mercredi 30 juin 2010

"Le FN n'est pas un parti fachiste" (3)


3- L'histoire d'une collaboration

La fameuse phrase "Le FN n'est pas un parti fachiste" a heurté profondément des Républicains pour qui les mots ont un sens. Ce brevet de respectabilité accordé au FN en a choqué plus d'un. A Hénin, seuls quelques blogs s'en sont indignés (MJS, Modem, PC, AA)! Certains, prompts à fustiger le moindre écart d'une majorité municipale dans la gestion quotidienne, ne s'en sont pas émus: la lepénisation des esprits à HB est plus qu'en marche!

Certes, si la réprobation n'est pas venue de tous ceux auxquels on accordait généralement un brevet de républicanisme, c'est parce que ...on trouve toujours de bonnes raisons!
Bref, nous (voir les blogs cités plus haut) nous sommes mis rapidement d'accord que l'on ne pouvait laisser passer ce dérapage sidérant et chacun d'entre nous a contacté les partis représentés à HB, pour présenter un visage rassemblé face à ce que l'on peut appeler des paroles anti-républicaines. Une démarche on ne peut plus collective et l'UMP et les Verts contactés ont donné leur accord pour un point presse. Un autre parti de droite a semblé hésitant invoquant que ce rassemblement était une opération "personnelle"! Argument qu'il a réussi à faire passer aux 2 autres, privilégiant ainsi des problèmes d'ego à la défense de valeurs essentielles. Inutile d'insister sur le sujet: chacun reconnaitra les siens...

FR3 nous ayant signalé son intérêt pour le sujet (il faut dire que la phrase prononcée par le 1er adjoint stupéfie toute personne extérieure à HB) a souhaité faire un reportage à l'occasion de ce point presse et la présence de la TV était vraiment rêvée, malgré l'absence de ceux qui ont essayé de faire capoter ce cri d'indignation. La Voix du Nord, invitée, n'est pas venue, probablement pour des raisons d'agenda...
Nous avons passé beaucoup de temps avec le journaliste de FR3 qui ne connaissait pas l'ambiance d'HB. De plus, il a fallu le convaincre de la véracité des propos tenus, lui expliquer les mensonges de l'AR: ses liens avec le FN avant 2009, la déclaration de G. Bouquillon entre les 2 tours, réfutant toute relation avec le FN, et cela pour obtenir l'appel à voter pour lui, etc...
Coup de chance, alors que nous terminions les interviews, face à l'Hôtel de Ville, passe GB, certainement bien informé, et nous proposons à FR3 d'aller quérir confirmation de nos déclarations auprès du 1er adjoint. Le journaliste, non seulement, put entendre la fameuse phrase de ses propres oreilles, mais il eut également droit à l'explication stupéfiante: le FN n'est pas fachiste puisqu'il n'a pas pris le pouvoir par la force! (sic). Le reportage reprend bien ce grand moment et ceux qui l'ont vu n'en sont pas encore revenus!

Cet exercice devant la caméra fut l'occasion, pour ceux qui étaient là , de présenter les choses de façon très simple, à la demande expresse du journaliste, effrayé par la complexité de la situation:

- Avant les élections de juillet 2009, l'AR entretenait, en secret, des relations avec le FN (notamment, l'assistance juridique du FN pour le recours de l'AR contre Dalongeville, la préparation avec le FN du débat TV avant les élections de 2008, pour "dézinguer" Marie-Noëlle Lienemann).

- Entre les 2 tours de juillet 2009, Briois ayant fait référence à ces relations, ceux qui devaient appeler à voter pour Duquenne pour battre le FN, ont exigé que l'AR fasse la lumière sur ces accusations. Sans problème, Georges Bouquillon mentit activement (et non plus par omission) en démentant toute relation!

- depuis, la connivence n'a pas cessé entre la majorité et l'opposition unique, même si de temps en temps, il faut donner le change (et cela vient toujours du FN). La majorité accorde aux Frontistes plus que ce que la loi oblige. Non seulement les comportements sont plus que cordiaux, mais les décisions sont prises d'un commun accord. Dernièrement, la majorité a refusé la création de 500 emplois, dans le plus grand des secrets et donc, sans concertation (la compétence économique est communautaire et la décision héninoise fait beaucoup saliver... de fureur) Le FN n'a pas protesté! Il aurait pu pour la forme, mais comme il avait été consulté, il a avalisé. Explication: le village de Beaumont où aurait pu s'implanter l'entreprise, vote en majorité FN, par dépit, le lieu ayant été défiguré par des implantations économiques...

Ces 3 explications de la franche collaboration (au sens de celle du régime de Vichy avec les Nazis) de la majorité municipale avec le FN, permet de comprendre, et non pas de justifier, la ritournelle: "Le FN n'est pas un parti fachiste". Sil l'était la collusion n'aurait pas lieu d'être, sous-entend certainement l'auteur de l'assertion...

A suivre

Affaire Woerth : Le début de l’effondrement d’un système. JF Kahn

Il me démangeait d'écrire quelque chose sur le scandale Woerth. A la lecture du blog de JF Kahn, je me suis dit: tout y est! Je l'ai donc repris dans son intégralité, y compris le style inimitable de JFK!

J'ajouterai simplement que l'on se demande combien de temps encore, M.Woerth sera soutenu.

Oh certes, M.Woerth n'est pas un homme malhonnête: rien n'indique pour l'instant qu'il ait commis une quelconque malversation. Mais c'est pire encore, il y a mélange des genres: et l'ensemble procure un malaise évident, révélateur du comportement de cette Présidence de la République qui n'a pour Dieu que l'argent, les privilèges et les prébendes. 

On se moque du citoyen: comment voulez-vous qu'il croit encore à la politique, fonction sociétale pourtant essentielle? 

 

A quand l'abolition des privilèges, cette nuit du 4 août où nous ferions table rase de tous les profiteurs? 

 

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LE BLOG DE JEAN-FRANCOIS KAHN

Affaire Woerth : Le début de l’effondrement d’un système.



La Prise de la Bastille (Jean-Pierre Houël) 


Dans l’affaire Woerth on atteint peu à peu des sommets.
Il s’agit bien de l’un des plus gros scandales de la cinquième république.
« Je l’ai défendu au début, mais aujourd’hui il est mort » a déclaré le député UMP Francois Goulard.
Mais alors pourquoi Sarkozy, depuis le Canada, a-t-il tenu à apporter tout son soutien à son ministre ?
Pour une raison simple : Woerth a été le financier du système Sarkozy. C’est lui qui a organisé la mobilisation de l’oligarchie des grosses fortunes en faveur de l’actuel chef de l’Etat, en échange de réductions d’impôts, de légions d’honneur, de réceptions à l’Elysée et, surtout, de quasi impunité consenties à leurs pratiques d’évasion fiscale.

Résumons :

1)    Marianne publie un document qui prouve indubitablement que le juge Courroye – en charge du procès Bettencourt et considéré comme proche du pouvoir – n’ignorait rien des fraudes fiscales organisées au nom de l’héritière de l’Oréal et dont profitait en particulier son protégé, le photographe François-Marie Bannier. Aussitôt, le juge Courroye, pour ne pas porter le chapeau, fait savoir que toutes ces informations, il les a transmises au ministère du Budget, c’est-à-dire aux services d’Eric Woerth. Or, Woerth, dans plusieurs interviews, avait juré qu’il ne savait rien de la situation fiscale de Madame Bettencourt. Du coup il réagit mais très maladroitement : il révèle qu’il avait effectivement autorisé un contrôle fiscal de François-Marie Bannier. Ce qui prouve : a) qu’il était au courant, b) que c’est lui qui autorise ou refuse des contrôle fiscaux (alors qu’il le niait précédemment), c) mais cela souligne surtout, qu’en revanche, il n’a autorisé aucun contrôle fiscal visant la fortune de Liliane Bettencourt que gère sa propre épouse.

2)    Mediapart révèle le pot-aux-roses : la société Clymen, qui gère la fortune de Liliane Bettencourt – elle ne fait même que cela -, que préside Patrice de Maistre et dans laquelle travaille Madame Woerth, a perdu cent millions d’euros et la majorité de ses exercices ont été déficitaires. Comment peut-on perdre autant d’argent, et aussi systématiquement (si ce n’était qu’en 2008 on comprendrait) simplement en gérant une fortune, c’est-à-dire en plaçant des fonds susceptibles de susciter des plus-values.
Et surtout, pourquoi plus la société perdait d’argent plus ses salariés, dont Madame Woerth on présume, étaient fortement augmentés ? Une seule explication plausible : l’une des principales activités de cette société consistait à organiser une évasion fiscale et à la camoufler en déficits.
De toute façon les déficits cumulés permettaient d’échapper au Fisc.

3)    Le JDD en remet une couche : il raconte que Robert Peugeot, l’un des héritiers de la firme automobile, fut, en son absence, cambriolé à Paris. Les malfrats, à l’évidence bien informés, forcèrent un coffre secret camouflé dans une salle de bains et mirent la main sur des bijoux, une Rolex, des pièces d’or et surtout sur des lingots. Valeur d’un lingot d’or : 25.000 euros à l’époque. Donc le préjudice est facile à évaluer. 500.000 euros, précise la police. L’info fuite. Des policiers se font engueuler par leur direction, qui s’est, elle-même fait engueuler par plus haut placé. Et, miracle, le préjudice est ramené à 150.000 euros. Ce qui correspond à ce que Peugeot a déclaré pour le calcul de l’ISF. Le camouflage d’une fraude est évident.
Or, un peu après le vol, on a pu apercevoir Eric Woerth dîner au restaurant l’Ami Louis, en tête à tête, avec Robert Peugeot. A qui, il a, d’ailleurs – à lui aussi – remis personnellement la légion d’honneur.
Faut-il préciser qu’aucune enquête ne sera diligentée sur l’origine des lingots d’or ?

4) Autre information du JDD, décidemment en forme, (l’édito d’Askolovitch est terrible) : au printemps 2008, Eric Woerth, flanqué de son épouse, recevait à dîner dans un hôtel servant de succursale au ministère des Finances, mais en temps que trésorier de l’UMP (incroyable confusion des genres) une douzaine de gros donateurs, des responsables financiers en majorité, dont plusieurs personnes en difficulté avec le Fisc, et parmi eux Patrice De Maistre, le financier de Madame Bettencourt et… Robert Peugeot.
Détail croustillant : tous ces gens se connaissent fort bien car ils participent, en France et à l’étranger, à des parties de chasse au gros.
***

Comme dit le député UMP de l’Oise, le département dont Woerth est élu, E. Courtial, « Woerth transpire le mec normal… la présomption d’honnêteté est très forte ».
Pour autant, était-ce une bonne idée de nommer ministre du Travail le député des courses de Chantilly, grand ami de l’Aga Khan (entre parenthèses si Madame Woerth a été nommée au conseil d’administration d’Hermès c’est en partie parce que cette entreprise de luxe organise le prix Diane).
Et, de toute façon, qu’aurait-on dit si Mitterrand  avait nommé ministre du Budget du gouvernement Mauroy le trésorier du PS ou du PC !

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Pendant ce temps là on peaufine la mise au point de l’Airbus spécial commandé par Nicolas Sarkozy et spécialement agencé pour lui et sur ses indications. Coût : 176 millions d’euros. 60 fauteuils business de luxe au lieu des 324 sièges normaux, chambre à lit double avec salle de bain et douche, dressing, bureau-salon en plus de la grande salle de réunion pour conférence de presse, clinique et … dispositif anti-missiles.

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En 2009, les collaborateurs des cabinets ministériels ont été augmentés de 21%.

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Quelque chose est entrain de s’effondrer. « Une atmosphère malsaine de nuit de 4 août », comme dit Jean-François Coppé.

mardi 29 juin 2010

Espagne/Portugal: 1-0

A condition de retrouver un F. Torres en pleine forme (lui qui fut inexistant ce soir) ou d'aligner un autre avant -centre (comme Llorente entré à la 59'), l'Espagne peut très bien aller jusqu'au bout de ce Mondial.
Avec un David Villa, intenable en seconde mi-temps, et auteur du but de la victoire (63'), les Espagnols ont développé un football chatoyant, fait de passes courtes très précises, frappant au but plus d'une dizaine de fois. Les arrêts du gardien portugais, Eduardo, permirent de reculer l'échéance, puis d'empêcher l'aggravation du score. Dommage que Inesta ne fût pas dans un grand jour, car le spectacle eut été encore plus agréable...Une bien belle équipe!

Que dire du Portugal? Trop défensif (ce qu'il fit bien), amoindri par un Christiano Ronaldo complètement absent, il manqua complètement son match, malgré un potentiel de haute valeur. Mais pouvait-il faire mieux contre une Espagne aussi brillante, surtout après la sortie de Torres?

Les meilleurs ont donc gagné, et la rencontre, de belle facture, nous consola du piètre match de cet après-midi...Et de ce fait, on ne voit pas comment le Paraguay pourrait empêcher les Espagnols de jouer les demi-finales contre l'Argentine ou l'Allemagne.

AA


A perdre sans péril, on est éliminé sans gloire ! Voilà le proverbe du soir à méditer pour la sélection portugaise… Un proverbe qui lui est allé, en effet, comme un gant. En parlant de gants, ce sont surtout ceux d’Eduardo qui ont chauffé. Ceux de Casillas, eux, sont restés bien au chaud face à l’atonie offensive du Portugal ! Bref, les champions d’Europe en titre ont pris le dernier ticket pour les quarts de finale. Après un match dur, de haute intensité. Les Espagnols ont joué comme à l’accoutumé, ils passent logiquement ce tour, les Portugais ont déjoué, ils passent à la trappe. Logique.

Cet après-midi, Paraguay-Japon avait été lénifiant, ce soir, Espagne-Portugal a été prenant. On a assisté à un match de très haut niveau. Pas exceptionnel mais de très haut niveau. Ces matchs-là sont souvent fermés à double ou triple tour. La première mi-temps a suivi ce schéma classique des matchs à élimination directe entre deux grosses équipes européennes. Sans surprise, l’Espagne ne calcula pas et commença au quart de tour ce 1/8ème de finale. Mais au bout d’un quart d’heure, la Roja s’emmêla dans la toile tissée, habillement, par l’organisation portugaise. Si les Lusitaniens réussissaient avec brio à faire mal jouer les Espagnols, ils ne sortirent qu’épisodiquement mais toujours de manière menaçante, il faut le souligner, à l’image du tir de Tiago repoussé en deux temps avec difficulté par Casillas (21ème) ou de celui de Cristiano Ronaldo (28ème).

Après ces premières quarante-cinq minutes, on sentait les hommes de Carlos Queirós capables d’accrocher le favori numéro un de ce Mondial. Ils ne leur manquaient qu’un peu plus de suite dans leurs idées offensives. Malheureusement, pour eux, la deuxième période sonna comme le réveil de « La Furia Española ». La première alerte fut pourtant portugaise avec un déboulé d’Hugo Almeida sur la gauche (52ème) dont le centre contré par Puyol faillit tromper son propre gardien. Mais le ballon passa de très peu à côté. Cette forte alerte portugaise fut la seule de cette seconde mi-temps ! Dans ce genre de rencontre, il faut souvent compter sur un exploit individuel pour débloquer le jeu. Cet exploit, il fut espagnol et sortit, une nouvelle fois, du pied droit de ce diable de David Villa. Le futur attaquant du Barça récupéra un ballon, après une talonnade inspirée de Xavi, dans la surface avant de devoir s’y reprendre à deux fois pour battre Eduardo (63ème). 1-0 pour l’Espagne. On attendit, en vain, une réaction, une révolte offensive de la Selecção portugaise. C’est au contraire Eduardo, l’excellent portier du Sporting Braga, qui fut bombardé de toutes parts. Ses interventions (70ème, 77ème) permirent de conserver l’intérêt de la fin de match. Mais les attaques désordonnées des coéquipiers de Cristiano Ronaldo, absolument transparent dans ce derby ibérique, n’aboutirent sur rien… L’Espagne finit par l’emporter grâce à ce petit but signé David Villa, le meilleur joueur et buteur de cette Coupe du Monde jusqu’à présent.

Dans une partie mal engagée, l’Espagne a encore réussi à trouver la clé pour s’en sortir. Un boulevard semble se dégager sur le parcours des hommes du sélectionneur Del Bosque. En sortant indemne de ce duel avec le Portugal, les Hispaniques sont dans une position de très grand favori avant leur quart de finale contre le Paraguay. Ils donnent l’impression de monter en puissance dans ce Mondial. Au bon moment, quoi !

Quant aux Portugais, ils n’ont pas été capables de se faire violence de leur tactique défensive, concoctée par leur sélectionneur. Cela n’aura marché qu’une mi-temps. Menés au score, ils n’ont pas su réagir. Attendu comme l’une des grandes vedettes de cette Coupe du Monde, Cristiano Ronaldo est passé, tel un fantôme, à côté de sa compétition. En outre, le Portugal repart en laissant une image ternie à cause d’un Ricardo Costa, coupable de plusieurs coups défendus et volontaires, notamment sur Villa, et expulsé logiquement pour l’ensemble de son œuvre (89ème). A la violence, ce Ricardo Costa a ajouté l’imbécilité gratuite en crachant sur un caméraman… La plus piètre image depuis le début du Mondial ! On préférera largement garder en tête les montées de Fábio Coentrão, le latéral gauche, véritable révélation de ce Mondial sud-africain…

Place aux quarts de finale maintenant !

"Le FN n'est pas un parti fachiste" (2)


2- Le FN est-il un parti fachiste?

C'est vrai que l'on peut en discuter en fonction du contenu que l'on donne au mot, mais surtout de ce que représente le FN. Nous avons vu que  "fascisme" a un sens admis (voir ce qui a été écrit précédemment). Concernant le FN, les spécialistes (politologues, historiens...) l'assimile à un parti d'extrême-droite répondant aux critères du fascisme (références au nazisme et à ses avatars: Vichy, par exemple; et aux régimes totalitaires, autoritaires, en général et liés à l'extrême-droite).

A- La référence au nazisme et à Vichy

Les références au nazisme et au régime de Vichy sont bien connues, même si les dirigeants actuels n'y font plus allusion.
David Noël l'a  rappelé récemment: "Pourquoi Le Pen soutient-il les thèses des révisionnistes? Pourquoi ces propos sur les chambres à gaz, "détail de l'histoire"? Pourquoi trouve-t-on les livres de Jean Mabire, à la gloire des Waffens SS, sur les stands des congrès du FN? Pourquoi y avait-il des anciens de la LVF au bureau politique du FN? Pourquoi ces déclarations de Le Pen affirmant "je crois en l'inégalité des races"? Pourquoi faire l'éloge de la correction de la Gestapo et d'une occupation allemande "pas particulièrement inhumaine"? Pourquoi vanter l'action du régime de Vichy et soutenir qu'il ne porte aucune responsabilité dans la déportation des Juifs, ce qui est parfaitement faux? Pourquoi le FN ne participe pas aux cérémonies de la déportation? Pourquoi le FN ne participe-t-il pas aux cérémonies du 18 juin?"

B- Les références politiques:

Michel Winock, célèbre historien, synthétisait, en 2004, ce qu'est un parti d'extrême-droite, par 9 caractéristiques, qui découlent du discours de la décadence "vieille chanson que les Français connaissent depuis la Révolution".

- "la haine du présent", considérée comme une période de décadence;
- "la nostalgie d'un âge d'or";
- "l'éloge de l'immobilité", conséquence du refus du changement;
- "l'anti-individualisme", conséquence des libertés individuelles et du suffrage universel;
- "l'apologie des sociétés élitaires", l'absence d'élite étant considérée comme une décadence;
- "la nostalgie du sacré", que celui-ci soit moral ou religieux;
- "la peur du metissage génétique et l'effondrement démographique";
- "la censure des mœurs", notamment la licence sexuelle et l'homosexualité;
- "l'anti-intellectualisme", les intellectuels n'ayant "aucun contact avec le monde réel".

La réponse à la question "le FN est-il un parti fachiste?" est clairement: oui! Puisqu'il s'agit d'un parti d'extrême-droite dont la référence se trouve dans le fascisme incarné par Hitler et Mussolini. Il existe des partis d'extrême-droite sans référence au fachisme: les partis monarchiques, par exemple, dont la référence n'est pas Hitler, mais l'avant-1789.

Cela dit, le FN n'est ni républicain (il ne fait d'ailleurs jamais référence à la devise de la République:" Liberté, égalité, fraternité") et il n'est pas démocrate, puisque seule l'élite a raison et que les politiques sont tous pourris...

Vous me direz, sachant cela, G. Bouquillon, membre d'un parti républicain (MRC) et cofondateur de l'Alliance Républicaine" est en contradiction complète avec tout ce référentiel quand il éructe: "Le FN n'est pas un parti fachiste". Non, pas du tout! Il a inventé une nouvelle définition du fachisme...Il a, en effet, répondu au journaliste qui lui demandait pourquoi cette dénégation: "Le FN n'a pas voulu prendre le pouvoir par la force, voilà tout simplement ce que j'ai voulu dire"!!! Le fachisme se résume donc dans cette proposition: on est fachiste quand on veut prendre le pouvoir par la force...Comme l'a ajouté, malicieusement, le journaliste, dans son commentaire: "à Hénin-Beaumont, il vaut mieux choisir ses mots"...

Alors, vous me direz, G. Bouquillon est un ignare et un inculte? Non, pas du tout, il est cohérent avec son action (voir un peu plus loin)!

Par sa phrase lapidaire, il a (une nouvelle fois) légitimé le FN, aux yeux d'une population pour laquelle le mot fachiste a un sens. Mais si le 1er adjoint, républicain parmi les républicains, le dit, alors le FN n'est pas fachiste et il est donc respectable! 
Qu'importe si l'explication donnée par GB est idiote et fausse! Idiote parce qu'elle participe du degré zéro de l'intelligence et qu'elle l'insulte! Fausse parce qu'elle signifie que Hitler, qui est arrivé légalement au pouvoir, n'était pas fachiste!

Alors pourquoi claironner: "le FN n'est pas un parti fachiste"?


A suivre

Paraguay/japon: 0-0, 5-3 ap

Il faut absolument un vainqueur à partir des huitièmes de finale et le Paraguay l'a emporté aux tirs au but, le Japonais Komano ayant envoyé le sien sur la barre.

0-0 à la fin des prolongations, les adversaires du jour ne nous ont pas régalés. 2 équipes qui ne sont pas du niveau des autres, un arbitre pointilleux, donnant des cartons jaunes souvent injustifiés (heureusement, on remet les compteurs à zéro au prochain tour!), tout cela ne nous laissera pas un souvenir impérissable.

Le Paraguay est le quatrième qualifié sud-américain (plus 3 européens et un africain), c'est  la première fois qu'il accède aux quarts de finale. Point/barre.

J'avoue que j'aurais aimé que le Japon se qualifie: malheureusement inefficaces, ses joueurs vont toujours de l'avant et il possède des joueurs de grande classe, dont l'un, Honda, déjà remarqué dans les matchs précédents, est capable de tout faire: on en reparlera bientôt! Les Japonais ont un jeu fait de passes courtes et rapides, et pour arriver devant le but adverse, 3 ou 4 passes leur suffisent là où les Paraguayens en ont besoin d'une douzaine, voire plus!

Ce soir, le Portugal et l'Espagne devraient nous fournir un spectacle de haut niveau: nous aurons alors oublié les 2 heures 30 de cet après-midi!

lundi 28 juin 2010

Brésil/Chili: 3/0

Au moment d'écrire ce commentaire, je m'aperçois que le parallèle avec la Hollande est tentant: sans forcer, le Brésil a profité de quelques éclairs pour gagner facilement: Juan 34’Fabiano 38’Robinho 59’ont marqué de très beaux buts.

2 différences notables avec le match de l'après-midi: la défense brésilienne est très solide et le Chili a beaucoup mieux joué que la Slovaquie, même si finalement il n'a pas sauvé l'honneur. Combinant très bien, elle est venue, à chaque fois, se jeter dans les rets du Brésil.
2 grandes déceptions: les 2 stars brésiliennes, Kaka et Robinho, n'ont pas beaucoup brillé. Heureusement, Alves et Ramirez (et la défense, avec un extraordinaire Juan) ont largement suppléé.

Le quart de finale opposera donc, comme prévu, le Brésil au Pays-Bas: match qui devrait être somptueux tant les 2 équipes sont de très haut niveau...quand elles sont contraintes d'élever leur qualité de jeu! Et là, ce sera le cas!

AA



3-0, c’est clair, net et sans bavure ! Voici le Brésil version Dunga, pas très époustouflant mais à l’efficacité redoutable ! Le Chili l’a appris à ses dépens ce soir en butant constamment sur le bloc défensif brésilien quasi-impénétrable. Ce Brésil monte en puissance et semble pouvoir faire encore mieux sur le plan offensif. En vue du futur Pays-Bas/Brésil, ça promet…!

Il n’aura pas fallu beaucoup de temps dans cette rencontre pour comprendre que les Chiliens n’avaient pas les moyens d’inquiéter leurs homologues sud-américains. Les joueurs du coach Marcelo Bielsa firent illusion dans le jeu pendant un petit quart d’heure, guère plus… Une preuve de l’impuissance chilienne ? La première occasion réelle de la Roja arriva à la…75ème minute avec un tir de Suazo détourné en corner par l’excellent Júlio César ! Et cela faisait déjà 3-0 pour la Seleção. Trois buts différents, comme pour démontrer que le danger brésilien peut venir de partout. Sur coup de pied arrêté déjà avec des joueurs à la frappe de balle puissante et précise, à l’image de Maicon, Dani Alvés, Ramires ou Bastos. Ce fut sur un corner de Maicon que l’irréprochable Juan plaça un coup de boule sous la barre (34ème) ! Impressionnant ! Sur action collective rapide, presque à une touche de balle, de plus. Le deuxième but fut typiquement brésilien avec une remise superbe en une touche de Kaka qui libéra, à la limite du hors-jeu, Luis Fabiano qui dribbla Bravo, le gardien chilien, avant de pousser, tranquillement le ballon dans les filets (38ème). Génial ! Sur contre supersonique, enfin. Ramires intercepta une passe chilienne dans le rond central et perfora la défense plein axe avant de décaler Robinho qui, à l'entrée de la surface, enroula une frappe du droit dans le petit filet (59ème) ! Superbe !

Une heure de jeu et 3-0, les Brésiliens ont fait une démonstration d’efficacité et de réalisme. Le score aurait pu être plus sévère mais les hommes de Dunga gérèrent tranquillement la dernière demi-heure avec pour souci principal de ne pas encaisser de but. Les Chiliens ont essayé, tenté mais ils n’avaient pas les armes pour vaincre une équipe qui est clairement sa « bête noire » historique. Ils ont accumulé les passes courtes mais en jouant « trop petit », ils n’ont finalement jamais trouvé l’ouverture. Peut-être étaient-ils émoussés après leur combat à dix contre les Espagnol d’il y a trois jours. Ce Chili-là n’a pas avoir honte de cette défaite, il aura montré de belles choses en Afrique du Sud et des joueurs comme Beausejour, Sánchez, Gonzáles ou Suazo se sont révélés.

Le plus fort, c’est que les stars brésiliennes n’ont pas encore montré toute l’étendue de leur talent offensif. Si Kaka a semblé en nets progrès physiques, Robinho, Luis Fabiano, Dani Alves ont été relativement moyens, ce soir. Ce Brésil 2010 est sans faille apparente, très solide derrière et efficace devant. Les rabat-joie diront que ce n’est pas du football samba mais cette équipe reste le meilleur compromis vitesse-technique de ce Mondial. Le duel avec les Pays-Bas, qui évoluent un peu sur le même registre de jeu, s’annonce passionnant et indécis…

Allez, votre serviteur se risque à un pronostic pour ce prochain quart de finale ! Le Brésil m’apparaît comme une version améliorée des Pays-Bas. Avantage donc, selon moi, aux quintuples champions du monde…

PL

Vérité et Espoir


L'association Vérité et Espoir, dont l'objet est l'éducation citoyenne, organise une information sur:
Le Conseil Général et les Maisons départementales des Solidarités, le 1er juillet à 19H.

Si vous souhaitez y participer, merci de prendre contact avec moi: alainalpern@gmail.com

"Le FN n'est pas un parti fachiste" (1)

Cette phrase prononcée par le 1er adjoint de la ville d'Hénin-Beaumont surprend tous ceux qui la lisent ou à qui elle est rapportée. Quand vous signalez à vos interlocuteurs ébahis que cet aphorisme a fait l'objet d'un communiqué, repris par La Voix du Nord (et non infirmé) et qu'il fut réitéré devant les caméras de FR3, vous tentez alors de leur expliquer l'environnement politique d'Hénin-Beaumont, la quasi cogestion avec le FN et vous concluez en parlant de la phase finale de la lepénisation des esprits

"Le FN n'est pas un parti fachiste": comment est-il possible d'en arriver à une telle aberration mentale?

 Je vais tenter d'en donner quelques explications, sans me référer à la psychologie ou à la psychanalyse. Je laisse aux spécialistes le soin de déterminer si l'auteur de cette phrase est un refoulé ou souffre d'un pathos particulier, parce que nous sommes dans un domaine (la politique) où seul l'intérêt général devrait compter...
Il me semble donc logique de vérifier ce que signifie le mot "fachisme" et en quoi ce terme colle ou pas au FN. Puis, nous dresserons quelques considérations personnelles.

1- Être "fachiste".

Même si, en tapant ce mot sur Google, vous trouverez des milliers de références, force est de constater qu'aucun dictionnaire ne reprend de définition du mot. Notre premier adjoint aurait-il utilisé un terme qui n'existe pas? Je vous rassure: telle n'était pas son intention...

L'origine du mot se retrouve dans "fascisme", dont Larousse donne la définition la plus concise:
Nom masculin (de l'italien  fascismo, de fascio, faisceau)
.
* régime établi en Italie de 1922 à 1945, fondé sur la dictature d'un parti unique, l'exaltation nationaliste et le corporatisme (l'historien Zeev Sternhell considère, lui, que le fascisme est né en France au XIXème siècle, thèse séduisante dont vous pouvez trouver les grandes lignes par l'intermédiaire de Google).

* doctrine ou tendance visant à installer un régime autoritaire rappelant le fascisme italien.

* Attitude autoritaire, arbitraire, violente et dictatoriale imposée par quelqu'un, à un groupe quelconque, à son entourage

La dernière acception est reprise par de nombreuses références. Citons:

- Wikipedia:(extraits): "Le nazisme s'est inspiré, en partie, du fascisme. Dans son acception la plus large, le terme est employé pour disqualifier son ennemi politique. Dans la discussion politique contemporaine, le terme fasciste continue d'être employé comme une injure. Cependant, le fascisme est encore revendiqué par certaines mouvances d'extrême-droite.

- Un site peu connu, mais souvent pertinent, la Toupie: www.toupie.org
" Le fascisme est une des formes du totalitarisme. Au-delà du régime mussolinien, le terme "fasciste" sert souvent à désigner des régimes autoritaires, totalitaires, en général liés à l'extrême-droite, proches dans leur forme du fascisme italien: nazisme, franquisme, Vichy..."

Je ne multiplierai pas les références (vous les trouverez sur Google), mais je souhaiterais synthétiser les différentes définitions:
- terme lié au régime nazi et ses avatars, synonymes de totalitarisme, autoritarisme, racisme...
- terme souvent employé comme une injure.

Le contenu du mot est donc bien précis.

Je n'ai pas trouvé de raison pertinente de l'utilisation fréquente de "fachisme", en lieu et place de fascisme. Probablement la prononciation en français du mot italien...Le terme "facho" serait un dérivé de fachiste (à moins que ce ne soit l'inverse): terme qui fit florès en mai 68 pour désigner ceux qui "cassaient" du manifestant. Le mot concerne aujourd'hui les membres du FN et ceux qui sont proches de l'extrême-droite. Libération a d'ailleurs, au moment des Présidentielles de 2002, titré un de ses articles: "Le Pen, itinéraire d'un facho", sans être poursuivi.
A noter que, chez les jeunes, aujourd'hui, facho signifierait raciste, ce qui n'est pas une dérive inintéressante...

A suivre: Le FN est-il un parti fachiste?

Désolé

Désolé, mais mon texte de ce matin " "Le FN n'est pas un parti fachiste" ne "passe" pas. J'espère être en mesure de le rétablir en fin de matinée...Les forces du mal sont-elles à l'origine de cet accident?

Pays/Bas/Slovaquie: 2-1

On se demande toujours pourquoi les Hollandais en font un strict minimum. C'est une caractéristique de leur football: un jeu de passe à 10 par des joueurs robustes et soudain une accélération et une occasion dangereuse. C'est encore ce qui s'est passé cet après-midi. Jeu monotone, puis une éclaircie, renouvelée à plusieurs reprises (une dizaine d'occasions dangereuses), ponctuées par 2 buts. Robben, auteur du premier, à la 18ème, avec son sempiternel jeu, part de son aile droite vers le centre et après un dernier crochet, décoche un tir victorieux des 20 mètres! Imparable!
Le second (84') est plus classique: Kuyt déboule sur sa gauche, efface le gardien, et centre parfaitement en retrait dans les pieds de Snijder qui marque du plat du pied, comme à la parade. Clair et net!
Les Slovaques sauvent l'honneur, à la dernière minute, sur penalty (Vittek).Ils ont réussi l'exploit de battre l''Italie, mais ont montré leurs limites aujourd'hui.

Les Hollandais, dont on attend confirmation de leur statut de favori, rencontreront le vainqueur de ce soir (Brésil ou Chili). Ont-ils un potentiel supérieur à ce que l'on a vu ou ont-ils atteint leur maximum de compétence? Dans le premier cas, ils iront très, très loin...Sinon, ils seront éliminés dès le tour suivant. Je pencherai vers un potentiel énorme, capable de battre les Brésiliens dans le probable prochain quart de finale...

AA


Qualification « mécanique » des Oranje pour les quarts de finale ! En donnant l’impression de ne jamais forcer leur talent, les Pays-Bas éliminent logiquement une équipe de Slovaquie trop gentille. Cette capacité à accélérer quand ils le souhaitent est la force principale des Néerlandais. Une force tranquille, dont on se demande bien où elle s’arrêtera…

Dieu qu’elle eut du mal à décoller cette partie ! Pourtant, le début de rencontre fut intéressant avec des incursions offensives des deux côtés. La sélection néerlandaise ouvrit le score sur une « spéciale » d’Arjen Robben (18ème). Titularisé d’entrée pour la première fois de cette Coupe du Monde, l’attaquant du Bayern de Munich repiqua au centre et, malgré l’opposition de trois défenseurs, logea une frappe du gauche « chirurgicale » dans le petit filet du but de Mucha, le gardien Slovaque. Un classique du genre qui mêla vitesse d’exécution, soudaineté et précision de la frappe ! Toutes les défenses du monde savent ce que Robben va faire à l’avance, mais bien peu sont celles qui sont capables de contrer ce diable de batave… L’entame de match fut donc idéale pour les Pays-Bas qui déroulèrent ensuite, sans paniquer, une partition sans saveur. Empruntés et limités dans leur expression collective, les Slovaques éprouvèrent toutes les difficultés pour s’approcher du but gardé par Stekelenburg.

La deuxième mi-temps partit sur les mêmes bases que la première : l’équipe hollandaise continua à jouer sur un rythme tranquille et piqua, tel un scorpion, de temps en temps la défense slovaque. Mais elle trouva sur son passage un excellent Mucha, qui repoussa longtemps l’échéance. La sélection d’Europe centrale se remua, enfin, dans les vingt-cinq dernières minutes. Mais Stoch (67ème) et Vittek (68ème et 78ème) échouèrent soit sur un Stekelenburg vigilant et décisif soit par maladresse. La chance des Slovaques de recoller à la marque passa. A la 84ème, Sneijder enfonça définitivement le clou en profitant d’un excellent travail de Kuyt. Si la Slovaquie manqua de suite dans les idées pour bousculer l’équipe hollandaise, elle réussit, en revanche, sa sortie en atténuant le score sur un pénalty de dernière seconde transformé par Vittek (93ème). De quoi rendre plus douce cette élimination par la « Tulipe » néerlandaise…

Les Bataves sont toujours en lisse dans ce Mondial. Leur collectif approximatif est pour l’instant comblé par des actions individuelles de grande classe. Mais attention à la suffisance, défaut principal du football néerlandais ! Car le prochain adversaire des Hollandais sera d’un tout autre calibre (Brésil ou Chili) et pourrait bien ébranler leur force tranquille…

PL

dimanche 27 juin 2010

Argentine/Mexique: 3-1


Pour la seconde de fois de la journée, une frustration née d'une erreur d'arbitrage!

Alors que les Mexicains séduisaient par un jeu rapide et incisif, un but de Tevez à la 26ème minute, en position d'hors-jeu, fut validé par l'arbitre après consultation du juge de touche. Abasourdis, les Mexicains marquèrent...le coup. Osorio rata son contrôle et Higuain, à l'affut, s'en alla marquer. Le 3-0 menaça des Mexicains déboussolés. Ce n'est qu'en seconde mi-temps que les Argentins aggravèrent le score, grâce à un missile de Tevez à la 52 ème minute (le plus beau but du Mondial jusqu'à présent). Les Mexicains continuaient à pratiquer leur jeu chatoyant devant des Argentins qui "déroulaient", leur qualification assurée. Les Aztèques sauvèrent l'honneur à la  71ème minute par Hernandez.

Encore une fois, on se posera la question de savoir ce qui se serait passé si le premier but argentin avait été refusé...Certes, les Hernandez, Salcido, Dos Santos auraient brillé, mais je ne suis pas sûr qu'ils auraient pu résister à cette triplette unique au monde composée de Messi, Tevez et Higuain, capables à tout moment d'un exploit... Mais le Mexique possède une bien belle équipe, jeune de surcroit et qui sera une des favorites de la...prochaine Coupe du Monde.

Quant à nous, nous attendons avec impatience le quart de finale entre l'Argentine et l'Allemagne...Spectacle garanti! Le spectacle sur le terrain étant agrémenté d'un show Maradona devant son banc, show fait de moulinets des bras, de prise à témoin des spectateurs et de fougueuses embrassades en cas de but...

AA



Drôle de rencontre ce soir entre Argentins et Mexicains ! L’Argentine n’a pas fait un grand match, l’Argentine a eu droit un petit coup de pouce arbitral, l’Argentine a souvent été intermittente du spectacle mais l’Argentine est passée. Sans surprise, sans grande émotion aussi…

Les Mexicains entrèrent sans complexe dans la partie : leur organisation tactique gêna énormément les Argentins qui connaissaient beaucoup de difficulté à ressortir le ballon. Mieux, les Pumas utilisèrent le plus vite possible les côtés pour contourner la défense de l’Albiceleste. La frappe pure de Carlos Salcido (8ème) sur la barre et le tir de Javier Hernández (14ème) furent des avertissements sans frais. Ce fut absolument contre le cours du jeu que Carlos Tévez ouvrit le score (26ème) : l’attaquant de Manchester City profita d’une petite passe lobée de Messi pour marquer de la tête dans les six mètres après avoir buté sur Oscar Pérez. Petit problème : il était hors-jeu ! L’arbitre de la partie, l’italien Rosetti, préféra suivre l’avis de son assistant plutôt que de le déjuger. Aïe, aïe, aïe, nouvelle erreur d’arbitrage ! Le plus embêtant, c’est qu’elle relança l’équipe de Diego Maradona, pas dans un super jour. L’Argentine eut non seulement besoin d’une aide arbitrale involontaire pour faire la différence mais aussi d’une erreur monumentale de Ricardo Osorio, le défenseur central mexicain. Ce dernier, trop facile, tenta et rata une roulette dans les vingt derniers mètres. Higuain n’en demandait pas tant. Il récupéra l’offrande et, dans la foulée, réussit, lui, sa roulette pour effacer Pérez et pousser le ballon dans le but vide (33ème) ! 2-0 pour l’Argentine, le football est cruel… Mais, à ce niveau, les erreurs se payent cash… La « Tri » frisa même la correctionnelle en fin de première période mais avec deux buts d’écart, le sort de ce 1/8ème de finale semblait déjà scellé à la mi-temps.

La deuxième mi-temps commençait sur un faux rythme, très sud-américain, quand survint le troisième but argentin qui réveilla tout le monde. Carlos Tévez arracha un ballon dans les pieds mexicains et ne se posa aucune question en décochant une frappe d’une pureté inouïe qui finit sa course en pleine lucarne de la cage de Pérez (52ème) ! Superbe ! L’un des plus beaux buts de ce Mondial ! L’addition commençait à être bien lourde pour les Centroaméricains. Heureusement, les Argentins gérèrent au pas la fin de match pour ne pas accabler une équipe du Mexique plaisante mais qui prit des risques inconsidérés derrière. Cela n’a pas pardonné ce soir face à une équipe argentine composée de fortes individualités. Cependant, le Mexique a de l’orgueil et de l’honneur. A la 71ème minute, après un contrôle orienté qui brisa les reins de Demichelis, l’attaquant Javier Hernandez fusilla du gauche Romero, le portier argentin, et ramena la marque à un niveau plus conforme au déroulement de la partie.

Le Mexique a montré un beau visage dans cette Coupe du Monde. Cette équipe est jeune, on la reverra certainement à un très bon niveau dans un avenir proche ! Elle est tombée, ce soir, sur une sélection d’Argentine moyenne mais en réussite. Les Argentins devront monter en puissance car ce sont les Allemands qui les attendent en quart. Une autre paire de manches pour Lionel Messi et ses copains…

PL

En feuilletant le journal

Repéré dans la Voix du Nord du 25/6/2010:

1- Humour noir:

Rubrique Hénin-Beaumont: "Cela faisait quelques semaines que l'on n'avait plus évoqué la fin des Pompes Funèbres Municipales ou plutôt leur longue agonie car long fut apparemment le chemin de croix des repreneurs potentiels...".
Il est vrai que, dans la descente aux enfers que vit Hénin-Beaumont, le trou noir a un FoNds...

2- Mea culpa du sélectionneur (pour faire taire les mauvaises langues)

Page sports: " Je prends toutes les responsabilités pour ce qui s'est passé (...) Si l'équipe n'est pas capable d'exprimer ses responsabilités, c'est que l'entraineur n'a pas fait ce qu'il fallait, tactiquement, physiquement, ni psychologiquement. Je suis extrêmement désolé pour tous nos supporters, pour la Fédération, mais j'ai échoué. Cette équipe était capable de faire mieux, mais je n'y suis pas arrivé, c'est de ma faute, c'est évident".*

3- Comme quoi, on peut se tromper!

Page sports: "Robert Vittek, au bon souvenir du LOSC'. "Il a été élu par la FIFA homme du match Slovaquie- Italie". Il appartient toujours au LOSC qui l'a prêté (" s'en est débarrassé"?) à un obscur club turc. Ou bien alors, le club lillois ne s'était pas aperçu des qualités de son joueur, ou bien, ce dernier s'est mieux acclimaté à l'environnement turc...A méditer, mais il est certain que mettre en valeur les êtres humains n'est pas chose facile et pas uniquement en football!

4- Page sports: "Les Kiwis (la Nouvelle-Zélande), considérés par beaucoup comme les petits poucets de la Coupe du Monde, quittent cette compétition invaincus". Nul doute qu'ils ont semé leurs cailloux pour retrouver le chemin...de la prochaine Coupe!

5- "Thierry Henry à l'Elysée"

Même si on a essayé de faire croire que c'était à sa demande qu'il avait rencontré le Président, alors que c'était ce dernier qui l'avait "convoqué", on ne saura pas ce qui c'est dit lors de cet entretien. Alors que nous avons été trompés avant et pendant ce Mondial, on continue à nous prendre pour des gogos...L'omerta continue de régner. Evra, Abidal et Henry nous ont encore enfumés, lors de leurs déclarations qui devaient mettre les choses à plat. Rien à voir, circulez! Cela va se régler en petit comité...Je pense pourtant que cela n'en restera pas là...L'omerta, cela marche peut-être en Corse, mais pas sur le continent. Plutôt qu'un règlement de comptes avec des morts à la clef, mieux vaudrait mettre tout sur la table: la vérité finit toujours par se savoir et les coupables sont toujours châtiés (enfin, espérons-le, dans le cas présent). Qui couvre qui? Que n'ose-t-on pas dire? Quels sont les secrets indicibles? On va finir pas tout imaginer: commissions et retrocommissions, soutiens intempestifs, implications directes et indirectes, sexe...? Vous voyez qu'il y a intérêt à ne pas cacher ce qui s'est réellement passé, car cela pourrait partir dans tous les sens...


* Déclarations de Marcello Lippi, sélectionneur italien. Ne me dites pas que vous avez pensé à un autre sélectionneur!

Allemagne/Angleterre: 4-1


Dans le commentaire précédent, j'avais écrit au sujet de ce match qu'il serait explosif. Et explosif, il le fut!

Les Allemands avaient très bien démarré en inscrivant 2 buts (Klose 20’ Podolski 32'). Mérité tant les Anglais avaient paru timides et les Allemands déterminés.Puis quelques minutes de folie: à la 34' Lahm sauve sur sa ligne. Dans la foulée, Klose loupe le 3-0 sur une faute de la défense anglaise. 2 minutes plus tard (37'), l'arrière anglais, Upson, marque de la tête. Dans la même minute Lampard frappe sur la barre et marque...sauf que l'arbitre n' a pas vu que le ballon était retombé nettement à l'intérieur du but allemand et revenu en jeu. Stupeur de tout le monde...d'autant plus qu'en tout début de match, Rooney s'était présenté seul devant le gardien allemand et fut sifflé pour un hors-jeu...inexistant!

La mi-temps survient sur la marque de 2-1 et l'on se demande alors quelle sera la réaction des Anglais. Après que Lampard ait une nouvelle fois tiré sur la barre, Müller, aux 67’ et 70’, marque alors que la défense anglaise est dégarnie, Albion ayant attaqué au maximum pour tenter d'égaliser. C'en est trop pour les joueurs de Capello qui n'y croient plus et sont éliminés.

Que se serait-il passé si le but refusé avait été accordé? On ne le saura jamais, mais on s'est pris, pendant 30 minutes, à espérer que les Anglais gagnent, afin que l'on n'ait pas à parler d'injustice. Ce ne fut pas le cas et cette erreur d'arbitrage va faire parler d'elle. Certes, l'erreur est humaine et il ne sert à rien d'incriminer les arbitres. Mais dans une compétition comme le Mondial, dans un match de cette importance, il est incompréhensible que l'on ne puisse pas faire appel à la vidéo. Certes, la vidéo tout le monde la réclame, mais encore faut-il que son recours ait lieu dans des cas très précis, car le football perdrait de son intérêt s'il était constamment interrompu pour vérifier ce qui s'est passé. A la FIFA de mettre des règles en place pour éviter les injustices fréquentes (rappelons-nous la main de T.Henry, contre l'Irlande, qualifiant la France pour ce Mondial...).
Cela dit, cela rappela aux plus anciens cette rencontre entre les 2 mêmes pays en 1966 où les Anglais, à Wembley, marquèrent un but dans les mêmes conditions, par Hurst, sans qu'on ne sut jamais s'il était valable, les caméras de l'époque étant mal placées pour dégager une certitude. On en glose aujourd'hui encore, puisque ce but litigieux, obtenu dans les prolongations, offrit quasiment le titre de Champion du Monde à l'Angleterre...

N'empêche qu'aujourd'hui, les Allemands furent excellents et, en faisant abstraction de l'incident, méritèrent leur victoire. Les Anglais pourront toujours évoquer cet épisode malheureux et tracer des plans sur la comète...reconnaissons pourtant que leur défense fut faible, que leur gardien est fautif sur le premier but allemand, et que jamais, les 3 vedettes de cette équipe, Rooney, Lampard et Gerrard ne furent à la hauteur de leur réputation, sauf pendant les 10 minutes de folie décrites plus haut.

Les Allemands rencontreront le vainqueur du match de ce soir qui opposera le Mexique à l'Argentine...

Je me dois de signaler le commentaire limite (beauf?) de F. Leboeuf qui, en début de match, se permit de dire que la haine entre les pays est toujours présente dans les matchs entre l'Angleterre, la France et l'Allemagne! Comme si le nationalisme ambiant avait besoin de cela pour être exacerbé!

AA

 
Aïe, aïe, aïe ! Ce but non validé de Franck Lampard (38ème minute) va faire couler beaucoup d’encre outre-manche ! Hé oui, il est difficile voire impossible de faire un commentaire sur cet Allemagne-Angleterre en faisant abstraction de ce fait arbitral… Avec un peu de recul et sur l’ensemble de leur « œuvre » en Afrique du Sud, l’Allemagne n’a pas volé son billet pour les quarts de finale. Malheureusement, l’histoire du jeu ajoutera toujours un « mais… » à cette qualification au final plutôt logique de la Nationalmannschaft…

Il y eut un match avant ce tournant arbitral. Et les Anglais ont été complètement asphyxiés pendant plus d’une demi-heure. Pour preuve, ce premier but de Klose (20ème) consécutif à un long dégagement du portier Manuel Neuer qui se transforma en passe décisive pour l’attaquant du Bayern. Celui-ci gagna son duel face à Upson avant de tromper du bout du pied un David James hésitant. Le deuxième but allemand (32ème) fut absolument splendide d’inventivité collective : Özil et Klose préparèrent une passe en profondeur en direction de Müller. Ce dernier eut toute l’intelligence de décaler Podolski sur sa gauche, qui ajusta avec réussite un pauvre David James abandonné par sa défense elle-même dépassée par la vitesse du jeu des Teutons ! Bizarrement, ce but sonna la charge pour l’équipe d’Angleterre. A la 37ème, Matthew Upson, le défenseur central, se rattrapa de son duel perdu face à Klose sur le premier but en plaçant une tête rageuse sous la barre. Il profita surtout de la sortie                 « kamikaze » ratée de Neuer. A 2-1, la physionomie du match changea complètement. Une minute à peine après la réduction du score, survint Le fait du match…

Transparent, comme depuis le début de ce Mondial, Franck Lampard plaça un tir magnifique des 20 mètres qui atterrit sur la barre et rebondit « clairement », d’au moins 50 centimètres, dans le but allemand. L’arbitre central uruguayen, Jorge Larrionda, ne le vit pas et n’accorda donc pas ce but parfaitement valable. Terrible injustice pour les Anglais ! Evidemment, le match aurait connu un déroulement totalement différent si ce but avait été validé… Mais ne jetons pas la pierre aux arbitres sur ce coup-là. Oui, personne, sans le « replay » audiovisuel, n’aurait pu se targuer d’être sûr à 100% de la validité de ce but. En une poignée de secondes, l’arbitre uruguayen a dû se décider. Il prit la mauvaise décision, c’est une évidence. Il ne fut pas non plus aidé par le quatrième arbitre qui aurait pu l’aiguiller. Le problème, c’est ce qu’il n’y eut pas un arrêt de jeu après cette action permettant au quatrième arbitre de se renseigner et de prévenir l’arbitre du centre. Bref, ce n’est pas l’arbitre qu’il faut incriminer. Les partisans de la vidéo vont une nouvelle fois crier au loup ! Oui à la vidéo mais dans un seul et unique cas : le ballon est-il entré ou pas ? Comme dans le cas échéant avec la frappe de Lampard. Comme au rugby adepte depuis quelques années du « essai/pas essai » avec la vidéo. Ou comme au tennis avec les challenges. Cependant, la FIFA est pour l’instant inflexible sur ce dossier. Peut-être que cette nouvelle affaire changera sa vision des choses…

Alors, tout le monde va déblatérer sur ce scandale arbitral en disant « et si ceci… », « et si cela… ». Le match ne s’est pas arrêté à cette 38ème minute ! La deuxième mi-temps continua sur ce même tempo de révolte anglaise. Une révolte symbolisée par un coup franc superbe de Franck Lampard qui trouva, encore, la barre sur son chemin. Pas verni le joueur de Chelsea ! Malchanceux, les « Three Lions » subirent alors les contres allemands plus aboutis. Sur un de ces contres, Thomas Müller crucifia David James (67ème) et toute l’équipe anglaise. Trois minutes plus tard, ce même Müller fit le doublé (70ème) en reprenant un caviar distillé par le très inspiré Özil. On craignit une correction pour les coéquipiers du capitaine Steven Gerrard. Mais le score allait en rester là… 4-1 et qualification de l’Allemagne pour les quarts de finale de la Coupe du Monde !

On risque de n’entendre parler que de cette erreur d’arbitrage mais il y a une certaine forme de logique dans cette victoire des Allemands. La sélection anglaise aura été bien insipide durant ce Mondial, à l’exception d’un gros quart d’heure cet après-midi. Cette même sélection criera sans doute au scandale, et la presse tabloïd anglo-saxonne aussi (faisons-leur confiance…), mais ce fait de jeu ne masquera pas ses insuffisances individuelles (Gerrard, Rooney, Lampard, Terry) et collectives. On ne peut pas espérer atteindre un quart de finale d’une Coupe du Monde en proposant si peu de jeu en quatre rencontres…

Il se dessine donc un alléchant Argentine-Allemagne en quart… A moins que les Mexicains ne créent la surprise ce soir en sortant l’équipe de Diego Maradona…

PL

samedi 26 juin 2010

Ghana/Etats-Unis: 2-1


Si le match de cet après-midi fut particulièrement terne, celui de ce soir restera un des grands moments de ce Mondial! Tout y était: engagement (viril, mais correct), technique, suspens, générosité, spectacle...
A la présence physique des Ghanéens, en première mi-temps avec un but de Boateng (5e), qui se blessa ensuite et amputa les Africains d'un joueur "énorme", succéda une seconde mi-temps extraordinaire des Etats-Uniens récompensés par un penalty tiré par leur meilleur joueur, Donovan (62'). La prolongation qui suivit réserva la surprise: alors que l'on pensait que les Ghanéens allaient s'effondrer, au contraire, on sentit leurs forces décuplées et ils marquèrent par Gyan dès la 93 ème minute: Gyan qui fut l'homme du match par sa présence, son impact physique, son jeu de tête admirable. Le "Rennais" est en grande forme....
3ème équipe africaine à atteindre les quarts de finale après le Cameroun en 1990 et le Sénégal en 2002, le Ghana jouera vendredi contre l'Uruguay, un match à sa portée.

On aimerait que ce genre de match n'ait pas de vainqueur, tant les 2 équipes étaient proches l'une de l'autre. Les Américains ont cédé, probablement parce qu'ils ne purent continuer à exercer, en prolongation, la hargne dont ils firent preuve en seconde période. Donovan, Dempsey et Altidore n'eurent rien à envier aux Gyan, Mensah (les 2), Appiah, Boateng, sans oublier le gardien Kinston qui, en de nombreuses occasions, sauva son équipe.

On attend la suite et notamment l'explosif Angleterre/Allemagne de ce dimanche. Que d'émotions en perspective, après la litanie des matchs de poules, d'un niveau quelconque.


AA






Quel match, mais quel match ! Au terme d’une partie longue, intense et de très bon niveau, le Ghana est devenu le troisième pays africain à atteindre les quarts de finale d’une Coupe du Monde (Cameroun 1990 et Sénégal 2002) ! Pour offrir un tel spectacle, il faut être deux : les Américains ont été valeureux mais ils sont tombés sur une brillante équipe porteuse des derniers espoirs africains dans ce Mondial !

Chaque équipe eut sa mi-temps. La première fut largement en faveur du Ghana qui eut la chance d’ouvrir très vite le score par Boateng (5ème). Ce dernier récupéra un ballon perdu au milieu du terrain pour tromper Howard, le portier américain, du gauche après une longue chevauchée. Etouffés par l’organisation et la puissance ghanéennes, les Etatsuniens coururent après le ballon et durent attendre une vingtaine de minutes avant de pouvoir sortir de leur camp où ils étaient acculés. Ils revinrent petit à petit dans la rencontre et furent heureux d’arriver à la mi-temps avec un seul but à rattraper...

A la pause, le sélectionneur américain, Bob Bradley, fit un changement tactique en faisant entrer le milieu de terrain axial Feilhaber au détriment du feu follet Findley totalement éteint ce soir. Ce coaching s’avéra de suite payant au point que l’on ne reconnaissait plus du tout la sélection US. Car ce fut désormais la Black star qui recula et courut après la balle. La récompense arriva à la 62ème avec un pénalty indiscutable obtenu par l’infatigable Dempsey. London Donovan, transparent ce soir, transforma la sentence. Les Yankees ratèrent ce qui, après coup, était leur balle de match à la 80ème quand Altidore, accroché dans la surface par Jonathan Mensah, parvint à frapper. Mais à côté du but gardé par l’excellent Kingson ! Plus rien n’allait être marqué dans le temps règlementaire. Le Mondial sud-africain connut alors sa première prolongation…

Pas le temps d’ergoter sur les forces restantes en présence que le remuant et athlétique attaquant de Rennes, Gyan, prit le dessus sur son partenaire de club Bocanegra puis fusilla Tim Howard (93ème). 2-1 pour le Ghana ! Les Américains allaient-ils encore une fois trouver les ressources pour revenir ? Malgré quelques ballons dangereux envoyés dans la surface africaine, la sélection étatsunienne échoua dans son entreprise… La fin du match fut sifflée par l’arbitre hongrois M. Kassai qui a parfaitement tenu les ardeurs des acteurs d’une rencontre jouée dans un excellent esprit sportif. Ce qui ajouta à la beauté du combat que nous  ont offert ces deux équipes. Merci à l’équipe des Etats-Unis pour leurs performances enthousiasmantes ici en Afrique du Sud. Et bonne chance à la Black Star du Ghana qui a un super coup à jouer dans cette première Coupe du Monde disputée sur le continent africain…

Le Ghana jouera donc l’Uruguay en quart de finale. Les Ghanéens impressionnent mais les Sud-Américains sont réalistes et difficiles à bouger. Bien malin celui qui peut annoncer avec certitude le résultat de cette future opposition de style…

PL
 

Le gaullisme sans de Gaulle ou l'impossible héritage

Analyse

LE MONDE

haque Français fut, est et sera "gaulliste"", disait Charles de Gaulle en 1952. Fut, c'est à voir. En 1940, les Français étaient plutôt pétainites. Est ? Qui dirait le contraire ? Sûrement pas le président Sarkozy qui sera à Londres le 18 juin pour commémorer l'appel lancé ce jour-là par le Général à la "résistance".
Ce soixante-dixième anniversaire est propice aux hommages, sincères ou intéressés. Aux protestations de fidélité sinon à la captation d'héritage. Il coïncide avec le quarantième anniversaire de la disparition du grand homme, le 9 novembre 1970, qui, lui aussi, incite à poser la question : "Qu'est-ce que le gaullisme aujourd'hui ?" Ceux qui se réclament du Général sont légion : archéo-gaullistes, gaulliens, néo-gaullistes... Antigaullistes repentis aussi, souvent les plus éloquents : Régis Debray, Max Gallo, Jean-Pierre Chevènement... Un oeil sur Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin se veut le plus orthodoxe. Le 19 juin, il lance à Paris un "mouvement", un "rassemblement", deux termes tirés de la vulgate gaulliste. Entendre : au-dessus des partis. Habileté ou conviction, l'ex-premier ministre pousse loin le mimétisme. Il entend "dépasser les divisions habituelles entre la gauche et la droite", quand de Gaulle disait : "Ce n'est pas la gauche, la France, ce n'est pas la droite..."
Le gaullisme de parti a rendu l'âme en 2002 lorsque l'UMP, voulue par Jacques Chirac et... Dominique de Villepin, a succédé au RPR. Rejointe par des centristes et des libéraux, la nouvelle Union - un grand parti de droite - officialisait une réalité devenue indéniable : le gaullisme comme doctrine n'était plus un repère.
Aux marges de l'UMP ou en dehors d'elle subsiste ce qu'il en reste, Le Chêne par exemple, une association que préside Michèle Alliot-Marie, ci-devant présidente du RPR, aujourd'hui garde des sceaux ; gardienne, au sein de cette petite structure de "gaullistes du renouveau", d'une flamme vacillante.
Comme Dominique de Villepin, Michèle Alliot-Marie croit à l'actualité du gaullisme. Pour d'autres, il est un simple ornement, une référence obligée. Et pour la plupart une nostalgie. Bien en peine de répondre à la question : "Qu'est-ce qu'être gaulliste aujourd'hui ?", ils s'en tirent avec des formules passe-partout. Alain Juppé, maire (UMP) de Bordeaux, dans Le Monde du 12 avril : "Mon gaullisme à moi, c'est une pensée politique qui allie patriotisme et humanisme." François Fillon, premier ministre, dans Le Journal du dimanche du 27 mars: "Le gaullisme est une éthique, ce n'est pas un programme clé en main pour répondre à la crise que rencontre le pays aujourd'hui." Une éthique, un patriotisme mêlé d'humanisme... Tout le monde, à ce compte, aujourd'hui est gaulliste, autrement dit personne.
Vu de droite, et parfois de gauche, le gaullisme ressemble à une boîte à outils où les élus puisent pour enrubanner leurs propos, se mettre sous la protection de, se prévaloir du lignage. Personne n'est dupe mais comme de Gaulle est le dernier de nos grands hommes, il sert à tout. "Le gaullisme, pour moi, déclarait Nicolas Sarkozy en octobre 2008, c'est la rupture. Le Général n'a cessé toute sa vie de rompre..."
Le mythe est malléable, le président de la République le sait, il en a usé et parfois abusé. Il l'invoque aujourd'hui pour justifier la "rupture" tant attendue comme Dominique de Villepin pour en appeler au "sursaut".
Quand ils n'instrumentalisent pas l'homme du 18-Juin, les politiques concèdent que le gaullisme appartient au passé. Nicolas Sarkozy à Colombey-les-Deux-Eglises, là où est inhumé le héros, en octobre 2008 : "Au fond, le gaullisme est une histoire qui a commencé avec le général de Gaulle et s'est achevée avec lui." Dans Laissons de Gaulle en paix ! (Fayard, 2006), l'ancien premier ministre Edouard Balladur n'avait pas dit autre chose : le gaullisme est mort avec le Général en 1970.
Quarante ans ont passé qui ont métamorphosé la France. De Gaulle ne la reconnaîtrait plus. Ni son verbe ni sa Weltanschauung, sa métaphysique du monde, n'auraient prise sur celui qu'il appelait son "cher et vieux pays". Sacrilège : l'euro a remplacé le franc. A l'exaltation de la nation version Jeanne d'Arc a succédé un débat sur l'identité nationale version Barrès. Le secteur public, bras armé du Plan, n'a plus d'influence sur l'économie. La France a réintégré pleinement l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Aux deux "blocs", l'américain et le soviétique, s'est substitué un monde multipolaire façonné par la mondialisation des échanges. L'argent, partout, est roi. Là, de Gaulle ne serait pas surpris : "Mon seul adversaire, celui de la France, n'a jamais cessé d'être l'argent."
Ceux qui continuent à se disputer la vraie croix de Lorraine sont des nains comparés à ce géant. Peut-être se rappellent-ils ce que disait de Gaulle avant qu'il ne devienne de Gaulle, en 1932, dans Le Fil de l'épée (Berger-Levrault) : "L'action, ce sont les hommes au milieu des circonstances." Les circonstances changent. Les hommes se hissent ou non à leur hauteur. C'est cela être gaulliste aujourd'hui. On est curieux de savoir ce qu'en dira le chef de l'Etat le 18 juin à Londres, lui qui affirmait avant son élection : "Le gaullisme ne se commémore pas, il se vit !"
 

Bertrand Le Gendre (Editorialiste)
Article paru dans l'édition du 17.06.10

Brèves d'humour

Repérées sur le site du Monde.fr (par un dénommé Hervé Le Tellier, dans une rubrique intitulée "Papier de verre") quelques "brèves" d'actualités, sous une forme humoristique.


- Lundi: Israël assouplit son blocus sur Gaza : certains jouets, par exemple, ont le droit de passer. C'est bien : une dînette, voilà qui stimule l'imagination des enfants.

- Mardi: Aujourd'hui à 16 heures, je suis devant ma télé. Sur la 3, il y a la série américaine "Les Sept Mercenaires". Ça ne peut être pire que les 11 mercenaires sur la Une.

- Mercredi: Mme Bettencourt attaque Mediapart pour avoir révélé l'existence de comptes en Suisse. Droit légitime à l'information contre droit légitime à la dissimulation. On saura jeudi si notre république est productrice de bananes.

- Jeudi: L'Elysée annule sa garden-party. Discours officiel : à cause de la crise. Raison officieuse : les services de sécurité ne savaient pas comment assurer celle de Domenech.

- Vendredi: Plus de garden-party à Nice. Estrosi aussi est économe. D'ailleurs, combien de Paris-Brest aurait-on pu manger pour un Paris- Washington en jet, à 138 000 euros ?

Autres citations  (Pierre Desproges) :

-  L'élite de ce pays permet de faire et défaire les modes, suivant la maxime qui proclame: «Je pense, donc tu suis

- Toute la vie est une affaire de choix. Cela commence par: la tétine ou le téton? Et cela s'achève par: le chêne ou le sapin?

- Que la vie serait belle si tout le monde doutait de tout, si personne n’était sûr de rien. On pourrait supprimer du dictionnaire les trois quarts des mots en « iste », fasciste et communiste, monarchiste et gauchiste, khomeyniste et papiste

Uruguay/Corée du Sud: 2-1

Luis Suarez manqua un nombre incalculable de passes et de tirs, mais, à 2 reprises (8’, 80’), il marqua! La première fois, il exploita une énorme erreur du gardien coréen qui se troua et une absence de marquage sur lui. La deuxième fut plus "propre": il enroula bien son tir.

Il est étonnant qu'à un niveau de huitième de finale d'un Mondial, on assiste à de telles erreurs techniques: passes manquées, tirs ratés furent légion. L'Uruguay, malgré d'excellents techniciens (Forlan surnagea à la détresse générale), s'illustra par ces gabegies. Les Sud-Coréens, naïfs en défense, courageux indéniablement, n'étaient pas, non plus, du niveau requis. Même leur but égalisateur (68’) fut un but de raccroc: sur un coup-franc enroulé de Park Chu-Young, le ballon est dégagé difficilement par Lugano et la chandelle qui suit profite à Lee Chung-Young, qui devance de la tête Muslera et Lugano. 

L'Uruguay rencontrera le vainqueur du match de ce soir entre les USA et le Ghana. Cette dernière rencontre devrait être plus stimulante, espérons-le, que la démonstration, très pauvre techniquement, de cet après-midi. 


AA


Finie la « rigolade » des matchs de poule, place aux matchs à élimination directe ! Une autre Coupe du Monde commence donc. Uruguay-Corée du Sud inaugurait cette deuxième phase souvent plus excitante du Mondial. Et cette première opposition, Amérique du Sud-Asie, n’a pas déçu…

Il ne fallait pas arriver en retard cet après-midi au Nelson Mandela Bay Stadium car la rencontre démarra sur les chapeaux de roues. Les Coréens se ruèrent d’entrée devant le but uruguayen gardé par Muslera. Dès la 4ème minute, le Monégasque Park montra toute son habileté sur coup de pied arrêté en expédiant un coup franc direct magnifique sur le poteau alors que le gardien de la Céleste était archi-battu ! C’est pourtant les Uruguayens qui marquèrent le premier but de la partie à la 8ème minute de jeu. Sur un centre-tir anodin de Forlan, la défense asiatique, arrêtée, laissa passer le ballon et le gardien Jung se rata complètement en laissant filer lui aussi le ballon qui profita à un Luis Suarez opportuniste. Ce but idiot par excellence calma les ardeurs des Diables Rouges coréens. Le jeu s’équilibra et les deux équipes se rendirent action de but sur action de but, sans pour autant changer quoi que ce soit au tableau d’affichage. Les Uruguayens auraient pu bénéficier d’un pénalty (44ème) sur une main de Cho contrant volontairement (?) un tir dangereux de Cavani. L’arbitre allemand, M. Stark, par ailleurs plutôt bon, ne broncha pas. Les coéquipiers de Diego Forlan repartirent au vestiaire avec cet avantage d’un but à zéro.

Les Coréens revinrent avec une conviction décuplée en deuxième période et dominèrent la partie. C’est assez logiquement qu’ils égalisèrent à la 69ème par Lee Chung-Young qui marqua de la tête, après une chandelle dans la surface de réparation. Presque au même moment, une pluie battante tomba, rendant les conditions de jeu plus délicates. Une sorte d’appel du ciel pour la Céleste qui sortit alors de sa léthargie. Le dernier quart d’heure fut prenant car on sentait le K.O. venir d’un côté comme de l’autre. L’uppercut décisif vint des pieds de Luis Suarez (80ème) qui d’une frappe enroulée superbe trompa Jung, sonné par tant de précision et de soudaineté ! Pour ne pas rester sur le tapis, les Coréens jetèrent leurs dernières forces dans la bataille et crurent bien revenir au score à la 87ème quand Dong Gook frappa comme un sourd sous les jambes de Muslera qui freina le ballon dégagé in fine par le capitaine Lugano juste devant sa ligne de but. La Corée du Sud laissa passer sa dernière chance…

C’est donc une Uruguay réaliste qui se qualifie pour les quarts de finale. Un stade de la compétition que la Céleste n’avait plus atteint depuis 1970. Les Sud-Américains semblent armés pour viser très haut dans cette Coupe du Monde sud-africaine : sérieuse derrière et talentueuse devant, l’équipe d’Uruguay dégage une envie de gagner permanente à l’image du Monégasque Diego Pérez, qui se bat toujours comme un beau diable. Aujourd’hui, ce sont les Diables Rouges coréens qui ont été battus. Naïve défensivement, la sélection coréenne tombe donc dès les 1/8èmes de finale. Elle pouvait espérer mieux mais laisse quand même une belle empreinte sur cette Coupe du Monde où son style de jeu a plu.

A venir Etats-Unis/Ghana pour connaître l’adversaire de l’Uruguay en quart de finale !

PL

vendredi 25 juin 2010

Chili/Espagne: 1-2; Suisse/Honduras: 0-0


Buts : Millar (47e) pour le Chili - Villa (23e), Iniesta (36e) pour l'Espagne
Ce score peut paraître serré, d'autant plus si on sait que le Chili  a joué à 10, à partir de la 38ème minute, à la suite de l'expulsion injustifiée de Estrada. Et pourtant, les Espagnols ont maitrisé la partie: précision des passes, grandes qualités techniques de tous les joueurs, défense solide, joueurs exceptionnels tels Inesta, Pujol ou David Villa, sans parler de Fabregas ou Xavi Alonso . On eut l'impression que l'équipe de Del Bosque ne forçait pas et que, si la nécessité se faisait sentir, il suffisait d'appuyer sur l'accélérateur pour inscrire un but. Les Champions d'Europe seront durs à battre et leur rencontre des 1/8èmes de finale contre le Portugal devrait être un choc d'une âpre intensité.

Le Chili a, répétons-le, une très belle équipe et sa qualification, malgré cette défaite, n'est que justice. Avec 2 avants de la classe de Beauséjour et Sanchez, le Chili aurait une carte importante à jouer sauf qu'elle tombe, au tour suivant, contre le Brésil...Et ce serait une grosse surprise si cette dernière s'inclinait. Je mise sur le Brésil, mais, après tout, 2 ex-Champions du monde ont déjà été éliminés (France et Italie), alors pourquoi pas le grand Brésil (et puis, l'Allemagne, l'Angleterre et l'Uruguay, elles aussi ex-vainqueurs du Mondial, sont encore piste, même si les 2 premières se rencontrent dimanche...).

La Suisse et le Honduras n'ont pas réussi à se départager, ni même à inscrire le moindre but, dans l'autre rencontre de la soirée. La Nati, qui avait encore une chance de se qualifier avant ce match, a dominé l'ensemble de la partie. Mais ses limites offensives sont une nouvelle fois apparues au grand jour. La formation d'Ottmar Hitzfeld a eu beaucoup d'occasions de but, mais elle n'est pas parvenue à en convertir une seule.

Les huitièmes de finale seront donc les suivantes (1er match à 16H, le second à 20H30):
Samedi (demain): Uruguay/Corée du Sud; USA/Ghana
Dimanche: Allemagne/Angleterre; Argentine/Mexique
Lundi: Pay-Bas/Slovaquie; Espagne/Portugal
Mardi: Paraguay/Japon; Brésil/Chili

Parions sur: Uruguay, USA, Allemagne, Argentine, Pays-Bas, Espagne, Japon et Brésil en quarts de finale. Soit seulement 3 équipes européennes, 4 américaines et 1 asiatique. Mais, comme depuis le début de ce Mondial, les surprises sont de règle...


AA


 
On s’attendait à un match à trois très serré. La calculette était même prête à fonctionner à tout moment. Mais c’était sans compter sur l’incapacité des Suisses à vaincre le modeste Honduras. L’Espagne a dominé petit bras le Chili mais a assuré une victoire salvatrice qui la qualifie pour les 1/8èmes. En dépit de cette défaite, le Chili passe deuxième de ce groupe H mais continue aussi sa route dans cette Coupe du Monde...

Ce Chili-Espagne a duré…47 minutes. Après la réduction du score des Chiliens (Millar, 47ème), les deux équipes étaient sans doute au courant du résultat nul de la Suisse. En conséquence, les attaques furent plus rares, moins saignantes. Le dernier quart d’heure fut tout simplement une passe à dix des Espagnols, qui se contentaient donc de faire des petites passes latérales sans amener le danger vers le but chilien. Les Sud-Américains marchaient et attendaient que cela se termine, bien tranquillement. Petit arrangement entre « amis » de circonstance. Bref, tout le monde il était content sur le terrain du Loftus Versfeld Stadium. Sur le plan de l’éthique, c’est moyen. Sur le plan réaliste, c’est compréhensible. Mais soyons clairs, la Suisse ne pourra pas invoquer une quelconque entente. Déjà, elle aurait dû battre le Honduras. Elle ne l’a pas fait. Elle ne pourra donc rien invoquer, si ce n’est sa propre médiocrité offensive…

Alors, pendant 47 minutes, ça a joué ! Et plutôt bien d’ailleurs ! La première mi-temps tourna à l’avantage des Ibériques. Pourtant, les Espagnols ne semblaient pas très à l’aise en début de rencontre, gênés par la vivacité du football proposé par les Chiliens. Mais les grandes équipes ont toujours ce brin de réussite qui les distingue des autres. A la 24ème, David Villa profita d’une sortie hasardeuse du gardien Bravo pour marquer de 40 mètres dans le but vide. Nerveuse, la Roja perdit de sa lucidité et fut puni à la 37ème par un second but espagnol signé du plat du pied d’Iniesta. Pire, sur l’action, Estrada fit un croche-pied totalement involontaire sur Fernando Torres. L’arbitre surprit tout son monde en brandissant le carton rouge au milieu de terrain chilien. A dix et mené 2-0, on ne donnait pas cher de la peau des Chiliens dans ce match pour le moins mal engagé. Plus calmes après la pause, ils réduisirent le score par Millar (47ème) qui prit Casillas à contre-pied d’une frappe détournée par un défenseur espagnol. 2-1, il était temps de fermer la boutique et d’attendre de voir ce qui se passe dans l’autre match, Suisse-Honduras. Comme le score n’évolua pas là-bas, le jeu s’arrêta progressivement ici entre Espagnols et Chiliens, satisfaits…

La Suisse n’a donc pas été capable de battre le Honduras. Elle passe donc, logiquement, à la trappe. Leur victoire heureuse face à l’Espagne laissait penser qu’elle avait toutes les chances de sortir de ce groupe. Mais sans ambition dans le jeu, elle a perdu de peu face au Chili et a été neutralisée, ce soir, par les Centroaméricains. A croire que les Helvètes avaient tout donné lors du premier match…Par conséquent, le Mondial sud-africain ne regrettera pas cette Suisse frileuse et passera vite à autre chose… Avec ce 0-0, le Honduras marque son premier point dans cette Coupe du Monde mais repart à la maison sans avoir inscrit le moindre but, comme l’Algérie. Pour leur grand retour sur la scène internationale, les Honduriens ont plutôt fait bonne figure mais étaient trop limités pour espérer mieux.

Ainsi, en 1/8ème, l’Espagne affrontera le Portugal dans le derby de la péninsule ibérique, qui s’annonce électrique. Le Chili tentera de créer la surprise face au Brésil dans un remake du 1/8ème de finale de 1998. A l’époque, le Brésil de Ronaldo avait battu sèchement le Chili de Zamorano 4-1. Qu’en sera-t-il en 2010 ?

PL

Plaidoyer pour les Bleus.

Non, je ne supporte plus cette unanimité contre les Bleus! Tout le monde y va de son couplet assassin: au bistrot, au magasin, chez le coiffeur, dans les files d'attente des administrations, au bureau, à l'école. On dit même que des candidats au bac y ont fait référence dans leurs copies de matières littéraires. Je dis basta à tous les medias qui ne savent plus comment faire pour vendre du papier ou de l'audience à coup de manchettes plus ou moins raccoleuses. Les politiques se font plus discrets, certains se disant qu'ainsi l'on parlera moins de sujets qui fâchent, d'autres que c'est le moment de faire monter la grogne populaire. Le Front National ne prend pas toutes ces précautions, relayant les écrits orduriers du torchon Minute.

Et bien moi je défends les Bleus!

Domenech, d'abord. On a déjà oublié qu'il permit à la France d'être finaliste du Mondial 2006. Et puis, tous ceux qui lui reprochent sa morgue, n'ont rien compris à la sensibilité qui se cache dans son cœur: cet homme tellement épris d'Estelle qu'il la demande en mariage dans sa détresse de 2008, cet homme qui va être papa et qui malgré cela s'isole plus d'un mois avec ses joueurs, au lieu de rester près de la future maman. Cet homme qui vient de flancher à plusieurs reprises: revoyez cette image de désespoir lors de l'expulsion de Gourcuff à 16H26 hier. J'en ai presque pleuré...Regardez cet homme qui, pour rester proche de ses joueurs, a lu leur déclaration de grève, déclaration cruelle et méprisante pour lui, mais l'homme n'en a eu cure: il ne pensait qu'au bien des joueurs et, osons le dire, aux Français et à tous les amoureux de football sur la planète. C'est cet homme que tout le monde aujourd'hui voue aux gémonies et accable comme jamais un homme ne l'a été. Dans ces moments terribles, sache, Raymond que je suis avec toi. Moi aussi, je t'ai honni, mais aujourd'hui, je ne hurlerai pas avec les loups. On ne frappe pas un homme à terre! Retire-toi en paix, profite de ta vie hors football. Ne fréquente pas les anciens de 2008 et 2010, ils vont te charger à mort. Ne vois surtout pas ton successeur, Laurent Blanc: tu pourrais retrouver le virus du football, alors que l'heure de la retraite a sonné pour toi. Consacre-toi à ta famille. Voilà ce que j'ai envie de dire à R.Domenech. Après tout, le football n'est rien à côté de tous les drames qui se jouent sur terre: la faim, Haïti, la marée noire, la misère...Sortons de cette mise en scène que l'on nous impose, pour que nous regardions ailleurs. Et je crois que c'est le plus grand mérite que l'on doit reconnaître au futur ex-entraîneur des Bleus: c'est un visionnaire! Il a volontairement fait éliminer la France de ce Mondial, pour que nous puissions sortir de cette illusion dramatique masquant les réalités de ce monde. J'ose affirmer que, pour cette raison, Raymond Domenech est nobelisable. Je me battrai pour qu'il reçoive la suprême récompense au nom de l'idéal de Paix auquel il contribue.

Les joueurs de l'équipe de France: je les défends également! Grâce à eux, on n'a jamais autant parlé de la France! Mais ce n'est pas en bien, me direz-vous! Je pense qu'il faut que je vous ouvre les yeux: ma lecture est au second degré! Certes, la France est ridiculisée: mais j'espère que, grâce aux joueurs français, le monde entier a bien compris que l'on pouvait être noir et français, musulman et français, et même mieux encore: blanc, musulman et français. C'est une merveilleuse démonstration d'universalisme...Grâce à NOS joueurs, l'Humanité voit bien que le racisme de la peau et des idées n'existe pas! Je demande donc solennellement aux Nations-Unies de recevoir l'Equipe de France à New-York, au siège de la prestigieuse institution, pour un hommage vibrant à sa lutte pour la Fraternité Universelle.

Quand au Président Escalettes, qu'il me soit permis ici de me féliciter qu'un tel homme ait pu résister à toutes les difficultés qu'il a rencontrées. Alors que l'on méprise les gens du 4ème âge, parce qu'ils sont dépassés ou ont accompli leur temps, voilà un homme qui n'a pas hésité, contre vents et marées, à soutenir notre futur Nobel de la Paix. Voilà un homme qui, aujourd'hui, reste droit et, malgré les critiques, est prêt à rester à son poste: on ne quitte pas un navire qui coule, a-t-il, courageusement, rétorqué à la meute qui demande sa démission. Non, Président, restez à votre poste jusqu'à mort s'en suive! Vous aussi, vous êtes un visionnaire: vous connaissiez les intentions pures de Domenech de provoquer ce fiasco, uniquement pour de nobles raisons. Vous l'avez, d'ailleurs, aidé en nommant très tôt son successeur pour que notre sélectionneur  puisse baigner dans la certitude quant à son avenir.
Chapeau bas, Président! J'interviens auprès de Roselyne Bachelot pour que vous receviez les insignes de la Légion d'Honneur pour services émérites rendus à la France...