lundi 31 mars 2008

Quelles responsabilités ?

J’avoue que mon week-end fut plus TV que d’habitude et je ne le regrette pas, tant les sujets vus étaient propices à des réflexions sur notre société, et notamment sur le principe de responsabilité.

1- Ainsi la fameuse finale tronquée de la Coupe de la Ligue, entre le RCL et le PSG. Sur le plan sportif, je n’en veux pas à l’arbitre, qui a pris une décision sans hésiter, en son âme et conscience, après avoir vu une faute qui lui semblait évidente, bien que ce fût à la dernière minute et qu’il privait ainsi la meilleure équipe sur le terrain de l’emporter. J’en veux aux instances internationales de ne pas permettre l’utilisation de la vidéo, comme aide à l’arbitrage, c’est elles qui sont
responsables.
Par contre, l’histoire de la banderole diffamatoire, voire raciste, me pose de multiples interrogations : comment se fait-il que, sur FR3, les commentateurs n’en aient pas parlé ? Comment se fait-il que le secrétaire aux sports, M.Laporte n’ait pas fait de déclaration, après le match ? Il est vrai qu’il s’est défendu, dimanche soir sur FR2, en disant qu’il ne voulait pas médiatiser l’affaire, pour ne pas donner audience aux fauteurs de troubles! C’est réussi ! Cette déclaration vaut démission immédiate, pour irresponsabilité…Comment se fait-il que l’on laisse depuis des années, ces supporters racistes brailler leurs slogans et faire le salut nazi régulièrement, durant les matchs du PSG ? Les dirigeants ont beau jeu aujourd’hui de montrer leur désaccord sur ces pratiques, mais ils sont les premiers responsables de ce qui est arrivé ; et ce ne sont pas quelques supporters qui sont en cause, comme ils le clament, mais des centaines, tout le monde le sait, et contre qui, ils n’ont rien fait...
Enfin, je pense que l’éthique sportive, et même l’éthique tout court, ne justifie pas que l’on rejoue cette finale (et dire que c’est un supporter de Lens qui dit cela !)

2- Les discussions sur l’éventuel boycottage des Jeux Olympiques, pour négation des droits de l’Homme en Chine et plus particulièrement au Tibet, appellent 2 commentaires :

- C’est l’organisme qui a attribué les JO à la Chine qui a pris ses responsabilités, mais n’oublions pas que les représentants nationaux de cette institution ont voté avec l’aval de leurs gouvernements respectifs.

- La position française n’est pas courageuse : elle dénote combien les enjeux économiques prennent le pas sur les considérations éthiques. Même si le Président est revenu sur la position prise par son Ministre des Affaires Etrangères, autrefois chantre du droit d’ingérence (quid de sa responsabilité morale, devant sa conscience ?), notre crédibilité (la France, Terre des droits de l’Homme…) en a pris un coup. Entre se taire et boycotter, il y a quand même place pour des initiatives imaginatives, afin de faire " bouger " la Chine. Il était de la responsabilité de la France de mobiliser l’Europe, voire l’ONU, pour montrer du doigt ce géant, pourtant aux pieds d’argile.

3- J’ai également honte pour notre pays quand je vois comment le Président de la République instrumente sa nouvelle épouse pour redorer son blason, fortement terni depuis plusieurs mois…Après l’avoir mise en avant lors de son voyage à Londres, il n’a pas trouvé de meilleure réponse à une question posée par le journaliste de FR3, que de dire, qu’avec Carla, ils ont décidé d’aller voir " Bienvenue chez les Ch’tis ", incessamment ! On avait bien compris qu’avec elle " c’était du sérieux ", mais les Français n’ont pas élu un couple pour exercer les responsabilités de la France, mais un homme.
Monsieur le Président de la République serait-il devenu un Président "sous influence " ? A-t-il abdiqué tout ou partie de son pouvoir entre les mains de son épouse ? Il convient d’éclaircir les choses rapidement, sinon la question de l’ "impeachment " va se poser une nouvelle fois

4- Au cours de l’excellente émission dominicale, Ripostes (La Cinq à 17H45), animée par Serge Moati, la parole était donnée, dans un premier temps, au secrétaire de la CGT, Bernard Thibault, avant d’aborder, classiquement, un débat sur les réformes, avec la présence du Ministre Novelli (et également Julien Dray, François de Closets, le brillant professeur Généreux et l’ineffable Madame de Menthon).
Le débat s’est focalisé sur la réforme des retraites et sur la notion de réforme. Pour les uns (Novelli, Menthon), la réforme consiste à s’adapter aux contraintes extérieures (en d’autres termes, la plus grande longévité et la diminution du nombre des actifs justifient que l’on réduise le montant des retraites) ; pour les autres (Dray, Thibault et Généreux), la réforme consiste à trouver de nouvelles voies pour conserver les acquis sociaux (en prenant en compte la pénibilité du travail et les revenus qui échappent aux charges sociales, tels que les bénéfices financiers, y compris les plus-values)
Or, le Ministre représentant le gouvernement, a laissé entendre que, s’il y avait échec dans les négociations entre les syndicats et l’Etat, ce dernier prendrait ses
responsabilités.
Je pense qu’il s’agit là d’une mauvaise interprétation du mot responsabilité. Ce n’est pas parce que l’on impose une décision, que l’on fait acte de responsabilité. Ce dernier, au contraire, impose à l’Etat de tenir compte de l’avis de tous ceux qui sont concernés et de trouver des solutions qui satisfassent tout le monde. Tous ceux qui représentent le monde du travail (y compris les employeurs) sont suffisamment citoyens pour entendre les éventuelles contraintes budgétaires, mais aussi pour assurer le progrès social, économique et environnemental.

samedi 29 mars 2008

Le cumul des mandats: un frein à la démocratie (2)

La Constitution de 1958 n’a prévu que l’incompatibilité (interdiction d’occuper deux fonctions) entre le mandat de parlementaire et l’appartenance au gouvernement. Cependant, devant le développement considérable, et unique dans les démocraties, du cumul des mandats, le législateur a limité, en 1985 et en 2000, cette pratique.
A remarquer que le gouvernement actuel est revenu sur la " jurisprudence " Balladur/Jospin qui interdisait à un ministre d’exercer une fonction locale. On ne compte plus le nombre de ministres-maires, par exemple
1- La législation française en matière de cumul

-
Incompatibilités de mandats pour les parlementaires

Outre l’interdiction du cumul des mandats de député et de sénateur, le mandat de parlementaire est désormais incompatible avec l’appartenance au Parlement européen (un parlementaire élu à Strasbourg perd son mandat national), ainsi qu’avec l’exercice de plus d’un des mandats suivants : conseiller régional, conseiller à l’Assemblée de Corse, conseiller général, conseiller de Paris, conseiller municipal d’une commune de plus de 3.500 habitants. Cependant, il n’y a pas de limitation des mandats dans les organismes de coopération entre collectivités territoriales (communautés urbaines, de communes, d’agglomération, syndicats mixtes ou intercommunaux).
Ainsi, Monsieur André Flajolet, déjà cité, député-maire, conseiller régional, est également Président de la communauté de communes d’Artois-Lys, Président de la commission locale de l’eau de la Lys, vice-président du SCOT (Schéma de cohérence territoriale) de l’Artois!

- Incompatibilités entre fonctions exécutives locales

Les fonctions de président de conseil régional, président du conseil exécutif de Corse, président de conseil général, maire (quelle que soit la taille de la commune), maire d'arrondissement sont strictement incompatibles entre elles. L'incompatibilité entre fonctions de chef d'exécutif local est automatique puisqu'elle prend effet dès l'élection qui place l'élu en situation de cumul, sans délai d'option. Toutefois, en cas de décision juridictionnelle, cette incompatibilité prend effet à compter de la date à laquelle la décision juridictionnelle confirmant l'élection est devenue définitive
De plus un élu local ne peut quant à lui être titulaire de plus de deux mandats électoraux parmi les mandats de conseiller régional, de conseiller à l’Assemblée de Corse, de conseiller général, de conseiller de Paris et de conseiller municipal (quelle que soit la taille de la commune).
Ainsi Martine Filleul, récemment élue au Conseil Général, également adjointe au Maire de Lille, devra se démettre de ses fonctions de conseillère régionale (elle est vice-présidente)
Enfin, les fonctions de Maire sont incompatibles avec l'exercice d'un mandat de Représentant du Parlement Européen, Président d'un Conseil Régional, Président d'un Conseil Général
A suivre

jeudi 27 mars 2008

Le cumul des mandats en France: un frein à la démocratie (1)


Le cumul des mandats politiques est un phénomène qui a atteint son apogée avec la Vème République. En effet, le taux de cumul des parlementaires avec des fonctions électives locales étaient de 35,7% sous la IIIème et de 42% sous la IVème République, ce qui était déjà beaucoup…
Sous la Vème République ce taux atteint 85% (et il ne s’agit là que du cumul des parlementaires !)

Ainsi, à l’Assemblée Nationale élue en 2007 , sur les 577 députés (attention! Certains chiffres peuvent se cumuler: pour les mandats municipaux):

- 380 sont membres d’ un conseil municipal (dont 269 maires), par exemple : MM. Delecourt et Kucheida, maires respectivement de Lens et Liévin, ou M.Delebarre, maire de Dunkerque

- 142 sont conseillers généraux (dont 16 présidents et 43 vice-présidents) ; par exemple Monsieur Derosier, Président du Conseil Général du Nord

- 67 sont conseillers régionaux (dont 6 présidents et 13 vice-présidents) : M. Roman et Madame Génisson (VP du CR NPDC)

- 81 cumulent un mandat local (communes de moins de 3500 habitants) et un mandat régional ou départemental. Par exemple Monsieur Flajolet, maire de Saint-Venant et conseiller régional

- 68 n’ont pas d’autre mandat. Ainsi Monsieur Dollez, député du Nord

Nous examinerons ce sujet en 4 parties :

1- La législation française sur le cumul (très insuffisante, comme l’ont montré les chiffres de l’Assemblée Nationale (au Sénat, d’ailleurs, ils sont à peu près identiques)

2- Les constats : les différents types de cumul et la situation à l’étranger, en comparaison (édifiante…)

3- Les raisons de cette spécificité française et les effets négatifs du cumul de mandats sur le fonctionnement de notre démocratie

4- Quelques propositions personnelles

mardi 25 mars 2008

De la biodiversité en Nord-Pas-de-Calais (2)


Bien sûr, le Nord Pas De Calais n’est pas épargné. Qu’on en juge :

- très forte régression des champignons,

- une plante supérieure disparaît tous les 2 ans,

- les grands mammifères carnivores ont disparu (le loup en 1820). A ce sujet, je me souviens d’une réflexion du Président du Conseil Régional Daniel Percheron, lorsque l’on a parlé de la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées : " je me suis demandé pourquoi on faisait tant d’histoires pour un ours. J’ai compris maintenant que, après la disparition de l’ours, c’est l’homme qui allait disparaître !",

- 80 % des insectes ont disparu de 90% du territoire,

- même dans les réserves naturelles, les espèces régressent, du fait de la fragmentation écologique (la région est coupée en plus de 15 000 morceaux par les grandes infrastructures de transports), du fait de l’eutrophisation générale de l’environnement (on trouve des engrais azotés dans la pluie! ), du fait de la pollution par les pesticides,

- tous nos massifs forestiers sont fragmentés par les routes (101 morceaux dans la forêt de Mormal),

- sur le littoral : l’émission annuelle de plombs de chasse est de 500 à 700 fois supérieure aux émissions annuelles de Métalleurop avant sa fermeture,

- concernant la périurbanisation : au rythme des 15 dernières années, le NPDC sera totalement urbanisé avant 2160,

- l’empreinte écologique : alors que chaque habitant du NPDC dispose, en moyenne, de 0,27 ha de surface, il consomme l’équivalent de 5,5 ha, soit 17 fois plus,

- disparition des zones humides qui ne représentent plus que 0,2% de la superficie du Nord Pas De Calais.

Ces quelques réflexions avaient pour objectif de vous confirmer que malgré tout ce qui a pu être fait, et notamment dans le NPDC, pour lutter contre cette érosion de la biodiversité, nous sommes encore loin d’avoir stabilisé la situation. Depuis 1992, le Conseil Régional a beaucoup œuvré et peut s’enorgueillir de belles réussites, en soutenant par ex :

- des actions importantes de protection et de requalification des espaces naturels, à travers les 3 Parcs (Caps et Marais d’Opale, Scarpe-Escaut, Avesnois) et des opérations menées par les collectivités telles que la requalification du Marais de Cambrin, le terril de Pinchonvalles, la carrière de Cantin,

- des actions ciblées sur l’amélioration de la ressource en eau et des milieux aquatiques, avec l’Agence de l’eau, soutien aux SAGE (Schéma d’aménagement et de gestion des eaux); aux PAPI, avec l’Etat (lutte contre les inondations, aux contrats de rivière ),

- des actions de reconquête des espaces dégradés et des sites et sols pollués (de nombreux terrils ont été requalifiés en espaces naturels, comme ceux de Libercourt, Rieulay etc..),

- des programmes spécifiques de boisement (Parc de la Deûle, programme de boisement dans le Dunkerquois : plantation de 300 ha et requalification sur 500 ha…),

- des programmes de connaissance à travers le soutien au GON (groupe ornithologique du Nord)et au Centre de Phytosociologie de Bailleul (ex : atlas),

- une contribution importante à l’activité du Conservatoire du Littoral et du Conservatoire des Sites Naturels,

- les initiatives des associations en matière d’éducation, de sensibilisation et gestion de l’environnement (ex : dispositif Chèque Nature, CPIE, Planète Précieuse…),

- Etc…

Mais pourquoi, malgré tout cela, parle-t-on, chez nous, de déclin de la biodiversité ? La réponse est simple : parce que lorsqu’il y a à arbitrer entre économie et écologie, c’est toujours l’économie qui prime. Tout le monde sait que les considérations environnementales ont été sacrifiées dans la forêt de Mormal ou dans le bois de Vimy pour y construire des routes. De même, combien de maires ont accordé des permis de construire dans des zones inondables ? Quant aux compensations éventuelles : encore faut-il qu’elles soient à la mesure du sacrifice consenti!

lundi 24 mars 2008

De la biodiversité en général (1)



Pourquoi aujourd’hui parle-t-on de l’inéluctabilité de la 6ème crise d’extinction des espèces?
Je rappelle tout d’abord que la précédente, il y a 65 millions d’années, a entraîné la disparition des dinosaures et de beaucoup d’autres espèces, et les précédentes extinctions ont été également dévastatrices. Aujourd’hui, le rythme de disparition des espèces est 1000 fois supérieur au rythme naturel de disparition, et 10000 à 100000 fois plus rapide que les extinctions précédentes. Bien sûr, cette catastrophe n’aura lieu que dans quelques millions d’années, mais ce qui est préoccupant, c’est qu’aujourd’hui, le processus est tel, qu’il met en cause la vie de l’Homme sur terre, tant la biodiversité c’est la vie, et que son érosion est irréversible. Or, qui aujourd’hui se préoccupe de cette catastrophe annoncée, alors que la mobilisation contre les changements climatiques, bien que largement insuffisante, se fait jour ? Et pourtant, la vie sur terre est entièrement dépendante de la biodiversité.

Je voudrais citer 3 exemples de notre dépendance à ce que l’on appelle les " ressources naturelles renouvelables ". Renouvelables, bien sûr, à condition que l’on n’en prélève pas plus que leur renouvellement naturel, et par opposition aux énergies fossiles, par ex.

Le 1er exemple de notre dépendance est l’alimentation. Certes les techniques industrielles ont fait leurs preuves, mais elles conduisent à la sélection des produits mis sur le marché : non seulement les variétés deviennent vulnérables à toute attaque extérieure (par exemple le mildiou et la pomme de terre), mais comme les réglementations interdisent aux cultivateurs de sélectionner leurs semences, celles-ci s’uniformisent au profit de quelques-uns. Et nous retrouvons là une des principales critiques contre les OGM : la captation des gènes au mépris de la diversité. L’Homme veut jouer aux apprentis sorciers avec les manipulations génétiques, et il met en péril ce que la nature a mis des milliards d’années à construire.

Le 2ème exemple est celui de la formidable pharmacopée issue de la faune et de la flore. Une grande partie de nos médicaments a un principe premier tiré de plantes ou d’animaux. Or seule 2% de cette fantastique réserve pour la santé a été étudiée. Quelle richesse pour les générations futures… à condition de la préserver!

Enfin, la nature est une extraordinaire source de produits quotidiens pour l’Homme : l’exemple du bois, matériau, énergie, réserve pour de nombreuses autres espèces, est significatif. Sans oublier que le bois est capteur de CO2, et à ce titre, lutte, comme les végétaux et les océans, contre les changements climatiques.

Toutes ces ressources matérielles indispensables à l’Homme sont complétées par ce que l’on appelle les services écologiques, fonctions nécessaires à l’Homme et exercées par la biodiversité : la régulation des climats, la purification de l’eau et de l’air, la pollinisation des plantes, l’assistance à la fertilité des plantes, la décomposition des déchets, la régulation des inondations et des sécheresses, etc. Sans oublier, bien sûr, la nature en tant que telle : c’est à dire beauté, spiritualité, équilibre des écosystèmes. Ces services n’ont aucune valeur de marché, sauf quand les choses se dégradent et apparaissent les coûts économiques : la réparation coûte, mais pas le service universel. Beaucoup pensent qu’il faut introduire dans les coûts économiques, les coûts de services écologiques. On parle d’économie écologique.
Qu'en est-il de la biodiversité dans la Région NPDC? à suivre...

vendredi 21 mars 2008

Quelques remarques "post-élections"

1- C'est lui qui l'a dit...
"Si on ne gagne pas ces élections, on est nuls". Déclaration de S. Briois dans Nord Eclair du 21/9/07 (envoi de l'article sur simple demande)
2- Parité
La loi fait obligation que la parité soit respectée parmi les adjoints. Je regarde, avec attention, les résultats des élections d'adjoints dans La Voix du Nord . Que constatons-nous?
- Extrêmement rares sont les femmes 1ère adjointes
- Quand il y a un nombre impair d'adjoints, le partage se fait au bénéfice des hommes. Par exemple, sur 9 adjoints: 5 hommes. Et comme le plus souvent, le Maire est un homme, la balance penche nettement vers des exécutifs locaux encore largement masculins (dans l'exemple: 60%).
- Les délégations les plus prestigieuses (Travaux, Finances...) sont pour les hommes, les femmes sont plutôt cantonnées aux écoles et è la petite enfance (sans dénigrer ces politiques, très en prises avec les réalités quotidiennes)
- Nous verrons comment sera composée la prochaine Communauté d'agglo, mais comme il n'y a pas d'obligation légale (oubli?), gageons qu'elle sera fortement masculine (80 %?).
3- Electeurs floués?
J'avais analysé, le lendemain de chacun des 2 tours des élections, à Hénin, la large victoire du Maire sortant, comme une assurance Lienemann contre la reconduction de ses dérives. J'ai eu confirmation, depuis, que beaucoup d'électeurs ne voulant pas voter FN (heureusement il y en a encore près de 70%!), et ne se sentant pas en confiance avec l'AR, pour les raisons déjà évoquées depuis longtemps, ont pensé que MN Lienemann saurait mettre de l'ordre dans la gestion erratique de G. Dallongeville... Bien joué, le PS!
Malheureusement, notre députée européenne, même si elle démissionne du Conseil Régional (obligation légale), ne pourra pas être beaucoup présente à Hénin (elle l'était déjà peu au Conseil Régional, et, en écrivant cela, je ne juge pas la qualité de son travail), occupée qu'elle sera par les élections européennes de 2009 (sa circonscription est très étendue: elle va jusqu'en Normandie), et la préparation du Congrès refondateur (?) du PS à l'automne.
Comment fera-t-elle pour réguler, alors qu'elle est très minoritaire, dans ce conseil? Y aura-t-il un clash?
En tous les cas, les électeurs ne pensaient certainement pas à cela en votant pour le ticket Dallongeville/Lienemann...
4- Anecdote: des rapports PS/PC pas toujours efficaces
VIZILLE, Isère, 4800 électeurs inscrits, fief du PC depuis la Libération, sans discontinuer
.
- Présidentielles:1er tour: Ségolène Royale: 28,85% ,Besancenot: 5,46, Buffet: 3,81,Voynet:1,92% , Bové 2,54%.
2ème tour: S. Royale: 55%

- Municipales: 1° tour: liste Divers Gauche soutenue par les Verts 32%, PC, 29%, PS 17%

PC et PS fusionnent.
2° tour: DVG 54% !!!! PC-PS 33% !
Et dire que c'est à Vizille qu'a débuté la Révolution française!

jeudi 20 mars 2008

Le monde selon Monsanto: un monde fou! (fin)



3- Objectifs de Monsanto

L’objectif de M est simple : maximiser ses profits. Nous vivons dans une société capitaliste et cela correspond aux règles du jeu…Mais à ce jeu, le monde sera perdant, parce que les produits vendus par M pourraient avoir des impacts sur la santé, et si cela se révèle exact, on ne pourra revenir en arrière : irréversibilité de la contamination.
En outre les manœuvres de M ont des conséquences aujourd’hui déjà visibles :

- Ainsi, par sa volonté de brevetabiliser les gênes, il interdit aux paysans du Sud, à qui il promet de meilleurs rendements, de réutiliser ses semences : ils doivent, à chaque fois, acheter de nouvelles semences à M, semences qui coûtent 4 fois plus chères, par exemple, pour le coton BT, en Inde ; de plus, dans ce dernier pays, en 2002, une maladie a ravagé les cultures, et s’est transmise aux cultures non transgéniques. Beaucoup de paysans surendettés s’étaient alors suicidés.

- Je rappelais précédemment le cas du maïs, au Mexique, contaminé par des cultures OGM, provenant de l’autre côté de la frontière, c’est à dire des Etats-Unis. Quand on sait les précautions que prennent les Mexicains pour conserver leurs traditions ancestrales pour fabriquer leur tortilla, plat national, on mesure combien cette invasion (que certains considèrent comme volontaire), est attentatoire à la culture et au patrimoine d’un pays.

- Au Paraguay, contaminé par l’introduction clandestine de semences OGM, le gouvernement a été obligé d’autoriser M à vendre ses semences. S’en est suivie une fuite en avant : déforestation, exode rural venant grossir les populations installées dans les bidonvilles…

- N’oublions pas également que, pour contrôler si les paysans ne ressèment pas leurs propres semences, Monsanto effectuent des visites inopinées chez eux : il s’agit là d’une véritable " police des gênes "

4- Débat

Principales questions soulevées :

- José Bové : la question essentielle est de savoir si les OGM sont utiles.
- Christian Vélot ( voir, au sujet de ce lanceur d’alerte, la pétition de soutien en sa faveur sur http://www.sciencescitoyennes.org/) demande que l’on examine les plantes regorgeant de pesticides.
- Les rares contre-tests effectués, face aux tests présentés (et admis comme suffisants)…par les fabricants, sont tellement préoccupants qu’ils justifient des expertises contradictoires avant mise sur le marché. Mais on se heurte au problème du secret industriel ! Je vous disais : leurs profits avant notre santé !
- La recherche en matière d’OGM doit continuer, mais en milieu confiné (laboratoires), et financée par des crédits publics, pour éviter les pressions des lobbys privés.
- Nous avons en France un problème, aujourd’hui : si la traçabilité des produits OGM que nous consommons est obligatoire, il n’en est rien en ce qui concerne celle des aliments du bétail, que nous importons : nous mangeons et buvons donc de la viande et du lait très probablement contaminés par des OGM !

lundi 17 mars 2008

Commentaires sur les résultats du 2nd tour des municipales à Hénin-Beaumont

1- Les résultats
Le nombre de votants et d’exprimés était un peu inférieur à celui de dimanche dernier (200 voix environ)
- Le FN a très légèrement perdu des voix (20)
- L’alliance Républicaine (AR) en a gagnées quelques unes (37 voix)
- Gérard Dalongeville (GD) a obtenu plus de 1000 voix supplémentaires, ce qui correspond pratiquement au nombre de voix recueillis par l’UMP et la LCR (1246), au premier tour, moins celles de ceux qui ne sont pas revenus voter.

2- Commentaires

- Victoire incontestable du Maire. Je rappelle que son bilan est catastrophique financièrement (85 % d’impôts supplémentaires, maintenus pendant 4 exercices, et toujours pas d’auto-financement !), aucune réalisation à mettre directement à son actif, Hénin (Ville-centre) est devenue inexistante au niveau de l’intercommunalité. Comment expliquer sa confortable victoire ? Face à une opposition peu crédible, les électeurs ont pensé que Marie-Noëlle Lienemann mettrait de l’ordre, or… (voir ci-dessous)

- L’AR (voir mes commentaires précédents) a multiplié les erreurs…alors que son positionnement était le bon (ni FN, ni GD).

- Le FN a certes réalisé, ici, son meilleur score en France, mais son absence d’idéologie (ses thèmes favoris ont été gommés) et de programme crédible annoncent le début de la fin, sur Hénin ; fin déjà bien avancée, nationalement.

3- Quel avenir ?

- Marie-Noëlle Lienemann va disparaître du paysage politique héninois : même si, du fait de son cumul de mandats (Conseil Régional, Député européenne, Hénin-Beaumont), elle démissionne de la Région, elle devra, sous peu, commencer sa campagne pour les Européennes (2009), sans parler du Congrès PS…Comme elle est ultra-minoritaire sur la liste de GD ( pour masquer ce fait, quelques colistiers, réélus, ont pris la casquette PS !) Dans cette fameuse " gauche unie " que MNL a voulue, seul un membre du PC (David Noël) pourrait siéger avec elle (…) comme adjoint, tous les autres futurs adjoints étant des hommes et de femmes de GD ! Cette nouvelle municipalité sera donc la continuation de la précédente…

- Financièrement, nous en saurons un peu plus, avec le compte administratif, en juin, mais si la trésorerie est aussi tendue qu’annoncée, la transparence, dont se prévaut la nouvelle majorité, sera alors de mise…De là à évoquer une mise sous tutelle…

- Beaucoup parient sur le fait que ces élections seront annulées. Il me semble que la différence entre GD et le second est trop importante pour que le juge des élections se prononce en invalidant le Maire, à moins qu’il n’y ait faute grave ; ce qui ne ressort pas des motifs de recours invoqués jusqu’ici.

- Quand le PS réintégrera-t-il GD ? Attendra-t-il pour voir l’évolution des évènements ? Le retour au bercail serait-il imminent ?

- Alors que la Présidence de l’Agglo pourrait changer de mains, la ville d’Hénin saura-t-elle se faire entendre pour jouer un rôle à la mesure de son importance ? Sans aller jusqu’à en revendiquer le leadership, il faudrait qu’Hénin puisse avoir voix au chapitre, pour maîtriser son avenir. Malheureusement, GD n’a pas su s’imposer jusqu’ici…

- En fin de compte, tout semble indiquer que la continuité sera d’actualité à Hénin-Beaumont…Or, 13 années d’immobilisme pourraient devenir un obstacle difficilement surmontable, en 2014 !

vendredi 14 mars 2008

Le monde selon Mosanto:un monde fou! (2ème partie)


2- Complicités étatiques et manipulations

- " Principe d’équivalence en substance " : selon ce principe, le soja OGM n’étant pas différent du soja normal (!), il n’était pas nécessaire de faire de loi spécifique: il s’agissait d’une décision politique, et non scientifique. Il faut comprendre qu’à ce moment-là , le gouvernement américain (cf discours explicites de Bush père et de Quayle, vice-Président) avait décidé d'investir ce nouvel eldorado des biotechnologies, et il ne fallait surtout pas alourdir les réglementations ! A noter, entre autres exemples, qu’un dénommé Michaël Taylor, précédemment avocat de Monsanto, avait été nommé, à la FDA, comme commissaire en charge de la réglementation, au moment où le dossier du soja OGM est arrivé pour autorisation… A ce propos, Dan Glickman, Ministre de l’Agriculture de l’époque avoue : " on aurait du faire plus de tests " !

- En Grande Bretagne, Blair, sur demande des USA (témoignages convaincants), a fait arrêter les travaux sur les conséquences sur la santé du Round up Ready. Heureusement, Greenpeace a fait repousser son introduction.

- Les analyses proposées à la FDA avaient été faites par Monsanto, et un ancien cadre de cette administation avoue qu’elles étaient " minimalistes " et que l’on n’aurait "pas du faire confiance à Monsanto".

- Ignacio Chapela, scientifique de renom, avait écrit un article dans la fameuse revue " Nature ", prouvant la contamination provoquée par les cultures OGM. Le documentaire nous montre, de manière saisissante, comment, par l’intermédiaire de pseudo-scientifiques, Monsanto a critiqué cet article .

Voir, à ce sujet, sur le site d’ATTAC (http://www.france.attac.org/spip.php?article231), l’article qui est consacré à ce sujet et qui commence ainsi : " Une querelle de clocher sur la publication d’un professeur d’université est devenue une véritable bataille académique entre partisans et adversaires des biotechnologies.Tout a commencé il y a sept mois quand la revue scientifique "Nature" a publié un article d’Ignacio Chapela, un microbiologiste de l’Université de Californie à Berkeley, et d’un de ses étudiants chercheurs. Les conclusions étaient alarmantes : des gènes de maïs génétiquement modifié, affirmait Chapela, avaient contaminé les souches naturelles dans les montagnes reculées de l’Etat de Oaxaca, au Mexique, considéré comme le berceau du maïs. Les conclusions de Chapela ont franchement alarmé certains responsables de l’administration mexicaine qui avait adopté un moratoire sur les cultures génétiquement modifiées en 1998. Mais, prétendait Chapela, au lieu d’essayer de vérifier ses conclusions, l’administration mexicaine cherchait seulement à étouffer ses recherches. Chapela est aujourd’hui sous le feu de critiques beaucoup plus rapprochées. Le 4 avril, Philip Campbell, le rédacteur en chef de "Nature", annonçait que la revue était en train de réestimer sa décision de publier la contribution de Chapela (une initiative sans précédant depuis 133 ans qu’existe la revue) déclarant que "les preuves apportées ne justifient pas la publication." (fin de citation)
La suite du commentaire sur le sujet sera consacrée aux objectifs de Monsanto et au débat qui a suivi l'émission (avec une député européenne, allemande, José Bové et Christian Vélot)





jeudi 13 mars 2008

Le monde selon Monsanto : un monde fou ! 1ère partie


Excellente émission mardi soir sur Arte : " Un monde fou " .Vous pouvez la revoir sur le site de la chaîne et acheter le DVD.

Pour vous allécher j’en ai fait une synthèse.

Citons, auparavant, Wikipédia ( les mots soulignés renvoient à des précisions dans l'encyclopédie) :
" Monsanto est une entreprise américaine spécialisée dans la biotechnologie végétale. Elle a été fondée en 1901 par John Francis Queeny. Elle est leader sur le marché de la production du glyphosate, un herbicide. Monsanto est également un des principaux producteurs de plantes génétiquement modifiées.
Son succès, les procédures dont elle a fait l’objet, et son positionnement de vente de produits issus du
génie génétique suscitent des controverses. "

D’autre part, Wikipédia, dans une version non définitive " à compléter ", synthétisait bien les critiques contre Monsanto :
" Monsanto est l'objet de critiques régulières, concernant son rôle actif dans les années 1970 pour l'Agent orange, et la commercialisation d’OGM, susceptibles selon les opposants d'être nuisibles à l'environnement et à la santé humaine. Monsanto, ainsi que de nombreux gouvernements, sont accusés par plusieurs associations anti-OGM et journalistes d'avoir dissimulé et falsifié les résultats d'études épidémiologiques. Monsanto a enfin été beaucoup attaqué pour avoir en sa possession une technologie dite " terminator " qui rend stériles les graines de seconde génération des semences OGM, et qui pourrait être utilisé par Monsanto (ou sous licence par d’autres entreprises de biotechnologies) pour limiter le " piratage " de leurs semences brevetées, en particulier dans les pays qui ne respectent pas le principe de propriété intellectuelle. À la suite de ces débats, Monsanto s’est engagé à ne pas utiliser cette technologie. Ces attaques rentrent dans le cadre plus général des débats autour de la brevetabilité du vivant. "

J’ai repris, ci-après, le " fil rouge " de l’émission d’Arte

1- On ne peut pas faire confiance à Monsanto (M)

- Il a commencé par fabriquer du PCB (pyralène), et savait que c’était toxique : les dioxines (cf les incinérateurs) provoquent des cancers et réduisent la fonction thyroïdienne. Produit interdit finalement et M a du payer 700millions de dollars d’indemnités diverses, largement inférieures à ce qu’il a pu gagner

- Le glyphosate, apparu en 1974, portait la mention : " biodégradable et non polluant ". Condamné 2 fois pour publicité mensongère, en 1996 (New York) et 2007 (France), il a du retirer la phrase. Le glyphosate a un effet sur la diffusion cellulaire, première étape menant au Cancer (Professeur Bellé)

- L’hormone de croissance bovine (facteur d’augmentation de 20 % de la production laitière) : toutes les informations n’ont pas été fournies à la " Food and Drugs Administration " (FDA), chargée de donner l’autorisation de mise sur le marché. On a finalement découvert que cette hormone provoquait des problèmes de malformation et de reproduction, chez ceux qui consommaient ce lait. Ces hormones n’ont jamais été autorisées en Europe et au Canada (dans ce pays tentative de corruption par M)

- Concernant son fameux désherbant , Round up (glyphosates). M avait caché que son produit défoliant agent Orange utilisé au Vietnam avait contaminé 3 millions de personnes (produit 2/4/5T) et des dizaines de milliers de vétérans étatsuniens avaient été déboutés de leur demande d’indemnisations, parce que M avait produit des études, à l’époque, démontrant que les dioxines n’étaient pas cancérigènes.
M commercialise parallèlement un soja OGM (Round up Ready) résistant aux herbicides (le sien !), dont nous parlerons plus loin.

lundi 10 mars 2008

Commentaires sur les résultats d’ Hénin-Beaumont


1- Le score (43,09%) du maire sortant, Gérard Dalongeville, est largement au-delà de ce que même les plus optimistes prévoyaient.
Comment expliquer le succès d’un maire sortant qui, après un début de mandat désastreux (200 embauches, clientélisme oblige !), augmente les impôts de 85%, et dont le reste du bilan est incolore (il se glorifie de l’entretien des écoles !), qui a rendu sa ville, la plus importante de l’agglo, complètement inexistante, ne serait-ce que parce qu’il n’y a rien fait, et qui, paraît-il, aurait embauché plus de 150 personnes depuis le 1er janvier 2008… ?
Nul doute que la Chambre Régionale des Comptes, complètera, bientôt, le jugement sévère de 2003. Je rappelle que la Ville est incapable de dégager de l’auto-financement, ce qui a réduit les investissements à presque rien, pendant la dernière mandature (il est vrai que doubler les frais de personnel, en 7 ans, sans parler des nouvelles embauches, alors que l’intercommunalité est en plein essor, explique beaucoup de choses)
J’essayerai de répondre, à la fin de ce présent article…

2- Le FN a réalisé le score prévu (28,53%). En pleine déconfiture dans toute la France, l’extrême-droite profite, comme au temps de sa période faste, du rejet de la politique, et du sentiment d’insécurité qu’elle flatte (à tel point que les autres listes ont cru intelligent de lui emboîter le pas). Marine Le Pen a tenté d’expérimenter le profil bas qu’elle souhaite imprimer au FN, au plan national, en gommant tout ce qui fait la spécificité du FN (rejet de ce qui est différent de soi, pour résumer).
Espérons que la victoire probable de G Dalongeville, ne fasse pas du FN son seul opposant…

3- L’Alliance Républicaine (18,64%) n’a pas fait mieux que les prévisions. Dotée, au départ d’un capital de sympathie, elle a, très rapidement, accumulé des erreurs de stratégie confirmant son amateurisme politique : accord mort-né avec l’UMP, positionnement perçu comme uniquement, anti-Dalongeville, confirmé par une connivence tacite, avec le FN (lors d’un débat à FR3, la représentante de l’AR a même conclu : " Tous contre Dalongeville ", trahissant un état d’esprit plus que troublant), un programme indigent (aucune imagination, aucune espérance…)
Elle a fait savoir qu’elle serait au 2ème tour, ce qui ne devrait pas provoquer de conséquences fâcheuses. Cette position lui permet de confirmer un maintien annoncé depuis quelque temps : même si elle n’est pas illogique, cette stratégie pourrait être fatale à sa crédibilité déjà bien entamée

4- L’UMP (5,49%) a atteint un résultat catastrophique (près de 8 points inférieur, par ex, à celui réalisé par le candidat UMP aux législatives, qui n’habitait même pas dans la circonscription !) Peut-être y a-t-il eu une influence de la politique nationale, mais la principale cause semble être, là aussi, un manque d’expérience politique (comme pour l’AR, mais celle-ci comprenait des élus soi-disant expérimentés), les colistiers étant tous des néophytes, et inconnus. Non seulement la campagne et le programme furent d’un niveau très faible, mais les rumeurs sur des relations ambiguës (affairistes ?) avec le maire sortant, l’ont desservie

5- Les 4,25% de la LCR démontrent bien une insatisfaction des électeurs de gauche (cette liste était composée d’inconnus)

Pour répondre à la question posée : pourquoi ce score surprise de Gérard Dalongeville ? Je dirai que, outre l’effet " rassemblement de la gauche " qui est minime, parce personne n’est dupe de ce pseudo-rapprochement, les électeurs héninois se sont prononcés, par dépit. L’amateurisme et le manque de charisme (il est significatif qu’il ait fallu parachuter MN Lienemann et Marine Le Pen pour compenser les carences du personnel politique local) de ceux qui se sont présentés, leurs programmes indignes, le trouble provoqué par certains positionnements ont fini par provoquer un rejet.

Dommage, parce que la population était en attente…

samedi 8 mars 2008

OGM et mucoviscidose


Ce texte correspond à l'intervention que j'ai faite le 7/3/08, lors de de l'AG de la dynamique association "Agir et Informer Contre la Mucoviscidose"(AICM, présidé de main de maître par M. JF Lamandin.




- Je rappelle que: "La mucoviscidose (mucus + viscosité) est une maladie génétique touchant l'ensemble des organes revêtus d'un épitélium glandulaire. En France, elle touche un nouveau-né sur 2 500 environ. La fréquence des porteurs sains du gène muté est de 1 sur 25 soit deux millions de personnes en France. Les symptômes de la maladie sont des anomalies digestives et respiratoires ainsi qu'une infertilité chez l'homme. Ses manifestations sont invalidantes et la moitié des malades traités décèdent avant l'âge de 30 ans. La seule thérapie possible est très lourde : double greffe cœur/poumon et repose sur la disponibilité d'un donneur d'organes" (Wikipédia)

- Autre rappel: La société Meristem Therapeutics a fabriqué un maïs transgénique produisant une lipase gastrique de chien destinée à soulager les désordres digestifs des enfants atteints de mucoviscidose.






"Nous nous sommes rencontrés avec MJF Lamandin il y a quelques mois, à l’occasion de je ne sais plus quelle réunion, et vous m’avez demandé, connaissant mes positions anti-OGM, ce que je pensais du sujet du traitement de cette terrible maladie qu’est la mucoviscidose. Je me souviens que ma réponse avait alors fusé et je vous ai répondu : il faut absolument continuer la recherche, avec la technique des manipulations génétiques, mais en milieu confiné, donc fermé, et non pas , en plein champ.
Ce sont ces points que je vais reprendre succinctement, pour compléter cette réponse synthétique et lapidaire.


1- Oui pour la recherche.


Comment pourrait-on être contre, d’ailleurs. Cela fait 12 ans que l’on cherche et que l’on ne trouve pas de thérapeutique. La lipase gastrique, c’est bien, mais cela ne guérit pas ; cela soulage certes, mais c’est encore insuffisant.
Comme dans bien d’autres domaines, c’est à la recherche publique qu’il faut faire confiance, moins soumise qu’elle est au critère de rentabilité. Ce n’est pas en se défaussant sur le Téléthon que l’Etat pourra impulser cette recherche.


2- Non à la recherche en plein champ.


Quelqu’un me disait récemment qu’il était contre les OGM alimentaires et pour les OGM médicaments. Cette contradiction ne tient pas debout
Les raisons d’être résolument contre toute plantation génétiquement modifiée (alimentaire et médicament) sont à la base les mêmes, c’est-à-dire :


- les risques de dissémination des pollens par le vent, la pluie, ou par l’intermédiaire des oiseaux ou des abeilles


- les risques de contamination pendant la récolte, le stockage, le transport et la transformation.


- sans parler des arguments sur la contamination des sols par les micro-organismes


- je n’insisterai pas sur la possibilité d’actes de détournement et autres actes criminels


- de même, est-on incapable de donner des preuves de l’innocuité des modifications génétiques : les uns et les autres s’envoyant à la figure des tests dont les résultats vont dans des sens opposés. Quand la connaissance est aussi peu certaine, on applique le principe de précaution : il n’est pas question de jouer aux apprentis-sorciers, tant qu’on n’est pas sûr de l’innocuité des OGM. D’autant plus que, si contamination il y a , elle est irréversible.


De plus, concernant les OGM médicaments, les risques sont encore plus grands de voir des personnes non concernées, ingurgiter, à leur corps défendant, telle forme d’insuline ou d’autres substances médicamenteuses, qui, par définition, puisqu’elles sont en test, n’ont pas reçu le visa des autorités. Vous voyez d’ici, les implications en matière de santé publique.


Je ne reprendrai pas ici les arguments des pro-OGM sur les distances suffisantes entre les cultures ou la stérilisation des plantes : ils trouvent leur réponse dans le fait que ces solutions sont loin d’être fiables à 100%.


3- Oui à la recherche en milieu confiné.


Que ce soit dans les labos ou dans des serres, les chercheurs ont l’habitude de travailler dans ces conditions.
Les défenseurs de l’idée de tester en milieu ouvert mettent en avant le coût économique et le peu de rentabilité de travailler sous serre, par exemple. C’est un argument insupportable de vouloir privilégier l’efficacité économique aux risques sanitaires et à la rigueur du scientifique.
Nous avons déjà payé cher ce type d’arguments dans les affaires du sang contaminé et de la vache folle
D’autant plus que le coût économique ne serait pas, selon certains chercheurs, aussi important, et peut-être même moindre, car plutôt que d’utiliser les plantes entières, on utiliserait aussi efficacement les cellules. C’est un débat de scientifiques, et je ne m’y risquerai pas, n’ayant pas les connaissances nécessaires, en ce domaine.


Et c’est sur ce point que j’aimerais conclure : nous avons besoin des scientifiques pour nous éclairer, mais nous avons également besoin des citoyens, car les décisions que prendront, in fine, les politiques, les concernent principalement.


Le groupe de travail sur les OGM lors du Grenelle de l’environnement, avait rendu un rapport qui comportait 3 propositions : la première était que " les connaissances et la recherche publique sur les incidences des manipulations génétiques doivent être renforcées " : la deuxième concernait l’adoption prochaine d’une loi traitant des OGM , et les recommandations étaient les suivantes : principe du libre choix de produire et de consommer avec ou sans OGM, principe du pollueur-payeur et de la responsabilité, principe de la non-brevetabilité du vivant, principes de transparence et de participation citoyenne, d’évaluation préalable et continue de chaque OGM.


La 3ème proposition concerne la création d’une autorité unique donnant des avis au gouvernement sur chaque OGM. Et chose importante, elle doit être constituée d’une expertise scientifique indépendante et pluridisciplinaire, mais aussi d’une expertise citoyenne.


Une expertise citoyenne ? Qu’est-que c’est ? C’est tout simplement l’avis donné par des citoyens à qui l’on a donné les moyens de se former sur le sujet abordé, pour que leur bon sens, leur intelligence, leur capacité de représenter l’intérêt général, fournissent aux décideurs politiques une expertise complémentaire de celle des scientifiques.
Aujourd’hui ce n’est pas uniquement aux spécialistes et aux politiques de décider de notre avenir, mais c’est aussi à tous ceux qui s’intéressent au devenir de notre monde.


C’est pourquoi, je vous réitère ma proposition d’organiser un colloque sur le sujet " OGM et mucoviscidose " qui pourrait réunir tous ceux qui s’intéressent à la question à travers des débats pluralistes et contradictoires, et des informations sur tous les aspects de la question"

mercredi 5 mars 2008

Quel avenir pour la gauche ? Dernière partie


Le Congrès du PS, prévu après les municipales, devrait donner le "la" de l’évolution de la gauche.

Il est impensable que le PS (et au-delà, la gauche) en reste au statu-quo, et, ce, pour plusieurs raisons : le remplacement de F.Hollande, la diminution des effectifs, le ras-le-bol des militants, la préparation des …présidentielles de 2012, l’arrivée d’éléphanteaux (Montebourg, Valls, Hamon…), tout cela ne peut faire que bouger les lignes.

2 scénarios différents pourraient se dessiner, en suivant l’une ou l’autre des évolutions italienne et allemande :

1- Un grand rassemblement, sous forme de fédération (" à l’italienne "), évoqué par Ségolène Royale, avec un accord laissant une grande autonomie aux partenaires du PS : le Modem, les Verts, le PC, MRC et PRG. Bien entendu, cela ne pourrait se faire sans grincement de dents, notamment de la part du PC et des Verts.
L’avantage serait que cette fédération puisse se faire assez rapidement et serait en mesure d’être prête pour les présidentielles. Bien sûr, il s’agirait de trouver la personne qui puisse faire consensus, entre la droite et la gauche de ce rassemblement. 3 personnalités me semblent avoir ce profil : L.Fabius (qui pourrait tirer bénéfice de son non au référendum, et de son histoire d’européen convaincu), B.Delanoë (qui est en passe de réussir cette configuration sur Paris) et M.Aubry (pour les mêmes raisons à Lille), les 2 derniers devant tirer parti de réélections triomphales.
L’inconvénient étant de rejeter très à gauche, LO, LCR et quelques PC et Verts (les " bovétistes "), dont les positions nonistes (partisans du non au référendum) pourraient rallier une partie des électeurs qui n ‘a toujours pas digéré le tour de passe-passe pour faire ratifier le traité de Lisbonne.

2- Le 2ème scénario consisterait en la création de 2 entités (sous forme de partis ?)
:
- l’une regroupant la gauche du PS et des Verts (dans les 2 cas, une partie de ceux qui ont voté non au référendum), le PC et l’extrême-gauche. Là aussi, il m’apparaît que L.Fabius pourrait faire la synthèse. Cela correspond à la création du parti " Die Linke " (" La Gauche "), mené par Oskar Lafontaine.

- l’autre regroupant la plupart des ouistes (et le MRC) de 2006. Gageons que B.Delanoë et S.Royal pourraient en être les porte-drapeaux.
L’avantage, c’est qu’il y aurait clarification entre la gauche et le centre-gauche. Rappelons que, pour l’instant, Die Linke n’est pas un grand succès (autour de 6%), mais ses scores (élections dans les Länder et sondages) semblent augmenter régulièrement..
L’inconvénient serait que les esprits ne soient pas préparés à un désistement dans un 2ème tour de présidentielles. Ce qui pourrait signifier faire l’impasse sur 2012 !

Bien sûr, ces projections ne tiennent pas compte d’éléments imprévus et/ou imprévisibles : jusqu’où iront les destins, opposés actuellement, du Président de la République et du 1erMinistre ? Face aux dérapages économiques, jusqu’où ira le mécontentement populaire (j’oserais même écrire : " iront les mécontentements populaires ") ? Comment évoluera la droite, entre une aile dure (rejointe par les ex-électeurs du FN), et une aile modérée ?

lundi 3 mars 2008

Quel avenir pour la gauche ? Où en sont les autres partis de gauche ?(suite)


1- Le PCF

Jusqu’où ira la chute ? Après s’être fait dépouiller d’une grande partie de son électorat par le PS (la fameuse Union de la Gauche n’a pas été une réussite pour le PC, même s’il y eût quelques (bons) ministres), Besancenot et sa LCR lui taillent des croupières. Il faut dire que la chute du Mur de Berlin fut déjà un coup d’assommoir… Le désamour des Français envers le Président, lui donnera-t-il un sursis ? Saura-t-il surnager à la perte annoncée du Conseil Général de Seine-Saint-Denis et, celle, moins probable, de Montreuil ? S’il regagne Le Havre, cela fera-t-il illusion ? Encore combien de temps pour qu’à l’instar des ex-partis communistes d’Allemagne (ex-Est) et d’Italie, il change de nom et rebondisse, éventuellement ?

2- Les Verts

Faute d’avoir pu concrétiser ce qu’ils apportent de neuf à la gauche, ils sont pour l’instant, en situation difficile : entre ceux, à l’intérieur du parti, qui leur reprochent de trop coller au PS, ceux qui veulent se replier sur l’environnement exclusivement, ceux qui ont été séduits par un Modem qui n’a pas fait longtemps illusion, et ceux qui restent attirés par le centre , la synthèse est compliquée. Curieusement, comme pour le PS, le Président leur a levé une hypothèque, en mettant fin aux déchirement internes sur l’Europe.
Une rénovation de la Gauche passera forcément par leurs idées

3- La LCR

La personnalité de Besancenot rend ce parti difficilement contournable pour la Gauche. D’autant plus que le désormais célèbre facteur souhaite élargir, dans un nouveau parti, sa base. Reconnaissons qu’il possède des atouts : son excellente image, sa jeunesse et sa fougue, son adresse, sa volonté de s’éloigner du communisme (même s’il s’agit de sa version trotzkysme), son accord avec certains sujets portés par Les Verts (lutte contre les changements climatiques, l’anti-nucléarisme, le combat contre les OGM), tout cela pourrait lui valoir un certain succès.

4- Les autres partis trotzkystes (LO et Parti des travailleurs)
Ils sont à un tournant : première pour LO qui s’est associée à des listes socialistes ! Le PT rejoindra-t-il le nouveau parti d’Olivier Besancenot ?

5- Le MRC et le PR
Ils n’existent que sur le papier : le PS les maintient artificiellement en vie, pour s’en servir éventuellement. A Hénin, par exemple, Dalongeville s’est présenté, en 2001, sous l’étiquette MRC, après avoir été exclu du PS. Ce dernier avait imaginé, il y a 2 ans, le " recycler " au PRG !



L’état actuel de la Gauche n’est pas fameux, c’est un euphémisme de le dire. Battue aux municipales, elle serait obligée de remettre tout à plat. Si la droite perd, ce qui semble acquis pour beaucoup, la Gauche pourrait très bien se glorifier d’un succès qui ne serait pas le sien, et ne pas tenir compte d’un désir de changement radical de la part des Français.

Pourtant, ce que réclament nos concitoyens est clair : rénovation des mœurs politiques (revoir le cumul des mandats), plus grande justice sociale (combien de temps encore supporter les revenus indécents de certains, en regard de ceux des pauvres, mais aussi de ceux des classes moyennes), et le respect du à chaque citoyen qu’il soit consommateur, électeur, travailleur, etc…