samedi 30 avril 2011

Brèves d'humour


 Repérées sur le site du Monde.fr (par un dénommé Hervé Le Tellier, dans une rubrique intitulée "Papier de verre") quelques "brèves" d'actualités, sous une forme humoristique.



- Un ouvrier sur trois affirme vouloir voter FN. Vu le programme de celui-ci, c'est menacer avec un pistolet qui tire à l'envers. Mais qui propose aux deux autres un pistolet qui fonctionne ? 
AA: moi j'en connais un qui propose le...karcher!

- Six semaines après Fukushima, Nicolas Hulot a réfléchi : "Il faut sortir du nucléaire." Il est juste un peu long à la détente. S'il est élu président, il accordera l'indépendance à l'Algérie.
AA: cela mérite un référendum, ce genre de décision!

- Aujourd'hui sort Thor, film du superhéros dieu du tonnerre dont on prédit l'échec. Pas certain, Mediathor, dieu du diabète, tient le haut de l'affiche depuis plusieurs mois. 
AA: les médias ont toujours tort, c'est bien connu...

- Devant les attaques du milliardaire républicain Donald Trump, Barack Obama a dû publier son acte de naissance. Sans doute un faux de la CIA, qui nous avait déjà persuadés que Bush savait lire. 
AA: Autre faux de la CIA: Clinton aimait que l'on fume un cigare devant lui, même si Hillary...

- Non, je ne vais pas au mariage princier de William et Kate, dont la seule sécurité aura coûté 100 millions. Nous célébrons entre amis le 10 floréal (dans le calendrier républicain) : c'est la fête du râteau. 

AA: C'est également un 10 Floréal (an XII) que fut présentée devant le Tribunat la motion Curée portant sur l'établissement de l'Empire et sur la transmission héréditaire...




 Quelques bons mots de Politiques:

- André Chassaigne, député PCF du Puy-de-Dôme et candidat à la candidature aux Présidentielles: "Dans sa forme historique, le PC est mort; mais il a encore de l'avenir".

AA: l'avenir est-il devant ou derrière lui, aurait dit Pierre Dac.

- François Bayrou, président du MoDem : "Rassembler les centristes, c'est comme conduire une brouette pleine de grenouilles : elles sautent dans tous les sens".
 

AA: le tout étant de ne pas renverser la brouette

- François Baroin, ministre du Budget : "Michèle Alliot-Marie conserve toute sa légitimité à Saint-Jean-de-Luz".

AA: bien sûr, puisqu'elle y est maire...

- Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte Ouvrière: "Je ne serai peut-être pas élue présidente de la République, mais je ne serai pas la seule".

AA: quelle lucidité politique!

- François Hollande, député PS de Corrèze : "Mélenchon, ce qui est terrible, c'est qu'il a été socialiste toute sa vie et que toute sa vie ça va le suivre".

AA: et même le poursuivre...selon son psy! 

vendredi 29 avril 2011

Conseil municipal d'Hénin-Beaumont du 29/4/2011


Peu de monde pour ce conseil au cours duquel le Budget Primitif était à l'ordre du jour...

Le Maire fit, d'abord, part qu'il avait accepté de tenir ce conseil ce jeudi au lieu de vendredi, comme primitivement prévu, sur demande du FN qui avait une réunion importante le  29/4.  De ce fait, Eugène Binaisse se déclara déçu que l'opposition ne le considérât pas comme le maire légitime alors que 2 recours, émanant du FN, contre son élection, avaient été écartés par la justice...Il ajouta qu'il ne comprenait pas que, comme dans toutes les communes de France, on ne l'appelle pas Monsieur le Maire. Provocateur, et même stupide, S. Briois l'interpella en tant que Monsieur Binaisse et Monsieur le "Maire administratif", tandis que dans le magazine municipal, il parle de "pseudo-maire"! Comme, de plus, il voulut prendre la parole d'autorité sans que le Maire ne la lui ait donnée, le 1er magistrat, fermement, fit comprendre qu'il était le maître de l'ordre du jour (il souhaitait faire voter, en premier lieu, le PV du dernier conseil) et ne donnerait la parole que quand il l'aurait décidé (il s'agit, en effet, d'une de ses prérogatives légales). Les propos irrespectueux de Briois, ainsi que sa morgue de vouloir régenter le Conseil municipal, trouvèrent, cette fois, un Eugène Binaisse qui avait décidé de ne pas s'en laisser conter! Et j'approuve entièrement sa réaction! J'ai suffisamment dit que sa courtoisie l'empêchait de s'imposer, pour ne pas applaudir à sa fermeté...

Le Maire n'ayant pas cédé à ses caprices, comme un enfant gâté, S. Briois donna le signal du départ à ses colistiers! Cela n'était pas très malin de déserter à l'occasion de l'acte le plus important dans la vie communale: à savoir, l'adoption du budget prévisionnel (dit primitif). On se demandait, jusqu'à présent, si l'intérêt général importait au FN. On est maintenant fixé...

La présentation du budget fut difficilement compréhensible pour le maigre public présent qui ne disposait pas du document budgétaire entre les mains des élus. Ce ne sont pas les explications de l'adjoint aux Finances, Orféo Cogo, ni le diaporama qui amenèrent de la clarté...Il faudra pourtant bien, un jour, faire œuvre de pédagogie vis à vis de ceux qui assistent au Conseil et vis-à-vis des citoyens: cela paraît pourtant simple...

Les quelques points que l'on peut retenir:
- le budget de fonctionnement dégagera un excédent (auto-financement) de 2 700 000 euros qui participera aux recettes d'investissement;
- le poste "salaires" est toujours important: 52% des dépenses de fonctionnement, 599 agents. On a appris le recrutement prévu, cette année, de 4 cadres (3 directeurs: urbanisme, ressources humaines, ainsi qu'un chargé de mission Citoyenneté), plus un technicien du bâtiment et un responsable de la commande publique (pour les achats inférieurs à ...4000 euros). Coût, en année pleine: 415 000 euros;
- les taux des taxes seront inchangés (après 2 ans à plus 10%);
- des investissements concernant la voirie (3,3 millions), des véhicules, l'Escapade, les écoles, le stade Delabre (création d'un terrain syntéthique),  l'informatique, l'Église Saint-Martin, la clôture du cimetière-centre, etc...
- on a appris, pèle-mêle, que la subvention de l'ODS s'élevait à 122 000 euros, que sur 64 associations non sportives qui ont déposé un dossier, 49 recevront une subvention. Rappelons, à ce sujet, le Forum des Associations de samedi; avec 2 nouvelles bourdes du service communication  (après celle de la semaine dernière sur le site de la ville): on écrit "baminton" (badmington) et La Tours Prends Garde sur les affiches annonçant cette manifestation. 8 personnes dans ce service  (avec, il est vrai, 2  "longues maladies") pour une ville comme HB, cela devrait être suffisant pour éviter de telles fautes...
- à juste titre, la ville va sévir contre ceux (le FN) qui abusent de l'affichage sauvage;
- pour sécuriser l'ilôt Carnot, 5 caméras de vidéo-surveillance seront installées;
- on a eu confirmation que la "taxe locale pour la publicité extérieure" ne s'appliquerait que pour les enseignes de plus de 12 m2 et non plus 7m2, comme primitivement prévu: n'y seront donc assujetties que les sociétés de la zone commerciale...

En conclusion, un conseil municipal calme (et pour cause!) avec 2 remarques:
- le Maire avait préparé, pour quelques délibérations, des commentaires écrits: c'était une première! Ce fut également le cas pour sa déclaration liminaire qui provoqua l'ire du leader frontiste...
- par contre, outre le peu de clarté de la présentation du budget, une certaine confusion régna dans les dernières délibérations présentées...

La menace de la droite extrême


Malheureusement, les résultats des élections en Finlande, dimanche 17 avril, auront consolidé un peu plus encore l'analyse de Dominique Reynié: la vague populiste menace chaque jour davantage une Europe vieillissante, frileuse et inquiète.
Avec 19 % des voix, le parti des Vrais Finlandais, xénophobe et eurosceptique, y a réalisé une percée spectaculaire et fait désormais jeu égal avec les conservateurs et les sociaux-démocrates. A l'instar des mouvements enregistrés, depuis une dizaine d'années surtout, dans des pays aussi divers que la Norvège et la Bulgarie, l'Autriche et la Hollande, la Suisse, la Hongrie... ou la France. Au total, 27 partis de droite extrême quand ils ne sont pas ouvertement d'extrême droite, ont acquis une influence significative dans 18 pays européens.

C'est ce phénomène d'ensemble que le directeur général de la Fondation pour l'innovation politique s'emploie à explorer et à comprendre, pour mieux mettre en garde contre le danger qu'il représente. Sans s'encombrer de débats théologiques, il entend par populistes ces mouvements qui ont fait de la protestation, de la xénophobie et de la dénonciation des élites leur fonds de commerce. Mais il s'agit, pour l'auteur, d'un populisme " d'un type nouveau, un populisme patrimonial fondé sur la défense conservatrice et virulente d'un patrimoine matériel (le niveau de vie) et d'un patrimoine immatériel (le style de vie) ".
Tout contribue à l'alimenter. La globalisation ne conduit pas seulement au triomphe du marché contre l'Etat régulateur et protecteur sur lequel était bâti le modèle européen, d'inspiration social-démocrate, depuis des décennies; il fait naître, également, la crainte du déclassement, individuel autant que collectif.

Dénégation
Le vieillissement et l'affaissement démographique de l'Europe ne sont pas moins déstabilisants. Ils ont fait de l'Union européenne le " premier pôle migratoire du monde " et y ont introduit, peu à peu, deux formes de contentieux : le premier, " économique et social, porte sur les questions d'emploi et de salaire " ; le second, culturel, voit les immigrés - en particulier musulmans - accusés de menacer les identités nationales.
Les mouvements populistes font leur miel de ce profond changement de décor démographique. " Le passage d'un contentieux économique à un contentieux culturel " leur permet d'élargir fortement leur assise sociologique et politique. En outre, la complexité de ces questions et la crainte d'alimenter discours et considérations racistes ont conduit les élites politiques à esquiver ces réalités. Cela n'a fait qu'attiser le soupçon d'une dénégation et nourrir un peu plus les réflexes xénophobes. Une forte dose de refus de toute augmentation des impôts complète le tableau.
Dominique Reynié décrit fort bien, enfin, la menace qu'exerce ce populisme à la fois sur la social-démocratie et sur la droite de gouvernement, concurrencée sur le terrain " du conservatisme matériel et identitaire ". La droite, estime-t-il, n'est pas assurée de remporter cette compétition " car les assises électorales du populisme patrimonial sont potentiellement beaucoup plus larges que celles de l'extrême-droite classique ". Rude leçon pour l'Europe; rude conclusion, également, en France dès lors que la majorité entend concurrencer le Front national sur son propre terrain.

Le livre du jour
Gérard Courtois

Populismes : la pente fatale
Dominique Reynié
Plon, 288 p., 19,50 euros
© Le Monde 20 avril 2011

jeudi 28 avril 2011

17 juin 2012: Résultats du second tour des élections législatives


La Voix du Nord 18/6/2012 Edition Hénin-Beaumont

Victoire de Marine Le Pen face au député sortant

Ce que tout le monde pressentait depuis quelque temps et que le premier tour de dimanche dernier annonçait comme inéluctable: Marine Le Pen, dans la foulée de ses résultats aux Présidentielles, bat très largement le député sortant, Albert Facon.

Résultats 11ème circonscription (ancienne 14ème circonscription):
Inscrits: 131 345
Votants:  92 585 (70,49%)
Nuls/Blancs: 1860
Exprimés: 90725

M. Le Pen: 54,87% (2007: 41,65)
A. Facon: 46,13% (2007: 58,35%)

Rappel 1er tour (entre parenthèses: rappel 2007)

M. Le Pen (FN):                 37,04 (24,47)
A.Facon (PS/PRG/MRC):  21,37 (28,24)
D.Watrin (FDG):                 12,27 (11,49)
Ramdani (UMP):                10,01 (12,95)
J. Urbaniak (Modem):          7,83 (13,24)
R.Calzia (EELV)                  5,14 (1,83)
Autres candidats:                 6,34 (7,79)

Ainsi le FN aura un député  et c'est la nouvelle 11ème circonscription où elle a largement battu A. Facon, le député sortant, qui enverra Madame Le Pen à l'Assemblée Nationale. Elle a battu le candidat sortant dans toutes les villes, sauf à Oignies, Courrières et Carvin. A Hénin-Beaumont, devenue son fief, elle a même réalisé près de 60%!
Tous les observateurs avaient prévu ce véritable séisme, en dépit de la victoire de Strauss-Kahn, aux Présidentielles, le 6 mai dernier. En effet, le nouveau Président de la République avait assez largement battu la même Marine Le Pen (67% contre 33%). Sur le territoire de la 11ème circonscription, la candidate FN avait obtenu 42% des voix au second tour. Mais les scandales des derniers mois impliquant des élus socialistes (Adevia, CFR, Soginorpa, Epinorpa...), le rejet du député sortant, la gestion plus que contestée de la ville la plus importante de la circonscription (Hénin-Beaumont), tout cela avait laissé des traces, dès le premier tour de ces législatives: l'écart s'amplifia même au second, puisque le candidat socialiste n'améliore, finalement, son score que de 25 points sur un potentiel "républicain" de 63 points!

Outre ces griefs, les autres candidats du premier tour tiraient à boulets rouges sur le PS, l'accusant  d'avoir soutenu abusivement G. Dalongeville à Hénin-Beaumont, d'avoir désigné un candidat dont tout le monde connaissait la mauvaise réputation et de ne pas avoir tiré les leçons de la montée régulière du FN par une stratégie cohérente... 
De nombreux socialistes déclaraient, perfides et amers, que le PS avait désigné le seul candidat qui pouvait perdre face à Marine Le Pen!

La 1ère Secrétaire Fédérale du PS, Catherine Génisson, fustigeait les socialistes qui avaient joué contre A. Facon. Pas loin d'elle, sans se gêner, de nombreux camarades promettaient de lui demander des comptes et certains allaient même jusqu'à exiger sa démission immédiate. Il est vrai que la sénatrice avait soutenu énergiquement A. Facon, malgré les nombreux avertissements prévoyant une probable défaite...Mais, répondait-elle, invariablement, vous verrez, le député sortant bénéficiera de la victoire de DSK aux Présidentielles...Effectivement, on a vu!

Le candidat UMP, qui avait réussi à faire l'unanimité sur son nom (contrairement aux Présidentielles, où l'élimination de N. Sarkozy, lors du 1er tour, fut la conséquence des multiples candidatures de droite et du centre), était très déçu. Il estimait qu'un certain nombre de ses électeurs avait voté Le Pen, ce dernier dimanche, "préférant la peste au choléra".

Déçu aussi, Jean Urbaniak, qui espérait être le troisième larron et qui déclarait au soir du 1er tour: "C'était inscrit dans les agissements, du PS et de l'UMP, ces dernières années ". 

Les communistes avaient, eux aussi, la dent dure contre le PS dont les méthodes, martelaient-ils, étaient la raison essentielle de ce désastre.
Les Verts, malgré un résultat meilleur qu'en 2007, n'avaient pas de mots assez durs pour Albert Facon qu'ils accusaient d'avoir nourri le vote FN.

Sur toutes les lèvres non frontistes (mais allez savoir qui n'a pas voté FN!) revenaient les mêmes questions:
- comment gérer les relations avec la nouvelle députée?
- comment éviter que des villes ne tombent entre les mains du parti lepéniste en 2014?
- est-il encore possible de sauver Hénin-Beaumont, là où tout avait commencé? Un commentateur habituel de la vie politique héninoise disait: "il faut dès maintenant préparer les élections municipales de...2020 pour reprendre la ville au FN...Sans commentaire!

mercredi 27 avril 2011

A PROPOS DES SONDAGES SUR LES PRESIDENTIELLES 2012


Il ne se passe pas un jour sans que nous ne soyons abreuvés de sondages...
Loin de moi l'idée de les négliger ou de les prendre pour argent comptant. Analysons-les, mais ne les traitons pas, comme certains hommes politiques (en l'occurrence, il s'agit d'une femme) qui, en fonction de la place ou du score que lui accordent les sondages, montrent leur satisfaction ou les dénigrent...

Rappelons-nous qu'un sondage est une photo de l'opinion à l'instant T, que la marge d'erreur est de 2,5% (pour des scores de 20% environ) et qu'il ne prend en compte que des candidats présumés, à côté des rares qui ont déclaré être candidats (M.Le Pen, Montebourg, Mélanchon, Hollande) et de ceux dont l'ambition transpire de tous leurs pores (Sarkozy, Bayrou, Besancenot).

Que peut-on dégager comme enseignement aujourd'hui de ces sondages en rafale?

1- Devant l'avancée de M. Le Pen, il faudrait, vu à ce jour, la devancer pour être présent au second tour (rappelons que seuls les 2 premiers à l'issue du 1er tour sont qualifiés). Mis à part Strauss-Kahn, aucun candidat n'apparait comme sûr de faire plus que la candidate du FN...
Cela pose 2 questions:

- Les candidats de droite et de gauche, supposés leaders (Sarkozy et le candidat PS), n'ont-ils pas intérêt à faire l'unité, chacun de leur côté? Le Président sortant devrait ainsi calmer les ardeurs de Borloo et Villepin. Si cela paraît possible avec le premier, cela semble hautement improbable avec le second, tant la haine de ce dernier est vivace. Si l'un ou l'autre devait aller à Canossa, ce serait contre un poste de 1er Ministre ou un certain nombre de circonscriptions aux législatives (voire des places de sénateurs lors du renouvellement de l'automne au Palais du Luxembourg).
Quant à la gauche, si elle ne veut pas revivre l'expérience Jospin de 2002, elle aurait aussi intérêt à envisager les Présidentielles dans un "continuum" Sénat/gouvernement/Législatives. Si cela paraît difficile avec Mélanchon et Besancenot, cela paraît plus jouable avec les écologistes, pour 2 raisons: les Verts vont souffrir dans le choix Hulot/Joly; ils seront sensibles à des propositions concrètes du PS: un groupe politique dans les 2 chambres, une forte impulsion écologiste dans les politiques socialistes. Reste à "faire avaler "cela à leur base...

- d'ici un an, un candidat peut-il se dégager et apparaître, dès le 1er tour, comme le Président que les Français attendent et auquel ils sont prêts à se rallier, quelles que soient leurs préférences partisanes? A droite, il est manifeste que N. Sarkozy ne sera pas cet homme-là. Je continue à penser qu'il ne sera pas le candidat unitaire de la droite, les parlementaires étant de plus en plus nombreux à se préoccuper de leur siège de député, en cas de fiasco de la droite...Fillon est apprécié des députés et sénateurs, son image n'est pas mauvaise dans l'opinion...Y aura-t-il une révolte parlementaire..?
Même si DSK est haut dans les sondages, que deviendra cette popularité une fois de retour aux réalités politiques françaises? Certes, il n'est même pas sûr qu'il soit candidat, ni même qu'il emporte les Primaires socialistes... Un ticket DSK/Aubry (cette dernière comme 1er Ministre déclarée) pourrait rassembler assez large... dans un deuxième tour, que ce soit contre le FN ou contre la droite. Encore faut-il pouvoir se qualifier pour ce second tour...

2- Quel est l'avenir de notre système électoral de désignation du Président de la République?

2 critiques sont souvent entendues:

- Quid de ce système bicéphale, dont le Président de la République est la figure prééminente, et dont le gouvernement et le Parlement sont "à la botte"? Faut-il un Président " à l'américaine", seul chef de l'exécutif, mais dont les pouvoirs sont bordés par les Chambres, ou un Premier Ministre responsable devant le législatif, avec un Président plus procolaire (système allemand par exemple)? Notre système actuel, dans lequel le Président a tout pouvoir,  ne satisfait personne. Imaginons même un cas de blocage (comme le furent en partie, les périodes de cohabitation) où la droite emporterait les présidentielles, et où, aux législatives, le FN serait en tête (cas absurde, je vous l'accorde...), par le jeu du report, au second tour, des voix de droite...Le Président nommerait-il M. Le Pen 1er Ministre ou préférerait-il choisir un Premier Ministre d'union nationale (droite et gauche réunies...)? Dans les 2 cas, le système ne fonctionnerait plus, le Président et le 1er Ministre risquant l'affrontement...

- Certains (notamment Terra Nova, le cercle de réflexion du PS. Voir: http://www.tnova.fr/sites/default/files/synthese-primaire.pdf ) s'interrogent sur la pertinence d'un système électoral qualifiant M. Le Pen au second tour, alors que les sondages actuels la donnerait battue au premier tour, dans toutes les hypothèses...On parle beaucoup d'un système dit de "jugement majoritaire", à un tour, dans lequel on noterait les candidat, le gagnant étant celui qui aurait recueilli le plus de préférences positives. Cela paraît compliqué et de toutes les façons trop novateur pour des électeurs tellement habitués aux systèmes de report de voix dans un second tour d'élection...Néanmoins si l'interrogation demeure, il vaut certainement mieux trouver une solution aux raisons de l'émergence du FN, que d'essayer d'en gommer les effets...

LES AMIS DE LA TERRE


La phrase ressemble à un bibelot empoussiéré dans un salon bourgeois : " La nature, aujourd'hui encore, demeure notre principale ennemie. " Ces mots n'ont cependant pas été écrits par un vaillant scientiste du XIXe siècle, mais par Luc Ferry dans Le Figaro du 31 mars. Au sein du système oligarchique, Luc Ferry assure, avec d'autres, la fonction de donner un vernis intellectuel à l'impératif de maintien de l'ordre social actuel. On l'a ainsi vu valider le climato-scepticisme de son ami Claude Allègre ou déclarer qu'il préférait Marine Le Pen à Olivier Besancenot.

Donc, à propos de Fukushima, " la nature demeure notre principale ennemie ". L'assertion oublie qu'il est étrange de bâtir des centrales nucléaires dans des zones sismiques, néglige que la compagnie Tepco a falsifié des informations importantes depuis 2002, ignore que les leçons de l'accident sismique sur la centrale de Kashiwazaki en 2007 n'ont pas été tirées. Bref, il n'y a pas de dommage causé par la " nature " indépendamment des actions humaines qui le préparent. C'est même un lieu commun depuis une dizaine d'années de caractériser le risque " naturel " comme une combinaison entre un aléa et la vulnérabilité.
Mais le plus intéressant dans cette conception de la nature comme ennemie est qu'elle exprime le clivage fondamental entre les conservateurs et la pensée écologiste. Pour celle-ci, le dualisme occidental entre nature et culture a perdu sa pertinence pour décrire le monde, en raison de la puissance de l'action humaine. Ce constat a d'abord été formulé par Hans Jonas, dans Le Principe responsabilité paru en 1979 : l'agir humain peut maintenant transformer la nature, qui, de ce fait, perd son autonomie ancestrale. Sous un angle différent, James Lovelock, avec sa théorie de Gaïa - également publiée en 1979 -, estime que l'humanité, en interagissant avec la biosphère, modifie le comportement de celle-ci. La capacité transformatrice de l'humanité développée par la révolution industrielle a été ensuite traduite sous le terme d'" anthropocène " : des scientifiques jugent que nous sommes entrés dans cette nouvelle ère, où l'humanité est elle-même devenue un agent géologique.

Selon les écologistes, l'humain a remporté la guerre qu'il a cru mener contre la nature, et sa victoire le met maintenant lui-même en péril : il a trop affaibli celle-là même dont dépend sa survie. Il nous faut rétablir avec la biosphère une relation pacifiée et symbiotique. Ceux qui se croient en guerre avec la nature accroissent le danger. L'avenir appartient aux amis de la Terre.

Hervé Kempf

© Le Monde 20 avril 2011

AA: c'est vrai que l'homme a tellement domestiqué la nature qu'il sera difficile de retrouver l'équilibre préexistant à la révolution industrielle.
L'exemple, au moins aussi parlant que celui du nucléaire, est celui des ressources halieutiques. L'Homme a tellement a tellement pêché, que beaucoup d'espèces sont en voie d'extinction et que l'aquaculture ne suffira pas à reconstituer les "stocks". Seule une politique de quotas, étalées sur de nombreuses années, permettrait de sauver ces espèces. Mais l'homme a triomphé de la nature: est-il capable de faire marche arrière? Il en est peut-être encore temps, mais à condition de stopper cette effroyable course à la croissance à tout prix...
Un autre exemple sur lequel je ne m'étendrai pas: la fin, dès ce siècle, du pétrole dont les stocks vont en diminuant et dont l'exploitation entraîne des perturbations telles que c'est la vie de l'humanité qui est en jeu...

mardi 26 avril 2011

DETECTIVE DEE : LE MYSTERE DE LA FLAMME FANTÔME




Superbe film que je vous recommande particulièrement. Il passe au Majestic et à l'UGC à Lille, mais pas (encore) au Cinéville.
Histoire, chorégraphie, morale, philosophie, beauté des personnages et de la mise en scène, modernité, ce film que l'on pourrait qualifier de "policier" révolutionne le genre.

2 critiques, ci-dessous, pour vous mettre l'eau à la bouche...


© Le Monde 20/4

Poursuite infernale dans le labyrinthe impérial

Deux heures de pur spectacle, alliant film de sabre et parabole politique, intrigue policière et féerie fantastique, action virtuose et intelligence des personnages, est-ce que cela vous dit ? Le contraire serait dommage, ce n'est pas tous les jours qu'un film rassemble a priori tout le monde - vieux et jeunes, femmes et hommes, grand public et cinéphiles - autour de ce feu sacré que devrait être plus souvent le cinéma.
L'auteur de cette merveille se nomme Tsui Hark. C'est un génie, mais cela se sait trop peu.

Detective Dee : le mystère de la flamme fantôme (titre déjà admirable !)  Son héros, le juge Dee, est un personnage historique, magistrat sous la dynastie Tang, qui a vécu au VIIe siècle de notre ère, avant de passer au rang de légende en Chine. Le voici aujourd'hui adoubé par le cinéma, en vertu d'un récit vertigineux, d'une mise en scène étincelante et d'une hybridation des genres qui sont la marque de Tsui Hark.
Nous sommes en 690, dans la capitale cosmopolite de l'empire Tang. L'impitoyable Wu Zietian, régente depuis sept ans, s'apprête à se faire couronner première impératrice de Chine. Elle a fait construire à cet effet une statue géante de Bouddha à son effigie, qui surplombe le palais impérial. Une série de morts mystérieuses, frappant de façon aussi fulgurante qu'atroce des notables du régime, jette une ombre sur la cérémonie du couronnement : ces hommes, exposés à la lumière du soleil, sont soudainement consumés par un feu intérieur, qui les réduit aussitôt en cendres.
Wu Zietian n'a d'autre choix que de faire sortir de prison le célèbre et avisé juge Dee (il y croupissait depuis huit ans pour s'être opposé à sa régence), seul à même d'éclaircir le mystère de ce que d'aucuns tiennent pour un châtiment divin, mais qui relève plus probablement d'une campagne d'assassinats politiques fomentés par les opposants de l'impératrice.

Tout cela relèverait du divertissement juvénile si la prestance des acteurs, l'ambiguïté des rapports entre les personnages, l'inventivité formelle, l'envoûtante beauté du film ne l'élevaient à d'autres hauteurs.
En situant son film durant l'ère de prospérité et d'expansion de la dynastie Tang, en y croisant le modernisme (la technologie numérique) et l'archaïsme (l'imagerie médiévale), il ne fait guère de doute que Tsui Hark a signé une puissante fable politique sur la Chine contemporaine. Tel le juge Dee dressé devant l'impératrice Wu, voici un film qui n'admet pas que " tout homme puisse être sacrifié à la conquête de la grandeur ".

Jacques Mandelbaum



Télérama 20/4:

Détective Dee est un combattant hors pair. Mais aussi une sorte de Sherlock Holmes chinois qui cherche des indices, démontre un esprit de déduction scientifique allant à l'encontre des superstitions et du surnaturel ambiant. Le film offre une étrange alchimie, mêlant faits historiques et magie extravagante. On y croise des cloportes inflammables, un sorcier dont le visage se déforme pour une métamorphose cocasse.
La pléthore malicieuse de symboles et de subterfuges est telle qu'elle invite le spectateur à déceler un sens caché un peu partout. N'y a-t-il pas derrière le culte de la personnalité de l'impératrice et sa répression systématique une allusion à Mao Zedong? Et cette tour monumentale exploitée en arme de destruction massive, n'agit-elle pas comme ressemblance fortuite avec la chute du World Trade Center? Délire d'interprétation, peut-être. Mais tout est bienvenu dans cet univers fabuleux.

Jacques Morice

Andres Serrano, provocateur malgré lui


 Rappel des faits:   En France, l'œuvre, d'Andres Serrano est exposée dans le cadre de l'exposition «Je crois aux miracles» à la collection Lambert d'Avignon. En avril 2011, une campagne de protestation est lancée par des mouvements catholiques intégristes proches de l'extrême droite qui jugent l'œuvre « blasphématoire » et exigent son retrait. L'initiative est notamment soutenue par l'archevêché d'Avignon et trois parlementaires UMP. À la suite de cette campagne, l'hôtel de Caumont qui héberge la collection a été harcelé et a reçu des menaces. Le 16 avril, un millier de personnes défile dans les rues d’Avignon. Le lendemain, un tirage de Piss Christ ainsi qu'une autre œuvre de Serrano sont vandalisés dans l'exposition par des individus armés de marteaux et d'objets contondants ; plusieurs gardiens qui tentaient de s'interposer sont agressés et menacés.(Source: Wikipedia)



Encore une fois préjugés et procès d'intentions ont frappé! L'auteur de Piss Christ a été violemment attaqué, au sens propre et figuré, pour une œuvre qui interpelle, certes, mais qui ne représente en rien ce qui lui a été reproché. Des catholiques intégristes, manipulateurs ou manipulés, ont voulu s'arroger en censeurs...Qu'ont-ils de différents des autres fanatiques religieux qu'ils vitupèrent, habituellement?




Le Monde (article paru le 23/4): 

Il semble admis comme une évidence que Piss Christ, du photographe américain Andres Serrano, aurait été conçu dans une intention blasphématoire, antichrétienne. Un crucifix, d'un style très commun, aurait été immergé dans - selon les versions qui circulent désormais - un verre ou un bac contenant de l'urine pour profaner le caractère sacré de l'objet.
Face à cette thèse, on peut d'abord s'étonner trivialement que le liquide soit si rouge, et qu'il évoque bien plus le sang que l'urine - un sang qui rappellerait alors la très ancienne dévotion au Saint Sang versé sur la Croix. On peut aussi se souvenir que, dans la même série, Serrano a immergé une Vierge dans du lait, selon un symbolisme de la maternité divine parfaitement explicite, et nullement sacrilège.
Les déclarations de l'artiste, rapportées par le quotidien Libération, sont sans ambiguïté : " Je suis moi-même chrétien, et plus encore je suis un artiste chrétien. Ma maison est pleine d'œuvres sacrées des XVe et XVIe siècles. Je n'ai rien d'un blasphémateur, et je n'ai aucune sympathie pour le blasphème. C'est tout le contraire de ma nature. "

Pourquoi ne l'écouterait-on pas ? L'une de ses premières séries photographiques, " The Church " (1985), dont une oeuvre a été vandalisée à Avignon, montre des religieuses en prière dans des églises, sans qu'il soit possible de découvrir le moindre élément de parodie ou de satire.
Dans la série " The Morgue " (1991), l'artiste renoue avec des motifs à caractère religieux, les gisants, les martyrs ou la déposition du Christ mort. S'il y avait un grief à formuler, ce serait que Serrano reprend de façon parfois trop fidèle les compositions et les lumières de Mantegna, Holbein ou Caravage - peintres assurément chrétiens. D'autres suites, " History of Sex " (1996) en particulier, peuvent choquer par l'obscénité à peine supportable de certaines scènes. Mais n'est-ce pas là l'obsession du péché de chair et de la souillure, caractéristique majeure du christianisme et de son art ?

Bien des images d'enfer de Bosch, de Bruegel ou d'autres maîtres d'autrefois, sont aussi explicites et obscènes que les photographies de Serrano et, dans la littérature, les exemples ne font pas plus défaut, de Léon Bloy à Georges Bataille.

Aussi serait-il temps de prêter attention à ce que dit Serrano pour expliquer Piss Christ : " J'ai pris un crucifix, car c'est un objet banal, en tout cas en Amérique, un objet auquel on ne prête plus attention, un objet minimal. Si en faisant appel au sang, à l'urine, aux larmes, ma représentation déclenche des réactions, c'est aussi un moyen de rappeler à tout le monde par quelle horreur le Christ est passé. "
Que le procédé puisse paraître violent et créer le malaise, c'est certain. Ce n'est cependant pas d'un sacrilège qu'il s'agit ici, mais d'une tentative pour rendre à un objet devenu ordinaire une part de sa signification, et pour rappeler, de façon brutale, le sens du mot " incarnation ".

Un débat agita la Renaissance pour établir combien il était important que les peintres représentent le sexe de l'Enfant Jésus afin de rappeler sa nature humaine. L'historien d'art américain Leo Steinberg en a fait un livre, dont on conseillerait la lecture à certains, La Sexualité du Christ dans l'art de la Renaissance et son refoulement moderne (Gallimard, 1987).

Des nouvelles de l'étranger

       Source: Le Monde

 

    En Indonésie, le modèle plurireligieux résiste à  l'islamisation de la société






Depuis le début du " printemps arabe ", la pertinence d'un " modèle " turc pour les futures démocraties du Moyen-Orient a été évoquée par de nombreux commentateurs. On en a peut-être oublié un a utre, plus exotique et lointain pour les Occidentaux, celui de l'Indonésie, qui est le plus grand pays musulman de la planète avec 240 millions d'habitants, dont 80 % de disciples du prophète Mahomet.
Même si la République d'Indonésie n'est pas un Etat laïc, ses fondamentaux constitutionnels continuent de reposer sur l'idée d'une nation plurireligieuse majoritairement attachée au principe d'une tolérance interconfessionnelle.
La " reformasi " en marche depuis 1998 démontre aussi que l'islam est compatible avec la démocratie.
Les évolutions n'ont pas remis en question la singularité d'un Etat certes religieux, car chaque citoyen est tenu de déclarer son appartenance à l'une des six religions reconnues (islam, protestantisme, catholicisme, bouddhisme, hindouisme, confucianisme), mais qui garantit l'égalité des autres confessions avec l'islam.

Depuis une douzaine d'années, la construction démocratique qui a vu l'instauration de l'élection du président au suffrage universel et la possibilité d'alternance politique a cependant coïncidé avec un processus d'islamisation des comportements et une tendance à instaurer la religion musulmane comme référence morale.

" Notre particularité en Indonésie est que l'islam n'est pas une idéologie, elle ne constitue donc pas une alternative politique ", explique Ahmad Suedy, patron du Wahid Institute, une ONG qui œuvre pour " le développement d'un islam modéré, du multiculturalisme et de la tolérance au sein des sociétés musulmanes ". Même si, concède-t-il, " l'Indonésie contemporaine se caractérise par une tension entre les libéraux et les cercles fondamentalistes qui sont à l'oeuvre pour influencer une majorité silencieuse modérée ".


AA: Le modèle démocratique devient une référence dans les pays ou l'islam est puissant. La Turquie est l'exemple habituellement cité, l'Indonésie a fait son chemin, même si l'islam est encore prégnant. On voit aujourd'hui que la Tunisie s'engage dans un processus très laïque (à tel point que la parité est prévue lors de prochaines élections des représentants à  l'assemblée constituante!). Cette évolution touche l'Égypte et l'on sent bien qu'en Libye, au Yemen et en Syrie, ce ne sont pas les "barbus" qui prendront le pouvoir...On ne peut que s'en réjouir et aider ces pays à conforter cette évolution.


Les Verts imposent leur choix au sujet du nucléaire aux autres partis allemands

Pour la première fois, un sondage laisse envisager l'accession d'un écologiste à la chancellerie
Le prochain chancelier allemand, après les élections de 2013, sera-t-il écologiste ? Ce n'est pas impossible. L'institut de sondage Emnid affirme que si les élections législatives avaient eu lieu ce 17 avril, les Grünen (Verts) auraient 24 % des voix. Pour la première fois, ils auraient devancé les sociaux-démocrates (23 %). Ces deux partis pourraient donc constituer une majorité de gauche, alors que la CDU-CSU (32 %) se retrouverait dans l'opposition, en raison de la disparition de son allié, le Parti libéral (FDP), qui n'aurait pas les 5 % nécessaires pour être représenté au Bundestag.
A deux ans et demi du scrutin, ce ne sont là que spéculations, mais il n'y a pas de doute : comme le Front national en France, les Verts bouleversent la donne politique outre-Rhin. Même si leurs programmes sont aux antipodes, la similitude des situations que provoquent le FN d'un côté, les Verts de l'autre, est frappante. Dans les deux pays, un parti politique apparu aux marges du système dans les années 1980 occupe aujourd'hui le centre de l'espace politique et médiatique et force les autres partis à se positionner par rapport à son thème de prédilection : l'immigration en France, le nucléaire en Allemagne.
Dix ans après un premier succès en réussissant, en 2000, à convaincre le Parti social-démocrate (SPD) du chancelier Gerhard Schröder d'abandonner à terme l'énergie nucléaire, les Verts sont en train de renouveler l'exploit. Même Angela Merkel espère sortir " au plus vite " du nucléaire. Elue en 2009 sur la promesse de " sortir de la sortie du nucléaire ", la chancelière opère un virage à 180 degrés.

AA: Certes la comparaison avec le FN en France se justifie sur le plan stratégique, mais quant au fond...
Par contre, l'Allemagne a su prendre en compte le subterfuge que représente l'industrie du nucléaire: les lobbys sont moins puissants là-bas qu'en France? Ou  bien le débat est plus démocratique permettant de battre en brèche les faux arguments qui nous sont assénés?  A savoir: le coût de l'électricité nucléaire est moins cher (preuve contraire: aux USA, les sociétés privées viennent de renoncer à construire des centrales, parce que le nucléaire est trop cher du fait des nouvelles normes de sécurité!) , cela assure notre indépendance (faux puisque nous devons importer l'uranium, qui, de plus, se raréfie...), le nucléaire revient moins cher pour produire de l'électricité (faux puisque l'on ne prend que trop faiblement en compte le coût du démantèlement des centrales et de l'élimination des déchets), c'est écologique (faux puisque l'on ne sait toujours pas quoi faire des déchets...), etc.

lundi 25 avril 2011

Pêle-mèle

- Nicolas Sarkozy veut exonérer 300 000 contribuables d'Impôt sur la Fortune (ISF). Il appelle cela de la "justice sociale". Il essaye de compenser avec sa prime aux salariés dans les entreprises ayant augmenté le montant des dividendes versés aux actionnaires entre 2009 et 2010, mais cela ne concernera qu'un petit nombre de salariés. Autre preuve de cette "justice sociale" sarkozienne: le gel des coups de pouce aux fonctionnaires pour la deuxième année consécutive...

- Frédéric Lefebvre, l'inénarrable ministre, qui s'était illustré, il y a quelques jours, avec son lapsus sur Zadig et Voltaire", a encore fait fort en regrettant que le montant de la consultation  à 23 euros chez le généraliste ne soit pas plus élevé comparé aux 15 euros de l'heure de la femme de ménage. Apparemment il n'a jamais comparé les revenus annuels d'un médecin et de sa femme de ménage...

- La fortune estimée de l'ex-dictateur tunisien, Ben Ali, s'élèverait à 10 milliards d'euros, soit le même montant que la dette de la Tunisie... De quoi donner des idées...

- Le Monde 23/4: La Cour suprême du Pakistan a rejeté, jeudi 21 avril, l'appel de Mukhtar Mai, 40 ans, violée en 2002 par plusieurs hommes sur décision du conseil tribal de Meerwala, un village de la province du Penjab, après que son frère eut été accusé d'avoir eu une liaison avec une femme d'un clan rival. Cinq des six hommes qu'elle avait désignés comme ses agresseurs ont été libérés. Le principal accusé s'est vu confirmer sa peine de prison à perpétuité mais devrait être libéré après dix ans de détention, selon l'usage dans le pays.

Jean-Marie Le Pen sera-t-il suspendu du FN ?

Tiré du blog "Droite(s) extrême(s)" http://droites-extremes.blog.lemonde.fr


Actuellement en vacances à plusieurs milliers de kilomètres de Paris, Marine Le Pen voit, pour la première fois, depuis son accession à la tête du parti, son président d’honneur de père contester l’une de ses décisions.
A ce titre, il s’agit du premier test grandeur nature pour savoir de quelle marge de manœuvre dispose Marine Le Pen par rapport à l’ancien patron du FN.

Invité du Blog Politique sur LCI, diffusé vendredi 22 avril, Jean-Marie Le Pen, a critiqué le choix de sa fille, d’exclure un élu du parti, le conseiller régional de Rhône Alpes, Alexandre Gabriac,  pour une photo où il faisait le salut nazi. M. Le Pen a jugé cette réaction précipitée.
“La présidente qui se trouve à l’extérieur de l’Europe pour l’instant devra peut-être réétudier la question avec le rapport de la commission (des conflits du FN) qu’elle ne connaît pas”, a-t-il indiqué.
“Je pense que c’est une réaction rapide et qu’elle ne possédait peut-être pas tous les éléments d’information”, a-t-il poursuivi, ajoutant: ”selon, moi, il n’y a pas motif à exclusion”. 
Et de conclure, un brin vachard : “la présidente, qui dans ce domaine-là a des responsabilités statutaires, peut très bien aller du moins informé au mieux informé (…) on peut faire appel de sa propre décision”.

Proche de Bruno Gollnisch et de l’Oeuvre française (groupuscule antisémite et pétainiste), Alexandre Gabriac avait été convoqué mardi 19 avril devant la commission des conflits du parti, dont M. Le Pen est membre, et cette instance avait préconisé un blâme. Mais la présidente du FN, depuis son lieu de vacances en Thaïlande, a décidé de l’exclure.
Mercredi, Bruno Gollnisch s’était déjà dit “extrêmement étonné”, faisant valoir que “la commission (des conflits), dans sa grande majorité, (n’avait) trouvé aucune preuve de la réalité de ces photos”.
En tous cas, Marine Le Pen qui, depuis son élection, s’était refusée à commenter les sorties de son père, pourra difficilement ignorer celle-ci. En effet, le président d’honneur du FN critique une sanction disciplinaire qu’elle a prise en fonction du pouvoir discrétionnaire que lui confère les statuts, en tant que présidente.

Jurisprudence Navarranne
Problème : en novembre 2010, Jean-Marie Le Pen avait demandé la suspension d’Amaury Navarranne, un proche de Bruno Gollnisch, de ses responsabilités départementales et de lui retirer son investiture pour les élections cantonales car ce dernier avait…critiqué une sanction disciplinaire.

M. Navarranne avait qualifié de “répression scandaleuse” l’exclusion du FN d’Edouard Le Bourgeois, autre jeune partisan de Bruno Gollnisch, pour des propos tenus sur un site internet. La décision à l’encontre de M. Le Bourgeois avait été prise par la commission de discipline présidée par… Jean-Marie Le Pen. La contester équivalait à un crime de lèse-majesté.
“M. Navarranne a attaqué vivement la décision de la commission de discipline, confiait alors Jean-Marie Le Pen à “Droites extrêmes”. Le responsable régional mariniste chargé de faire exécuter la sanction contre M. Navarranne avait, lui, indiqué :  “Quand on s’attaque aux instances dirigeantes du mouvement et à Jean-Marie Le Pen, on est intransigeants. Il a dépassé toutes les limites.”
La suite des évènements sera en tous cas révélatrice de l’équilibre des pouvoirs entre présidente et président d’honneur (un poste créé sur mesure pour Jean-Marie Le Pen) au FN. Reprenons: le président d’honneur du FN qui siège en commission des conflits du FN est désavoué par la présidente qui ignore la recommandation de cette même commission. Du coup le président d’honneur désavoue à son tour la présidente. Qui cèdera le premier ?

dimanche 24 avril 2011

Même les guerres justes méritent d'être expliquées


La France est en guerre, mais les Français préfèrent n'en rien savoir, ou le moins possible. Aux côtés des Britanniques et de seize pays mandatés par l'ONU et coordonnés par l'OTAN, la France est en guerre en Libye depuis désormais plus d'un mois. Mais la discrétion du débat sur la nature, l'évolution et les conséquences de cette intervention est remarquable.
Ce n'est guère surprenant, dira-t-on. Le consensus est général, en effet, à droite comme à gauche, sur la justesse de la cause défendue par la coalition. Qui pourrait contester que, sans cette intervention, les insurgés de Benghazi auraient été écrasés par les forces du colonel Kadhafi ? Qui peut nier que, dans cette hypothèse, le despote qui dirige son pays depuis plus de quarante ans aurait continué à y faire régner la terreur ? Et comment ne pas voir que c'eût été un signal dramatique pour les aspirations du monde arabe à la liberté ?
Certes. Il n'empêche que cette intervention se prolonge et change peu à peu de nature. La création d'une zone d'exclusion aérienne a redonné espoir aux insurgés de Cyrénaïque, mais elle n'a pas fait chuter le Guide libyen, contrairement aux espoirs initiaux. Loin de là, comme on le constate dramatiquement, depuis des semaines, à Misrata notamment.
Français et Britanniques viennent donc de le confirmer : il va falloir intensifier les frappes aériennes et renforcer l'aide aux insurgés. L'envoi de troupes au sol étant exclu, depuis l'origine, par la résolution 1973 de l'ONU qui encadre cette opération, ce sont des " conseillers militaires " qui vont être dépêchés sur place. " Pour organiser la protection des populations civiles ", prend-on soin de préciser à Paris comme à Londres.
Si les moyens mis en oeuvre se renforcent, le but de cette guerre s'est également précisé. Ou, plus exactement, l'implicite initial est devenu explicite, depuis que Nicolas Sarkozy, Barack Obama et David Cameron ont appelé de concert, publiquement, au départ de Kadhafi.
Sinon un enlisement, c'est en tout cas une installation dans la durée et une prudente mais réelle escalade des moyens mis en oeuvre à laquelle on assiste. Voire un engrenage difficile à maîtriser. Cela mériterait débat. Non par goût de la controverse, mais par souci de la pédagogie. La démocratie parlementaire britannique pourrait donner l'exemple : des voix s'élèvent, outre-Manche, contre cette "mission creep" (cette mission à pas de loup), et rappellent que l'intervention américaine au Vietnam, il y a un demi-siècle, avait également commencé par l'envoi de conseillers militaires sur place.
Le parallèle est anachronique ? On veut l'espérer. Mais l'exemple afghan, l'autre théâtre d'opérations de l'armée française, incite à la prudence. Depuis bientôt dix ans, des soldats français luttent - et meurent - du côté de Kaboul, contre un ennemi insaisissable. De plus en plus nombreux, même s'ils sont tenus à la discrétion, les militaires s'interrogent sur le sens de cet engagement. Faute, là encore, d'un débat national sérieux. 

© Le Monde 22/4/2011 Editorial


AA: Qu'est-ce qu'une guerre juste? Si l'on intervient en Libye, pour les arguments légitimes évoqués, pourquoi n'intervient-on pas en Syrie ou au Yémen? Là aussi, les Présidents en place n'hésitent pas à massacrer leurs concitoyens. C'est du droit d'ingérence, peut-être admissible, mais qui doit être précisé. Un mandat des Nations-Unies ne suffit pas...

C'est vrai, de plus, que la démocratie exige que les peuples des pays qui s'engagent aient un droit à être informés. Pour la France, le minimum serait qu'un débat s'instaure devant les Chambres (réunies pour l'occasion). Nous sommes en guerre et nous devons nous contenter des communiqués du gouvernement et des articles des journalistes (certes très précieux, mais parcellaires).
Si débat devant le Parlement il y a, sa retransmission doit être accessible à tous et l'on pourrait imaginer un système d'interpellation du gouvernement par les citoyens. Ce sont quand même ces derniers qui envoient leurs enfants combattre...

Enfin, comment la France peut-elle crier: stop? Devons-nous continuer la guerre en Afghanistan, alors que les choses n'évoluent pas et que nous avons perdu 55 militaires en 10 ans? Quand je dis la France, je pense encore une fois à nos représentants, députés et sénateurs (un vote ne devrait-il pas sanctionner les engagements de notre pays?), mais également à nous-mêmes: un référendum pourrait être utile, même s'il n'est pas déterminant de la décision à prendre. Malheureusement, rappelons-nous que notre constitution est de style...monarchique.

Des nouvelles de notre bel environnement...aux Etats-Unis

 Extraits du Monde du 20/4/2011

Aux États-Unis, extraire le gaz de schiste a nécessité 2 500 produits chimiques

C'est un nouveau revers pour l'exploitation des gaz de schiste, contestée aux Etats-Unis comme en France. Publié samedi 16 avril, un rapport d'enquête de la commission de l'énergie et du commerce de la Chambre des représentants américains souligne l'utilisation de nombreux produits chimiques pour les forages par hydrofraction (méthode récemment élaborée pour permettre une exploitation rentable de cet hydrocarbure). Qui plus est, le rapport, dont les conclusions sont alarmantes, porte sur les années 2005-2009, période où ces forages étaient numériquement très inférieurs à ce qu'ils sont devenus.
" Il a été extrêmement inquiétant de découvrir la nature et la quantité des produits injectés dans les sols, comme le benzène et le plomb, sans que les populations soient informées que leur santé pouvait en être affectée ", a expliqué Diana DeGette, membre de la commission.
Pour fracturer la roche, les 14 grandes compagnies de services travaillant pour l'industrie pétro-gazière ont injecté sous forte pression plus de 780 millions de gallons (près de 3 millions de tonnes) d'eau mélangée à 2 500 produits divers (dont beaucoup de sable), parmi lesquels 750 produits chimiques. Ceux-ci vont " de produits communs (acide citrique, sel) à d'autres extrêmement toxiques (benzène, plomb...) ", lit-on dans le rapport.
Les enquêteurs ont trouvé au moins 22 produits connus pour être soit " cancérigènes " et soumis comme tels à la loi sur l'eau potable propre, soit désignés comme " dangereux et polluants " par la loi sur l'air propre.
" Dangereux et polluants "
En tout, 650 d'entre eux sont " potentiellement " nocifs. Dans 1,5 % des cas, il a été retrouvé l'un des quatre composants de la liste dite BTEX (benzène, toluène, ethylbenzène et xylène). Dans 342 forages, il a été fait usage de méthanol, considéré comme un polluant de l'air dangereux. Autre produit à risques (destruction des globules rouges, dommages de la moelle osseuse), le butylglycol a été particulièrement utilisé au Texas, Etat qui, avec le Colorado et l'Oklahoma, arrive en tête des forages les plus polluants. Ces informations n'étaient pas divulguées par les sociétés de forage qui se retranchent derrière la notion de secret commercial.

Le coût de la disparition des chauves-souris américaines se chiffre en milliards de dollars

L'animal, qui joue un rôle d'insecticide, est décimé par un champignon
La disparition progressive des chauves-souris américaines risque d'affecter l'économie des Etats-Unis. Pour les écosystèmes, ces petits mammifères jouent le rôle d'un insecticide naturel. Leur raréfaction, selon une étude publiée le 1er avril dans la revue Science, pourrait coûter des milliards de dollars à l'agriculture américaine d'ici quelques années.
La maladie qui décime les chauves-souris nord-américaines, dite " syndrome du nez blanc " ou SNB, en a déjà tué plus de 1 million. C'est en hiver qu'il fait le plus de dégâts, lorsque les chauves-souris hibernent au fond des grottes et des mines abandonnées.
Les animaux atteints du SNB présentent une croissance fongique blanche sur le museau, d'où le nom du syndrome qui lui est associé. On ne sait pas comment agit le champignon, mais l'hypothèse la plus étayée aujourd'hui est qu'il déclencherait une déshydratation massive évoluant vers la mort. Si le SNB ne menace pas la santé humaine, il pourrait toutefois avoir des conséquences non négligeables pour les cultures et les écosystèmes.
Les chauves-souris participent à la pollinisation des plantes, leur guano entre dans la composition de l'engrais naturel, et, surtout, elles sont de grandes consommatrices d'insectes. Alliées de poids dans la lutte biologique contre les ravageurs des cultures, elles permettent d'économiser des quantités considérables de pesticides.
Combien précisément ? Les chercheurs ont calculé que les agriculteurs américains économisent en moyenne, chaque année, grâce aux chiroptères, 22,9 milliards de dollars d'insecticides (près de 16 milliards d'euros). "Ces estimations, précisent-ils, concernent uniquement le coût des pesticides dont les chauves-souris permettent de se passer. Elles ne comprennent pas les répercussions qu'aurait, sur la santé et sur l'environnement, l'emploi supplémentaire de ces produits."

samedi 23 avril 2011

Adevia, CFR, Soginorpa, Epinorpa: cela va-t-il enfin bouger?

Ci-dessous l'excellent article de la journaliste de Nord-Eclair, Florence Traullé, à mille lieux des articles "révérencieux" de certains de ses confrères.

Rappelons, au préalable, qu'à partir du 31 janvier dernier, j'ai publié plusieurs articles explicitant ce que j'ai appelé "le début d'un énorme scandale politico-financier", à la suite de différents rapports de la CRC. Vous pourrez y retrouver les détails concernant:
- l'embauche de son propre frère comme chauffeur pour lui-même par le Président d'ADEVIA (véritable république bananière);
- les fortes hausses d'indemnités des 2 derniers Présidents et du Directeur Général. Avec des procédures non respectées;
- la substitution illégale d'ADEVIA par CFR, avec des achats de terrain à des prix exorbitants dont on peut se poser des questions quant à la destination d'une partie de cet argent
- procédures d'attribution de marchés plus que litigieuses avec favoritisme, etc.
- les rapports ADEVIA et CFR sont maintenant officiels et la CRC n'a pas modifié ses premières conclusions que j'avais rapportées officieusement. On verra s'il en sera de même avec les rapports Soginorpa et Epinorpa qui sont aussi sulfureux avant dernière mouture...D'ailleurs on a, immédiatement, fait sauter le fusible qu'était le DG...Qu'en sera-t-il du trou potentiel de 150 millions d'euros (voir articles du 14/2)? Quelles seront les conséquences des pratiques sulfureuses relevées par la CRC (voir notamment l'article du 25 février)?

Comme tous ces dossiers mettent en cause le fonctionnement du PS62, la justice se saisira-t-elle de ce que la CRC lui sert sur un plateau et, si oui, jusqu'où ira-t-elle, à quelques mois des élections nationales?




Nord-Eclair

Adevia : simple « crise de croissance » ?

Maires PS de Bully-les-Mines et de Barlin, François Lemaire et Michel Dagbert sont l'ancien et l'actuel président d'Adevia. Maires PS de Bully-les-Mines et de Barlin, François Lemaire et Michel Dagbert sont l'ancien et l'actuel président d'Adevia.
Les rapports de la Chambre régionale des comptes sur Adevia et la Centrale Foncière Régionale (CFR) ont été mis à l'ordre du jour de la dernière plénière de la Région. Tout le monde ne se satisfait pas des explications de la présidence.


Le rapport accablant de la Chambre régionale des comptes sur Adevia, la société d'économie mixte chargée de l'aménagement de l'ancien bassin minier, a été transmis à tous les conseillers régionaux comme le code des juridictions financières le prévoit dans la mesure où la collectivité possède 7 % du capital d'Adevia. On y trouve, en dernière page, la réponse de Daniel Percheron, président du Conseil Régional aux magistrats.
Elle est laconique. Le représentant de la Région au conseil d'administration d'Adevia n'a rien remarqué d'anormal puisque « les comptes de la société étaient certifiés sans réserve par les commissaires aux comptes » et vu que « les comptes de la SAEM sont équilibrés » ces observations « n'appellent pas, de la part de la Région, de remarque particulière ».
Service minimum
Visiblement, les magistrats de la Chambre régionale des comptes ont une autre lecture des pratiques d'Adevia puisqu'eux ont révélé suffisamment d'anomalies, d'entorses à la législation et de pratiques salariales étonnantes pour aboutir à un rapport extrêmement sévère. Réponse écrite de Daniel Percheron : « les remarques formulées par la Chambre permettront sans doute à la société de parfaire sa gestion ». C'est en gros ce qu'a redit Bernard Roman, vice-président chargé des finances, aux élus jeudi dernier, estimant que « les critiques de la CRC sont intégrées comme faisant partie d'une crise de croissance d'une société qui a beaucoup fait » pour ce secteur du Pas-de-Calais.
Evidemment, ce service minimum ne pouvait que faire réagir le frontiste Steeve Briois qui est revenu, notamment, sur les achats de terrains faits par Adevia à Hénin-Beaumont. La CRC pointe des « prix d'acquisition amiable s'établissant régulièrement à un niveau plus de 10 fois supérieur (parfois jusqu'à 30 fois) aux estimations de France Domaine », mais aussi des indemnités d'éviction versées aux agriculteurs, qui sont plus élevées (quatre à dix fois plus) que ce que prévoit le protocole départemental en vigueur et qui, pour une partie des parcelles, ont été versées à des exploitants agricoles qui ont continué à cultiver leurs terres.
Une charge de l'élu d'Hénin Beaumont dans un chahut organisé qu'il n'a pas manqué de dénoncer. Réponse de Daniel Percheron quand il s'en est indigné : « la vie institutionnelle est comme la vie tout court. Il est bon qu'il y ait des anticorps... » Eric Dillies, également élu FN, a alors repris le flambeau à propos des rémunérations et primes touchées par le directeur général d'Adevia qui ont fait tiquer les magistrats de la CRC. Un salaire doublé entre 2002 et 2009 et complété par des primes importantes. Exhorbitant ? Un point que consteste Adevia qui, malgré tous les dysfonctionnements et entorses à la légistation en vigueur relevés par la CRC, répond en mettant en valeur « la satisfaction des dirigeants de la société quant à l'action du directeur général ».
Côté majorité présidentielle, on s'est aussi contenté jeudi, par la voix de Gérald Darmanin, du service minimum. L'élu tourquennois s'en est tenu à reprendre une observation de la Chambre sur les « comptes ni sincères ni fiables », un constat « qui fait que l'on peut se poser des questions. Quelle est la suite que vous allez apporter aux observations de la CRC ? » Nettement plus pugnace, l'avocat Patrick Tillie a donné la position du groupe Europe Ecologie les Verts devant un Daniel Percheron au visage fermé. Pour les écologistes, sa réponse à la CRC « n'est pas à la hauteur même si Adevia a connu une crise de croissance ».
Reprenant les principaux points relevés par la CRC qui « méritent une véritable attention sauf à considérer que les magistrats de la Chambre régionale des comptes ne font aucun travail sérieux et n'ont aucune crédibilité ».

Réel malaise
Patrick Tillie observe que le « travail accompli par Adevia est entaché par ce rapport ». Et même si c'est le Front national qui s'est positionné sur le sujet lors de la séance plénière de jeudi, l'élu écologiste n'a pas voulu les laisser seuls sur le terrain de l'expression d'un réel malaise à la lecture des rapports remis aux conseillers régionaux. Celui sur Adevia, mais également celui sur la Centrale Foncière Régionale* (CFR), tout aussi cinglant.
Patrick Tillie dit avoir « cru comprendre que le procureur et la brigade financière ont été saisis de ces faits ». Interrogé vendredi sur ce point, Denis Larribau, le procureur financier de la CRC, nous a répondu qu'il ne communiquait jamais sur les transmissions des observations de la Chambre à la justice. Côté parquet, nous n'avons eu ni confirmation ni infirmation d'une enquête judiciaire.
(La Centrale Foncière Régionale est une SAS (AA: société par actions simplifiée), filiale commune de Soginorpa, de Pas-de-Calais Habitat (qui n'avait pas légalement la possibilité d'en être) et d'Adevia)

Brèves d'humour

 Repérées sur le site du Monde.fr (par un dénommé Hervé Le Tellier, dans une rubrique intitulée "Papier de verre") quelques "brèves" d'actualités, sous une forme humoristique.


- Avignon : la photographie d'un crucifix dans un verre d'urine. Mon analyse ? Ni Dieu, ni sucre, ni albumine.
AA: Pourquoi le crucifix n'était-il pas dans un verre de vin? Si cela avait été dans un verre de vin rouge: on ne l'aurait pas distingué...Dans un verre de vin blanc: on aurait confondu avec de l'urine...

- Une grève de la faim pour fermer la centrale de Fessenheim. La ville se trouve dans le Haut-Rhin et pourrait se traduire "Maison des fesses". Un régime ne lui fera que du bien.
AA: des fesses de 40 ans, c'est...explosif!

- Benoist Apparu  (secrétaire d'Etat au logement) : "Sous Nicolas Sarkozy, le pouvoir d'achat n'a cessé d'augmenter." Si le vôtre a baissé, c'est que vous êtes au-dessus de Nicolas Sarkozy. 
AA: rappelons que le pouvoir d'achat de NS a fait un bond début 2008, puisqu'il s'est augmenté de 170%!  

- Sondage : Marine Le Pen serait au second tour dans tous les cas. Pour ôter l'envie de toucher aux cigarettes, c'est peut-être le genre d'information qu'il faudrait mettre sur les paquets.
 AA: Marion Le Pen serait même en tête si la Royal   (Ségolène, pas la cigarette) est la candidate PS !

- Mahmoud Abbas veut que l'ONU reconnaisse le futur Etat palestinien. "On suit toujours le sens de l'histoire quand on la pousse devant soi", disait Vialatte, né voici 110 ans.
AA: autres boutades d'Alexandre Vialatte (cet écrivain, "notoirement méconnu",aurait aujourd'hui 110 ans et 1 jour): «L'homme n'est que poussière... c'est dire l'importance du plumeau!» ou   «Sauf erreur, je ne me trompe jamais.»



Mauvaises langues, va!

- Sarko: "Les Français n'aiment pas les favoris. Ils me font souffrir en attendant de me réélire"(Le Point 7/4). 

- 2 bonnes nouvelles annoncées par la Ministre de l'Économie, Christine Lagarde (au Soir 3 du 8/4 et rapportées par le Canard du 13/4), : "La prévision de croissance pour le 1er trimestre est doublée...Et les prévisions de créations d'emplois sont multipliées par 50%." Et le Canard de commenter: "sauf erreur, multiplier par 50% revient à diviser par 2. La grande argentière qui confond multiplication et division, voilà qui promet pour le panier de la ménagère..."