferait plaisir à Carla!

Un autre scandale politico-financier: le tramway (4)


2-2 Concernant Adevia

Son offre comprend un forfait de rémunération d’un montant de 27 428 834,37 € TTC, avec deux sous-traitants :
- un sous-traitant principal (Transamo), pour des prestations d’expertise transport en commun en site propre d’un montant de 12 229 174,75 € TTC;
- un sous-traitant secondaire (Algoé), pour des prestations d’expertise en management de projet de 568 100 € TTC.
Soit une sous-traitance totale, au stade de l’offre, de 12 797 274,75 € TTC.

La SEM Adévia ne détient aucune compétence statutaire dans le domaine des transports publics ou dans la construction de lignes de tramway. Malgré la connaissance des imperfections conséquentes de l’offre analysée (elle était la seule) et l’absence d’obligation de la retenir, le SMT a, quand même, attribué à Adevia, le mandat de délégation de maitrise d’ouvrage.

D’autre part, note la Chambre, si l’adjonction d’un sous-traitant spécialisé est susceptible de compenser ce manque de compétences techniques, son intervention dans un marché de délégation de maitrise d’ouvrage contrevient aux dispositions de la loi, qui exige une exécution personnelle du mandat. Marché donc irrégulier!
Enfin, le recours à la sous-traitance est d’autant plus critiquable que son périmètre est large et qu’il existe une confusion dans les rôles et le positionnement de chacune des entreprises intervenant au titre du mandat (qui faisait quoi ?).
Compte tenu des compétences des sous-traitants, le rôle du mandataire (Adevia) a été cantonné à la partie administrative et financière, la communication, le foncier et quelques postes techniques. Ce qui dénature complètement le marché passé…Adevia n’ayant plus la maitrise des opérations!

Sans le dire, mais moi je le dis : on voit bien que l’on a tout fait pour qu’Adevia soit le bénéficiaire du marché. Non seulement on s’est débrouillé pour qu’il soit le seul candidat (par une deuxième procédure annulant la première, 15 jours après !) mais, de plus, malgré une sous-traitance qui constitue l’essentiel du marché (le tramway…), Adevia perçoit la majorité des honoraires…Ben voyons!

Les conditions financières du contrat de délégation de maitrise d’ouvrage sont irrégulières et apparaissent avantageuses pour Adevia. La définition de la rémunération du mandataire, versée sous la forme d’acomptes par douzième selon un calendrier prévisionnel, est incompatible avec la notion de «service fait» (paiement après exécution des travaux). Ces acomptes s’apparentent, au moins pour partie, à des avances, dont une partie pourrait être contraire à la réglementation européenne en matière d’aides économiques. Ces avances font l’objet de placements par Adevia, producteurs d’intérêts dont la comptabilisation est irrégulière.

Enfin, toute une série d’erreurs et d’irrégularités ont été observées concernant la passation du marché de maitrise d’œuvre: sur la composition du jury, le délai d’analyse trop court, l’analyse partielle et incomplète, la prépondérance du prix sur la qualité des offres conduisant à faire du prix un critère déterminant (avec toutes les possibilités de dérives bien connues: de bonnes âmes font connaitre le prix le moins élevé à celui que l’on veut voir l’emporter), alors que pourtant la règle du « mieux-disant » était prévue dans le cahier de consultation…

A suivre: les conclusions





























Encore un scandale politico-financier: le tramway (3)



2- Le contrat passé avec ADEVIA

Qui s’étonnera du marché passé avec ADEVIA? Cette société d’économie mixte, regroupement de plusieurs sociétés d’aménagement, œuvrant chacune géographiquement, et attributaire de presque tous les marchés, petits ou grands, du Pas-de-Calais. A titre d’exemple: outre le stade Bollaert, le Louvre-Lens. On se rappelle également que la CRC a publié un rapport très lourd sur Adevia, véritable scandale politico-financier, et objet d’une enquête judiciaire…

Que d’irrégularités constatées!


2-1 : La procédure de passation du marché

Par délibération du 31 mars 2009, le syndicat mixte a décidé de recourir à un mandat pour la réalisation de deux lignes de tramway ferroviaire . Mais, note la CRC, la procédure de sélection suivie n’était pas de nature à garantir l’égalité d’accès à la commande publique et a abouti au choix d’un mandataire n’ayant pas de références ou de compétences particulières en matière de transport en commun en site propre.

Face à cette critique, le SMT, par l’intermédiaire de son Président, vient de réagir par voie de presse. Cette réaction avait déjà été adressée à la CRC à l’issue du rapport provisoire, mais la Chambre n’a tenu aucun compte des « jérémiades » de M. Wéry et ne les a donc pas reprises dans son rapport définitif. Je n’en tiendrai pas compte, non plus, d’autant plus que la complainte du SMT ressemble plus à un "sauve qui peut" médiatique qu’à une argumentation serrée.

En détails, donc, les critiques de la CRC :

- Le premier avis de publicité, en date du 15 juin 2009, annonçant l’organisation d’un appel d’offres restreint a été annulé environ 15 jours plus tard, par la publication d’un avis le 3 juillet 2009, en raison de modifications des missions nécessitant un délai d'étude supplémentaire! Le motif invoqué, dit la Chambre, pour l’annulation de la première procédure, parait peu convaincant. En effet, les différents éléments recueillis pendant l’instruction ne corroborent pas l’existence d’études, au demeurant peu réalisables dans le court délai (deux semaines) séparant les deux procédures. En revanche, les modifications intervenues entre les deux procédures résident dans le changement du périmètre de la délégation de maitrise d’ouvrage par l’adjonction de deux prestations : les acquisitions foncières et le matériel roulant. Cette extension a nécessairement exclu les spécialistes des transports urbains, qui, en général, en l’absence de vocation d’aménageur n’ont pas de compétence dans le domaine des acquisitions foncières. La CRC nous indique ainsi que l’on a voulu favoriser Adevia qui fut d’ailleurs la seule société à répondre!

- D’autant plus que la publication au cours de la période estivale, jointe à l’obligation de répondre pour la fin de la troisième semaine de septembre, n’était pas de nature à favoriser un grand nombre d’offres de candidats ou la constitution de groupements, pas plus qu’à garantir des offres de qualité pour un projet de cette envergure.

- Pire encore comme critique: selon la CRC, « des membres du conseil d’administration de la SEM Adévia (AA : Kemel, Troni, Roger, Pilch, Maciejasz, Lefebvre et probablement Kucheida, encore membre à l’époque), et vice-présidents (AA : Corbisez, maire d’Oignies et Dagbert, maire de Barlin) étaient également membres du comité du SMT au sein duquel ils participaient aux assemblées, commissions, et réunions du bureau, ce qui leur donnait accès aux différentes décisions (décision de principe du projet, dimensionnement de l’enveloppe du projet,…) mais également à la définition des travaux, des plannings du projet et des budgets.» Ils participent aussi aux commissions d’appel d’offres et jury. Ces éléments étaient susceptibles de constituer un avantage concurrentiel pour Adevia.
Enfin, ces mêmes personnes siègent au sein du comité de pilotage du projet (sont présents le président du syndicat, les présidents des agglomérations ainsi que les maires des communes concernées. et du comité de pilotage restreint (les présidents des agglomérations, les maires de Lens et Liévin, le président et le directeur du SMT). Tous les maires, je dis bien tous, du secteur, étaient donc au courant de la consanguinité entre SMT et Adevia !.

Ainsi, Adévia a pu profiter d’informations privilégiées directement lié à son statut, ce qui pouvait affecter le principe d’égal accès à la commande publique. Sans commentaire…

Je suppose que la CRC fera le nécessaire sur le plan judiciaire …

A suivre: Concernant ADEVIA



































vendredi 30 mars 2012

Journal de campagne de Nico (78)


Vous ne mesurez pas l'accélération des choses. L'élection du favori ne s'est jamais produite! Le changement c'est moi. Toutes les idées nouvelles viennent de moi.
Regardez le livre de Francois Hollande, qui en parle ? Le mien, on en parle et je ne l'ai pas fait. Certes Hollande est un candidat excellent mais qui ne fait pas d'audience. Les sondages ne veulent rien dire, ça se joue dans les émissions, dans les audiences, dans les salles. C'est un sentiment très subjectif qui fait que l'on sent que ça accroche ou pas. Le mouvement de fond, on le sent venir avant les sondages.
Dois-je vous confirmer que je suis heureux en campagne? Je fais campagne le plus que je peux, on fait des salles que je ne faisais pas en 2007. Je ne suis ni optimiste ni pessimiste, c'est mieux d'avoir pris dix points en cinq semaines que de les perdre. Ce qui compte c'est la dynamique. Mélenchon l'a. Le programme du Parti socialiste, ça paraît il y a un siècle. Une campagne c'est quelque chose qui s'accélère. Une campagne ne peut pas être trop longue car ça peut être usant. Il faut entretenir le feu sacré, la passion; le renouvellement des idées, c'est très difficile. On a la kniack: on va gagner, face à un adversaire qui s'éteint peit à petit, n'a plus d'idée et commence à lasser les Français, même ses propres partisans!



Encore un scandale politico-financier: le tramway (2)



Les critiques de la CRC sur le projet tramway du SMT

La CRC estime que le projet était « insuffisamment défini » parce qu’il n’y avait pas de Plan de déplacement urbain (PDU) sur tout le territoire concerné (il y avait un PDU seulement sur le territoire de la CALL), afin de s’assurer de la cohérence du projet. D’autre part, la CRC estime que le SMT n’avait pas compétence statutaire en matière d’aménagement du territoire, de requalification et de rénovation urbaine. Aujourd’hui, le SMT conteste ce dernier point, mais oublie que ce n’est pas seulement une critique pour la forme (voir la presse de ces derniers jours), mais que les conséquences sont préjudiciables à l’économie du projet: en effet, cette non-compétence affecterait la sincérité et la fiabilité des comptes des collectivités (enregistrements d’écritures non rattachables); et, de ce fait, sont, en outre, remises en cause les modalités de récupération de la TVA. Autre conséquence financière grave: la remise en cause du Versement transport par les entreprises (réservé uniquement aux transports publics urbainset non pas aux aménagements urbains) dont nous avons vu qu’il assurait le financement de l’opération. Autant de légèreté pose problème : comment a-t-on pu s’engager dans un tel projet sans en mesurer les conséquences juridiques, fiscales et économiques. Cette critique justifiait à elle seule que le projet soit suspendu !

A la clôture de son rapport, la CRC estimait qu’il y avait encore trop d’incertitudes sur les tracés et les options techniques. Comme, de plus, le calendrier très ambitieux ne pouvait pas être tenu, la Chambre se doutait bien de l’échec du dossier, même si aujourd’hui, on fait mine de nous faire croire que rien n’est terminé...Mais personne n’est dupe de l’enterrement de ce dossier dont les frais funéraires seront énormes…(voir la conclusion)

Le fait de ne pas avoir commencé les travaux avant fin 2011 fait perdre 102 millions d’euros de subventions de l’Etat. De même, si les travaux ne commencent pas avant le 30 juin 2013, le taux de versement transport reviendra à son taux antérieur. De plus, Il y aura probablement des indemnités à verser pour résiliation de certains marchés. D’autres incertitudes et des recettes surévaluées font que le plan de financement est dépassé. Malgré les remarques du SMT contestant ce dernier point, la CRC a maintenu les siennes, concernant la sous-évaluation du budget.

Les délais n’ont pas été tenus parce que le SMT pensait pouvoir mener le dossier, mais en l’absence de compétence interne, il a fallu nommer un maitre d’ouvrage délégué (v 2ème partie), ce qui a fait perdre plus d’un an!

Enfin, le syndicat mixte apparaît comme insuffisamment structuré et doté en personnel pour initier, impulser, porter et piloter un projet majeur qui constitue actuellement le plus grand projet de transport en commun en site propre de France, visant la réalisation simultanée de deux lignes.

En conclusion, l’incompétence du SMT est caractérisée par une non-maîtrise des coûts du projet, une incapacité à tenir les délais et un défaut d’organisation interne pour faire face à ce dossier. Rappelons cruellement que le SMT rassemblait tous les hommes politiques importants du secteur qui se sont donc révélés incapables de gérer le dossier. En effet le comité syndical (l’AG, en somme) est composé de tous les maires concernés. Le bureau, l’exécutif, est constitué de gens comme Kemel, candidat aux législatives dans la 11ème, Kucheida que l’on ne présente plus et qui est partout, Delcourt, maire de Lens, Haja, maire de Rouvroy, Wéry, maire de Sains et Président, etc. C’est la même conclusion (à savoir l’indigence des élus) qui a été tirée par les partenaires de ce dossier (Etat, Conseil Régional). Bravo les artistes !

A suivre: le marché passé par le SMT avec Adevia




































Encore un scandale politico-financier: le tramway (1)



La présente note concerne le rapport de la Chambre Régionale des Comptes (CRC) du NPDC sur la gestion du Syndicat mixte des Transports (SMT) Artois Gohelle et plus précisément sur le projet de 2 lignes de Tramway (Bétnune/Bruay et Lens/Hénin).

Ce rapport, communicable le 16 mars dernier, est consultable à partir du lien suivant : http://www.ccomptes.fr/fr/CRC18/documents/ROD/JF00122761_JF_INTERNET1.pdf.

L’analyse qui en est faite ici est évidemment replacée dans un cadre politique et critique qui dépasse, bien entendu, la mission de la CRC. Elle correspond, en général, au plan suivi par la Chambre, même si j’ai pris quelques libertés pour rendre ce travail accessible à un public de non-juristes et de non-élus...Quoique, comme on le verra, on peut douter de la compétence des élus…
Nous examinerons d’abord le projet mené par le SMT. Nous suivrons ensuite la CRC dans son analyse sur les relations du SMT avec Adevia, le mandataire désigné. Les conclusions seront, pour finir, plus politiques.

Je n’ai pas jugé utile de mettre des guillemets à chaque fois que je reprenais le texte de la CRC : c’eut été fastidieux !

1- Le SMT

1-1 Historique

Au début des années 2000, les Communautés d’Agglomération de Lens-Liévin (CALL) et d’Hénin-Carvin (CAHC) ont souhaité mettre en place une politique globale en matière de déplacements sur un territoire de vie correspondant à une grande partie de l’ex-bassin minier, au-delà des découpages administratifs, et ont créé le 22 janvier 2003 le Syndicat Mixte des Transports de Lens-Liévin Hénin-Carvin, auquel elles ont transféré leurs compétences en matière de transports urbains et de déplacements. Elles ont été rejointes, en janvier 2006, par la Communauté d’Agglomération de l’Artois (Artois Comm.) et la Communauté de Communes de Noeux et Environs (CCNE), pour former le « Syndicat Mixte des Transports Artois-Gohelle ». Soit 115 communes desservant potentiellement 602 000 habitants et près de 163 000 emplois, ce qui le situe à la 7ème place en France. Le réseau urbain de transports en commun, dénommé « Tadao » a fait l’objet d’une délégation de service public récemment renouvelée à l’été 2010 et attribuée à la société Kéolis.

Le relèvement du taux du versement transport payé par les entreprises de 1,05 % à 1,80 % au 1er juillet 2008, a permis un apport supplémentaire de recettes (21 millions d’euros) encaissées préalablement aux dépenses liées au projet de tramway.

On relèvera qu’aucune structure de concertation avec les usagers n’a été mise en place. On reconnait bien là le mépris des élus pour leurs concitoyens…

1-2 Le projet de tramway à 2 lignes

Le 13 juin 2008, le comité syndical a décidé la réalisation de deux lignes de transport en commun en site propre et choisi, comme mode de transport, le tramway ferroviaire. La mise en service initiale était prévue en 2014. Ce projet portait sur la réalisation de plus de 37 kilomètres de lignes, pour un montant prévisionnel initial de 657 millions d’euros HT.

Pour sa mise en oeuvre le syndicat mixte, après des hésitations, a décidé de recourir à un mandataire de maîtrise d’ouvrage, à défaut de compétence interne. Ce mandataire, la SEM Adévia, sous-traite une grande partie de ses missions à Algoë et, surtout, à un spécialiste de l’assistance à maîtrise d’ouvrage, Transamo. Cette société, principal sous-traitant, et la SEM forment, sous l’appellation « Traméa », un groupement informel, sans existence juridique.

5 marchés avaient été passés par le SMT ou pour son compte:
- le mandat de maîtrise d’ouvrage déléguée à Adevia (à la place donc du SMT)
- l’assistance à la rédaction du marché de maîtrise d’oeuvre du tramway;
- la maîtrise d’oeuvre générale pour la réalisation de deux lignes de tramway
- l’analyse des offres de maîtrise d’oeuvre ;
- des études géotechniques.


A suivre: les critiques de la CRC concernant le projet tramway du SMT

jeudi 29 mars 2012

Journal de campagne de Nico (77)


J'ai déjà eu l'occasion de dire ce que je pense à la CGT lorqu'ils ont empêché la diffusion d'Ouest-France parce qu'il y avait un interview de moi-même. Je me souviens avoir clairement dit aux permanents de la CGT que j'étais contre leur conception de la démocratie et honte aux gens qui se comportent ainsi. Je leur avais dit : faut-il que vous ayez peur pour m'empêcher de parler ? Vous n'y arriverez pas...
Faut-il rappeler comment j'ai aidé Thibault à sortir du conflit des régimes spéciaux en 2007, et comment nous avons cogéré le pays pendant la crise des retraites de 2009? Comment on a inventé le concept de "signe de reprise du travail", pour sceller un accord sans que nul ne perde la face, au prix de lourdes concessions financières en faveur des cheminots. Depuis, jamais je n'ai dit du mal en public de M. Thibault, avec lequel j'affichais ostensiblement ma complicité. Aux sommets sociaux de l'Elysée, je volais au secours des propositions faites par "Bernard" pour réclamer un délai sur la réforme des retraites ou attaquer Mme Parisot sur l'inéquitable partage de la valeur ajoutée. Mais, aujourd'hui, la CGT, parce qu'elle souhaite le retour de la gauche au pouvoir, a appelé à voter contre moi...
Il y aura donc la guerre maintenant et je ne suis pas sûr d'en être le perdant!

En feuilletant le Canard...


- Titre du Canard Enchaîné de cette semaine:

Mis en examen pour proxénétisme, il garde ses convictions politiques
DSK: " Je reste un solide souteneur du PS"

- Recevant N. Sarkozy le 23 mars à Valenciennes, JL Borloo a considéré que cette visite marquait un tournant et a clamé:
"Le virage social de la campagne, il est là."
Et dire que personne ne s'en était aperçu!
En revanche, le même jour, le lapsus de Sarko devant les caméras a marqué les esprits:
" Jean-Louis Bordeaux...euh...Jean-Louis Borloo a eu l'idée de la rénovation urbaine..."

Le Président ne sera pas venu à Valenciennes...en vin!

- Pour saluer les 6200 chômeurs de plus en février, le candidat-président s'est autocongratulé (France-Info, 26/3): " C'est au fond une bonne nouvelle puisqu'elle traduit une baisse tendancielle de l'augmentation du nombre de chômeurs en février." D'où une poilade immédiate de Benoit Hamon, porte-parole du PS, notant une "baisse tendancielle de la crédibilité de Sarlozy", et de Besancenot, relevant qu' "il n'y a pas de baisse tendancielle du foutage de gueule". En tout cas, l'indice d'autosatisfaction de porte bien!

mercredi 28 mars 2012

Conseil municipal du 28 mars 2012


Un conseil qui a duré 15 minutes au grand maximum, y compris l'appel des présents...Ambiance morne, une vingtaine de personnes dans le public...Un trio, Binaisse, Bouquillon, Delesalle, assis les uns à côté des autres, et dont le moins que l'on puisse dire est qu'il n'engendrait pas la joie...
Des délibérations qui consistaient en l'approbation d'acomptes à des organismes qui en avaient besoin pour fonctionner (Caisse des écoles, CCAS, Office des Sports). Sans explication de la part du maire, on peut supposer qu'il y avait urgence (avant le 31 mars) de procéder au vote pour qu'ils puissent vivre leur vie. De toutes les façons, je ne vois pas d'autre raison d'avoir convoqué ce conseil. On ne peut même pas invoquer, pour les élus, le plaisir d'être ensemble...
Une autre délibération confirmait le choix de la commission d'appel d'offres pour la désignation de l'architecte chargé des travaux de l'école Michelet...
Et puis, c'est tout!

L'occasion de deviser, ensuite, sur le perron de la mairie, sur les sujets dans l'air du temps: le meeting Mélenchon, les derniers cancans sur la haine entre élus (même pas racontables!), l'arrivée annoncée de Sabine Vanheghe, conseillère générale MRC (un pion Alexandre?) pour les législatives et éventuellement les municipales, au grand dam des MRC héninois, mais également des autres membres de la "majorité" héninoise". Les rescapés de ces discussions eurent droit à une visite du propriétaire, en l'occurrence David Noël, de la permanence du PC (et du Front de Gauche pour les prochaines élections). Située place Jean-Jaurès, la bien nommée, elle est presque en face de la future permanence du...MRC. 

Et pourtant, il faisait beau temps...

Journal de campagne de Nico (76)


Je peux vous dire aujourd'hui que je serai un Président différent, si je suis élu. L'expérience fait que l'on ne reproduit pas les erreurs qu'on a pu commettre. Et des erreurs, bien sûr que j'en ai commises et j'en ai bien conscience. Je sais que ce mandat aurait pu, par moment, être différent. Que voulez-vous, j'ai exercé ce mandat présidentiel comme si j'étais encore ministre. Ministre, il fallait que j'agisse dans l'instant, notamment quand j'étais ministre de l'intérieur. Je me devais de répondre, coup par coup, à ceux qui nous en voulaient. Je me devais d'être réactif pour ne pas me laisser déborder, ni donner l'impression d'hésiter. Président, c'est différent...Bien sûr, il faut continuer à réagir rapidement à un évènement.. mais en y mettant de la distance, la difficulté étant de gérer les 2 en même temps: distance, mais aussi réactivité...Pour cela, il faut utiliser les autres et c'est le rôle que j'ai assigné à Hortefeux et Guéant. Eux agissent comme Sarkozy ministre, moi, président, je prends de la hauteur pour bien poser le problème dans sa globalité...De plus, la fonction exige de la solennité et c'est pour cela que certaines expressions que j'ai utilisées était plutôt celles d'un ministre que celles d'un Président. 
Pour cela, dans mon second mandat, je tâcherai d'avoir plus de recul face aux évènements...Je me préoccuperai plus des grandes réformes qu'il y a à mener. Je me ferai pédagogue pour expliquer aux Français les changements que j'entends introduire. Carla m'a dit qu'elle m'aiderait en me rappelant à l'ordre si nécessaire... 






"L'Humain, d'abord", proclament-ils! Quand les Politiques sont incapables de régler un problème humain




La main sur le coeur, pas un homme politique qui ne vous dise aujourd'hui que l'humain passe avant toute autre préoccupation. Un parti politique en a même fait son slogan de campagne présidentielle...Mais dès lors qu'il s'agit de passer à l'application pratique, la classe politique regarde ailleurs. Bien sûr que le problème est compliqué! Mais c'est pour résoudre les problèmes compliqués que l'on élit des représentants! Qu'une intercommunalité dite "de gauche" ne soit pas en mesure de gérer, avec humanité, le cas des Roms sur son territoire démontre bien l'impuissance des élus...Le Front National aurait à peine fait pire!
Au fait, quels sont les élus qui sont allés sur place pour parler avec ces hommes, femmes et enfants qu'ils vont faire expulser?
Heureusement, un collectif de bénévoles met un peu d'"humanitude" dans tout cela, mais ils sont bien seuls...



Les Roms en passe d'être expulsés du parc des îles

mercredi 28.03.2012 La Voix du Nord

Plusieurs dizaines de familles roms qui s'étaient installées depuis septembre sur le parc des îles et la déchetterie sont sous la menace d'une expulsion. « Trop de dégradations », estime la CAHC qui a déclenché la procédure, à la grande colère des familles et des bénévoles les soutenant.

PAR CHRISTOPHE LE COUTEUX

Printemps : c'est le retour des hirondelles, c'est aussi celui des expulsions des résidents en situation précaire. Les Roms sont de ceux là. Depuis quelques mois, ils bénéficiaient d'un répit, la CAHC s'étant engagée à ne plus ordonner d'expulsion d'un terrain lui appartenant. La trêve est terminée. « Jeudi dernier, en bureau communautaire, la CAHC a décidé de lever le moratoire sur les expulsions, rapporte une militante du collectif Fraternité Roms Bassin minier. Une demande d'expulsion a été adressée par le président au tribunal. » L'avis concerne les familles (deux cents personnes selon le collectif) installées à l'entrée du parc des îles et vers la déchetterie d'Hénin-Beaumont.

Explications de Jean-Pierre Corbisez, président de la CAHC : « Il y a trop de dégradations, le passage piéton en bois a été démantelé, des rambardes en fer disparaissent, ce n'est plus possible. Trois entreprises qui s'occupent de construction de la Maison de l'environnement ne veulent plus venir, les portes des baraquements ont été forcées. Et les travaux de dépollution des terres doivent débuter. Il est hors de question que des tracteurs traversent les campements de Roms. » Pour ce qui est de l'état déplorable du parc (ordures diverses, ferrailles et déchets verts), le collectif renvoie vers les gens du voyage qui « viennent régulièrement vider des camions de déchets ».

Bientôt indésirables sur le territoire français

Hier matin, des policiers sont venus sur les campements récupérer les papiers d'identité des Roms. Certains y ont vu le signe d'une expulsion imminente et sont partis. Pourtant, il s'agissait d'une autre procédure menée par les policiers de l'air et des frontières, diligentée par la préfecture.

Ces derniers ont restitué les papiers hier après-midi et délivré des obligations de quitter le territoire français sous un mois. Reste que l'expulsion des campements peut intervenir d'un jour à l'autre, à partir du moment où le TGI a donné le feu vert.

Le coup est rude pour le collectif qui voit des mois d'efforts réduits à néant : « Les élus ne se sont pas donné les moyens de leurs promesses, grondait Sandrine Leroy, du collectif. Depuis six mois, on était arrivé à mettre en place une coordination. Une maison est en cours d'aménagement. On avait un peu d'humanité avec des douches mises en place depuis trois semaines dans le stade voisin. Une quarantaine d'enfants sont scolarisés, tout ça est fichu en l'air. » « Les enfants sont super assidus, la seule raison pour laquelle ils loupent les cours, c'est qu'ils n'ont pas de chaussures à mettre, ils ne demandent qu'à étudier », explique Sandra, une mère d'élève de Darcy. Comme elle, plusieurs ont rejoint le collectif.

« L'agglo a concentré l'accueil des Roms sur le parc des îles en attendant que des terrains aménagés soient mis à disposition, le problème c'est qu'aucune commune ne veut en recevoir », complète Marie-Claude, autre bénévole. Pourtant, Jean-Pierre Corbisez l'assure : « le travail (avec le collectif) continue. »

« Où aller ? »

Quant aux Roms dont beaucoup ont vécu l'expulsion douloureuse d'un terrain de Dourges l'an dernier, le moral est à zéro : « On n'est là depuis septembre, c'est très dur la vie comme ça, explique Madalena, mère de deux enfants. Ici, c'est bien, les enfants vont à l'école.

Maintenant on sait pas où aller. » De l'autre côté du parc, vers Rouvroy, Monica : « Les caravanes sont parties, la police arrive : on repart en Roumanie. » La plupart de ces Roms vivent dans le bassin minier depuis une dizaine d'années. Et leur situation n'a pas évolué d'un pouce.

Le texte le plus lu de ce blog



Ci-dessous un texte rédigé il y a plus de 2 ans et demi et qui reste celui qui est le plus lu de ce que j'ai pu écrire depus 4 ans et demi (apparemment, les liens se font par Google). 4 fois plus lu que les textes écrits au 1er trimestre 2011 sur les scandales Adevia et Soginorpa, encore consultés, régulièrement, aujourd'hui... Par exemple, sur les 30 derniers jours, 238 internautes sont venus le lire...
A signaler que le chèque de 5,80€ n'a pas été encaissé...


mercredi 19 août 2009

Comment j'ai fraudé la SNCF!

Eh oui! Figurez-vous que j'ai fait l'aller-retour Hénin-Lille, ce 18 août, sans payer!
Ce mardi, donc, j'arrive à la gare d'HB à 13H08, une minute avant l'arrivée officielle du train. Billetterie fermée, guichet automatique occupé, mais le train est en avance (je ne m'en plains pas!). Pas le temps de prendre un billet, ce que j'explique au chef de train, qui me dit: "pas de problème, ce sera 4 euros de plus si vous prenez votre billet dans le train"! Pour un aller à 2,90€, c'est un peu fort! Je propose donc à Monsieur le Contrôleur que le train ne redémarre qu'une fois mon billet pris...Cela n'a pas l'air de lui plaire et il me lâche: "Prenez le suivant (vers 17h!)!

Contraint de monter, bien décidé à ne pas m'en laisser compter au moment où il viendra me voir, comme il me l'a annoncé... Dommage, il n'est jamais passé et j'ai donc voyagé gratis à mon corps défendant!
Même jour, à Lille: j'arrive 10 mn avant le train du retour de 17H23 et m'attèle à la machine automatique qui m'affiche 4,40€ au lieu des 2,90€ habituels (carte senior). Nouvelles tentatives auprès des deuxième et troisième machines voisines: même résultat, à chaque fois. Je me précipite donc vers le quai 4 et avise le contrôleur (ce n'est pas le même!)qui me rétorque: "c'est 4 euros de plus dans le train"!. Je lui fais remarquer que le tarif indiqué par les automates est erroné. "Pas possible", mais il se met à calculer sur sa petite machine portable et arrive à mon tarif de 2,90€. "Certes, me dit-il, mais je dois appliquer les 4 euros supplémentaires dans le train! Je ne peux faire autrement, sinon ce sera de ma poche!"
J'ai beau lui signaler qu'il m'est déjà arrivé d'être juste à l'heure, et que ses collègues sont moins sourcilleux et ne me taxent pas quand je n'ai pas le temps de prendre mon billet (combien de fois y a-t-il la queue devant les guichets, automatiques ou non...). Le train démarrant, j'embarque sous un tonitruant "je vous retrouve dans quelques instants...".

Effectivement, quelques minutes plus tard l'homme en uniforme me réclame 6,90€ et refuse mes 2,90€. "Dans ce cas,je suis obligé de vous dresser procès-verbal. Présentez-moi une pièce d'identité". "OK, mais à condition que vous me précisiez votre nom", lui rétorquai-je, décidé à le payer et à faire, ensuite, une réclamation (vous voyez, je suis de bonne composition...). "Il n'en est pas question". Je confirme: "si vous ne me donnez pas votre nom, je ne paye pas", me basant sur des déclarations de je ne sais plus quel gouvernement afin d'améliorer les relations entre les administrations et les usagers, et notamment que ces derniers sachent à qui ils ont affaire...Notre agent saisit son téléphone portable et appelle ce qu'il dit être la police, et demande à cette dernière de m'attendre en gare d'Hénin-Beaumont...
Oserai-je vous dire ce que j'ai fait?
Je suis descendu à la première gare, celle de Libercourt, sous l'oeil interloqué de mes voisins, et surtout celui, éberlué, du contrôleur, qui s'égosilla en me voyant sur le quai, alors que le train redémarrait!

Une âme compatissante vint me chercher à Libercourt...

Voilà comment j'ai fraudé la SNCF de 5,80€ que je suis prêt à rembourser (sans les 8 euros de taxes...).

J'ai honte, certes, tout Président du comité de ligne Lille-Lens que je suis, d'avoir ainsi alourdi le déficit de la SNCF!

J'envoie donc, de suite, un chèque de 5,80 euros au Directeur régional de la vénérable SNCF. Je vous ferai part de sa réponse...














Programme des prochains jours



Sur le présent blog:
- jeudi 29/3: compte-rendu du Conseil municipal de la veille;

- vendredi 30/3, samedi 31/3 et éventuellement dimanche 1/4: le nouveau scandale du Bassin Minier. Nous avons eu Dalongeville, Adévia, Soginorpa, CFR...Maintenant, nous avons droit à une nouvelle péripétie qui met en cause tous les maires du territoire...Quand en aurons-nous fini?

mardi 27 mars 2012

Journal de campagne de Nico (75)


Je fais tellement peur à mes adversaires qu'ils ne savent plus quoi inventer! Un juge d'instruction (1) se croit malin et dit posséder suffisamment d'éléments pour prouver que ma campagne de 2007 a été financée illégalement par Ingrid Bettencourt! Comme quoi le dénommé Banier aurait noté sur son journal, ses "carnets" (il faut se méfier de ces journaux intimes!) que j'aurais "encore" sollicité de l'argent de la vieille dame! Et des mouvements de fonds sur les comptes d'Ingrid en Suisse seraient suspects et en rappport avec la période des élections de 2007! Bon, d'abord, ce juge devrait savoir que je suis couvert par mon immunité et que je le serai encore pendant au moins 5 ans, tout le monde étant maintenant d'accord que je vais écrabouiller le candidat socialiste le 6 mai...Je regrette de ne pas être allé plus loin dans ma décision de supprimer la fonction de juge d'instruction. Voilà, en effet, des mecs qui n'hésitent pas à enquêter même sur un Président en exercice. La justice ferait mieux de s'intéresser à autre chose, par exemple à toute cette délinquance venue d'ailleurs, vous voyez ce que je veux dire...Sitôt réélu, je vais m'occuper d'eux...C'est le parquet qui doit avoir la haute main lorsqu'il s'agit d'affaires délicates et pas le petit juge qui, pour se faire un nom, n'hésite pas à ternir l'honneur et la réputation de gens comme moi! Je suis Président de la République française, quand même! Et, à quatre semaines d'élections importantes, je vais pas me laisser emmerder par ce juge de Bordeaux! Ah elle est belle la justice française! 




(1) Le Monde à 11H46, ce jour: A quelques semaines seulement du terme de son mandat, Nicolas Sarkozy est, pour la première fois, directement visé par un juge d'instruction. Le juge Jean-Michel Gentil, qui instruit au tribunal de grande instance de Bordeaux les principaux volets de l'affaire Bettencourt, semble bien déterminé à enquêter sur le président de la République - protégé par l'immunité pénale que lui confère la Constitution durant son mandat.
Le juge soupçonne désormais ouvertement le président d'avoir fait financer illégalement sa campagne présidentielle victorieuse de 2007. De nombreux documents judiciaires, dont Le Monde a eu connaissance, en attestent.
Le juge Gentil dispose ainsi du témoignage, recueilli le 26 janvier, de l'artiste François-Marie Banier, mis en examen pour "abus de faiblesse, abus de confiance et escroquerie aggravés et blanchiment", et interrogé sur le contenu de son journal intime. L'écrivain-photographe, très proche de Liliane Bettencourt, avait notamment inscrit des propos de la vieille dame, héritière de L'Oréal, sur ses carnets, à la mi-avril 2007: "De Maistre m'a dit que Sarkozy avait encore demandé de l'argent. J'ai dit oui."

Ca sent le roussi pour N. Sarkozy



Affaire Bettencourt : l'opposition presse Sarkozy de "s'expliquer"

Le Monde.fr
27.03.2012 à 12h10
Par Alexandre Lemarié, avec AFP


Le Parti socialiste, les écologistes, le Front national... À 26 jours du premier tour de la présidentielle, la plupart des partis d'opposition pressent Nicolas Sarkozy de s'expliquer sur le financement de sa campagne de 2007, après des articles de presse évoquant le versement d'argent liquide provenant de la famille Bettencourt, et l'incarcération de Patrice de Maistre, le gestionnaire de la fortune de l'héritière milliardaire de L'Oréal. De son côté, le MoDem préconise "une modification des délais d'instruction".

Le juge Jean-Michel Gentil soupçonne désormais ouvertement M. Sarkozy d'avoir fait financer illégalement sa campagne de 2007. De nombreux documents judiciaires, dont Le Monde a eu connaissance, en attestent.
Le président-candidat doit "renoncer à son immunité et aller s'expliquer", a déclaré Eva Joly, candidate des écologistes, mardi 27 mars, sur Canal+. "Nous avons maintenant la preuve, dans l'ordonnance du juge Gentil, des retraits en espèces qui sont arrivés en France par Patrice de Maistre, de montant très important", a poursuivi l'ancienne juge d'instruction, à propos de l'enquête menée à Bordeaux sur ce dossier.

"DONNER LES MOYENS DE TRAVAILLER AU JUGE"
L'ordonnance du juge évoque des montants de 4 millions d'euros en liquide remontés des comptes en Suisse de Mme Bettencourt "du 5 février 2007 au 7 décembre 2009", selon des extraits publiés par le Journal du dimanche. Ces retraits "correspondent aux dates que François-Marie Banier avait indiquées comme remise d'espèces à Nicolas Sarkozy", a-t-elle poursuivi.
"Le scandale, c'est qu'il y a une enquête ouverte sur l'affaire Bettencourt, mais qui ne couvre pas le financement illicite de la campagne de Nicolas Sarkozy de 2007", a poursuivi Mme Joly. "Le test de notre démocratie, c'est de savoir si on va donner les moyens de travailler au juge Gentil", selon elle.

"QUE LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE PARLE"
M. Sarkozy "est aujourd'hui directement mis en cause. Il est présumé innocent bien sûr", mais "nous lui demandons de cesser de fuir, de s'échapper, de s'abriter derrière d'autres et qu'il s'explique sur la réalité de ces rendez-vous", a déclaré, la veille, le porte-parole du PS, Benoît Hamon. "Pour dissiper les doutes (...), il faut que le président de la République parle", a-t-il résumé.
Même son de cloche du côté de Marine le Pen. "Les soupçons sur la régularité du financement de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy existaient déjà. Ils sont considérablement renforcés", écrit le porte-parole de campagne de la candidate du FN, Wallerand de Saint-Just. Pour ce dernier, "Nicolas Sarkozy doit maintenant avoir à répondre, avant le premier tour, à la question suivante : 'Avez-vous reçu, pour la campagne de 2007, de l'argent liquide, notamment en provenance de la famille Bettencourt ?"

"UNE MODIFICATION DES DÉLAIS D'INSTRUCTION"
Tandis que le PS, le FN et Europe Ecologie-Les Verts pressent le candidat UMP de s'expliquer, le parti centriste juge "un peu vain de demander à M. Sarkozy des explications", constatant que ce dernier "botte en touche à chaque fois que des journalistes l'interrogent sur ce sujet", explique, mardi 27 mars, le porte-parole du MoDem, Yann Wehrling, interrogé par Le Monde.fr.
Le MoDem souhaite que "le juge [Jean-Michel Gentil] puisse travailler jusqu'au bout" pour faire la lumière sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Constatant que l'affaire des emplois présumés fictifs de la Ville de Paris visant Jacques Chirac a été jugée "bien trop tard", le parti de François Bayrou préconise avant tout "une modification des délais d'instruction" pour que "les enquêtes visant une personnalité politique puissent démarrer même si elles sont en exercice, dès que des faits sont établis".

En raison de son immunité, le chef de l'Etat ne peut être mis en cause ou "faire l'objet d'une action, d'un acte d'information, d'instruction ou de poursuite" durant son mandat, comme le prévoit l'article 67 de la Constitution, modifié en février 2007.
Le 18 mars, la socialiste Ségolène Royal a estimé que Nicolas Sarkozy veut remporter l'élection présidentielle car "il a peur [de] perdre son immunité", soulignant que cette perte d'immunité pourrait, selon elle, "permettre à la justice de poursuivre un certain nombre d'investigations sur un certain nombre de problèmes", citant notamment l'affaire Woerth-Bettencourt ou celle de Karachi.

DEUX VERSEMENTS ÉVOQUÉS EN 2007
Sur l'affaire Bettencourt, l'hebdomadaire Marianne et le journal Sud-Ouest ont évoqué le versement à deux reprises de 400 000 euros en liquide, en pleine campagne électorale de 2007. Le premier versement aurait eu lieu le 5 février 2007, soit à un moment où Eric Woerth, alors trésorier de l'UMP, et M. de Maistre se sont effectivement rencontrés. M. Woerth a d'ailleurs été mis en examen dans cette affaire.
Le second versement daterait du 26 avril 2007, entre les deux tours de la présidentielle. Sud-Ouest affirme "qu'une heure après ce versement, Liliane Bettencourt aurait eu une conversation avec le photographe François-Marie Banier", à qui elle aurait déclaré : "De Maistre m'a dit que Sarkozy avait encore demandé de l'argent, j'ai dit oui." Epoux de Liliane Bettencourt, André Bettencourt, ancien ministre du général de Gaulle et ex-sénateur républicain indépendant, est mort en novembre 2007.
Du côté de l'UMP, l'une des seules réactions est venue d'Alain Juppé. Interrogé sur l'affaire Bettencourt, le ministre a déclaré lundi "faire toujours confiance à Eric Woerth, qui est un garçon droit et honnête".






Pêle-mêle


- Bon, les sondages ont l'air de se stabiliser en ce moment: Hollande et Sarkozy au coude-à-coude, tassement de Le Pen, recul de Bayrou, montée de Mélenchon...Je ne me mouille pas en faisant cette synthèse. Mais si je vais un peu plus loin, alors bonjour les polémiques... Alors, allons-y quand même! Etonnant que Sarko ait pris si peu alors que les absences de Villepin, Boutin, Nihous, Morin auraient dû mécaniquement lui "apporter" de 3 à 5 points...Surprenant que Hollande ne perde pas plus alors que Mélenchon vient de gagner 5 points dans les sondages, en quelques semaines...A ce jeu-là, Le Pen devrait s'effondrer dans les jours qui viennent puiqu'on nous explique que le Président-candidat lui pique des voix par son extrêmisme outrancier et que Mélenchon détourne des votes ouvriers promis au FN...Pas très cohérent tout cela! Vivement le 22 avril au soir pour qu'on y voit plus clair...

- Alors plaçons-nous au 6 mai au soir lors d'une éventuelle victoire hollandaise: non, il ne s'agit pas du Championnat d'Europe de foot qui aura lieu quelques semaines plus tard (et où une victoire des "Oranje" des Pays-Bas n'est pas exclue...), mais bien de la victoire de François H. Hypothèse assez probable (la défaite de Sarko est fortement espérée par beaucoup...). Depuis le 22 avril, on connaitra le score de Eva Joly et on peut penser qu'il sera très faible: on parle de 1 à 2%...Grave défaite de l'écologie et c'est dramatique...Quid alors des accords passés entre le PS et EELV pour les législatives, accord qui portait sur 60 circonscriptions afin que les écologistes obtiennent 25 à 30 députés ? On voit mal le PS revenir, officiellement, sur cet engagement. Mais on se doute que les candidats socialistes écartés ne l'entendront pas de cette oreille et (avec l'accord implicite de la direction socialiste?) présenteront leur candidature aux législatives (certains avaient été mis de côté alors qu'ils étaient députés sortants!) estimant qu'ils sont légitimes. Normalement, ils seront exclus puis, une fois élus, comme dissidents, réintégreront le giron PS, comme si de rien était (un peu comme Kucheida qui se présentera, sans étiquette, s'il n'est pas investi par son parti, mais ceci est une autre histoire...). Sera-ce la fin du parti écologiste? En tous les cas, ce sera, au minimum, une très longue période d'hibernation...Et pourtant l'écologie est une nécessité. Alors? Les 2 seuls partis qui ont pris l'écologie à bras le corps sont le NPA et le Front de Gauche. Le premier pourrait avoir des lendemains d'élection difficiles (n'est pas Besancenot qui veut)...le second devrait en profiter, sous l'impulsion du numéro 2 du parti, Martine Billard, présentement députée (élue au titre des Verts en 2007)...Redistribution des cartes importante, on en conviendra...

- Conseil municipal demain mercredi à Hénin-Beaumont, annoncé dans la plus grande discrétion: il vaut mieux si le spectacle de la division de la majorité s'étale à nouveau publiquement...

- Grand discrétion également de la part des 2 ex-candidats socialistes écartés de la législative dans la 11ème, à savoir le député sortant Albert Facon et le Président de l'Agglo: JP Corbisez. Aucun des 2 ne semble faire campagne pour F. Hollande ou alors c'est dans le plus grand secret. Bouderaient-ils chacun dans leur coin? Plus étonnant, celui qui a été désigné, Philippe Kemel, maire de Carvin, est encore plus discret qu'il ne l'est naturellement. et pourtant, sa candidature souffre d'une notoriété très faible dans la plus grande partie de la circonscription...Espère-t-il être porté par une victoire de F. Hollande aux Présidentielles? Ce serait oublier que sa principale adversaire sera M. Le Pen et que la médiatisation de cette bataille ne sera pas à l'avantage du Carvinois, homme discret, timide et prudent...Mais pourquoi PK (non, pas JPK!) est-il aussi absent? Stratégie surprenante...

Un président doit-il être cultivé ?

Le Monde 25/3/2012

Extraits

Un jour qu'on lui demandait l'intérêt d'avoir fait venir, un an avant l'élection présidentielle de 2007, Henri Guaino pour écrire ses discours, Nicolas Sarkozy eut cette phrase : "Je suis un immigré sans diplôme. J'ai besoin qu'Henri m'apporte la France de Péguy et de Michelet." Jusque-là, Nicolas Sarkozy avait cru pouvoir en faire l'économie. "Un homme politique qui ne regarde pas la télé ne peut pas connaître les Français", professait-il. Incarner la "rupture", c'était aussi rompre avec "le catéchisme culturel" partagé, à ses yeux, par les seules élites. Il pressentait pourtant qu'il lui faudrait d'autres références.
Pour sa campagne électorale victorieuse, Henri Guaino lui offrit donc les mots. Ceux de Jaurès et de Camus. [...]
Est-il pourtant si nécessaire d'être cultivé pour diriger un pays ? Les Américains n'ont jamais autant que nous réclamé à leurs dirigeants d'être érudits, même si la plupart d'entre eux l'étaient. Et de quelle culture parle-t-on ? En France, la connaissance de l'histoire et de la géographie, les références littéraires sont restées des marqueurs plus puissants qu'ailleurs. Il est rare que l'on interroge un président sur sa maîtrise des langues étrangères, son savoir scientifique, son expérience au-delà des frontières, alors que la mondialisation, les défis écologiques, la crise économique mondiale devraient l'exiger.
Mais la littérature ! L'histoire ! "Ne pas en être imprégné, pour un président, c'est un peu comme l'équipe de France ne chantant pas La Marseillaise, remarque l'écrivain Erik Orsenna, que François Mitterrand avait choisi pour écrire ses discours à l'Elysée. Et sans doute Nicolas Sarkozy aurait-il moins choqué s'il avait affirmé qu'il n'est pas nécessaire, dans un concours administratif, de savoir que la Terre tourne autour du Soleil qu'en soutenant comme il l'a fait qu'il n'est pas déterminant d'avoir lu La Princesse de Clèves..."

"UNE VOCATION UNIVERSALISTE À PARLER DE CULTURE AUX AUTRES CIVILISATIONS"
[...] Les présidents de la Ve République sont longtemps très largement restés de culture classique. De Gaulle s'affirmait comme un passionné d'histoire autant que comme l'un de ses héros. Mais ses Mémoires sont aussi ceux d'un écrivain et il en désigna un autre, André Malraux, pour être son ministre de la culture. Georges Pompidou était un normalien, amoureux d'art contemporain et de poésie. Elle fut même parfois pour lui un outil politique. Lorsque, le 22 septembre 1969, on l'interrogea dans une conférence de presse sur un fait divers qui avait divisé la France, le suicide de Gabrielle Russier, professeure de 32 ans condamnée pour avoir eu une histoire d'amour avec un élève, il évita le piège des polémiques en se réfugiant derrière ces vers de Paul Eluard : "Comprenne qui voudra. Moi, mon remords, ce fut la victime raisonnable au regard d'enfant perdu, celle qui ressemble aux morts qui sont morts pour être aimés..."
[...]
Nous voilà en 2012. La crise économique paraît avoir écrasé tous les autres débats. Sur la dizaine de candidats à l'élection présidentielle, seuls deux font de leur culture générale personnelle un argument de campagne, et ce sont les deux professeurs de lettres du groupe, François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon. [...]
Jean-Marie Le Pen, homme cultivé, usait de la langue comme d'une arme et de la musique de Verdi pour accompagner ses entrées sur les tribunes. Sa fille, Marine Le Pen, paraît pour sa part avoir pour principal souci d'éviter toute référence à l'histoire, sans doute parce que, dans sa volonté de "normaliser" le Front national, elle a voulu rompre avec les références dans lesquelles son père avait ancré le parti à la tête duquel elle lui a succédé : le nationalisme des années 1930, les guerres d'Indochine et d'Algérie.

[...]
"SARKOZY N'EST PAS SEULEMENT UN ENFANT DE LA TÉLÉ"
Nicolas Sarkozy a omis pour sa part ces références à une famille de pensée. "En 2007, il avait affirmé son appartenance à la droite républicaine, et j'avais trouvé cela intéressant, remarque l'historien Michel Winock, parce qu'avant lui, les présidents de droite s'étaient bien plus réclamés du rassemblement gaulliste ou, comme Valéry Giscard d'Estaing, d'une tradition plus tocquevillienne. Mais Nicolas Sarkozy ne l'a pas explicité. La droite républicaine, dans l'histoire, c'est Poincaré, et lui ne citait que Jaurès et Blum, jamais ce dernier..."
Plus récemment, on l'a dit, le président s'est mis à évoquer en public ses lectures et à convier à l'Elysée artistes et intellectuels. Comme s'il renonçait à n'avoir pour bagage que "la culture des gens", celle qui, paraissait-il croire, lui garantissait une proximité avec le peuple.
[...]

Mais, au-delà, qu'est-ce que la culture d'un dirigeant apporte au maniement des hommes, à la direction d'un pays ou même d'une entreprise ? Tout. La littérature est un instrument inégalé de compréhension psychologique. Qu'est-ce qui ressemble plus aux courtisans de Louis XIV, brossés par Saint-Simon, s'exclamant "Sire, Marly !", éperdus de bonheur à l'idée d'être invités par le roi dans sa résidence campagnarde, que ces conseillers, ces ministres de François Mitterrand qui s'émerveillaient d'être conviés dans sa bergerie à Latche !
Comment comprendre l'Europe sans connaître ses guerres de religions, de territoires, ses rivalités économiques, sa démographie, ses mouvements de frontières et sa géographie ? Peut-on apprécier ce symbole si fort et si simple de Helmut Kohl et François Mitterrand se tenant par la main sans avoir profondément intégré les soubresauts de l'histoire franco-allemande ? Jacques Chirac se serait-il battu contre l'intervention de la France en Irak s'il n'avait eu, comme le souligne celui qui fut son ministre de l'enseignement scolaire puis de la coopération, Xavier Darcos, "ce point de vue très polynucléaire sur la politique étrangère, ce tropisme Nord-Sud qui reposait en grande partie sur sa connaissance des arts premiers" ?

ÉCHAPPER À LA PRESSION DE L'ÉVÉNEMENT
L'inculture historique empêche la contextualisation et la compréhension de la complexité. Mais la connaissance de l'histoire peut parfois, à l'inverse, être un carcan, comme elle le fut pour Mitterrand, héritier de la guerre froide, qui crut, lors de la tentative de renversement de Gorbatchev par les communistes, que l'effondrement du régime soviétique ne pourrait pas avoir lieu. Elle reste cependant le grand moyen de ne pas succomber à l'excitation de l'instant. Et parfois une source de modération et de relativisation à manier avec doigté.
[...]
Mais quoi de plus essentiel, pour un dirigeant, que d'échapper à la pression de l'événement ? C'est bien cela l'usage le plus abouti de la culture. "La culture était pour Mitterrand une manière d'avoir du temps, analyse Erik Orsenna. Les livres le protégeaient contre la montre..." Quelle meilleure manière de ménager sa réflexion, ce temps pour soi qui permet de penser une décision, que de se plonger dans la lecture de Marc Aurèle ou de Tite-Live, de penser les changements au regard de l'histoire, de comprendre les peuples à travers leurs territoires ?
[...]
Nos sociétés postmodernes paraissent avoir succombé au "présentisme", cette croyance qui ignore le passé et le futur. La politique, les batailles électorales sont devenues une succession d'instantanés incompatible avec une culture qui se nourrit au contraire de la durée. Avant tout, il faut réagir vite. Et c'est finalement là l'enjeu, au-delà même des politiques culturelles mises en place : réduire ce divorce entre le court et le long terme qui, aujourd'hui, a pris un tour si vif et empêche ceux qui dirigent l'Etat d'avoir une vision profonde et plus lointaine de la direction dans laquelle doit s'orienter le pays.



lundi 26 mars 2012

Journal de campagne de Nico (74)



Madame Le Pen dit n'importe quoi: elle critique que l'on fasse entrer en France, tous les jours, des immigrés, alors que Mohamed Merah était français, car né en France. S'il fallait renvoyer chez eux tous les Français d'origine étrangère...je serais le premier à repartir. Je sais, cela arrangerait beaucoup de monde...Enfin, les amalgames n'ont aucun sens, je rappelle que deux de nos soldats étaient... comment dire... musulmans, en tout cas d'apparence, puisque l'un était catholique, mais d'apparence . Comme l'on dit, la diversité visible (1).
Je la vois arriver avec ses gros sabots, la Le Pen: elle va nous rejouer la même musique sur l'insécurité liée à l'immigration. Moi j'ai toujours dit que l'on ne pouvait pas accéder en France si on n'avait pas de boulot parce qu'il va de l'équilibre de nos comptes sociaux en très mauvais état. A cause de qui d'ailleurs, si ce n'est des socialistes avec leurs 35 heures, leurs CMU et leur 5ème semaine de congés payés! De plus si on accepte toute la misère du monde, on ne pourra jamais bien intégrer les étrangers vivant chez nous...Mme le Pen répète à tout va ce que j'ai toujours dit! C'est trop facile...


(1): cette dernière phrase a été prononcée ce matin sur France Info vers 8H15 et dénote un racisme latent indigne d'un Président de la République. je suppose que ceux qui, comme moi, ont entendu cette phrase ont du bondir de leur fauteuil car N.Sarkozy a dépassé les limites qui pouvaient encore le séparer des racistes d'extrême-droite. Il s'agit là d'un virage important dans cette campagne qui devient nauséabonde

Et si on tirait au sort nos députés ?


LE MONDE SCIENCE ET TECHNO
23.03.2012


En cette année d'élections présidentielle et législative, les Français vont pour la plupart glisser quatre fois un bulletin dans l'urne. A voté, a voté, a voté, a voté ! Ce choix des responsables politiques par l'électorat améliorera-t-il la situation de la société pour autant ? C'est la question iconoclaste qu'a posée en 2011 un quintette de chercheurs italiens (deux physiciens, un politologue et deux statisticiens) dans un article paru sur le site de prépublications scientifiques arXiv. Leur idée n'était pas de jeter la démocratie aux orties, mais de rappeler que le gouvernement du peuple pour le peuple et par le peuple ne passait pas forcément par le bureau de vote : on peut très bien tirer au sort celles et ceux qui auront la responsabilité de diriger le pays et d'en faire les lois, tout comme le hasard désigne les jurés des tribunaux populaires.

Après tout, la démocratie athénienne ne procédait pas autrement pour choisir bouleutes et archontes. L'élection complexe du doge de Venise faisait elle aussi intervenir une bonne part de hasard. Le procédé, poursuivent ces chercheurs un brin utopistes, permettrait de réguler le régime des partis et serait plus égalitaire en menant au Parlement des citoyens de tous horizons politiques, de toutes origines sociales ou ethniques et, surtout, des deux sexes à parts égales. Fini ces Chambres bicolores où une oligarchie politique essentiellement masculine se préoccupe moins de l'intérêt général que de sa réélection. Fini aussi les campagnes électorales avec frénésie médiatique et sondages quotidiens contradictoires...

Encore faut-il s'assurer que le hasard fera vraiment bien les choses. Une Assemblée nationale complètement tirée au sort sera-t-elle plus efficace que celle élue ou bien faut-il concocter un cocktail des deux ? C'est là que la science improbable intervient avec une magnifique modélisation parlementaire basée sur les dernières avancées de la physique statistique. La Chambre aléatoire à 100 % est un échec retentissant. Certes, les projets de loi adoptés profitent tous au plus grand nombre, mais les 500 députés virtuels décrits par ce modèle sont tellement indépendants les uns des autres que la plupart des textes n'obtiennent pas la majorité suffisante pour être votés ! Efficacité presque nulle.

Les partis politiques ont donc un peu de bon. Encore faut-il se débrouiller pour qu'aucun d'entre eux - ou qu'aucune coalition - ne détienne la majorité absolue, car si c'est le cas les textes de loi ne viseront plus à régler les problèmes collectifs mais plutôt à satisfaire des intérêts clientélistes ou corporatistes. Toute l'astuce consiste à réserver aux députés tirés au sort, censés avoir une vision plus altruiste de la politique, une part suffisante des sièges pour que les politiciens de métier soient contraints de déplacer le curseur de leur action législative vers l'intérêt général.

Cette étude sur les mérites de la "lotocratie" est une récidive. En 2010, la même équipe avait montré qu'en raison du principe de Peter - lequel dit que, dans une entreprise ou une administration, tout employé finit, grâce au jeu des promotions, par atteindre son niveau d'incompétence - il était plus efficace, lorsqu'un poste à responsabilités devenait vacant, de désigner son titulaire par tirage au sort. Suggérons donc à la Française des jeux de créer de nouveaux tickets : PDG au grattage, député au tirage...

Journaliste et blogueur
(Passeurdesciences.blog.lemonde.fr)
Pierre Barthélémy, chronique Improbablologie


AA: Cet article pose plusieurs problèmes "techniques" pour l'application du tirage au sort:

- Qui va voter cette loi modifiant le scrutin législatif? Croyez-vous que les députés actuels se feront hara-kiri?
- Admettons que ce nouveau mode de désignation soit adopté...Qui va conseiller les députés? Des assistants, mais d'où viendront-ils? De partis politiques? Des anciens députés? Pour éviter les "mauvaises influences", il faudrait des conseillers indépendants, probablement au sein d'un groupe indépendant...Mais qui désignera ces conseillers? Ce n'est probablement pas insoluble, mais...
- Où met-on ce fameux curseur? Quel pourcentage de députés de métier pour obtenir des majorités représentant l'intérêt général?
- Le système ne parait pas facile à mettre en place, mais il pose bien la question de la représentation de l'intérêt général...Peut-être la solution réside-t-elle dans l'interdiction de renouveler les mandats. Ces derniers seraient, par exemple de 6 ans non renouvelables...ce qui obligerait à revoir régulièrement la représentation politique avec des têtes et des idées nouvelles...Le tout mâtiné d'un peu de députés-citoyens tirés au sort?